Cela fait trois jours qu'ils vivaient avec leur tante, Triss. Papa et maman étaient absents. On leur avait expliqué qu'ils étaient malades. Il y a quelques jours avant ça, le clan était devenu plus conséquent et elle avait vu des têtes inconnues. Elle était restée cloitrée dans la tanière ou parmi les rochers de la montagne, se cachant de ces inconnus. Puis, tout le monde était partie un même jour. Que ce soit ces inconnus ou les membres du clan. Ensuite, ils étaient revenus de leur balade, mais certains étaient blessés et/ou malades. Drôle de balade... Ils s'étaient fais attraper par des dragons dans le désert ? Pourtant, ils devraient savoir qu'on ne doit pas jouer avec...
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Triss les réveilla. Pourquoi ? Ils n'avaient rien de prévu normalement... Une surprise alors ? Elle se redressa en suivant, se leva et explora la tanière. Néanmoins, elle ne trouva rien, même après avoir gratté. Djama gémit de mécontentement, mais cet état partit bien vite lorsqu'elle sentit la délicieuse odeur de la viande. Une fois repus, tantine Triss leur lécha le museau et Djama gémit une nouvelle fois de mécontentement. Elle n'avait pas besoin qu'on vienne lui essuyer le museau ! Elle pouvait très bien s'en charger ou rester tel quel...

Alors mes petites boules d'énergies préférées, prêts pour partir à la découverte du monde qui nous entoure ?

Ses yeux s'agrandirent et s'illuminèrent. Elle se leva d'un coup. Partir à l'aventure. Ces mots résonnèrent dans son esprit. Maman et papa les avaient déjà sorti du campement, sans aller trop loin, mais maintenant qu'ils ont 6 mois, ils pourront étendre leurs découvertes ! Djama trépignait.

- Ho oui, partons à l'aventure !!! On va chercher papa et maman ?
- Maman et papa sont malades. On peut pas aller les voir...

Elle avait répondu tout de suite après cette question. Irina savait bien que c'était impossible pour l'instant. En revanche, ils ignoraient exactement pour combien de temps leurs parents en auront avant de revenir... Les grands avaient parlé d'une petite quarantaine où les personnes touchées avaient été écartées des autres pour éviter les propagations au maximum. Sur le coup, Djama n'avait rien compris en entendant tout ça. Mais elle avait fini par comprendre que les malades étaient simplement à l'écart du reste de la meute. Et que si on n'est pas médecin, on ne doit pas y aller pour ne pas être bloqué là-bas à son tour. Donc, il leur fallait attendre. Heureusement, ils avaient tantine Triss avec eux pour s'occuper d'eux.

On y va ?

Elle avait levé sa petite tête vers Triss. Maintenant qu'elle leur a fait miroiter la balade, impossible de revenir dessus. Sinon, elle partirait toute seule. Tant pis pour son frère et sa sœur.

Triss lança un regard réprobateur à Djama qui ne l’atteignit pas, lorsqu'elle répondit à sa sœur. Une seule chose l'importait depuis que tantine avait dit l'une des formules magiques. Elle était impatiente de sortir et rien ne pourrait entacher cette humeur. La petite louve était sortie de la tanière, mais restée devant. Elle piétina sa place, impatiente. Il fallut attendre leur frère pour enfin partir. Quand le départ fut donné, Djama partit au petit galop puis trotta en zigzagant, truffe au sol.

Ils avaient traversé le campement, allant dans la forêt des lys de feu, tout en restant le long des montagnes. Ils n'étaient jamais allés en cette direction aussi loin. Ils se rapprochaient d'une structure ronde. Elle en déduisit qu'il s'agissait de l'arène que leurs parents leur avait déjà parlé. Et Triss aussi. Apparemment, c'était un lieu propice aux affrontements, donc les soldats s'entraînaient souvent aux combats là-bas. Ils passèrent les portes du bâtiment et découvrirent un escadron en action. Plusieurs se battaient en un contre un. Si aux premiers abords, la petite baissa les oreilles, elle se rendit vite compte que ce n'étaient pas sérieux, comme quand eux jouent à se battre. Alors Djama observa les alentours. Il y avait des statues de loups un peu partout, posés sur des socles autour de la piste de sable. L'une d'elles était perchée bien plus haut, presque au sommet de l'arène. Ce loup était ailé et son regard était dirigé vers la piste circulaire. La petite louve en déduisit qu'il s'agissait du dieu de la guerre, de la force et du courage : Zexal. Elle observa ses pattes un instant et sentit une énergie nouvelle remonter dans son corps. Elle ne savait pas à quoi c'était dû, mais elle se sentait plus courageuse qu'à l'accoutumée. Un sourire étira ses babines.

