Lagherta

Guerrière — Source

Fatalité et désespoir...

La jeune louve avait repris les entraînements officiels de guerrière, mais pas à pleins temps. Après presque 6 mois sans activité, ç'aurait été bien trop lourd et dangereux de la faire reprendre à 100% son rôle. Alors elle faisait des cessions plus courtes et finissait donc avant les autres. Elle récupérait assez vite sa forme d'avant, bien que son corps avait changé, et resterait à jamais le corps d'une louve qui avait porté et enfanté, plutôt que celui d'une jeune louve comme elle l'était avant. Parfois sa nouvelle silhouette la compléxait un peu, mais Keiss était formidable et avait tôt fait d'éliminer ses doutes en lui disant que pour lui, elle serait toujours la plus belle.

Elle se trouvait allongée au soleil, sur le petit coin d'herbe qui se trouvait au devant des tanières de Gaor et Wydis, ainsi que de la sienne. Pour le moment les petits de Gaor et Wydis vivaient encore avec eux, mais le moment où ils prendraient chacun gentiment leur propre tanière, ou tout du moins quitterait la tanière familiale, approchait à grands pas. Justement, Gladys se trouvait avec elle. Allongés l'un contre l'autre, ils profitaient des rayons du soleil qui commençaient à se faire de plus en plus rares en cette saison. Horik, Céleste et Héraku avait été confiés aux nourrices de la meute, puisque la jeune mère avait eu entraînement aujourd'hui. Lorsqu'elle était passée récupérer ses petits mouflets, on lui avait dit que les nourrices les avaient emmenés en promenade et qu'ils n'étaient pas dans le même groupe. La mère ne s'en formalisa pas outre mesure, et demanda simplement à ce qu'on lui ramène ses petits à sa tanière dès leur retour au camp.

Il y avait quelques heures qu'ils étaient tranquillement allongés à se taper une sieste quand des pas de galop alertèrent la maman. Elle releva la tête pour voir arriver une louve au visage totalement affolé, suivie par 3 louveteaux qui n'étaient pas ceux de la jeune louve brune. Le coeur de Lagherta fit un bon dans sa poitrine, mais elle se refusa à paniquer avant que la louve ne lui ai dit ce qui la paniquait ainsi. Elle n'eut pas à attendre longtemps. Un bourdonnement sourd se fit entendre dans son cerveau à mesure que la nourrice lui racontait qu'elle avait emmené son groupe de petits en promenade dans les plantes mouvantes. Tout se passait bien, puis elle a entendu Héraku couiné et s'est mise à le chercher, mais impossible de le retrouver. Elle avait suivi sa trace sur quelques centaines de mètre, mais l'avait ensuite perdu dans la rivière...



La mère avait peur, bien trop peur pour se formaliser du ton employé envers son frère et cette nourrice, qui était peut-être trop dur et injustifié. Son frère ne s'en formalisa pas, comprenant sans doute la panique qui devait habiter la jeune mère et la réaction de la nourrice fut de montrer une attitude soumise tout en hochant la tête. Puis elle guida la louve aux cheveux bleu pour l'emmener à l'endroit dit. Sans plus un regard pour la nourrice, la mère en panique colla sa truffe au sol et chercha son fils. Elle trouva rapidement sa trace. Elle la suivi sans se laisser déconcentrer. Il était tombé sur un nid d'insectes qui avaient sans doute été furieux d'avoir été dérangés. L'odeur de la peur se joignit à celle de son fils tandis qu'il s'était élancé dans une autre direction. Une trace ancienne de son père chevaucha celle toute fraîche de son fils. Sans doute, dans sa panique, avait-il trouvé la trace de son père et l'avait suivie en pensant l'y trouver au bout.

