Depuis combien de temps étais-je parti du cimetière ? J’étais incapable de m’en souvenir, tout comme j’étais incapable de me rappeler combien de temps j’étais parti du camp. Pas trop longtemps j’espère, je n’aime pas inquiété Gaor, ni Kaporal, même si Kaporal ne se montre pas souvent inquiet, je sais qu’il peu l’être. Mais bon, espérons qu’il ne se soit pas fait de soucis… J’avais fais plusieurs pauses depuis mon départ du cimetière, essayant de manger un peu, histoire de ne pas m’évanouir dans les airs. Malheureusement j’avais presque tout revomis à cause de la fièvre et des maux de tête qui me torturaient. Allais-je finir comme ça, tué par un souvenir ?

Ah non, je crois bien que je vais survivre, je peux voir le camp là bas… Parfait. Je me posais à une centaine de mètres du lac et finissait à pieds, à chacun de mes pas le vertiges ce faisait plus intense. Allais-je m’écrouler dans l’herbe ? Non, pas très digne pour un chef d’armée. Je m’assis alors dans l’herbe , essayant de reprendre mon souffle et mes esprits pour finir cette avancée plus calmement. J’arrivais enfin dans le campement extérieur, quel bonheur de me retrouver ici. J’humais l’air avant d’entendre le bruit des médecins qui font des mélanges. Il faut que je vois Lester, pas sur que ma reprise de conscience tienne bien longtemps en vue de mon état… J’entrais alors calmement dans la tanière du loup avant d’avoir un flash de souvenirs violent qui me fit couiner de douleur.

M’appuyant contre l’un des murs de la tanière de Lester, je me laissais glisser contre avant de chercher le loup du regard. Il fallait absolument que j’ingurgite une de ses tisanes qui calment migraines, ou alors que j’hume ces plantes qui me font planer. Histoire de pouvoir tenir encore quelques heures le temps d’aller rassurer mon père, et ensuite d’aller me foutre dans ma tanière et de ne plus en sortir avant… avant … avant que mon père vienne me secouer pour bosser.

« Lester ? Pitié dis moi que t’es là… »

Ah oui non parce que là mon vieux j’ai vraiment besoin de toi. Cette migraine est insupportables, ces images de plus en plus violentes, et ma douleur de plus en plus importante. Je n’en peu plus. Mais alors vraiment plus… Fais ton travail de médecin et calme moi tout ce bordel qui se dispute dans ma cervelle, s’il te plais…

Qu’est ce qui m’arrive ? Telle est la question, moi-même je n’en ai... AUCUNE IDEE ! Je suis juste pas bien du tout et j’ai juste besoin de ton truc super cool qui me fait me sentir mieux. L’aide de Lester pour me lever et me déplacer fut la bienvenu. Sans cela je serais sans doute rester contre le mur près de l’entrée. Pas très intime pour être soigné… Bref, passons, je suis épuisé, je veux dormir, ne plus avoir mal, et surtout ne plus voir ses images qui me détruisent la cervelle. Si tant est qu’elle soit encore ne état de marche… Je fermais les yeux et écoutais son conseil, espérant de respirer plus calmement. Oui mais voilà, j’ai faim, j’ai mal au crâne, j’en peu plus… Dis Lester, tu crois que je vais crever ? Toi tu me dirais sans doute que non…

Je l’entends faire son brique à braque un peu plus loin. Qu’est ce qu’il peut bien chercher ? J’aimerais bien le savoir tiens. Puis je sens l’odeur du feu, et celle de la fumée doucereuse qui vient détendre la totalité de mon organisme. Une grande inspiration pour humer tout ça et mon corps est déjà complètement détendu malgré le mal de tête.

« Merci Lester… J’crois que je vais squatter un petit quart d’heure… Sinon tu peux me pousser dehors… »

J’ai la bouche toute pateuse, je m’endors complètement. Enfin non, je plane surtout. Je me sens léger et je souffre beaucoup moins. Les yeux mit clos, si Lester me pousse hors de son antre je ne le sentirais même pas. Je commence à m’apaiser et petit à petit les images douloureuses qui me torturaient s’effacent. Ça fait du bien, de sentir le calme revenir dans son esprit, surtout quand on a vécu une deuxième fois le fait de s’être fait torturer.

