Au 1er janvier 269, le conseil du Désert se réunit l'après-midi. Une année s'est terminée et en ce jour, une nouvelle commence. Plusieurs choses furent vues.
Premièrement, le conseil reparla des apparitions divines qu'il y eut lieux quelques jours avant et de ce que les religieux en avaient rapporté. Les religieux ne pouvaient mentir sur les informations générales qu'ils avaient fournis, puisqu'ils les avaient eus en même temps et tout concordait en finalité. Par ailleurs, lorsque ceux-ci étaient revenus fébriles et excités des statues, le campement avait bien vu que leurs auras s'étaient accrues. Les paladins dégageaient une assurance et un courage bien plus élevés que les escadrons. Les juges semblaient bien plus autoritaires qu'ordinaire. Les moniales dégageaient une aura de sagesse pure et parlaient parfois de façon poétique ou philosophique. Les moines dégageaient une aura tout aussi chaude qu'un soleil en plein été. Ces auras particulières ne s'étaient pas estompées, jusqu'à aujourd'hui. Ce jour de conseil, en fin de matinée, des religieux arpentant le campement eurent comme un pic d'énergie en eux et sentirent une puissance propre à chacun monter dans leur corps, avant que tout retombe. Néanmoins, ils eurent une certitude : leur pouvoir s'est débloqué et cela s'avéra juste lorsque certains essayèrent. Ainsi, après avoir repassé en revue les informations des religieux et ce qui c'était passé ce matin, la conclusion du conseil vint : le processus lancé par les dieux s'est enclenché et la magie reviendra à tous. Il ne restait plus qu'à attendre, car il n'y avait aucun moyen de savoir quand une nouvelle vague d'apparition de pouvoirs se manifestera et chez qui. Tout le monde à la fois pour le prochain coup ? Ou segmenté de nouveau ?
Le conseil évoqua ensuite des sujets divers et établit une liste de choses à surveiller en vu de l'automne et de l'hiver, comme la migration des troupeaux ou le changement du climat aux sommets des montagnes.
Pour terminer, Ware annonça au conseil qu'un messager de la Source était arrivé à l'aurore. Celui-ci venait délivrer le message suivant : Léone souhaite voir les alphas, ou l'un d'eux, afin de leur faire part de nouvelles, notamment énoncer au Désert son nouveau binôme alpha. Bien qu'il connaisse les informations, le messager n'avait pas souhaité en dire plus, puisque l'akita voulait s'en charger elle-même en face à face. Divulguer plus d'informations serait rendre en partie inutile la rencontre. Ils respectèrent le mutisme du messager qui avait raison dans sa démarche. Ainsi, Hydromos et Ware avaient appris que Gaor n'était plus à la tête de la Source. Hydromos l'avait d'abord cru mort, mais en vérité, il a pris sa retraite. Le vétéran de guerre pouvait passer le reste de sa vie tranquille à présent. Une fois toutes les informations délivrées, le messager répartie avec la tâche d'adresser à Gaor de sincères salutations et un repos bien méritée, de la part des alphas du Désert. Au moins l'un d'eux viendra à la rencontre de Léone au puits aux vœux. Ils devaient déterminer qui, ou s'ils y vont tous les deux.

La réunion du conseil se termina et tous purent disposer. Ware et Hydromos discutèrent alors pour savoir s'ils allaient à cette rencontre à deux ou non. La décision fut rapide. L'alpha reptilien annonça ne pas pouvoir se déplacer, car il avait à faire ici avec l'apprentissage de garde d'Irina. Il ne pouvait pas la laisser seule en entraînement apprentie-mentor durant la prochaine séance de Lord Jarodin. Hydromos se dit que le chef d'armée pourrait le remplacer, mais il ne dit rien... Il n'avait pas tellement envie d'aller seul à la rencontre de Léone, mais il n'avait pas d'excuses et il ne pouvait pas trop insister auprès de Ware, sinon il finirait par croire qu'il a vraiment peur de la chienne. Enfin, le reptilien devait se douter que l'oiseau appréhendait cette rencontre, vu comment Hydromos fut tendu en sa présence lors de la première réunion "bataille des éléments". Ce jour, l'hybride oiseau s'était même délicatement dérobé un peu pour profiter de l'imposante carrure de son collègue et ainsi paraître un peu moins visible qu'à l'accoutumée, un peu en retrait. Ainsi, Ware avait peut-être fait exprès de se dérober sous l'excuse d'Irina, pour laisser Hydromos y aller tout seul. D'ailleurs, le loup-paon avait semblé apercevoir un petit sourire au coin des babines de Ware après son excuse prononcée. De plus, Ware l'avait même charrié.