A mesure qu'elle suivait la trace de son fils, elle nota qu'elle se dirigeait vers les marais. Non, Seigneur, pas ça... Elle accélera l'allure en suivant la trace de son fils. Alors que le sol du marais, spongieux et mou, apparaissait, la trace de Keiss se fit de plus en plus discrète, jusqu'à disparaître. Et pour sa petite truffe pas vraiment entraînée, il avait dû la perdre encore plus rapidement. Il avait continuer sa route, en mode un peu aléatoire, ce qui confirma la théorie de la louve. Il avait bien perdu la trace de son père. Puis soudain, une autre odeur glaça le sang de la louve. Une odeur de prédateur, un qu'elle ne connaissait pas, mais une odeur de prédateur était différente de celle d'une proie, et se mêlait à celle de son fils, puis celles-ci disparaissaient finalement dans l'eau vaseuse des marais. Son fils avait été attraper par l'une des nombreuses bestioles qui habitaient ces marais de la mort...

La panique la gagna, mais pas le découragement. Elle se mit à chercher son bébé, partout, creusant la vase, plongeant le museau dans l'eau, portant son regard à l'horizon. Espérant le trouver. La nourrice la suivait et cherchait également le petit perdu. Mais si on la regardait vraiment, on pouvait voir dans ses yeux des traces de culpabilités énormes et surtout une infinie tristesse. Quiconque d'un temps soit peu logique comprendrait qu'elle n'avait aucun espoir de pouvoir retrouver ce petit perdu et qu'elle se sentait totalement coupable de sa disparition. Elle s'approcha finalement de la mère en panique et d'un voix timide :



La louve releva la tête, elle dégoulinait de vase, ce qui lui pouvait lui donner un air assez flippant. Elle s'approcha de la jeune nourrice, la colère pouvait se voir dans chacun des traits de son visage habituellement si joyeux, ainsi que dans chacun de ses mouvements. Jamais elle n'avait été dans un tel état de colère de toute sa vie. Un grondement sourd sorti du plus profond de sa gorge et elle se jeta sur la pauvre nourrice pour la jeta dans la vase. Elle se plaça ensuite au-dessus d'elle et lança avec la colère d'une mère qui a perdu son petit :



Soudain, les paroles qu'elle venait de prononcer percutèrent son cerveau, et son expression changea, passant de la colère noire au désespoir presque total. Elle libéra la nourrice de sa position dominante et s'en alla plus loin. Les larmes commencèrent à couler sur son visage et elle se roula en boule sur le sol et se mit à pleurer sans plus pouvoir s'arrêter...

Lagherta

Guerrière — Source

Fatalité et désespoir...

La louve pleurait tout son saoul, ne pouvant se résoudre à la perte de son fils. Puis soudain, elle entendit la voix de son compagnon, hurler à son tour sur la nourrice. Mais elle ne parvenait pas à sortir de son état. Elle le voyait, son regard était ancré sur lui, et lorsqu'il se tourna vers elle, et demanda d'une voix bien plus calme, où était leur fils, les pleurs de la louve redoublèrent. Elle voyait également dans ses yeux qu'il connaissait la réponse à sa question. Qu'il savait que si sa compagne était dans un tel état, ce qu'elle ne l'avait pas retrouver, malgré ses efforts... Elle était couverte de vase, preuve qu'elle l'avait chercher même sous la terre... Il s'approcha d'elle et tenta un maigre réconfort en posant son museau contre elle, et déclara d'une voix convaincue et ferme :



La louve ravala difficilement la boule énorme qui lui entravait la gorge et releva la tête vers son compagnon, debout à ses cotés. Puis, légèrement revigorée par son ton et sa conviction, elle se leva, dégoulinante de vase et hocha la tête en affirmation. Elle était d'accord, ils continueraient de chercher, ensembles, toute la nuit s'il le fallait. Ils le retrouverait ! Elle porta son regard autour d'elle et remarqua la nourrice, toujours pelotonnée au sol. Elle gronda et cria contre elle, toujours pas calmée de la bêtise de la jeune nourrice :



