Janvier 270

Deux mois sont passés depuis le combat presque mortel entre sa fille Igniss et Aymeric, le fils d'Okazeh. Une fois de plus, ils se sont battus et d'après les dire, Igniss avait tenté de tuer Aymeric. (49/100) Entendre cela n'avait pas vraiment étonné Idryss, car étant consciente du caractère monstrueux de sa fille, elle s'était doutée que ça arriverait un jour. Plus elle grandissait, plus Igniss prenait de l'assurance lors des combats d'escadron et plus elle devenait forte mentalement, gonflée de fierté et d'un sentiment de plus en plus inébranlable d'invulnérabilité. Malgré les remontrances et punitions de Lord Jarodin et d'Idryss, la dragonne volcanique ne semblait pas se calmer, sauf durant les instants suivant les sanctions. Quoi qu'il en soit, chasser le naturel, il revient au galop dès qu'on attise le feu... Igniss avait évité de justesse le passage au tribunal devant les juges, mais un jour, elle n'y échappera pas. C'est sûr.
Igniss avait écopé de multiples fractures, pour plusieurs mois de convalescence puis une rééducation qui prendra certainement une demi-année ou plus. Ce qui signifie que la terreur draconique du Désert est hors d'état de nuire pendant un grand moment. Cette nouvelle avait fait jaser au sein de l'escadron de Jarodin (et sans doute au sein des autres) et globalement, on peut dire que tout le monde fut content de l'apprendre. Jarodin lui-même était parti féliciter Aymeric pour sa victoire.
En mères, Idryss et Okazeh se sont vues de nouveau dans un contexte pas vraiment sympathique. (19/100) Néanmoins, Idryss n'avait rien dit de particulier pour tenter de défendre sa fille, car elle n'avait pas à être défendue. Idryss elle-même se disait que c'était bien fait pour sa fille que le combat ce soit déroulé ainsi. La juge était bien plus du côté du petit Aymeric que de sa fille. Elle ne pouvait pas défendre son monstre de fille. Rien de ce que n'avait fais Igniss ne pouvait être plaidé par la juge rouge. Bien sûr, elle ne souhaitait pas la mort de sa fille... (87/100) Lorsqu'on lui avait annoncé l'état désastreux dans lequel fut récupéré Igniss, son cœur s'était serré. Mais, aucune panique ni pleurs n'avaient accompagnés cette tristesse.
Quoi qu'il en soit, bien que l'objet de leur rencontre soit sombre, Idryss et Okazeh s'étaient vues et quittées sans effusion et de façon cordiale. Aymeric était blessé, mais de façon bien moindre, et avait fait tomber son ennemi. Reste à voir à l'avenir ce qui se passerait entre les deux jeunes.

Aujourd'hui, Idryss profitait d'un moment de calme dans le jardin tropical. Proche d'un point d'eau, lui-même proche de sa tanière, elle était allongée en son bord, profitant du soleil et des claquements de bec fortuites de toucans.
(76/100) Il lui sembla entendre quelque chose, ou plutôt quelqu'un l'appeler. Elle ouvrit les yeux et tourna la tête vers l'origine de cet appel. (64/100) Seuls les claquements de bec des toucans, survenant à intervalle plutôt régulière, lui parvinrent. Elle avait dû faire une petite hallucination auditive. Sans doute dû au fait qu'elle commençait à avoir bien chaud sous ce soleil tropicale. Elle se leva et avança de quelques centimètres pour s'hydrater.

Janvier 270

(10/100) Un nouvel appel parvint à ses oreilles et cette fois, elle en fut sûre, on l'avait appelé. Par ailleurs, il s'agissait d'Eris. Elle tourna de nouveau le regard et sa fille apparue quelques secondes après.

Je vous cherchais. Pourrais-je vous parler ?

Elle hocha la tête et se redressa, s'asseyant. Sa fille vint légèrement frotter son museau à sa joue. Idryss se laissa faire, poussant même en direction du contact infime qui ne dura qu'un instant. Le coin de ses babines s'étira un peu en un sourire fugace. Même si les contacts tactiles ne sont toujours pas le genre de la juge cornue, force est de constater que depuis qu'elle est mère, elle a développé une certaine sensibilité plus encline à en faire. Notamment aussi, car lorsqu'ils étaient des petits louveteaux, les nourrices et les juges lui répétaient souvent qu'elle devait les câliner. À force de rabâchage et de s'adonner aux activités de câlineries, ça l'avait calmé et l'avait quelque peu habitué à tout ceci.