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2 janvier 269. Cassiopée et lui ont franchi un cap important : d'un commun accord, ils se sont accouplés. Les deux loups ne sont pas en couple. Une attirance et un léger amour flottent entre eux, mais ni l'un ni l'autre n'ont senti le besoin d'aller plus loin dans leur relation. Ils sont bien comme ça, se côtoyant dès qu'ils peuvent dans une relation légère. Cassiopée espérait sans doute plus, mais Hydromos ne lui faisait jamais d'avance. Juste des compliments et quelques cadeaux. Quelque part, l'alpha de plumes était bloqué à aller plus loin avec elle et c'était à cause de quelque chose qu'elle avait lâché dès leur première rencontre : la vision. L'étrangère, en ce temps, lui avait annoncé qu'il était son âme sœur. Ils seraient destinés à s'aimer, avoir des petits et à vivre ensemble jusqu'à la fin. Depuis, ces paroles étaient dans un coin de sa tête. Et même quand il n'y songeait pas, elles sont là, inconsciemment, le bloquant dans ses actions envers elle. Elle est magnifique, mais il ne peut s'empêcher de se demander si ce qu'il ressent pour elle vient bien de lui seul ou a été programmé par quelqu'un, un dieu, quelque chose de mystique, le destin... Seulement, Hydromos se fait vieux, en restant toujours si magnifique, et il n'a toujours pas de descendants. Puisque cette sublime femelle l'a charmé et que la paix règne, le moment est propice. Il ne voyait qu'elle pour porter ses enfants et les élever avec lui, car bien entendu, il prendra part à leurs éducations et Cassiopée, en tant, que mère vivra avec ses petits. Étant donné qu'ils s’apprécient grandement et sont proches, le loup-paon avait pu oser demander et discuter de tout ceci avec elle. La moniale avait chaleureusement accepté et était même ravie qu'il l'ait choisie. Elle non plus n'oubliait pas sa vision de famille harmonieuse et avec ceci, la voie de sa vision a progressé. Seul l'avenir dira si finalement Hydromos reste réticent ou non vis-à-vis de cette destinée d'eux deux qui semble programmée. En tout cas, pour l'instant, cela le freine autant inconsciemment que en y pensant. L'erreur de Cassiopée de lui divulguer cette prophétie au tout départ, semble l'avoir modifiée. Néanmoins, ils se sont unis le temps de ces chaleurs.

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5 janvier 269. Voilà que le voyage d'Hydromos jusqu'à la prairie du puits aux vœux s'achève. Il lui fallut pile un jour et demi pour venir ici. Il devait en être de même pour Léone. À moins que l'endurance de la chienne soit plus importante que la sienne. Quoi qu'il en soit, il allait se retrouver tout seul avec elle, dans une prairie, dans une terre devenue neutre. Probablement qu'il n'y aurait personne d'autre à part eux à portée d'yeux. Les chaleurs sont là, Léone ne devait pas déroger à la condition des femelles en ce moment... Comment tout cela va se passer ? Il avançait avec une boule au ventre. Anxieux, il guettait le moindre mouvement de la prairie. Il avait profité de sa taille et de sa ressemblance avec le paon pour se dissimuler dans les hautes herbes. Il ne voulait pas que Léone l’aperçoive de suite. Il aimerait bien l'observer avant de venir totalement à elle...

