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Les élémenloups
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Le dévoué bêta Aslan était mort une semaine plus tôt, durant une ronde quotidienne. Sa mort avait été subite et soudaine, les médecins avaient confirmer une crise cardiaque, son coeur avait tout simplement lâcher, trop affaibli par le grand âge de son propriétaire. Il laissait derrière lui un clan mais surtout une compagne et quatre descendants profondément affectés par la perte de l'être cher.
La guerrière rouge, comme les autres enfants, avait été appelé pour la cérémonie du dernier Adieu. Tout le monde avait été très triste de la mort du bêta, et le clan en avait été très affecté également. Toute la famille était effondrée par la perte du beau loup à la crinière noire. Durant la cérémonie, la guerrière rouge s'était montrée forte, malgré son chagrin. Elle portait en elle un aussi lourd chagrin que le reste de sa famille, mais ne le montra que très peu, préférant se montrer forte pour aider le reste de la famille à surmonter cette peine...
Cinq jour plus tard, le chagrin de la guerrière rouge n'était toujours pas atténué, quoi de plus normal. Mais Rox, son amie, se montrait très présente pour elle, ce que la rouge apprenait à apprécier, petit à petit. Mais la guerrière estimait avoir un devoir envers sa famille, et surtout envers son frère et ses soeurs.Veiller à ce qu'ils aillent bien, ou tout au moins qu'aucun ne manque de soutient. Aya avait Eris, sa compagne, ainsi que leurs petits, ce qui devait certainement lui apporter un certain réconfort. Celle qui inquiétait le plus Irina était Liz. Elle vivait encore avec papa et maman, et maman était totalement effondrée par la perte de celui qu'elle aimait. La rouge se faisait donc beaucoup de soucis pour leur petite soeur.
Aujourd'hui, elle avait décidé de réunir la fratrie au complet, afin de mettre leur douleur et leur soutien en commun. Irina voulait s'assurer que le reste de la fratrie ne manquait pas de soutien, de présence ou de quoi que ce soit. Elle serait celle qui se montrait forte afin que les autres puissent exprimer pleinement leur douleur et leur chagrin. Depuis son plus jeune âge, elle était comme ça, elle ne montrait pas sa douleur et son chagrin, elle souffrait en silence, loin des regards. Rox avait découvert cette facette de la guerrière rouge mais avait décidé de braver le caractère de feu de son amie, afin de se montrer présente pour elle.
Irina avait envoyer un message à Djama, Aymeric et Liz afin de leur proposer de se réunir au lieu où leur père reposait désormais en paix. La belle rouge, exceptionnellement avait laissé ses longs cheveux noirs détachés. Aslan n'avait jamais attaché ses cheveux et Irina avait décidé, qu'aujourd'hui, elle ne les attacherait pas, pour lui. Sa longue crinière noire atteignait désormais le sol. Ce soir, elle vivrait un véritable calvaire pour enlever tout ce qu'ils avaient ramasser sur le sol, ainsi que le démêlage de cette longue tignasse qui aurait tout le loisir de s'emmêler durant la journée... Elle s'assit au lieu dit et attendit le reste de la fratrie.
Liz fut la première arrivée. Elle s'approcha de sa grande soeur, vint s'assoir près d'elle, mais sans plus. Irina pencha la tête sur le coté, puis, décida de s'approcher d'avantage et posa son museau au sommet de sa tête quelques brèves secondes avant de lui lécher tendrement le front. Elle s'assit ensuite contre elle et elles attendirent en silence que les deux autres n'arrivent.
Leur père est mort... C'était la deuxième mort de la famille. Deux mois et demi avant, il y eut Kalemegdan, leur oncle paternel, qu'elle aimait beaucoup et avec qui elle avait passé beaucoup de temps à courir et à creuser des trous. Ce fut lui qui l'a mis sur la voie de messagère. Sa perte l'affecta beaucoup, bien qu'elle ne le montra pas spécialement à sa famille.
