Horik

Louveteau — Source

Le poids de la souffrance

Le louveteau avait bien grandit, il avait presque 8 mois à présent. L'apprentissage de la marche avait été très compliqué pour lui, étant né avec seulement trois pattes. Mais son grand-P'pa avait été d'une très grande aide pour cela. Et il lui avait avoué que cela serait sans doute plus facile pour son petit-fils d'apprendre à marcher sur trois pattes, que pour lui-même, puisqu'il était né comme ça. Le jeune loup était désormais très à l'aise pour se déplacé. Il était un peu plus lent que sa soeur, mais il était capable de trotter et galoper comme n'importe qui.

La disparition de leur frère l'avait énormément affecté. Le louveteau avait beaucoup pleuré, l'avait chercher de nombreuses nuit dans la chaleur de la tanière. Lui qui avait l'habitude de dormir entre son frère et sa soeur, s'était réveillé plusieurs fois avec cette sensation de manque à la place vide de son frère... Mais ce qu'il ne savait pas à ce moment-là, c'est que la perte de son frère ne serait pas la pire épreuve à surmonter. Non, malheureusement, cela ne s'arrêta pas là. M'man s'était mise à rejeter ses autres enfants, refusant de s'occuper d'eux. Elle les laissait venir se blottir contre elle, mais elle ne les regardait plus avec amour, comme elle le faisait avant, elle ne leur parlait plus, se contentant de les ignorer. Les deux jeunes loups se demandaient ce qu'ils avaient fait de mal, pourquoi M'man ne voulait plus les aimer... Mais en plus de ne plus s'occuper d'eux, elle ne s'occupait plus d'elle-même non plus. Sa fourrure qui sentait si bon et était si belle, était à présent sale et sentait mauvais. Ses cheveux étaient emmelés et hirsute alors qu'avait ils était coiffés, doux et soyeux. Papa faisait de son mieux pour s'occuper de ses deux enfants restant, ainsi que de sa compagne, mais il ne pouvait pas tout faire. Lagherta manquait cruellement à ses petits, alors qu'ils sont pourtant près d'elle toutes les nuits...

Aujourd'hui, Tata Fuurin était venue chercher le jeune mâle à la tanière, pour passer la journée avec lui. Keiss avait accepté et déposé Celéste auprès de tante Urielle, chez les nourrices, avant de partir au travail. La louve grise avait toujours été gentille et bienveillante avec lui. Et après un longue marche, lorsqu'ils furent arrêté sur le sable fin de la plage Naïgma, il vint se blottir contre elle, tout doucement, les oreilles en bas, et la queue sous le ventre, avant de murmurer doucement :



Le regard du jeune loup était triste et implorant. Il cherchait des réponses, peut-être tata Fuurin les avait-elle. Il ne saurait pas s'il ne posait pas les questions...

Horik

Louveteau — Source

Le poids de la souffrance

La messagère grise eut un temps de réflexion suite à la question du jeune louvard. Elle semblait mal à l'aise, mais elle finit par s'assoir et le pris tout contre elle, puis, ele fini par répoindre d'une voix douce et pleine de sollicitude :



Horik comprenait ce que sa marraine lui disait, mais alors pourquoi leur mère les rejettait-elle ainsi ? Elle faisait comme si elle ne les aimait plus, comme si elle n'était plus leur mère. Papa s'occupait bien d'eux, ainsi que Gladys et Urielle, mais leur mère leur manquait tellement... Le museau de la louve grise se leva vers le ciel, puis elle repris :



Le jeune loup infirme leva la tête vers sa marraine et demanda d'une petite voix :



