Un début de tragédie grecque [PV. Doom] [FINI]

Dernière édition par fracture46 le 22/12/2019, 21:57, édité 1 fois

Héraku

Un début de tragédie grecque

Héraku était encore un jeune louveteau très candide du monde qui l’entourait en dehors de l’enceinte du campement. Il ne commençait à mettre le museau en dehors de celui-ci que depuis un petit mois et il était toujours surveillé par une ou plusieurs nourrices. Bien sûr, il n’était pas seul, il avait plein d’amis avec qui jouer. Ils jouaient souvent tous ensemble ! Se bagarrer, courir, sauter, poursuivre de petits insectes et tenter de les manger. Mais il y avait une camarade que le louveteau aimait plus que les autres : Urielle. C’était vraiment sa meilleure amie. Ils jouaient ensemble dés qu’une occasion se présentait. Certains n’aimaient pas jouer avec elle car elle ne parlait pas, ne faisant que japper et aboyer. Mais lui il s’en fichait, il la trouvait gentille et c’était toujours bien de jouer avec elle !
Un jour, il était avec d’autres louveteaux du clan en marge des Plantes Mouvantes. La nourrice qui était avec eux était assez jeune, les plus anciennes étant occupée ailleurs. Il y avait quatre camarades de jeu avec lui, mais le groupe était assez calme pour le moment. Rien de mauvais ne semblait pouvoir arriver. Après tout, ils étaient sur les terres de la Source, le meilleur clan et le plus sûr ! Rien ne risquait de leur arriver. Mais parfois, l’impossible pouvait se produire.
Héraku avait la truffe au sol, explorant les odeurs nouvelles. Il n’était jamais venu par ici encore et essayait d’associer les senteurs à ce qui l’entourait. Il observa un gros insecte jaune et noir qui tournait autour d’un des rares groupes de fleurs encore présents dans le coin. Le petit être s’en alla et il le suivit naïvement de sa démarcher encore un peu gauche de louveteau. Il entra dans un drôle de truc de couleur clair à la surface solide. Curieux de savoir ce que s’était, il le renifla d’abord, puis mis quelques coups de pattes timides dessus. Le petit louveteau à crinière n’aurait pas cru que sa surface pourrait se casser si facilement. Il put observer quelques instants un important nombre d’insectes du même genre que celui qu’il avait suivi avant qu’un grand bruit lui envahissent les oreilles alors qu’une partie d’entre-eux s’envolaient.
Prit de panique, Héraku se mit à courir pour s’éloigner. Il devait suivre quelque chose, vite ! Là, une trace de son père ! Il fallait fuir vite ! Ces insectes n’étaient visiblement pas content qu’il ait abîmé leur construction. Aucun ne le piqua et à force de courir, le grand bruissement d’ailes s’effaça. Alors qu’il tournait la tête pour constater que plus rien n’était à ses trousses, le tout jeune mâle était haletant. Ce n’était pas un exercice auquel les louveteaux étaient habitués ! Mais à présent, il était complètement perdu et seul ! Il ne sentait ni ne voyait la nourrice qui veillait sur eux ou un louveteau. Il n’avait que la piste de son père à suivre. Le petit loup se mit alors en tête d’aller retrouver son père. Il devait bien se trouver au bout de cette piste non ?
Héraku avait toujours préféré être avec son père. Quand bien même il était strict, au moins il venait pas constamment lui faire des léchouilles comme sa mère. Il n’aimait pas trop le contact et ce depuis qu’il avait des souvenirs. La modération de son père sur ce point et le fait qu’il lui ressemble plus faisait qu’il était davantage attiré par lui.
Au bout d’un moment, Héraku commençait à avoir du mal à sentir la trace de son père. Le sol était devenu plus mou et spongieux. C’était bien plus difficile de suivre une odeur dans ce milieu. Puis… Il était où là ? Il ne savait pas du tout où est-ce qu’il avait atterri. Faisant un tour sur lui même pour essayer de trouver le moindre repère, il ne trouva rien. Au fond, c’était un peu une aventure ! Mais bon, il était tout seul et c’était bien moins amusant comme ça.
Après un temps d’exploration supplémentaire, le louveteau sentit que quelque chose s’enroulait autour d’une de ses pattes postérieures et avant même qu’il puisse pousser un cri il était entraîné dans eau trouble où il ne distinguait rien du tout. Prit de panique, il tenta de se débattre tout en retenant instinctivement sa respiration. Pour une raison qui lui échappa, ce qui le retenait le lâcha. Mais il ne savait pas par où était la surface. Il sentit ses poumons le brûler et sa vue s’obscurcir au-delà ce que produisait l’eau trouble avant de perdre connaissance.
Héraku rouvrit à demi les yeux alors qu’il était de nouveau sur la surface spongieuse, au bord de l’eau trouble dans laquelle il avait été entraîné. Il regarda mollement autour de lui, épuisé par sa lutte et sa perte de conscience. Bientôt, il remarqua un loup immense à côté de lui. Il n’avait pas l’odeur de la Source ! C’était sans doute un solitaire ! Est-ce qu’il allait le manger comme le racontait certaines nourrices en riant ? Celui-ci était surtout brun et il avait sur les dos des rayures qui semblaient similaires à celles de son père. C’était bizarre, probablement une simple coïncidence. Le louveteau ne quittait pas le solitaire des yeux, visiblement effrayé. Sa queue de reptile était ramenée contre lui alors qu’il était étalé sur le flanc, vulnérable. Il était totalement à la merci de ce solitaire. D’une petite voix timide, il lui adressa.