Maintenant, c'est leur père qui est partie. Elle n'avait pas fini le deuil de son oncle, qu'un nouveau s'ajoutait. Tout le monde était affecté, même le clan. Mais la perte est toujours plus douloureuse pour la famille et les amis proches. Djama avait passé les cinq jours suivant la mort de leur père seule, dans sa tanière. Elle n'était pas allée voir Thildrill, comme elle le fit à la mort de son oncle. Viendrait-il ? Il se demandait peut-être si elle allait bien ? Même si les sentiments ne sont pas souvent démontrés entre eux, ils se connaissent et ils tiennent à l'un et l'autre. Il devait sans doute attendre que ça se tasse un peu, lui laissant quelques jours en solitaire, car elle est comme ça, elle préfère fuir plutôt qu'affronter et donc, préfère se cacher qu'être vue, même de sa famille.
Ce matin, Irina avait envoyé un collègue de Djama pour l'inviter à un rassemblement entre frère et sœurs... Si elle ne répondit rien à son collègue vis-à-vis de la demande, elle le remercia quand même et lui dit qu'elle allait y réfléchir. Elle n'avait pas spécialement envie de se réunir, préférant rester seule. Ou alors en compagnie de Thildrill. Elle allait voir durant la journée si elle daignait y aller ou non. Elle l'aurait fait pour maman, mais il s'agissait d'un rassemblement sans elle. Irina et Aymeric n'avaient pas spécialement besoin d'elle. De plus, elle n'était pas proche de sa sœur, mais cela n'était pas nouveau, puisque ça durait depuis l'enfance. Elle était proche d'Aymeric, mais seulement parce que son frère avait insisté pour la coller, la suivre et l'entrainer dans des trucs depuis qu'ils sont capables de sortir du campement. Sans la ténacité et l'insistance de son frère, elle entretiendrait la même relation vis-à-vis de lui qu'elle a avec Irina. Une heure avant le rassemblement, Djama fit son choix : elle irait. Seulement, si Aymeric ne vient pas, elle partira. S'il est là, elle restera plus longtemps. Car d'après elle, ce ne sera pas un moment qui favorisera un rapprochement quelconque avec sa sœur. Il faudrait d'autres activités qu'une réunion de deuil à laquelle elle ne souhaite pas totalement participer.
Lorsqu'elle arriva, elle vit ses sœurs : Irina et Elizabeth. Elle fut surprise un quart de seconde de voir Elizabeth, suspendant brièvement son mouvement de marche. Oui, c'est vrai qu'Elizabeth est leur petite sœur. Elle se fit intérieurement la réflexion d'être bête... Si Djama a une relation disons neutre avec Irina, la relation qu'elle a avec sa petite sœur est de l'ordre du néant... On peut dire que les deux sont des étrangères l'une envers l'autre. Elles savent qu'elles sont sœurs. Ça s'arrête là à vrai dire. Après tout, Djama a quitté la tanière familiale durant la gestation de leur mère. Elle n'y retourna que parce qu'il fallait qu'elle parle à son père ou sa mère. Et elle a toujours fais en sorte de ne pas être dans les parages lorsqu'il fallait garder sa petite sœur à la place d'une nourrice. De rares fois, ça ne fonctionna pas, mais ça n'a dû arriver qu'une ou deux fois.
Irina avait détaché ses cheveux. Ils étaient affreusement longs, touchant le sol. C'était la première fois qu'elle la voyait avec sa crinière détachée. Toutes sortes de choses s'y étaient accrochés, ce qui rendait le tout totalement décoiffé. Djama n'était pas du tout convaincue. Mais elle était très mal placée pour faire une réflexion, vue le non-soin qu'elle apportait à sa propre crinière...