Une seule et unique larme roula sur la joue du jeune louvard, qui baissa la tête. Il avait réellement envie que sa mère aille mieux, elle n'était plus que l'ombre d'elle-même- Il avait remarqué qu'en plus de ne plus s'occuper de lui-même et de sa soeur, Lagherta ne s'occupait même plus d'elle-même... Toute la famille s'inquiétait de son état, elle était maigre, sa fourrure sale et emmêlée, papa tentait de l'obliger à se nourir. Même si papa tentait de cacher cet aspect des choses, Horik était observateur et voyait bien que Keiss devait obliger sa compagne à se nourir. Il savait également que souvent, sa mère rejetait le peu qu'elle avalait... Il ne connaissait pas grand chose à la vie et la survie à son âge, mais on lui avait appris une chose : la nourriture et le fait de s'alimenter sont essentiels, on ne peut pas vivre sans s'alimenter... Il se faisait beaucoup de soucis pour l'état de sa maman, et il savait ne pas être le seul...

Horik

Louveteau — Source

Le poids de la souffrance

Le petit loup était à deux doigts de se mettre à pleurer. Sa mère lui manquait tellement, alors qu'elle était tous les soirs près de lui, c'était si perturbant pour lui. Céleste aussi souffrait du rejet de leur maman, tout comme papa. Il faisait de son mieux pour s'occuper d'eux, mais il ne pouvait pas remplacer leur mère qui les rejetait. Et lui aussi se faisait rejeter par maman, Horik le voyait bien... Un truc chaud et humide passa sur son visage, ce qui le ramena quelque peu dans le moment présent. Tata Fuurin lui léchait tendrement le visage en signe de réconfort. Et ce contact, cette proximité lui fit un bien fou. Il se sentit un peu mieux.



Le petit renifla misérablement, et de façon peu gracieuse, mais il lui offrit un sourire timide. Tata le poussa du museau, le faisant ainsi tombé, et alors qu'il couinait de protestation elle plongea droit sur son ventre et se mit à le lécher. Il tenta de résister dans un premier temps, mais ses efforts furent rapidement réduit à néant, et il se mit à rire alors que sa tata le chatouillait sans vergogne. Il parvint enfin à oublier le chagrin qu'il ressentait depuis la disparition de son frère Héraku, pour un temps au moins. Car sitôt le moment passer, le chagrin ne manquerait sûrement pas de revenir.

Enfin, il parvint, en se tortillant dans tous les sens, à se libérer, et fila dans la neige en rigolant, s'attendant à ce que sa marraine se lance à sa poursuite. La neige entravait ses mouvements, surtout sur trois pattes, mais il s'en fichait pas mal. Sa marraine jouait avec lui, il y avait trop longtemps qu'il n'avait pas jouer, tout simplement, comme le louveteau insouciant qu'il était encore...

Horik

Louveteau — Source

Le poids de la souffrance

Lorsque le louveteau parvint enfin à se libéré, sa marraine se lança à sa poursuite et se mit également à rire. Les deux semblaient enfin avoir laissé leurs soucis respectifs et communs de coté pour profiter d'un petit moment de joie. Fuurin le rattrapa et, d'un coup de patte, le fit tomber dans la neige. Le louveteau rit encore d'avantage et décida de s'y rouler. Sa marraine se coucha près de lui, soudain plus calme, ce qui aida le jeune loup à se calmer à son tour. Il se trouvait alors sur le dos, face à elle, et la regardait. Il voyait donc sa tantine à l'envers. Il fit une légère grimace pour tenter à nouveau de la faire rire, mais à la place, elle sourit et lui demanda :



Le jeunôt bondit sur ses trois pattes et sa queue s'agita furieusement derrière lui, faisant même bouger son postérieur, il répondit presque en hurlant :



Il était impatient de commencer et espérait réellement parvenir à attraper quelque chose. Il serait fier de rapporter sa première proie à ses parents ! Peut-être que maman l'aimerait de nouveau comme avant s'il prouvait qu'il pouvait chasser... Une légère ombre passa dans son regard à cette pensée, mais bien vite remplacée par l'impatience de sa première leçon de pêche.