« Vous… Vous allez me dévorer ? »

À ses mots, le petit vit les larmes lui monter aux yeux. Pourtant il ne renifla pas et ne se mit pas à pleurer ou à gémir. Son père trouverait ça indigne de lui. Il était bêta, il était important, il n’aimerait pas savoir que son fils avait pleuré misérablement devant celui qui allait le tuer.

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-Doom-

Doom était perdu. Les Terres Solitaires étaient en permanence parcourues par de nouvelles odeurs, mais le solitaire pouvait se targuer de connaître grosso modo les plus classiques : quelques solitaires errants, un fou vivant dans les marais, et le groupe des tanières. C'était à ce dernier qu'il comptait rendre visite, pour se reposer dans l'une des tanières. Mais une nouvelle odeur était apparue, une odeur qu'il connaissait. Cette saleté de mâle ailé qui était venu le chasser lorsqu'il avait voulu jouer avec une des femelles des tanières. De peur d'être de nouveau chassé, il était parti, et perdu dans ses pensées s'était perdu dans les marais.

Il leva la tête et renifla. Il ne devait pas être très loin de la frontière Source ... Il avait beaucoup marché. En alerte, il savait qu'il ne pourrait dormir sans risquer de se faire dévorer par des monstres. Un léger frisson le parcouru. Il devait sortir de là.

Il trottina encore une heure avant de sentir l'odeur caractéristique de la Source. il était encore loin, mais il n'aurait plus qu'à suivre la frontière pour retrouver son chemin. Un sourire lugubre se dessina sur son visage : il ne mourrait peut-être pas aujourd'hui ... Il parti d'un pas vif vers la droite, longeant une étendue d'eau vaseuse. Soudain, un mouvement. Doom bondit sur le côté, sentant quelque chose effleurer sa patte gauche. d'instinct, il attaqua, plantant ses crocs dans le monstre, qui étonnamment se rétracta. Peut-être était-ce un jeune ... Le cœur battant, Doom resta immobile : il venait d'échapper à la mort.

Il secoua la tête, mais avant qu'il puisse reprendre sa course, il entendit un bruit d'eau spongieuse. Le monstre semblait s'être éloigné, mais une masse vaseuse était apparue sur un bord. Intrigué, le solitaire s'approcha, et reconnu vite la forme : c'était un louveteau. Le roux cligna des yeux, interloqué. Comment était-il arrivé là ? Il s'approcha, et entendit sa respiration mouillée. Comment était-il arrivé là, en vie ?

Doom secoua la tête. Ce n'était pas son problème. Le petiot était un clanique, soit il allait être retrouvé, soit il mourrait. Mais quand Doom voulu faire demi-tour, il entendit la voix fluette et cassée du louveteau :

« Vous… Vous allez me dévorer ? »

Le solitaire ne répondit rien. Il détailla le petit. Ses couleurs, à moitié cachée par la vase, sa queue ... Il tiqua : c'était un des chiards de son père ? Doom déglutit, il n'arrivait pas à partir et à laisser ce louveteau seul. Il pensa à lui, à son frère, qui avait prit soin de lui. Il croisa le regard mouillé du louveteau, il sentit sa peur, la peur de l'inconnu, la peur d'être seul. Peut-être que ...

