Lagherta

Guerrière — Source

Bottage de fesses

Cela faisait à présent 2 mois qu'Héraku avait disparu. Son fils avait disparus. Après les recherches des parents, ainsi que quelques expéditions envoyées par la meute, restées infructueuses, et vu l'endroit de sa disparition, le louveteau avait été déclaré mort pour le plus grand regret de tous. Lagherta avait fait un scandale chez les nourrices pour avoir laisser une apprentie géré seule des louveteaux hors du camp. Elle ne savait pas ce qu'il était advenue de cette jeune nourrice, et elle s'en fichait...

La mère n'était pas digne d'en être une. Un de ses petits était mort. La louve refusait de s'occuper de ses louveteaux restants, de continuer leur éducation, de continuer de leur donner son amour. Elle n'était pas digne d'être mère, elle n'était pas digne d'eux. Ils étaient si merveilleux. Et elle, elle les avait privé de leur frère, à cause de son incapacité à être une bonne mère et à protéger ses bébés.

Depuis le drame, la louve n'était pas retournée à l'entraînement. Keiss assumait les tâches parentales presque tout seul. Il avait de l'aide de Gladys et Urielle. La seule chose qu'avait fait Lagherta était de refuser que ses petits soient à nouveau confier aux nourrices de la meute. Seulement à la famille ! Elle ne les empêchait pas de se blottir contre elle, elle n'avait d'ailleurs pas changer de tanière, mais elle ne s'en occupait plus.

Elle avait maigri, cruellement. On voyait ses côtes, sa peau était même creusée entre-elles. Elle n'acceptait de s'alimenter que lorsque Keiss ou Gladys l'y obligeait, mais souvent, elle ne parvenait à manger plus de quelques bouchées. Souvent même, lorsqu'elle se retrouvait seule, elle vomissait le peu qu'elle avait manger. Sa fourrure habituellement belle et propre était, depuis plusieurs semaines, emmêlée et poisseuse. Elle ne prenait aucun soin d'elle-même. La fourrure de ses joues portait les sillons des larmes qu'elle versait presque toutes les nuits, en silence.

Elle sentait les émotions de son compagnon. Il était inquiet pour elle, et continuait de souffrir atrocement en silence, mais il s'occupait d'Horik et Céleste. Gladys s’inquiétait beaucoup pour elle, et pour les petits aussi. Les petits eux, ils souffraient de la disparition de leur frère, mais ils souffraient encore plus du silence et de l'obstination de leur mère à ne plus s'occuper d'eux, à ne plus les regarder... Ils avaient peur d'avoir fait quelque chose de mal, que leur mère ne les aime plus. Après des jours à ressentir toutes ces émotions, elle avait couper totalement son pouvoir et fermer son esprit au monde extérieur.

Ce matin, Keiss était parti pour l'entraînement, et selon la volonté de Lagherta, les petits avaient été confié à un membre proche de la famille, Urielle, qui se rapprochait grandement de la fin de son apprentissage de nourrice. La louve se retrouvait donc seule dans sa tanière et elle comptait bien y rester toute la journée.

Lagherta

Guerrière — Source

Bottage de fesses

La louve était dans sa tanière. Elle ne pleurait pas, elle ne pouvait plus, comme si elle n'avait plus de larmes. Elle se sentait simplement sans énergie, sans volonté... Une voix la tira de son état de transe. Une fois forte qui lui ordonna de sortir. Elle n'en avait pas la moindre envie, mais elle connaissait cette voix. Celle de Tanyxoth. Il était le bêta de la meute, et malgré son état, elle n'oubliait pas la hierarchie de la meute. Alors s'il lui donnait un ordre, elle devait obéir. Elle se leva péniblement, chacun de ses muscles lui faisait mal. Des courbatures, ses muscles étaient endoloris à force de rester allongée dans sa tanière depuis plusieurs semaines...

Une fois dehors de sa tanière, elle n'osa même pas regarder le bêta. Il était en colère, l'ordre qu'il lui avait donné avait été assez claquant pour ôté tout doute à ce sujet. Elle se laissa tombé au sol, mollement, soulevant presque un nuage de poussière autour d'elle. Le loup-cerf grogna et d'un vif mouvement de la tête, il força la louve à se relever. Elle fit de son mieux pour tenir sur ses pattes tramblantes sous l'effort, n'osant toujours pas le regarder.