Elle se plaça à côté de ses sœurs, les saluant simplement d'un "Salut." Aymeric n'était pas là... Il sera surement en retard, comme à chaque fois. Si tant est qu'il vienne. Elle regarda autour d'elle durant quelques secondes, espérant le voir arriver. Puis, elle posa les yeux sur la tombe de leur père, gardant son mutisme.
Papa était mort. Une crise cardiaque l'avait emporté, à un âge respectable, alors que pour tous il ne semblait pas avoir vieillit. Le choc avait ébranlé toute la famille, maman la première. Mais les Génésis, ceux qui restaient, portaient bien le nom de leur père, et s'étaient serré les coudes. Cependant, Aymeric avait eu énormément de mal à s'occuper correctement des petits d'Eris durant son deuil. La louve avait été patiente, mais il avait choisi de passer plus de temps avec sa propre famille, le temps du deuil. Sa mère était écroulée, et même si elle gardait une façade digne, le clan entier sentait que son alpha était faible. Ses trois sœurs elles aussi avaient du mal, il pouvait le voir. Il aurait aimé être le grand frère fort, il aurait aimé être celui qui guiderai les autres, mais lui aussi était tombé dans la morosité, la tristesse. Cela ne faisait qu'une semaine, mais il faisait attention à ne pas pleurer devant les petits, de peur de leur faire peur. De ce fait, il s'isolait comme il pouvait, cependant il aurait aimé passer son temps blotti contre Eris, à faire son deuil. Mais il était papa à présent, il devait être plus fort.
Ce jour là, Irina avait demandé à la fratrie de se retrouver. Aymeric prit son temps pour y aller, la mort dans l'âme. Il savait que sa mère ne viendrait pas, elle ne bougeait pas de sa tanière depuis l'enterrement. Le mâle ailé se mit en marche, déjà en retard, mais il n'avait pas envie d'y aller. Il savait qu'il allait pleurer, et que ses sœurs seraient tristes, et il n'avait pas envie. Mais il y alla quand même. Sur les lieux, ses trois sœurs étaient là, plus ponctuelles que lui. Il s'avança, salua d'un coup de museau chacune des femelles, puis s'assit auprès d'elle, la gorge déjà trop nouée pour parler. Ses yeux tombèrent sur la tombe, encore fraichement creusée, ou reposait son père. Une foule de question le traversait : était-il seul ? Non, il y avait son frère avec lui, auprès de Rhéa. Se sentait-il seul ? Est-ce qu'il avait eu mal ? Avait-il encore mal ? Ses yeux le piquèrent, et déjà les larmes roulaient sur ses joues. Devant la mort de son papa, il se sentait devenir un enfant de nouveau, un louveteau terrifié par la mort de ses parents. Il n'avait jamais imaginé ce jour là, et pourtant il était venu, comme un orage en plein été. Il renifla bruyamment, avant de grommeler un "Désolé", bien piètre excuse, comme si ses sœurs ne savaient pas qu'il pleurait déjà.