Un grand fracas d'eau retentit soudain dans le lac. Doom jura : le monstre, probablement attiré par la voix juvénile du louveteau, revenait à la charge. Il attrapa le petit par la peau du cou, et couru le plus vite qu'il pouvait, en se maudissant. Qu'est-ce qui lui prenait ? Sauver un chiard ? Il n'aurait qu'à l'abandonner un peu plus loin. Mais au fond de lui, le roux savait bien qu'en le sauvant, il ne pourrait pas le laisser mourir ensuite.

Il ne couru pas très longtemps, le petit étant déjà bien lourd, heureusement il était plus rapide que le jeune monstre qui abandonna vite la charge. A bout de souffle, il trouva une zone de terre un peu plus sèche et posa son fardeau au sol. Il passa quelques minutes à souffler, avant de se tourner vers le louveteau :

"Qu'est-ce que tu faisais ici mon ptit ? C'est dangereux les marais."

Sujet: Re: Un début de tragédie grecque [PV. Doom] [FINI] 23/10/2019, 18:52

Héraku

Un début de tragédie grecque

Héraku était effrayé devant ce solitaire. Il était si grand et semblait si dangereux. Pourtant, il semblait avoir un vague air de famille avec son père. Y avait-il une chance qu’ils soient du même sang ? Cette pensée ne pouvait sortir alors que le louveteau craignait de se faire dévorer par le mâle adulte.
La question sembla retenir l’attention du loup brun qui avait l’air de regarder avec insistance, l’observant d’un bout à l’autre du corps. Bon il était sans doute couvert de vase, mais pas la peine de le regarder comme ça ! Il ne comprenait pas vraiment pourquoi il avait soudain de l’intérêt pour lui. Le solitaire regarda au loin un instant, semblant vouloir partir mais restant quand même. Le jeune gris à crinière ne bougeait pas, tremblant légèrement autant de peur que de froid.
Soudain, un grand bruit se fit entendre dans l’eau trouble près de là où se trouvait Héraku. Est-ce que la créature allait revenir pour le manger pour de bon cette fois-ci ? Sans parvenir à bouger, il regarda ce qui pensait être sa mort approcher, mais le solitaire le saisit par la peau du cou et détala. Instinctivement, le louveteau se recroquevilla pour ne pas se blesser ou faire tomber celui qui le portait. Était-il un en-cas qu’il décidait de ne pas laisser au monstre des marais ou venait-il simplement… de le sauver ? Impossible de le dire.
Au bout de quelques instants de courses qui semblèrent durer bien plus longtemps aux yeux d’Héraku, le solitaire le relâcha. Il se réceptionna sur ses pattes, mais se mit presque aussitôt dans une position soumise et craintive, les oreilles en arrières et sa queue reptilienne entre les pattes. Qu’allait-il lui faire à présent ? Il ne serait pas capable de le fuir dans ces marais. Le mâle brun semblait essoufflé. Il s’adressa à lui

« Qu'est-ce que tu faisais ici mon ptit ? C'est dangereux les marais. »

Même si ces paroles ne semblaient pas méchantes ou voilant une agressivité contenue, le petit garda sa posture effrayée. Il répondit timidement.

« Je me suis perdu… Des insectes m’ont poursuivi et ils avaient pas l’air contents que j’ai touché à leur truc… J’ai suivi la trace de mon père jusqu’à me perdre par ici… Mon père c’est Keiss, ça vous dit quelque chose… ? »

Héraku fit son possible pour au moins calmer son frisson de peur avant d’ajouter.

« Vous lui ressemblez un peu… »

Et c’était clairement le cas à ses yeux. S’il se trompait et que ce n’était qu’une coïncidence, le solitaire pourrait bien se vexer ou se mettre en colère et l’abandonner ici. En vérité, il ne se sentait pas capable de rentrer seul. Pour le moment, sa vie dépendait de ce que l’adulte possédant la même queue que lui ou encore son père. C’était un attribut assez rare au sein de la Source, mais le hasard jouait peut-être contre lui. Il avait toujours un air effrayé face au solitaire, mais ne montrait aucune intention de fuite. Même s’il faisait peur, Héraku savait bien qu’il était impossible pour lui de quitter ses terres spongieuses vivant. Un autre truc le chopperait par la patte et le noierait avant qu’il ait le temps de réagir… Comme tout à l’heure. À cette pensée, il eut un frisson. Plus jamais il n’approcherait d’un point d’eaux profondes ou insondables.