Sa voix était tranchante comme une lame, et il se plaça devant elle, la forçant à affronter son regard. Elle l'aurait bien détourné, de honte qu'il l'a voit dans cet état, mais elle ne pouvait pas.



La louve baissa la tête et murmura d'une voix vide :



La louve l'avait enfin dit... Depuis la perte de son fils, c'est la 1ère fois qu'elle disait à voix haute qu'il était mort... Comme si elle l'acceptait enfin. Jusqu'alors elle ne l'avait jamais dit. Elle avait toujours parlé de cet événement comme de sa disparition, mais n'avait encore jamais parlé de lui comme étant mort...

Lagherta

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Bottage de fesses

En entendant sa réponse, le bêta se met à gronder et frappe même le sol de sa patte, mais elle soupçonna qu'il s'était retenu de la frapper elle. Lagherta avait honte. Elle était persuadée que le monde entier lui reprochait la mort de son fils, et que ce serait le cas durant le reste de sa vie... Elle s'attendait à ce que quelqu'un finisse par venir lui balancer la vérité dans la face, mais elle ne pensait pas que ce serait le père adoptif de son frère... Mais lorsqu'il reprit la parole, la panique pris part de la louve :



La louve ouvrit de grands yeux, mais ne releva pas la tête. Il ne pouvait pas les abandonner dans les marais. Il était bêta du clan, il n'avait pas le droit de faire une telle chose, les louveteaux étaient intouchables !



La louve prenait de plus en plus peur. Non, il ne pouvait pas faire ça ! Céleste est sa filleule, il l'aime. Jamais il ne pourrait se résoudre à l'abandonner dans les marais. De plus, Keiss ne le laisserai pas faire ! Mais Keiss n'était pas là en ce moment, il se trouvait à l'entraînement, et le bêta semblait bien décidé à aller chercher les petits. Elle ne pouvait pas le laisser faire. Même si elle n'était pas digne d'être mère, elle ne pouvait pas le laisser emmener ses petits dans les marais. Qu'il les confie à quelqu'un d'autre, s'il l'estimait, lui aussi, indigne d'être leur mère. Mais il ne pouvait pas les conduire à la mort ! Le loup se détourna pour prendre le chemin de la tanière des nourrices. Avant de se mettre en route, il ajouta :



Le sang de la louve ne fit qu'un tour, et poussant sur ses pattes faible, elle se jeta de tout son poids sur le bêta. Elle ne lui ferait probablement pas mal, faible comme elle était, mais au moins, il s'arrêterai.



La louve pleurait, ses petits ne méritaient pas la mort. Si quelqu'un le méritait, c'était elle, alors en désespoir de cause, elle lança :



La louve avait la tête basse,, les oreilles basse, la queue pendante. Elle disait vrai, si son départ donnait une chance à ses enfants d'avoir une vie meilleure, alors elle partirait... Elle renoncerait à eux, à sa famille, à son amour, à son clan si cela pouvait leur permettre d'avoir une vie meilleure. Elle était prête à renoncer à tout ce qui faisait d'elle ce qu'elle était pour eux...

Lagherta

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La giffle la percuta sans même qu'elle ne puisse la voir venir. La louve s'écrasa au sol sous la puissance de celle-ci, ainsi que sa faiblesse actuelle. La voix du loup-cerf retentit, forte et presque hargneuse :



Il se jeta ensuite sur la jeune louve brune, la trainant au sol avec ses bois. Elle voyait bien certains loups qui s'étaient arrêtés dans leurs activités pour regarder ce qu'il se passait. La brune avait peur. Elle n'avait jamais vu Tanyxoth dans une colère si violente.