Sa fille paraissait soucieuse. Quelque chose avait dû se passer au campement parmi les médecins. Ou entre elle et l'un de ses patients. Peut-être avait-elle fait une faute qu'elle n'arrivait pas à digérer ? À moins que ce soit le cas d'Igniss qui la rongeait de plus en plus ? Idryss continuait d'alterner entre campement et palais lumineux, car ça lui permettait d'une part de voir ses enfants et de l'autre, parce qu'elle continuait les entraînements en tant que membre non-officiel de l'escadron de Jarodin. De ce fait, elle sait très bien qu'Eris ne parle plus à sa sœur. Il semblait aussi à Idryss que Thildrill ne lui parlait pas non plus. Elle ne savait pas vraiment concernant son fils, étant donné qu'il a toujours été assez détaché de ses sœurs.

Qu'est-ce qu'il y a ? Demanda-t-elle, attentive.

Janvier 270

Je me demandais... Comment vous aviez choisi Exemon ?

Idryss se demanda quelques secondes pourquoi Eris lui posait cette question. Puis, elle se dit que ce devait être à cause de son passage officiel à l'âge adulte. Les premières chaleurs d'Eris sont passées et il ne s'était rien passé pour elle. Néanmoins, c'est à partir de maintenant que la famille va probablement se rapprocher d'Eris et Thildrill pour qu'ils commencent une nouvelle fois à inculquer le devoir de perpétuation de la lignée. De leur branche, il ne reste qu'Idryss, Arina et deux autres adultes. En vue de la question de sa fille, les deux autres ont visiblement commencé à revenir à la charge. La juge cornue n'est pas du genre à pousser ses enfants à perpétuer la lignée. Ensuite, il n'est pas envisageable qu'Igniss en ait : ce serait probablement une catastrophe de niveau Médée. Thildrill s'en fiche éperdument, tout comme elle jusqu'à la date limite de son échéance. Seule Eris semblait s'y intéresser, étant donné la question. Seulement, bien qu'Idryss n'ait pas l'intention de les saouler avec ce devoir de noble, il faudra tout de même qu'elle leur parle des principes de la sélection afin de continuer à faire vivre leurs gênes. Ainsi que de la façon dont seront distingués Démonia ou non leurs futurs descendants. C'était une discussion obligatoire qu'il faudra qu'ils aient. Puisque Eris se présentait à elle pour cela, elle allait commencer avec elle.

Je l'ai choisi, car il était le meilleur spécimen qui s'offrait à moi. Idéalement, je voulais un loup-dragon volcanique. Exemon est un hybride entre les deux loup-dragons Feu et Terre. Il est donc fort, grand, a des gênes robustes et en plus, c'est un guerrier. Secondement, il y avait aussi ses couleurs qui correspondaient aux critères familiaux. Ensuite, je l'ai choisi au final par rapport à un autre, car Exemon me plaisait bien mieux étant donné son côté... dragon.

Idryss eut un léger rictus en pensant à son affrontement avec lui. Ce combat déterminant avait été grisant et l'avait mis dans un état d’excitation qu'elle ne pourra retrouver, sauf si les conditions sont de nouveaux réunies. La soif de combat liée à l'adrénaline du moment et ses hormones affolées dû aux chaleurs, avaient donné un goût tout particulier à cet échange dans l'arène. Des sentiments et des envies nouveaux furent attisés... Rien que d'y repenser, elle pourrait en frissonner de plaisir, mais elle se contient. Évitant de partir plus loin dans ses pensées, elle posa à son tour une question pour recentrer son esprit.

Pourquoi est-ce que tu te questionnes sur ça ?

Janvier 270

Eris était très mal à l'aise. Les explications de sa mère quant au choix d'Exemon la turlupinaient. Elle avait quelque chose de précis en tête et les dires d'Idryss n'arrangeaient pas ses pensées. Dubitative, la juge cornue se demanda si sa fille avait déjà quelqu'un en vue. Ce serait même en corrélation avec le sujet de leur conversation et son attitude peu sûre.

Je euh... Et bien je suis en âge maintenant et je pense être la seule à m'intéresser au futur de la famille et euh... Juste pour savoir quoi...