Leur frère fut le dernier arrivé, mais il fallait reconnaître que sa tristesse se voyait sur lui. Si la perte de leur père avait effondré Irina, celle-ci parvenait relativement bien à le cacher, sauf à son ami Rox. Aya quant à lui ne parvenait pas à camoufler sa tristesse. Le cœur de la belle rouge se serra en voyant son frère dans un état aussi lamentable et pitoyable. Certes elle le comprenait, mais elle avait horreur de voir son frère souffrir, plus que tout le reste de sa famille. Elle se leva, se décolla délicatement de sa sœur cadette, il s'approcha de son frère le prenant tendrement dans ses pattes dans un câlin réconfortant. Elle le serra fort entre ses pattes, tentant de lui transmettre son amour au mieux. Elle voulait réunir la fratrie, pour qu'ils puissent partager leur deuil ainsi que leur douleur tous les 4 plutôt que chacun seul dans son coin. Car bien que son frère et Eris ait leur petit, pour ce qui était des 3 femelles chacune étais seule, car même si Liz vivait encore avec les parents, le rôle d’alpha était très prenant pour leur mère et elle passait donc peu de temps avec sa fille cadette. De plus, tous les enfants de la première portée avaient quitté le nid familial, Liz se retrouvait donc toute seule avec leur mère. La rouge regrettait d'ailleurs la distance qui s'était laissé installer entre la fratrie initiale et leur sœur cadette. Il y avait aussi une bonne distance entre Irina et Djama. Mais le contact était rompu depuis si longtemps, que malgré l'envie de la rouge de renouer avec sa sœur, elle ne savait comment s'y prendre, et cela le chagrinait beaucoup. bien joué
Elle avait tenté cette réunion pour que les liens de la fratrie se resserrent, qu'il soit plus fort, et qu'il puisse affronter le deuil tous ensembles, mais elle devait reconnaître qu'elle se trouvait actuellement dans une impasse. Elle devait reconnaître également, que le mal était sans doute celui qui était le plus proche de chacune de ses sœurs individuellement. Alors ne serait-il pas le mieux placé pour renouer les liens fraternels qui les unissaient tous ?
- « Ne t’excuse pas Aya, tu n'en a aucun besoin. C’est normal, nous souffrons tous. Mais nous exprimons tous, chacun à notre manière, notre douleur. »
Elle espérait que leurs deux autres sœurs se joindraient à elle pour réconforter leur frère. Elle jeta un regard invitant et suppliant à sa leur sœur cadette. Accepterait-elle de venir les rejoindre pour un gros câlin ? Pour ce qui était de Djama, seul Aya pourrait la convaincre de se joindre à elle, elle le savait déjà. Un sourire étira légèrement les babines de la rouge lorsqu'elle vit leur sœur cadette les rejoindre. Elle lui fit une place, déliant quelque peu ses pattes pour l'intégrer au câlin, sans l'étouffer non plus.
Leur frère s'excusa, mais Djama ne comprit pas pourquoi. Est-ce qu'il s'excusait d'être arrivé en retard ? Elles n'ont pas attendu longtemps, il était presque sur ses talons. Est-ce qu'il s'excusait auprès de leur père pour quelque chose dont seuls les deux mâles avaient connaissance ? C'était le plus probable de son point de vue. De plus, il pleurait le plus silencieusement possible. Mais visiblement, Irina comprit l'insinuation de cette excuse en vue de ce qu'elle répondit. Cela n'aida pas la messagère à comprendre pour autant.
Irina se mit à enlacer Aymeric pour le réconforter et observa Elizabeth d'un air de chien battu. Oh non, pas ça ! Elle sentait venir le coup que ce regard finirait sur elle. Djama observa juste Aymeric, prenant soin de ne pas croiser le regard d'Irina qui pourrait tenter de l'amadouer pour cette accolade chaleureuse. Leur petite sœur se joignit à Irina, étouffant un peu plus leur frère. Bien que ça ne devait pas lui déplaire : il aime les câlins contrairement à elle. Et dans son état, il appréciait probablement d'autant plus.
Néanmoins, Djama fit un pas vers lui, se reprochant. Hésitante et décontenancée, elle demanda doucement à son frère :
Pourquoi tu t'excuses ?
Elle l'observa, attendant une réponse, la tête légèrement penchée sur le côté.
Irina vint l'enlacer entre ses pattes, et le chasseur ailé se laissa un peu aller à ce contact chaud. Liz s'ajouta à la pile de loup ailés qui se réconfortaient, et Aymeric ne chercha plus à cacher ses sanglots. D'épaisses larmes lui coulèrent le long du museau alors que son corps était prit de sanglots, et qu'il se laissait enfin aller à un peu de tristesse enfantine, celle d'avoir perdu son papa à tout jamais. Djama, elle, resta à ses côtés, faisant même un pas vers lui. C'était suffisant pour le mâle qui connaissait sa sœur comme étant un peu plus sauvage. Alors, il pleura un moment, avant de répondre, sanglotant :
C'est juste que ... Je voulais être fort, pour vous, mais c'est trop dur je ... Il est parti si vite et ...