L'hybride se dressait au dessus d'elle, de toute sa hauteur, affirmant très clairement sa dominance et qu'il ne tolérerai pas un refus de la guerrière. La tête de la louve se posa sur le sol, elle montrait clairement qu'elle n'offrirait plus aucun résistance, mais elle répondit tout ce même d'une voix monocorde et dénuée d'émotions :



La louve était vaincue, elle ne pouvait pas refuser des ordres si direct du bêta de sa meute. Mais comment reprendre une vie normale après ça... D'un voix faible et larmoyante, elle s'adressa cette fois au père adoptif de son frère, au parrain de sa fille :



La louve ne savait pas comment remonter la pente, comment reprendre une vie normale... Elle obéirais à Tanyxoth, mais entre obéir et vouloir réellement remonter, il y avait une large différence. Elle ne voulait pas rester ainsi, elle était consciente de n'être rien de plus qu'une épave depuis la mort d'Héraku, et que son compagnon et ses enfants en souffraient atrocement.

Lagherta

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Bottage de fesses

Le bêta sembla se calmer un peu face lorsque Lagherta manifesta son obéeissance aux ordres donnés. Mais lorsqu'elle s'adressa au père de son frère et parrain de sa fille, il sembla s'adoucir réellement. Il s'approcha d'elle, et frotta doucement sa truffe contre celle de la louve et répondit d'une voix calme :



La louve releva vers le bêta un regard empli de tristesse et de désespoir. Mais en y réfléchissant, il avait raison. La vie du petit, si jeune, s'était arrêtée. Mais il n'aimerait pas que sa mère rejette ses frère et soeur, et encore moins qu'elle se laisse mourir. Tanyxoth avait raison, et elle ne comprenait pas pourquoi cet aspect de la chose ne l'avais pas effleuré avant... Il recula un peu, et repris d'une voix un peu plus dure, mais pas méchante non plus :



Lorsqu'il mentionna qu'elle était coupable aurpès des siens, elle crut d'abord qu'il parlait de la mort de son fils. Puis il précisa sa pensée. Elle était coupable de l'abandon dont elle avait fait preuve auprès de ses deux autres petits, ainsi que de son compagnon. Tanyxoth semblait pensé que personne ne lui reprochait la mort d'Héraku, uniquement sa réaction vis-à-vis de cette tragédie... Elle se releva quelque peu et regarda le loup-cerf. Elle n'ajouta rien de plus, mais son regard était habité d'un semblant de détermination. Ce n'était pas encore la détermination qui l'avait poussée à survivre après que Lothair l'ai laissé pour morte dans la foret, ni celle qui l'avait poussée à sauver Keiss lorsqu'il avait voulu se laisser mourir, mais ça viendrait. Doucement, mais sûrement, elle remonterait la pente, reprendrai son rôle de mère et de compagne, puis celui de guerrière du clan. Mais cela lui prendrais du temps...

Le bêta se détourna et s'en alla. La soir-même, Keiss n'eut pas besoin de forcer sa compagne à manger. Elle mangea peu, son estomac n'étant plus habitué, mais elle parvint cependant à tout garder. Puis elle regarda ses petits, qui dormaient sur leur paillasse, au fond de la tanière. Ils avaient arrêter, il y a quelques jours, d'insister à se blottir contre elle, malgré ses rejets. Elle s'approcha d'eux, et se roula en boule autour d'eux, léchant le front des deux juste une fois. Elle ne prononça aucun mot, mais ses deux petits se blottir un peu plus contre elle, et son compagnon vint s'installer dans son dos. La reconstruction de la famille prendrait certainement du temps, mais le premier pas était lancé, les autres suivraient. Lagherta était consciente qu'elle devait des excuses à sa famille, mais ce soir, elle ne s'en sentait pas capable...

Le lendemain matin, elle se réveilla à l'aurore. Elle décida de manger les restes de la veille, puis elle nettoya sa fourure, se mettant à se lecher. Elle avait une goût infecte, mais elle s'acharna, c'était le prix à payer pour s'être presque laissée mourir après la mort de son fils... Puis, lorsque sa famille se réveilla, elle leur fit un câlin à tous. Elle ne s'en sentait pas vraiment capable, mais elle savait que Tany refuserait qu'elle ne se rende pas à l'entraînement. Alors elle se fit violence et s'y rendit, malgré sa faiblesse apparente. Elle participa du mieux qu'elle put, et rentra totalement épuisée, mais habitée d'une volonté nouvelle de reprendre le court de sa vie. Cette volonté se fit plus présente et forte chaque jour suivant. Elle renouait aussi doucement avec sa famille...