Oui, Eris est bien la seule de la fratrie à s’intéresser à ce devoir et la jeune médecin avait bien quelqu'un en tête. Quelque part, c'était une bonne chose et Idryss était assez contente qu'au moins, l'un de ses trois enfants souhaite faire cela. Eris y était dévouée et ce n'était pas perçue comme une obligation forcée pour elle. Elle acceptait de le faire. Maintenant, il faut aussi que ce soit avec quelqu'un qui lui plaise un minimum et idéalement, qui accepte de s'occuper des petits avec elle. Le seul point négatif concernant Exemon c'est qu'il n'avait pas souhaité revenir sur sa décision, même un tant soit peu. Igniss, Eris et Thildrill n'ont pas pu obtenir d’entraînement et d'enseignement de sa part... Leur père fut totalement absent. Néanmoins, cela n'avait pas l'air de déranger ses filles, seul Thildrill en souffrait.

C'est bien de t'y intéresser, mais tu n'es pas obligée de le faire maintenant. J'ai attendu mes 7 ans pour vous avoir.

Idryss ne souhaitait pas non plus que sa fille se précipite là-dedans en pensant qu'elle n'a pas le temps et qu'elle doit le faire tout de suite. Pour la juge rouge, elle pouvait bien attendre jusqu'à ses 5 ans avant de sauter le pas. Néanmoins, si Eris souhaite être mère dans les prochaines chaleurs à venir, alors soit. Idryss ne pourrait pas être derrière elle chaque jour pour lui en empêcher. De plus, elle fait ce qu'elle souhaite vis-à-vis de ça. Elle, elle avait fais le choix d'attendre longtemps pour repousser au maximum l'échéance, ne souhaitant pas de louveteaux avant. Mais Eris, ce pouvait être différent.

Puisqu'il faut bien en parler, je vais te donner les critères de sélections. Tu es en âge maintenant.

Elle observa sa fille attentivement, comme lorsqu'elle rentre dans son rôle de juge pour déceler n'importe quoi chez l'accusé. Tout en dévoilant les critères de la famille, elle allait essayer de capter le moindre changement d'attitude ou au contraire de renfermement chez sa fille.

C'est très simple. Il faut absolument que le partenaire soit quelqu'un d'espèce loup du Feu ou/et loup-dragon volcanique. Après, cela n'empêche pas d'aller voir ailleurs que ces appartenances raciales, mais dans ce cas, il faut que le mâle ou la femelle choisit pour la descendance, porte les couleurs d'un loup du Feu. Les couleurs typiques du Feu sont le critère absolut. Si un petit n'est pas assimilé à un loup du Feu comme toi, à un loup-volcanique comme ta sœur, ou une hybridation comme ton frère, alors il n'aura pas le droit de porter le nom de Démonia. Nos attributs spécifiques comme les queues multiples, les cornes ou les pupilles en fentes sont ancrés en nous et ressortent très facilement. Mais si le partenaire possède aussi ce genre d’attributs, c'est forcément un plus.

Elle marqua une pause et ajouta :

Ensuite, il est bien de choisir quelqu'un de fort génétiquement parlant. C'est-à-dire qu'un loup tout maigrichon ou en mauvaise santé, même s'il correspond aux critères, ne peut pas être choisi. C'est simplement question que sinon, tes petits pourraient mourir facilement ou avoir des problèmes divers. Mais ça, ça vaut pour tout le monde en général, et non pas que pour notre famille. Nous concernant, nous sommes une famille aux gènes guerriers, même si nous pouvons choisir le rang qui nous sied. Nous cultivons cela et comme vous, tes petits recevront une éducation militaire et auront donc des bases solides en combat. Il ne s'agirait pas qu'ils se cassent en deux au moindre coup, soient incapables de se défendre ou de combattre pour le clan.

Janvier 270

Idryss fut rassurée de savoir que sa fille ne comptait pas s'adonner tout de suite au rôle de mère. Elle venait pour les renseignements afin de les avoir en tête pour commencer à chercher de potentiels prétendants pour le moment venue. Elle est prévoyante. La juge cornue sait qu'il n'est pas simple de trouver un mâle qui plaît. Si sa fille a des exigences particulières comme elle en eut elle, ce ne sera pas une mince affaire pour la gente masculine et pour elle-même lors de ses recherches. Pour rien au monde, Idryss n'aurait fais l'impasse sur l'aspect loup-dragon du géniteur. Les critères personnels mélangés aux critères de la famille rendent parfois la tâche ardue. Eris pouvait tout aussi s'accoupler avec quelqu'un sans critères personnels, mais connaissant sa fille, ce serait peut probable qu'elle prenne simplement un mâle qui correspond à ceux des Démonia, sans qu'elle n'ait de préférence notable.