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-Doom-

Le louveteau avait l'air terrifié. Pas étonnant cela dit, vu ce qu'il venait de vivre. Doom n'avait strictement aucune idée de l'âge qu'il pouvait avoir : 1 an ? 1 mois ? Il n'avait à vrai dire jamais rencontré de famille pour le lui apprendre. Le solitaire s'ébroua, histoire de faire tomber la boue de son pelage, tout en continuant de réfléchir. Il s'était mis dans une belle merde.

« Je me suis perdu… Des insectes m’ont poursuivi et ils avaient pas l’air contents que j’ai touché à leur truc… J’ai suivi la trace de mon père jusqu’à me perdre par ici… Mon père c’est Keiss, ça vous dit quelque chose… ? »

Doom se figea. Sa première intuition était donc justifiée, c'était bien un des petits de Keiss ... Il sentit son sang bouillir. Il ne détestait pas son père, non, mais il nourrissait à son égard une profonde rancoeur. Dans un autre monde, un monde ou Keiss ne l'aurait pas abandonné, lui et son frère, peut-être qu'il aurait pu l'aimer. Mais là ...

« Vous lui ressemblez un peu… »

Le solitaire planta son regard dur dans celui du louveteau. Il pourrait le tuer, là, maintenant, et ramener son cadavre à son père. Serait-ce suffisant, en échange de tout ce qu'il avait fait ? Probablement pas. Mais Doom avait une meilleure idée. Son expression changea, prenant un air douloureux et se détournant du louveteau.

"Ouep, c'est mon père ... Et si je suis ici c'est à cause de lui."

Il regarda le petit loup à la fourrure grise et bleue, et à la queue reptilienne. Serait-il assez jeune pour croire à ce que le roux disait ?

"Il m'a abandonné après avoir mis ma mère en cloque. Puis, quand il a recroisé ma route, il a essayé de me tuer, moi et mon frère. Mon frère n'a pas survécu aux monstres des marais, moi si."

Il renifla. L'histoire était fausse, mais peu importe. Les éléments de vérité en faisaient un mensonge probable. Il fixa de nouveau le louveteau dans les yeux, et prit une voix plus sinistre :

"J'pense qu'il a essayé de se débarrasser de toi, en te guidant vers les marais, comme il as essayé de se débarrasser de moi. Ce loup, il est pas normal. Il a un problème. Il le cache très bien mais ... C'est un tueur."

Doom resta silencieux un instant. Ce n'était pas faux en un sens. Pour avoir fait ce qu'il a fait, Keiss ne devait pas être très bien. Et il était partiellement responsable de la mort de Angalia et de Taht. Aux yeux de Doom, c'était un tueur qui espérait échapper à la justice en se réfigiant dans un clan. Mais son passé le rattraperai, un jour ou l'autre. Il sourit à son demi-frère avant de finir sur un ton gentil :

"Mais tu as eu de la chance que je soit passé par là, j'ai pu te tirer des pattes de ce monstre."

Sujet: Re: Un début de tragédie grecque [PV. Doom] [FINI] 3/11/2019, 16:38

Héraku

Un début de tragédie grecque

Le solitaire s’était crispé à la mention du nom de son père. Héraku avait-il fait une erreur ? Aurait-il dû se taire à ce sujet ? Ca ne s’arrangea pas quand il mentionna sa vague ressemblance avec son père. Il planta sur lui un regard qui fit se ratatiner le louveteau. Mais, alors qu’il s’attendait à ce que l’adulte l’attrape par la nuque et la lui brise, son expression changea et il détourna le regard avec un air affligé. Il lui adressa alors.

« Ouep, c'est mon père ... Et si je suis ici c'est à cause de lui. »

Le petit hybride cligna des yeux ronds, interloqué. Alors il avait raison ! Ce solitaire était de sa famille. Mais il ne se sentait pas forcément rassuré pour le moment, gardant la même position écrasée au sol, son petit cœur le faisant frémir en battant. Il écoutait attentivement à présent. L’adulte continua en reportant son regard sur lui.

