Lagherta

Guerrière — Source

3 mai 271 — Camp de la Source

Besoin de conseils

La louve coulait des jours paisibles depuis quelques mois déjà. Même si ses enfants avaient tous deux quitter la tanière familiales, ils restaient tout de même proches de leur parents. Le couple avait pu retrouver une vie de couple avec bonheur, même si le quotidien avec les deux jeunes loups leur manquèrent beaucoup au début. Les petits de Fuurin avaient bien grandis aussi, et son rôle de marraine n'était plus si demandant qu'au début. De plus, avec les conseils de Lagherta, Fuurin, cette petite louve si peu sûre d'elle, était devenue une bonne mère. La guerrière regrettait tout de même quelque peu que la messagère ne soit pas revenue sur sa décision concernant la petite que Zephilian avait adoptée... Peut-être un jour la mère voudrait-elle connaître sa fille et lui avouer la vérité... La guerrière l'espérait en tout cas...

Il y avait eu aussi cette dispute monumentale avec son compagnon concernant la préférence de leur fils envers les mâles plutôt que les femelles. Keiss, de la vieille école, considérait cela comme une tare et avait dit à son fils de taire ce fait et qu'ils allaient tout faire pour le soigner. Lagherta était entrée dans une colère noire. Son fils n'était pas malade et il n'avait aucun besoin de soin. Les mentalités ne sont plus aussi rétrograde qu'à l'époque de l'enfance de Keiss concernant un loup attiré par les loups du même genre. Une dispute virulente et violente, car oui, Lagherta était dans une telle fureur face aux arguments de son compagnon qu'elle avait fini par se battre avec lui. Enfin, il avait refuser de se battre, c'était donc elle qui avait attaquer et il ne s'était même pas défendu, ce qui avait vite calmer la louve qui était partie, folle de rage, refusant de blesser son compagnon puisqu'il ne voulait pas se défendre... Elle avait mis beaucoup de temps pour pardonner à Keiss, d'autant plus que malgré les paroles rassurantes de sa mère, le fils n'oubliait pas les avertissements et paroles de son père... Mais comme lui avait conseiller son père, le temps avait fait son oeuvre et elle était parvenue à pardonner le comportement de son compagnon. A sa décharge, il était bien plus vieux qu'elle, puisqu'immortel, et de son temps, le fait d'être attiré par un loup de même genre était une tare, passible d'exil...

Le calme avait donc fini par revenir, et à présent, la fille de Gaor pouvait presque dire qu'elle s'ennuyait quelque peu dans cette ancienne routine qui était revenue au goût du jour. Certes, il y avait les entrainements qui continuaient d'avoir lieu tous les jours ou presque. Mais c'était justement cette routine qui commençait à l'ennuyer. Elle allait parfois passer des moments avec son père, ou l'un de ses frères, ou avec Fuurin, pour tenté de casser cette routine, mais ça ne semblait plus vraiment suffisant... Elle aimait la meute, elle aimait son compagnon, sa famille, ses amis, mais la guerrière s'ennuyait...

Ce matin là, la jeune louve faisait la grasse matinée, pas d'entrainement. Peut-être que cela couperait cette routine qui l'ennuyait de plus en plus. Mais elle fut réveillée par la voix rocailleuse de son frère qui l'appela en passant la tête dans l'entrée de la tanière. Elle remarqua ainsi que Keiss était parti, probablement faire sa ronde de bêta et les autres tâches qui lui incombaient. Elle bailla, et répondit d'une voix encore un peu endormie :



Il est vrai qu'il y avait longtemps qu'elle n'avait plus passé de temps avec son frère. Cela lui faisait plaisir qu'il vienne la voir. Ils pourraient peut-être aller marcher ensembles, ou même chasser ? Elle se leva, s'étira, se secoua, puis enfin, elle sorti de sa demeurre et rejoignit son frère qui l'attendait sagement dehors. Elle vint frotter tendrement sa tête contre la sienne en un signe affectueux dont elle n'avait jamais pu se résoudre à se défaire à l'encontre de son frère, surtout depuis sa résurrection. Elle lui sourit et demanda :