Quand cette sensation disparut, elle se mit à trottiner un peu partout, truffe collée au sol. Il y avait pleins d'odeurs ici. Pleins de loups étaient passés, ce qui est normale puisque l'endroit est utilisé, même en ce moment. Elle sentait le parfum de tous ceux présents, mais aussi l'odeur de l'adrénaline générée par le combat. Finalement, elle arrêta son manège et s'assit. Elle se gratta un instant derrière l'oreille.

Tantine, dis... Comment on fait les louveteaux ?

Elle releva immédiatement les yeux. Son frère était assis face à Triss. Elle partit le rejoindre et s'assit à côté de lui, elle aussi les yeux rivés sur leur marraine. Le sujet soulevé par son frère l’intéressé.

Tantine Triss resta muette face à cette question qui l'avait prise au dépourvue. Elle avait ravalé sa salive et fut prise de quelques toussotements. Les trois petits s'étaient alignés devant elle et attendait la réponse, les yeux rivés sur sa personne. Les petits ne la lâchèrent pas un seul instant. Il fallait un mâle et une femelle pour que des petits apparaissent, mais à part cette information, ils n'en savaient rien. Aymeric avait eut une bonne idée de poser cette question.

Finalement, la réponse ne vint jamais. Triss détourna habilement leur attention en s'exclamant à l'intention de Kalemegdan. Les trois louveteaux s'étaient alors levés, retournés et avaient accouru vers lui. Tout cela avec joie. Aymeric avait jappé et était parti comme un éclair. Djama, elle, avait dressé les oreilles, mais était partie tout aussi vite que son frère. Elle adorait tonton Kale, parce qu'il aime courir et elle aussi, elle aime courir ! Ils couraient souvent ensemble dans le campement ou dans la forêt des lys de feu, non loin. Maintenant qu'elle était en âge d'aller un peu plus loin que le campement et ses alentours, ils pourront courir encore plus loin ! Djama contourna son frère et mordit l'une des pattes avant de son oncle. Ses petites dents de lait pointues piquèrent la patte. Elle ne serrait pas fort, mais ça devait quand même faire un peu mal.

/!\ public averti, peut choquer:

La diversion de Triss était bien trop efficace. L'attention des trois boules de poils était sur leur oncle qu'ils attaquaient tous. Kalemegdan la mordilla et en suivant, Djama lâcha la patte en râlant et se mettant sur le dos. Elle donna un coup de patte en direction du museau de l'adulte. Elle se releva bien vite après ça et râla de nouveau en faisant une sorte d'aboiement, la queue haute et les sourcils froncés. Juste après ça, sa queue battit l'air et elle repartit à l'attaque de cette patte en bondissant en avant.

Leur oncle leur proposa que ce soit lui qui, la prochaine fois, les emmène en sortie. Djama ne pouvait qu'approuver, tout comme son frère qui demanda s'il était possible d'aller sur son lieu de travail. Ce devait être loin ! Raison de plus pour y aller ! Ils pourront découvrir quelque chose d'autre que seulement le désert, la montagne, la forêt et l'arène. Djama se demandait à quoi ça ressemblait de l'autre côté du désert et ce qu'il y avait au bout de la forêt des lys de feu. Papa et maman ont dit que les territoires au-delà appartiennent aussi au clan, donc ils pourront aller les découvrir un jour. Mais ce jour tardait à venir, et bien qu'ils aient été abreuvés de descriptions, elle voulait voir à quoi ça ressemblait. D'autant plus qu'il y avait un fleuve tout rouge et une terre abritant des insectes géants, apparemment.
Entre les pattes avant de son oncle, elle demanda, le museau levé vers lui :

On y va quand ?