« Il m'a abandonné après avoir mis ma mère en cloque. Puis, quand il a recroisé ma route, il a essayé de me tuer, moi et mon frère. Mon frère n'a pas survécu aux monstres des marais, moi si. »

Le louveteau eut un hoquet mêlant frayeur et stupéfaction. Son père… avait fait ça ? Même si ça semblait impossible à ses yeux, ce que racontait ce solitaire était trop crédible à ses yeux pour être un mensonge (Échec en déduction 67/20). Il buvait à présent les paroles du solitaire qui poursuivit après un reniflement et avec un ton plus sinistre.

« J'pense qu'il a essayé de se débarrasser de toi, en te guidant vers les marais, comme il as essayé de se débarrasser de moi. Ce loup, il est pas normal. Il a un problème. Il le cache très bien mais ... C'est un tueur. »

Héraku eut un frisson. Son père avait tenté de le tuer ?! C’était un monstre ! Il ne devait pas retourner auprès de lui, c’était trop dangereux. Finalement, cet adulte semblait presque une bonne chose maintenant qu’il savait tout ça. Mais devrait-il lui demander ? C’était déjà bien qu’il l’ait sauvé. Est-ce que demander ça c’était pas trop ? Alors qu’il y réfléchissait, le solitaire ajouta.

« Mais tu as eu de la chance que je soit passé par là, j'ai pu te tirer des pattes de ce monstre. »

Il n’en fallut pas plus à Héraku pour que sa demande sortit sans qu’il le veuille vraiment (Échec en calme 94).

« S’il vous plaît, prenez-moi avec vous. Je ne veux pas retourner auprès de mon père. Il est dangereux comme vous dites. Je veux pas qu’il essaie de me tuer à nouveau… Vous serez sans doute pas là pour me sauver la prochaine fois. »

Le louveteau était tremblant bien qu’il eut souhaité ne pas le faire. Il voulait montrer qu’il était capable de vivre avec cet adulte en tant que solitaire. Tant pis pour le clan. Il ne voulait plus être associé à son père. C’était un monstre et il en était convaincu maintenant. Il ne voulait plus jamais le revoir ! Il n’avait plus besoin du lait de sa mère depuis quelques temps déjà alors il n’y aurait pas ce genre de problèmes. Il ajouta.

« Je ferai ce que vous voudrez. Je ferai tout ce que je peux pour être utile et pas être un poids. Me laissez pas avec mon père, je veux plus le revoir. »

Héraku fixait son regard effrayé de louveteau dans celui du solitaire, espérant obtenir une réponse positive de sa part.

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-Doom-

Le petit l'avait écouté avec attention, buvant ses paroles. Il était sacrément facile à entourlouper lui, pourtant Doom n'aurait pas pensé ça d'un fils de Keiss. Mais il fallait croire que le vieux s'était ramolli, avec la vie de clan et de famille ... Le louveteau aux couleurs bleutées s'écria :

« S’il vous plaît, prenez-moi avec vous. Je ne veux pas retourner auprès de mon père. Il est dangereux comme vous dites. Je veux pas qu’il essaie de me tuer à nouveau… Vous serez sans doute pas là pour me sauver la prochaine fois. »

Le petit tremblait de tout son corps. Etait-ce à l'idée que son père soit un tueur ? Ou bien juste parce qu'il se rendait compte de ce que vivre en solitaire voulait dire ? Probablement pas. Le pauvre ne savait pas ce qui l'attendait, surtout avec l'hiver qui arrivait.

« Je ferai ce que vous voudrez. Je ferai tout ce que je peux pour être utile et pas être un poids. Me laissez pas avec mon père, je veux plus le revoir. »

Doom le regarda. Un louveteau et lui n'aurait eu aucune chance de survie il y a un an, lorsque Adès trainait encore en Terres Solitaires. mais aujourd'hui, celles-ci étaient plus sûres... et Doom pouvait chasser pour deux le temps que le louveteau apprenne les ficelles du métier. Il sourit. Il allait pouvoir se venger.