Mais en y regardant de plus près, elle remarqua que son frère ne semblait pas tout à fait dans son état normal. Elle pencha la tête sur le coté et demanda d'une voix plus douce :

Lagherta

Guerrière — Source

Le grand garde rescussité déclina poliment son invitation pour une partie de chasse. La guerrière ne s'en offusqua point et écouta son frère qui semblait soulagé qu'elle ait vu qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas. Son frère avait toujours été très peu démonstratif quand à ses émotions et ses sentiments, mais le frère et la soeur avaient un lien fort.

Il lui avoua, après avoir pris une grande inspiration que lui-même et sa compagne souhaitaient engendré la vie. Un sourire commença à se dessiner sur le visage de la guerrière. Mais quelque chose sonnait faut. Son frère ne semblait vraiment heureux, mais elle savait qu'aussi profondément qu'il aime Verd, elle ne pourrait le forcer à quoi que ce soit. Donc s'il avait dit oui, c'est que c'était également son souhait... Elle le laissa continuer, attendant la suite. Son immense tête se baissa, ainsi que ses oreilles, puis il avoua que malgré de nombreuses tentatives, Verd n'avait jamais été gestantes...

Lagherta sentait le mal-être de son frère de par son pouvoir d'empathie. Il y avait longtemps qu'elle avait appris à fermer son esprit, ou tout du moins à ignorer les émotions qui n'étaient pas les siennes. Mais la douleurs de Ragnar était forte, et le lien qui les unissait l'un à l'autre est puissant également, ce qui empêcha l'esprit de la guerrière de bloquer les émotions de son frère, et les empêcher de l'attendre elle. Son frère n'avait probablement jamais ressenti une si grande détresse et cela affectait énormément la louve à la queue amputée. Puis, il lâcha enfin la bombe. Il était stérile... Lagherta aurait voulu lui demander s'il en était bien certain, s'ils avaient été voir des médecins pour qu'ils les examinent tout deux. Mais l'abattement de son frère était sans équivoque. Pour qu'il soit dans un tel état et lâche une telle information, il en était certain, il n'y avait aucun doute possible...

Lagherta lutta contre les émotions de son frère qui envahissait son esprit, pour ne pas cèder elle aussi. La lutte dura quelques minutes, mais elle fini par parvenir à rester maitresse de ses propres émotions en atténuant celles de son frère. Elle s'approcha de lui et posa une patte sur sa large épaule musclée :



Elle appuya son front contre l'épaule de son frère, en signe de soutien, laissa plâner un silence, puis repris d'une voix légèrement empruntée :



Pour elle, comme pour lui-même, Lothair n'avait jamais été un père. Il n'était que leur géniteur et un montre. Gaor pour lui-même et Tanyxoth pour son frère, avaient été leur véritable père... Mais Verd était-elle prête à renoncer à donner elle-même la vie pour adopter ? Elle ne doutait pas de la capacité de son frère à aimer un petit qu'il aurait recueilli de son plein gré. Mais la louve avait moins d'affinité avec la compagne de son frère, elles ne se connaissaient pas vraiment pour dire les choses clairement. Alors elle ignorait si Verd pouvait envisager l'adoption... Il y avait encore une autre solution, mais elle savait son frère possessif et exclusif avec Verd, et il en était de même pour la femelle cristalline, elle savait donc que cette solution là était inenvisageable et elle ne pouvait blâmer ni l'un, ni l'autre. Elle non plus ne s'imaginerait pas s'offrir à un autre mâle que celui qu'elle aimait dans l'unique but d'enfanter, et elle savait que Keiss ne supporterait pas cette idée non plus... Elle ne l'aborda donc même pas, pour éviter d'ajouter encore une souffrance supplémentaire à son frère...