1er mai 270

Il est bien, là, allongé sur le sol terreux de la terre désolée. Complètement happé dans le sommeil, personne ne pourrait le réveiller. Son corps a subi, d'un coup, une grande fatigue et épuisé, il s'est écroulé par terre pour s'endormir dès les yeux fermés. Il partit pour plusieurs heures de repos. Il ne se réveillera qu'au milieu de la nuit, voir demain dans la matinée.

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Une voix au ton peu agréable l'appel. Il tourna la tête. Juste devant ses yeux, des pattes argentées se tenaient. Il leva le museau, suivant l'allongement de ces pattes qui finirent noires. Il connaît ces pattes... Et pour cause : il tomba sur lui-même. Il se releva d'un bon et recula de plusieurs pas, fort surpris. Il était face à lui-même, mais en version louve, sa véritable apparence sexuelle. Étrangement, cette scène lui rappela quelque chose... Elle le regardait avec les poils hérissés et la queue haute. Elle n'était pas contente, ses yeux lançaient des éclairs et ses babines étaient quelque peu retroussées, montrant les pointes de ses dents.

Qu'est-ce que tu as fais ? Lui dit-elle, pleins de reproches.

Il ne comprit pas et resta hagard devant son double qui grogna à son absence de réponse. (85/100) Comment ça, qu'est-ce qu'il a fait ? Pourquoi elle lui pose cette question ? Il n'a rien fait qui vaille la peine de se mettre en colère ! Elle dévoila les crocs et grogna de nouveau, fit un pas en avant, menaçante. (25/100) Ce fut à son tour de se montrer menaçant.
Il leva les oreilles, les poils et la queue et fit un mouvement vif en avant, pour lui donner un coup de patte dans le museau. Touchée, sa doublure fut poussée sur le côté en couinant. Il ne s'arrêta pas là et lui attrapa le cou avant qu'elle ne réagisse. Elle tenta de se défaire de son emprise, se débattant, mais n'y parvint pas. Elle finit au sol et il prit une meilleure prise, resserrant ses mâchoires. L'illusion de son être vacilla, comme le paysage du désert à l'horizon quand il fait très chaud. Avant qu'il ne puisse l'achever, elle lui donna un coup de patte sur la tempe, le faisant lâcher. Elle disparut tandis qu'il fermait les yeux, l'oreille sifflante. Lorsqu'il les rouvrit, l'espace blanc dans lequel ils étaient, s'était transformé, devenant la forêt des rêves bleus. Il n'aima pas ça... Et pour cause, il sut pourquoi le début de la scène lui faisait une impression de déjà vu. Il se souvient de ce qu'il s'est passé ici : son changement de sexe. La forêt mécontente, personnifiée en elle version mâle, l'a attaqué et tué. La forêt n'a pas apprécié qu'il contrôle ses rêves. À son réveil, elle s'est retrouvée dans ce corps de mâle ! La forêt l'a transformé. Maintenant, elle est revenue, pour il ne sait quelle raison. Il est sûr que c'est elle ! Il garda la queue haute et fronça des sourcils. Qu'elle vienne cette forêt, qu'il puisse la tuer à son tour et retrouver son sexe d'origine !

Soudain, on lui bondit dessus, dans son dos. Habilement, il s'écarta sur le côté, esquivant cette attaque traître. Il réagit aussitôt et de nouveau, attrapa son double féminin par le cou. Elle a beau avoir son corps, la forêt n'a pas toutes ses compétences ! Elle se débat, il résiste, mais elle l'empêche d'avoir une bonne prise. Elle réussira bientôt à se défaire de ses mâchoires si elle continue de se débattre comme une forcenée. Et c'est ce qui arriva. Elle réussit à lui mordre la joue et il lâcha sous la douleur. En réponse immédiate, il se cabra comme il put et lui asséna un violent coup de patte au niveau de la tête. Ce fut à son tour de lâcher. Ensuite, il recula de plusieurs pas pour mettre de la distance entre eux. Jusqu'à ce qu'une de ses pattes arrière heurte quelque chose. Il se retourna et posa les yeux sur un louveteau de six mois. Il leur ressemblait, ayant le pelage noir et les pattes grises argentées comme eux. Les différences entre eux, se furent leur rubis logé sur le front du petit être et ces yeux unicolores sans pupilles, tout aussi rouges que la pierre précieuse. Ce louveteau (?) le fixait de ses yeux indéchiffrables, absent d'émotion.

Recule ! Ne te laisse pas attendrir ! Ne lui fais pas confiance ! Tu crois que je suis la forêt, mais je suis toi ! Cette chose nous a possédé tout à l'heure et t'as fais du mal à une solitaire ! Éloigne-toi avant qu'il nous gobe et te fasse oublier !

(98/100) Il fut dubitatif face aux paroles de sa version femelle se tenant derrière lui. Seulement, il n'eut pas le temps de faire quoi que ce soit que cette petite bestiole mignonne se transforma instantanément en un monstre gigantesque, au poil hirsute, aux mâchoires pourvues de plusieurs dents immenses, pointues et acérées ainsi que des pattes aux griffes tout aussi épaisses et longues. En un éclair, il ne fit qu'une bouchée du mâle, le plongeant dans le noir total jusqu'à ce qu'il se réveille dans la réalité.

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Il ouvrit calmement les yeux, revenant à la réalité. Il resta inerte quelques secondes, dans le flou, puis il se redressa. Il expira un grand coup. Une chose l'interpella soudain et non des moindres : il fait nuit. Avant son inconscience, il faisait jour, il s'en souvient et en est persuadé. Par contre, ou est-il et pourquoi est-il ici ? Il se massa le dessous de la tête, qui lui semblait lourde. Après un temps de réflexion, il finit par s'en rappeler : il est dans la terre désolée et il est là parce qu'il était parti en reconnaissance pour la chasse de demain. S'est-il évanouit ? Il ne se souvient pas de s'être fait attaquer. Il s'inspecta quand même au cas où, mais non : aucun blessure, même minime et il n'a mal nul part. Si ce n'est à la tête. Il a un léger mal de tête. S'est-il cogné ? Question absurde : il n'y a rien ici. Ce doit être dû à son sommeil. Ça arrive des fois. Pour son réveil, il arriva à la conclusion qu'il avait dû s'allonger pour faire une pause, mais que le sommeil l'a gagné. Ça ne pouvait être que ça.

Il se leva et s'étira. Il leva le museau, regardant le ciel étoilé. À quel moment de la nuit sommes-nous ? Il ne pourrait pas dire. En tout cas, elle s'est bien installée, car il n'y a pas une once de crépuscule. Le ciel est bien noir, les étoiles sont bien brillantes et le paysage est doucement éclairé par la lune presque ronde.
Il est temps de rentrer. Peut-être que les autres s’inquiètent pour lui de ne pas l'avoir vu renter ? Ou pas. Ils ont tout aussi bien pu se dire qu'il a dû vagabonder ailleurs après sa tâche de reconnaissance achevée. Même si normalement, il aurait dû rendre son petit rapport en fin de journée au plus tard. S'ils s'étaient trop inquiétés, ils seraient partis à sa recherche et l'auraient déjà trouvé. En tout cas, il se mit en marche en direction du campement, l'esprit brumeux par son réveil tout frais. Il se sentait encore fatigué, marchant la tête quelque peu basse.