"D'accord, tu peux venir avec moi. Je t'apprendrais à chasser et te débrouiller en Terres solitaires, à pas te faire tuer quoi. Par contre, il faudra être attentif, et écouter ce que je te dis. "

Il se leva, faisant un signe de tête au petit. Ils étaient loins des tanières, et il valait mieux y arriver avant la nuit s'ils ne voulaient pas avoir trop froid. Puis soudain il s'arrêta, et reprit d'une voix chaleureuse :

"Au fait, moi c'est Kuu, et toi ?"

Son nom d'enfance était sorti naturellement devant ce petit qui aurait pu être son frère, des années auparavant. Cependant, ce n'était pas plus mal. Si jamais le changement de nom pouvait embrouiller Keiss et lui sauver la vie un jour dans le futur, il ne crachait pas dessus.

Sujet: Re: Un début de tragédie grecque [PV. Doom] [FINI] 23/11/2019, 23:00

Héraku

Un début de tragédie grecque

Le solitaire fixait Héraku à présent. Son regard avait quelque chose d’inquisiteur, comme s’il cherchait à le sonder. Le louveteau ne savait pas trop ce que ça pouvait signifier. Cherchait-il à savoir s’il était convaincu ou non ? S’il tenait vraiment à partir avec lui ? Il venait de le dire pourtant !
Au bout d’un long moment, l’adulte sourit avant de répondre.

« D'accord, tu peux venir avec moi. Je t'apprendrais à chasser et te débrouiller en Terres solitaires, à pas te faire tuer quoi. Par contre, il faudra être attentif, et écouter ce que je te dis. »

La queue du jeune remua naturellement d’enthousiasme sans qu’il puisse vraiment la contrôler. Il opina plusieurs fois pour montrer qu’il acceptait les conditions. Le petit à la queue reptilienne était déterminé, il fuirait son père biologique pour vivre avec ce solitaire qui était son demi-frère apparemment.
Le grand mâle se leva ensuite et fit signe au louveteau de le suivre, ce qu’il fit aussitôt. Au bout de quelques pas, il s’arrêta et s’adressa à lui de façon autrement plus chaleureuse qu’avant.

« Au fait, moi c'est Kuu, et toi ? »

Kuu ? C’était curieux que son nom ressemblait un peu au sien. Peut-être que ça avait un rapport dans la logique de son père de se débarrasser de certains de ses petits ?! Il répondit avec enthousiasme face au ton plus amical du solitaire.

« Moi c’est Héraku ! »

Le petit suivait de près l’adulte. Cheminant à ses côtés, il fit en sorte de bien mémoriser son odeur. Elle serait son seul repère à présent. L’odeur de son clan le quitterait d’ici quelques jours et c’était celle de Kuu qui deviendrait synonyme de sécurité pour lui. Du moins, tant qu’il serait incapable de se défendre et de subvenir à ses besoins. Ensuite, elle deviendrait sans doute celle d’un allié parmi les solitaires. Il ne savait pas grand-chose du monde des solitaires, à part que ces individus étaient portés sur eux-mêmes et ne voyaient que leur propre intérêt en chacun. Visiblement ce n’était pas vrai pour tous, sinon Kuu ne l’aurait pas sauvé et accepté de s’occuper de lui.

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-Doom-

Le louvard remua le postérieur de nouveau, montrant ses émotions aussi facilement qu'un lapereau. Le solitaire sourit, une image de son enfance lui revenant en mémoire, du temps innocent où lui et son frère étaient encore insouciants. Le loup aux teintes bleutées finit par répondre :

« Moi c’est Héraku ! »

Doom hocha la tête avant de reprendre sa marche. Ils devaient sortir des marais au plus vite pour trouver un abris. Les tanières étaient l'endroit le plus logique, mais des loups y habitaient. Tant pis, le territoire allongé était assez grand pour plusieurs, et si quelqu'un venait les embêter, il saurait esquiver es dangers. L'esprit du solitaire finit par gamberger : il devrait à présent chasser pour deux, trouver un abris convenable et assez chaud pour l'hiver ... Ce qui voulait dire fini les petites excursions dans les marais et au fleuve qui rend fou. Il souffla, un peu déçu, cependant un sentiment nouveau naissait dans son ventre, celui étrange d'avoir quelqu'un qui dépendait de lui à présent. Il n'était plus si seul.

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