Il ferma les yeux. Son père était parti, pour toujours. Il ne verrai jamais ses petits enfants grandir, jamais. Et Aymeric n'entendrait plus jamais son rire, ni ses conseils. Il avait tellement besoin de lui, et il était parti. Il gémit :
Je ne suis pas prêt, pas sans lui, c'est trop difficile
Lorsque le mâle fut entre les pattes de ses sœurs, il se laissa aller à son chagrin quelques minutes. Quelques larmes coulèrent des yeux de la guerrière rouge également, mais elle resta silencieuse dans son chagrin. Du coin de l’œil, elle vit Djama se rapprocher d’un pas ou deux. Certes, elle ne se joindraient pas au câlin général, mais elle était là, et connaissant son côté très sauvage et distant, c’était déjà beaucoup. La rouge se doutait d’ailleurs qu’elle était présente surtout pour leur frère dont elle était plus proche que de ses sœurs.
Sur le même élan qu’Irina, elle demanda pourquoi il s’excusais et après quelques minutes, Aya fini par avouer sa honte de ne pas pouvoir se montrer fort pour elles toutes dans cette épreuve. Il ne pensait pas pouvoir affronter la vie sans son père. Irina éloigna un peu sa tête et plongea son regard dans celui de son frère :
–«Bien sûr que oui Aya ! Tu as une compagne qui t’aime et des petits à présent. C’est toi leur père. Tu dois te montrer à la hauteur, pour eux… De plus, tu sais que tu peux venir me voir n’importe quand pour n’importe quoi ! Je suis là pour vous aussi Djama et Liz, si vous le souhaitez.»
Elle serra une nouvelle fois son frère entre ses pattes pour lui faire passer son soutien par cette nouvelle étreinte. Puis après un moment, Liz quitta doucement l’étreinte et déclara qu’il était tard, et qu’elle retournait au Palais Lumineux, elle devrait se lever tôt le matin pour sa formation de Juge. La rouge hocha la tête et lui offrit un coup de langue sur le front avant de la laisser partir. Au Palais, elle ne serait pas seule, ce qui était une bonne chose. Puis elle revint s’installer près de son frère et l’invita gentiment :
–«Liz a raison, Eris et les petits doivent sûrement attendre ton retour. Tu verras, ils sont tout ce dont tu as besoin pour surmonter ce drame...»
Son frère avait la chance d’avoir une famille pour le soutenir durant ce drame, une famille qui le forcerait à continuer d’avancer plutôt que de se laisser abattre. Elle-même ne partirait qu’en dernier.
–«Djama, ça va aller pour toi ? Si tu le souhaites, tu peux venir chez moi pour cette nuit, la tanière est assez grande.»
Elle savait que sa soeur refuserait probablement sa proposition, elle n'en serait pas vexée, leur lien était ce qu'il était pour l'instant et la rouge ne pourrait pas le changer en une soirée. Mais si Djama en ressentait le besoin et l'envie, elle serait la bienvenue chez elle.
Aymeric pleura ce qu'il avait besoin d'évacuer avant de répondre que c'est parce qu'il voulait être fort face, mais qu'il n'avait pas réussi. Djama comprit alors que son frère avait souhaité ne pas craquer en ce moment, mais ce fut trop dur.
Je ne suis pas prêt, pas sans lui, c'est trop difficile.
Aucun d'eux ne fut prêt. Ils savaient que leur père ne vivrait pas sept ans de plus, mais ils ne s'étaient pas préparés au fait que ça arriverait maintenant. Djama ne dit rien, compatissant intérieurement. Irina, en revanche, prit le taureau par les cornes et se chargea d'essayer de raisonner leur frère en lui rappelant le bout de famille qu'il a construit et lui rappelant qu'il aura toujours du soutien. Après ça, Elizabeth mit fin à cette entrevue, de son côté. Djama pensa faire de même. Il se faisait tard et elle avait une chose à faire avant de songer à rentrer chez elle.
