La tête tournée vers le ciel pourpre, Kalemegdan observait avec plaisir le levé du jour qui éclairait le monde d’une étrange lueur rouge. Les piques de montagnes vu d’ici semblait blesser le ciel et le faire saigner. C’était étrange et envoutant à la fois. Il ignorait s’il devait craindre ce présage ou non. Il n’était cependant pas de nature superstitieuse. Sa queue se mouvait lentement dans son dos alors qu’il réfléchissait calmement. Il savait que son tour de garde était bientôt terminé. Mais personne n’était encore arrivé. Donc il songeait à retourner un peu plus dans les terres, sans pour autant quitté le territoire frontalier.

Il attendit que la matinée soit un peu plus avancer pour entamer son départ. Mais il fut très vite attaqué par les vents de ces lieux rocailleux. La poussière volcanique lui brûlant plusieurs fois le pelage et la chair. Il n’aimait pas quand de la poudre chaude venait s’saccager son pelage ou faire grésiller sa peau. Il avait pourtant l’habitude de rentrer avec des touffes de poils brûlés. Mais quand même ce n’était pas une raison pour apprécier cela.

Alors qu’il avancer sur la terre sombre encore loin d’être couverte de poudreuse fraiche. Le mâle sentit une odeur terriblement familière. Que faisait son neveux à avancer vers les frontières ? Ce n’était pas une bonne idée… Bien que son entraînement ai commencé il resté un jeune loup inexpérimenté en territoire inconnu et surtout encore trop téméraire pour qu’il soit en sécurité. Il s’arrêta donc et attendit de voir si Aymeric venait réellement jusqu’ici.

Après quelques minutes d’observation de l’horizon il vit son neveux venir en sa direction, la truffe baissée et l’air désappointé. Quelque chose n’allait pas. Naturellement soucieux du bien être de sa famille, Kalemegdan ce sentit aussitôt affecté de voir son neveux l’air si mal. Il mit les oreilles en arrière, et quand celui-ci shoota dans une pierre qui s’arrêta contre ses pattes, les seuls mots du jeune mâle lui firent de la peine.

« Qu’est ce qui ne va pas Boule de Plumes ? Tu es loin du clan, et sans ton mentor en plus »

Remarqua-t-il enfin. Il s’approcha du jeune loup et lui donna un coup de museau pour le saluer. Sa queue remuant joyeusement dans son dos. Il essayait de transmettre un peu de bonne humeur au jeune male. Mais il voyait bien que cela était fortement difficile. Son neveux avait plutôt l’air complètement désabusé et presque triste.

La tête que tirait son neveux inquiétait un peu Kalemegdan, il n’avait pas l’habitude de le voir avec cet air tout triste ou contrarié. La petite boule de plumes adorée du loup semblait avoir le moral dans les coussinets. Kalemegdan lui aurait bien fait une blague pour le faire sourire un peu, mais il n’était pas idiot et savait que ce n’était pas le moment. Son neveux avait l’air sérieux et faire de l’humour pourrait le vexer ou le frustrer et faire pâtir leur relation. Le loup noir avait suffisamment peu de relations pour ne pas vouloir détruire les rares qu’il avait réussi à obtenir.

Quand Aymeric affirma qu’il n’était pas si loin Kalemegdan ne fit pas de remarque. Le jeune loup n’avait sans doute pas fait attention au temps qui avait défilé durant sa marche. Il devait sans doute être trop occupé par quelques pensées que ça soient. Le loup sombre s’assit devant lui, attendant de savoir ce qui tourmentait son neveu. Quand celui-ci en vint enfin à s’asseoir Kalemegdan pointa ses oreilles vers le jeune loup à la chevelure noir et épaisse qui lui rappelait sans mal celle d’Aslan. Finalement l’attention du jeune loup se fit plus curieuse.

A la question de celui-ci Kalemegdan le détailla un instant du regard. Il n’avait jamais eus de problème avec les loups de son âge quand il était petit. Enfin en même temps il avait eut souvent l’art et la manière de faire des blagues, ce qui donnait la sensation aux autres que rien ne l’atteignait et qui avait ainsi éloigner les jeunes qui cherchaient la bagarre. Du coup il avait du mal à saisir le problème de son neveu. Mais la question il se mit à l’analyser penchant la tête. Plus fort que soi hein ? Kalemegdan étira un sourire.

« S’il est plus fort et méchant, devient plus vicieux et intelligent. Les mots laissent plus de traces que les coups, et ils peuvent facilement nous apporter le respect d’autrui. »

Lui dit-il calmement en se souvenant que lui c’était uniquement parce qu’il savait les manier qu’il savait à la fois faire des blagues et être sérieux. Il fallait montrer sa supériorité ailleurs, si on ne pouvait pas la dévoiler sur la force physique. Après Aymeric était encore jeune, s’il se faisait emmerder par des brutes plus âgées, il faudra sans doute l’intervention d’un adulte dans le conflit pour que celui-ci s’arrête.