Elle ne supportait plus de voir la nourrice, affligée ainsi par la perte d'un louveteau qui n'était pas le sien. Elle n'aidait même pas aux recherches, se contentant de pleurer en silence. Lahgerta ne supportait plus de la voir ainsi ! Elle porta ensuite son regard sur son compagnon, alors que la nourrice déguerpissait sans demander son reste, et elle lança :



La louve se frotta contre son compagnon, le couvrant de vase, malgré elle. Mais elle savait que le geste serait plus important que de l'avoir sali. Ils se soutenaient dans cette nouvelle épreuve que la vie leur donnait. Leur fils était bien quelque part et ils allaient tout donné pour le retrouver. S'il lui fallait échanger sa vie contre celle de son fils, elle le ferait sans hésiter, et savait parfaitement que Keiss pensait la même chose.

Lagherta

Guerrière — Source

Fatalité et désespoir...

Les recherches durèrent toutes la nuit. Durant toute la nuit, le couple fouilla les marais, creusant dans la vase, reniflant partout à la recherche de leur fils. La jeune mère ne se rendait pas compte du temps qui défilait et qui amenuisait de plus en plus les chances de retrouver leur fils disparu. Elle ne se rendit même pas compte lorsque le jour commença à se lever. Elle ne se rendit pas compte que le soleil levant signifiait que les recherches n'avaient rien donné, et qu'il ne servirait à rien de les prolonger.

La jeune louve fut ramenée à la réalité par la tête de son compagnon qui se posa contre la sienne. Il n'avait pas parler de toute la nuit, n'avait pas pleurer et n'avait pas hurler. Rien. Si Lagherta n'avait pas eu sous pouvoir toujours en semi-activité comme elle en avait pris le reflèxe, elle aurait pu croire qu'il ne ressentait rien de spécial. Mais son sixième sens, comme elle l'appelait parfois, lui indiquait qu'il accusait le coup d'une douleurs incommenusurable et sourde. Son esprit était mutilé, assombri par la douleur d'avoir perdu un fils qu'il n'avait plus aucun espoir de retrouver...

La dûre réalité frappa la louve. Ils ne retrouveraient pas leur fils... Elle s'appuya contre son compagnon. Leurs fourrures étaient poisseuses, couvertes de vases et d'algues. L'odeur qu'ils dégageaient était absolument infecte, mais elle s'en fichait pas mal. Tout ce qui importait pour le moment était leur douleurs commune face à cette perte tragique. Elle fut la 1ère à reprendre la parole :



Elle pressa sa tête contre celle de son compagnon, puis le poussa légèrement de son corps, dans la direction du camp. Le trajet se déroula dans un silence de mort, hormis les commentaires de quelques loups qui les croisaient, sur leurs odeurs, et leurs apparences. La meute ne devait pas encore être au courant. Gladys avait probablement du rester discret en attendant d'en savoir plus. Et la nourrice, probablement trop honteuse de son erreur, n'avait rien dû dire à ses supérieures. Lagherta se promis de corriger cela. Elle avait perdu un petit, qui était probablement mort...

Lorsqu'ils arrivèrent à leur tanière, Gladys était là, encore endormi, Horik et Céleste lovés son ventre, endormis eux-aussi. Son frère avait passé la nuit à les attendre, avec leurs petits. La louve ressenti une profonde gratitude envers son petit frère. Mais elle était incapable de le réveiller et d'aller voir ses autres petits... Elle était trop fatiguée, et la douleur de savoir que l'un d'eux manquait, était trop dure à supporter... Son compagnon s'approcha un peu de Gladys, probablement pour vérifier que tout le monde allait bien, puis se tourna vers sa compagne. La louve se rendit tout au fond de la tanière, se roula en boule et des larmes silencieuse roulèrent sur ses joues des heures durant, le sommeil refusant de la prendre dans ses bras.