Au fils des énumérations des critères, Eris fut de plus en plus déconfite. Maintenant, la juge en est sûre, sa fille a bien quelqu'un en tête en demandant tout ça et clairement, ça ne l'arrangeait pas du tout. Elle peut faire une croix sur l'individu auquel elle songe... Vu la tête qu'elle fait, son potentiel prétendant ne correspond pas aux critères. Idryss pouvait très bien le deviner. Heureusement que sa fille est venue la voir si vite, sinon la désillusion aurait été plus dramatique. Au moins, maintenant, elle sait qu'il ne pourra pas lui apporter ce qu'ils souhaitent. Les courts espoirs qu'eut Eris furent vite balayés par l'ajout des nouvelles informations. Lorsque Idryss parla des gènes guerriers, cela sembla rassurer sa fille. Mais Idryss fut, elle, dubitative. Visiblement, l'individu qui occupe les pensées d'Eris coince au niveau des critères primordiaux. Alors, même s'il est le plus fort des guerriers du clan, ce ne sera pas possible pour les Démonia.

Elle avait arrêté de parler et sa fille semblait réfléchir à tout ça, maintenant qu'elle a toutes les informations en pattes. Elle la laissa faire et observa les alentours et le ciel en attendant. Puis, son attention fut de nouveau rappelée.

Que dois-je faire si personne ici ne convient ? Est-il convenable de partir le chercher ailleurs ?

Si Eris ne trouve personne au sein du clan, alors c'est que quelque chose dans ses critères sera trop élevé. Même si l'affinité avec le choisi n'est pas faite, alors tant pis. Pas besoin de bien s'entendre avec le choisi d'ailleurs. Les Démonia ne demandent pas de former des couples durables, puisque la famille est présente pour l'éducation des petits au besoin et pour inculquer leurs valeurs. En somme, il faut juste perpétuer la lignée, qu'importe qu'on s'entende bien avec celui qu'on a choisi ou pas. Du moment que les critères familiaux sont respectés. Néanmoins, sa question n'est pas dénuée de sens. Idryss avait songé à chercher hors du clan pour voir s'il y avait quelque chose d'intéressant ailleurs. Notamment, il y eut le forgeron de ce qui fut l'Eau, qui avait suscité son intérêt, car il paraîtrait qu'il correspond aux critères de leur famille et qu'il est un loup-dragon. Seulement, elle n'alla jamais voir pour vérifier les dires.

Si personne au sein du clan correspondant aux critères ne te convient, alors oui, tu pourrais faire ça. Et puis, j'imagine que certains de nos ascendants ont sans doute été chercher hors du pays pour apporter du nouveau sang.

Ce fut très probablement le cas. Après tout, chercher hors du clan n'est pas inscrit comme une interdiction et il faut bien penser à apporter de tout nouveaux gènes de temps en temps pour éviter de tomber dans la consanguinité.

Idryss se leva, se tourna vers le point d'eau et demanda, tout en baissant la tête vers la surface :

Eris, as-tu déjà quelqu'un en tête ?

Ensuite, elle lapa l'eau.

Janvier 270

A présent, sa fille a toutes les informations qu'il lui faut pour chercher et sélectionner le mâle qui aura la chance et l'honneur d'être le père de ses futurs enfants. Espérons que l'élu d'Eris se rendra compte de cet honneur qu'il aura de contribuer à la glorieuse et puissante famille Démonia.

Oui... Mais rien de sûr, je ne sais même pas si... Enfin, de toute façon ça n'a pas d'importance, il ne pourra pas convenir.

Idryss se redressa. Elle n'est pas sûre de ses sentiments, ni de son choix. Ça viendra avec le temps. Elle a besoin de faire le point, surtout avec ces nouveaux éléments. Ça lui prendra peut-être du temps pour mettre ses idées en place et pouvoir mettre des mots sur ce qu'elle ressent.

Je ne vais pas te mentir, ni te donner de faux espoirs, mais vu comment tu as réagis lorsque je t'énonçais les critères, il est clair qu'il ne doit pas y correspondre. Seul le côté guerrier semble l'être, mais il aurait beau être le plus fort du clan, ça ne suffira pas.