Horik

Louveteau — Source

Le poids de la souffrance

La messagère fut ravie de constater l'enthousiasme de son fieul alors qu'elle proposait de lui apprendre à pêcher. Lui, était tout simplement content d'apprendre quelque chose. Il ne se doutait pas que cela pourrait un jour lui être vraiment utile, compte-tenu que la chasse pourrait s'avérer vraiment compliquée sur trois pattes, la pêche, elle, lui serait plus aisée... Il suivit sa marraine dans l'eau. Il avait de l'eau jusqu'au poitrail, encore jeune, mais malgré le courant qui l'emporta légèrement, il parvint à traverser sans trop de mal. Une fois la petite crique atteinte, il s'ébroua afin de se libérer de l'eau qui allourdissait considérablement son poids. Puis il rejoignit sa marraine dans l'eau. Il avait de l'eau à mi-pattes. Il l'écouta attentivement :



Malgré qu'aucun poisson n'était passé, la louve plongea vivement la tête dans l'eau en claquant des mâchoires qui se refermèrent sur le vide. Mais il savait que c'était pour lui montrer. Il imprima dans sa mémoire tout ce qu'elle lui avait dit ou montrer et se mit en position. Bien campé sur ses pattes, il attendit, le regard fixé sur l'eau, les oreilles pointées vers l'avant. Lorsqu'un bruit surgissait autour de lui, une oreille pivotait vers l'origine du bruit, puis revenait vers l'avant, en direction de l'eau. Il était totalement immobile, une telle concentration pour un louveteau de son âge était totalement étonnante voir même exptionnelle. Il voulait rendre sa marraine fière de lui, tout comme ses parents. Alors il attraperait un poisson. Quelque soit le temps que ça lui prendrait !

Il y avait longtemps que le louveteau attendait que les poissons reviennent, mais il ne faiblit pas, ne bougeant pas une oreille[Attente 75/100]. Enfin, un poisson passa près de lui, mais il était vraiment minuscule et seul. Le petit loup choisit d'attendre un peu. Si ce poisson était revenu, les autres feraient bientôt leur retour aussi. Le petit loup avait eu raison, quelques minutes plus tard, un poisson plus gros s'approcha tranquillement de la zone [Chance : 28/100]. Vif comme l'éclair, il planta son museau dans l'eau quand le poisson passa près de lui et referma sa mâchoire[Agilité : 19/100]. Malheureusement, il sentit le poisson glisser entre ses crocs et s'en aller librement[Réussite : 57/100]. Quelques gouttes rose tachèrent l'eau. Il l'avait éraflé de ses crocs, mais le poisson avait été plus rapide que lui.

Horik

Louveteau — Source

Le poids de la souffrance

La déception pouvait très clairement se lire sur le visage du jeune louveteau. Il avait presque réussi ! Il avait le goût du sang sur ses crocs. Il avait manqué si peu ! De rage, il frappa violemment sa queue contre la surface de l'eau, à défaut d'avoir deux pattes avant... Mais sa tantine le réconforta rapidement :





Malgré son excitation et sa rage, le louveteau remarqua rapidement que sa tantine tremblait. Bien sur, elle avait froid ! Lui avait une grosse fourure, cadeau de sa famille maternelle apparemment, mais ce n'était pas le cas de sa marraine. Alors quand elle parla de rentrer, il hocha vigoureusement la tête et se dépêcha de la suivre hors de l'eau, clopinant rapidement sur ses trois pattes, afin de lui épargné de devoir rester encore plus longtemps dans l'eau froide. Mais ses pattes avaient disparues. Il regarda ses propres pattes qui elles aussi avaient disparues. Il fut tenté de se laisser gagné par la panique, mais tantine ne semblait pas trouver cela bizarre. Elle s'allongea simplement au bord de l'eau, profitant du soleil. Il décida de suivre l'instinct de sa tantine et vint la rejoidre. Il se lova contre son ventre, s'installant entre ses pattes, posa sa tête sur l'épaule de sa marraine et profita également des rayons chaleureux du soleil. Il finit même par s'endormir, comme si tous ses soucis étaient déjà si lointains...