« J’aurais ta tête père… »

J’avais marmonner cela dans mon sommeil. J’étais habité pas une haine et une rancœur sans égale pour mon paternel biologique. Si un jour Idryss à la bêtise de me le présenter, alors elle peut être sur que je lui sauterais à la gorge. Je l’assassinerais, trouverais le moyen de lui faire regretter de m’avoir maltraité. Je veux voir son regard suppliant, mais aussi un regard emplie de regret et de remord. Je veux immortaliser sa mort dans un bain de sang, et en jouir de plaisir… Ah Lester, tes plantes me font imaginer cela à merveille. Merci beaucoup…

Miagna, cette odeur fait tellement de bien… Ma migraine est presque totalement partie. Bon elle reviendra sans doute m’emmerder d’ici quelques heures, mais là je peux enfin me reposer un peu. C’est tellement agréable. Merci Lester, j’ai une dette envers toi. Je soufflais longuement, me reposant encore paisiblement, je crois que j’ai même finit par m’endormir car lorsque je soulevais les paupières les ombres de la tanière c’étaient étirées. La journée avait déjà bien défilée et moi je n’avais rien vue. Je me redressais et baillais à m’en décrocher la mâchoire avant de mastiquer un peu dans le vide. J’étais encore un peu dans les vapes et j’avais le corps tout engourdit. Sans me lever je tendit mes pattes avant pour les décoincer un peu. Puis je tournais la tête à la recherche de Lester, il est reparti dans son travail ? A non… Il dort, juste là à quelques pas de moi. Un sourire se dessine sur mes babines, j’aime bien ce loup, même si notre rencontre n’a pas été sympathique et qu’il est un peu bizarre, je l’apprécie. Sa présence n’est pas désagréable et lui il n’est pas méchant du moment qu’on le laisse faire son travail.

Personnellement je suis un peu pareil, je n’aime pas qu’on me dérange en plein travail. Je grogne et m’énerve si quelqu’un me dérange alors que je m’entraîne ou que je fais mon rapport. Les loups qui viennent me déranger pendant que je suis en train de travailler sont totalement irrespectueux. Et surtout ils n’ont vraiment pas peur de se prendre les foudre d’un dragon élevé par un russe… Ou alors ils sont tout simplement sado-maso. Je comprends donc tout à fait les sautes d’humeur de Lester lorsque quelqu’un vient le déranger pendant qu’il est concentré alors qu’il n’y a pas de véritable raison.

Je secouais la tête en pensant à tout cela et me mit à agiter les oreilles pour finalement capter l’activité de l’extérieur. J’avais entendu mon nom. Quelqu’un avait sans doute dû me voir rentrer. Crotte de cheval si l’annonce de mon retour arrive aux oreilles de Kaporal il risque fort de me chercher, et s’il me trouve dans la tanière de médecine de Lester je vais m’en prendre plein la tête, et ce pauvre Lester aussi… Moi je ne suis pas tellement en état de me prendre la tête avec mon père adoptif. J’ai déjà les souvenirs douloureux de mon père biologique dans la cervelle, alors si Kaporal s’énerve contre moi maintenant, je risque de ne pas le supporter. Bref, allé il faut se bouger avant que le vieux débarque dans la tanière… Je me relevais alors et m’approchais de Lester avant de lui donner un coup de museau. Il était complètement dans un autre univers lui.

« Lester, je me sens mieux, merci beaucoup pour ton aide. »

Sans plus de cérémonie je me redressais et me retourner. Je lançais des regard autour de moi, bien il n’y a personne à l’horizon, comme à mon arrivée, parfait. Je filais en douce de la tanière de Lester et m’éloignait vers le campement avant de m’étirer les pattes arrières et les ailes. Une fois cela fait le m’ébrouer et m’arrêter une seconde pour faire passer le vertige qui me menaçait. Puis, je me dirigeais calmement vers la tanière de Kaporal. Mais au plus j’avançais, au plus je captais les regard sur moi. Quoi ? J’ai un truc sur la gueule ? J’entendais des murmures et autres, jusqu’à ce que j’entende ceci ; « C’est Nansaa ? La vache il c’est battu avec le diable ou quoi ? » alors qu’un autre répondait « ça fait 17 jours qu’on l’a pas vus… Il avait peut être une mission hyper importante… »

Hein quoi ? 17 jours ? Et pourquoi je me serais battu avec le diable ? Je m’approchais du lac affin d’y voir mon reflet. Aaaah ! Mon dieu ! J’ai du sang sur les pattes, et sur le museau aussi… Et un peu sur les ailes. Et mes côtes ! On dirait que j’ai jeûné pendant des semaines…Ah merde, mais qu’est ce que j’ai foutu moi ? Bon bah désolé papa mais tu vas attendre encore une petite heure. Moi je file à ma tanière pour nettoyer tout ce bazar !