- Djama, ça va aller pour toi ? Si tu le souhaites, tu peux venir chez moi pour cette nuit, la tanière est assez grande. - Je vais y réfléchir. Je dois aller porter un message avant. A plus tard. Termina-t-elle pour les deux.
Par la suite, elle les salua tous les deux et se mit en marche. Elle finit par s'éloigner en trottinant.
Le loup avait craqué, mais sa douleur ne fut pas très longue. Une fois que ses larmes eurent coulé, il renifla et s'essuya le museau, sentant sa peine refluer. Les paroles d'Irina vinrent aussi alléger un peu sa charge :
Bien sûr que oui Aya ! Tu as une compagne qui t’aime et des petits à présent. C’est toi leur père. Tu dois te montrer à la hauteur, pour eux… De plus, tu sais que tu peux venir me voir n’importe quand pour n’importe quoi ! Je suis là pour vous aussi Djama et Liz, si vous le souhaitez
Il renifla encore. Oui, il était papa, mais sans son propre papa. Tout serait plus dur, il n'avait pas eu le temps de lui poser toutes les questions qu'il voulait. Il se sentait si perdu sans lui, mais Irina avait raison : il ne devait pas se laisser abattre. Alors, il redressa la tête, et murmura un merci à ses sœurs. Ses sœurs qui avaient été là, avec lui. Il en était plus que reconnaissant, et se laissa porter une nouvelle fois par l'étreinte d'Irina avec soulagement. Il n'était pas seul, elles étaient là, avec lui. Finalement, ce fut Liz et Djama qui finirent par repartir, chacun de leur côté. Aymeric salua Irina et en fit de même, rejoignant sa tanière le coeur un peu plus léger.
La femelle sablée fut la suivante à partir, après qu'Irina lui ait proposé sa tanière pour la nuit. Mais elle déclara qu'elle y récléchirait pendant qu'elle avait encore une chose à faire avant de décider ce qu'elle ferait pour la nuit. Irina doutait que Djama vienne chez elle, c'était probablement une manière polie de refuser la proposition sans être blessante pour sa soeur... Irina lui offrit un lèger sourire et la salua en retour.
Puis, ce fut au tour d'Aya de décidé de rentrer retrouver sa famille. Elle lui fit une dernière accolade avant de le laisser partir en lui promettant de transmettre ses salutations à sa famille.
Irina se retrouva donc seule devant la tombe de son père. Elle y resta un moment fixant le monticule de terre. Elle avait la gorge nouée, et avait du mal à avaler sa salive, mais les larmes refusaient de venir... Après de longues minutes, elle décida finalement de regagner le camp. Le long du chemin, elle se dit qu'elle n'avait pas envie de dormir seule et les chances que Djama vienne la rejoindre dans sa tanière était très faible vu la relation très distante entre les deux soeurs...
Elle réfléchissait tout en marchant, et soudain, elle s'arrêta, revenant à la réalité, elle était arrivée. Mais ce n'était pas sa tanière. C'était celle de Rox, sa meilleure amie... Elle hésita un instant, puis finalement, elle entra. Sans un mot, elle se lova contre sa meilleure amie. Elle ne parla pas, s'installa simplement sans rien dire et resta immobile contre le dos de son amie. Rox, comme tout le monde, savait qu'Aslan était mort et qu'il était son père. Elle doutait donc que la grise ne la fiche dehors par ces temps difficiles. Et puis, c'était juste pour cette nuit, après l'entrevue avec son frère et ses soeurs, elle ne se sentait pas la force de dormir seule dans sa tanière... Après de longues minutes, les larmes coulèrent enfin de ses yeux, silencieuse, elle pleura enfin la perte de son père.
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