Même si ce pouvait être dur à entendre, Idryss ne souhaitait pas qu'Eris se voile la face en continuant de croire en cet individu secret alors qu'à priori, les cases primordiales ne sont pas cochées.

Qui est-ce ?

Janvier 270

Les mots d'Idryss frappèrent la fille. Entendre l'hypothétique, mais pourtant très probablement certaine, confirmation fut visiblement plus dur que si elle n'avait pas été prononcée. En l'entendant de la part de sa mère, ça devenait contré, le doute n'était plus permit, la décision venait d'être scellée. Eris s'était figée. Absente, elle revient à elle lorsque Idryss lui demanda qui était le mâle qui fut envisagé.

Aymeric.

Aymeric. Elle voyait où ça clochait. Même si le jeune chasseur à en lui le rouge et le noir d'Aslan, il porte aussi sur son pelage le banc et le bleu de sa mère. Il est également pourvut d'ailes de plumes. Le gris passerait en mélange, il est assez foncé. Néanmoins, il ne vaut mieux pas prendre de risque en tentant de perpétuer la lignée avec lui. Ses couleurs blanc et bleu, ainsi que ses ailes, on ne sait pas comment cela pourrait apparaître sur les petits et ainsi "ruiner" leur appartenance à la famille.

Idryss n'enfonça pas le clou en lui confirmant qu'Aymeric ne correspondait pas. Eris l'affirma elle-même, étant pleinement consciente de la chose. Bien qu'en le disant, elle se tenait droite et fière comme la Démonia qu'elle est, son attitude ne collait pas avec ce qu'elle ressentait et ce que ses yeux humides exprimaient.

Rien ne t'empêche d'avoir des petits avec lui en plus. Plusieurs louves font plus d'une portée dans leur vie.

Avec un peu de chance, peut-être qu'un ou deux petit pourrait même correspondre. Pensa-t-elle, ne préférant pas le dire à haute voix pour ne pas que sa fille se raccroche seulement à cet espoir. Il y a toujours la possibilité qu'un petit ne prenne que d'Eris pour le pelage ou qu'un petit prenne juste le côté noir et rouge d'Aymeric en plus des gènes de sa mère. Dans ces deux cas de figure, le louveteau qui en résulterait, pourra appartenir aux Démonia. Néanmoins, c'est un coup à jouer avec possiblement aucun descendant ne rentrant dans les critères. Ce n'est pas maintenant que la réponse sera apportée. Seul l'avenir dira si Aymeric et Eris fonderont une famille. Pour l'heure, sa fille doit se remettre de sa peine.

Si tu aimes Aymeric, alors tu auras toujours le droit de vivre avec lui.

En mère se voulant réconfortante, Idryss lui lécha la joue. Eris a le temps de réfléchir à tout ça.
Idryss mentirait si elle disait qu'elle ne sera pas déçue si aucun de ses enfants n'engendre de descendants Démonia. En tant que membre de cette illustre famille, au fond d'elle, elle ne souhaite pas que cette branche familiale, durement resté en vie, se termine avec elle. Eris, surtout, Thildrill et Igniss sont les seuls de leur côté à pouvoir perpétuer la lignée.

Janvier 270

Malgré son apparente tristesse, Eris sourit aux mots et au contact de sa mère. Si ça avait pu la réconforter un tant soit peu, alors c'était déjà ça. Maintenant, seul le temps pourra faire effet pour atténuer son malêtre. Idryss ne pouvant rien faire d'autre, mis à part être présente non loin en cas de besoin, si sa fille le souhaite.

Merci mère pour ces réponses.

Elle l'enlaça et la remercia encore. Puis, elle la salua et s'en alla. Idryss ne lui laissa pas le temps de faire deux mètres qu'elle lui proposa de rester.

Tu peux venir à la tanière si tu veux... Lui dit-elle, les oreilles à l’horizontale.

Eris allait peut-être refuser pour pouvoir se cacher, ne pas montrer d'avantage son état à sa mère. Ou au contraire, elle allait faire demi-tour pour profiter d'un lieu agréable de son enfance. Un endroit où elle se sentirait bien et en présence de sa mère non loin. Elle n'eut pas à attendre longtemps : Eris accepta. Elle revint vers elle et toutes deux se dirigèrent vers la tanière.