Pour être sûr de se trouver, le rendez-vous était fixé au puits, symbole de ce lieu. À une centaine de mètres du puits, il ralentit l'allure et même s'arrêta, hésitant. Ses oreilles se baissèrent et sa queue se plaqua un peu contre lui. Peut-être n'est-il pas obligé d'y aller après tout ? Il pourrait repartir et envoyer un messager pour dire qu'il ne l'avait pas trouvé ?... Non, c'était complètement stupide ! Déjà, parce que l'excuse n'est pas valable, puisqu'il n'aurait qu'à l'appeler pour savoir où elle est. En plus, le point de rendez-vous lui est bien connu, puisque ce territoire lui appartenait avant. Aucun risque qu'elle ne soit pas venu, puisque le rendez-vous venait d'elle. Il se frappa mentalement et s'ébroua, évacuant son angoisse. Il n'avait pas à avoir peur de l'akita et à appréhender cette entrevue. Tout se passera bien... Ressaisit, il repartie d'un pas décidé. Pour le moment.

Vint le moment où la silhouette de la blonde fut nette, il s'arrêta de nouveau et s'accroupit d'un coup. Flashback du Vietnam. Il y a quelques années. Cette prairie. Ce puits. Lui. Elle. Première rencontre. Elle était solitaire. Il était déjà alpha. Il venait donner l'une de ses belles plumes au puits. Son souhait était que Zal laisse le pays tranquille comme il semblait le faire et que quelqu'un le défasse de son rang. Malgré sa méfiance envers les étrangers depuis Ultimate, il fut cordial avec elle et gentleman. Il ne sait pas ce qui s'est passé. C'est arrivé très vite. Trop vite. L’excitation l'a gagné. Un compliment de trop. Elle a bondi. Sur lui. Le plaquant au sol, l'empêchant de fuir. Elle en avait profité pour avoir un contact imposé. Crispé, il n'avait rien fait. Il avait songé à appeler à l'aide, mais ne l'avait pas fait. La honte d'être vu ainsi, telle une proie. Ou ils auraient pu croire à autre chose. Elle continua de se frotter et de le renifler, telle une groupie incontrôlable. Incontrôlable, elle l'était, c'est sûre. Enivrée aussi. Est-ce que c'était les chaleurs ? Dans son souvenir, sans doute que oui. Elle le lâcha. Choqué, il s'était relevé. Une déclaration se fit, des questions furent posées. Fuir, il le fallait. Il répondit cordialement, essayant de ne pas la vexer, de ne pas aggraver la situation. Si les réponses ne lui plaisaient pas, qui sait comment elle réagirait. Peut-être brutalement. Peut-être, passerait-elle d’excitation à énervement. Peut-être le frapperait-elle en retour. Elle en avait la force. Elle s'était reculée, excusée et malaisée de son geste déplacé, elle ne sut plus où se mettre. Il lui avait donné l'une de ses belles plumes en guise de cadeau. Il n'y était pas obligé, loin de là, mais face à la situation, finir cette rencontre sur une note positive malgré tout, lui avait semblé être la meilleure solution.

Une longue plume flotta et bougea au gré des courants d'air. L'une de ses plumes, celle qu'il lui avait donné. Elle était venu avec, accroché dans sa crinière : elle l'avait conservé. Un petit sourire étira les babines d'Hydromos à ce constat. Elle semblait en avoir pris soin, car elle n'était pas détériorée. Elle devait l'apprécier tout autant que lors de ce jour. Après cette fameuse rencontre inhabituelle, ils s'étaient retrouvés au fleuve Hibiscus et cette fois, tout s'était bien passé. Néanmoins, jamais il ne pourrait oublier ce choc et à chaque fois qu'il sait qu'il va voir Léone, il ne peut s'empêcher d'appréhender. Maintenant, elle est alpha et a vécue plusieurs péripéties de ce pays. Ses actes doivent être plus mesurés et moins irréfléchis. Il n'y avait pas vraiment de quoi s'inquiéter, mais il ne pouvait pas s'empêcher d'y penser, surtout qu'il s'agissait du lieu de son "traumatisme" envers elle.
Il soupira et s'ébroua une nouvelle fois. Elle semblait tranquille, observant juste les alentours, attendant l'arrivée du Désert. Il était temps de sortir de sa cachette et de continuer à avancer jusqu'à elle. Il devait surmonter ça et se montrer tout aussi courtois qu'à l'accoutumée. Cette rencontre avait de l'importance. Il se redressa en avançant et prit sa posture naturellement noble qu'il s'obligea à tenir pour ne pas se ratatiner face à elle. Il devait garder sa posture d'alpha comme lors des côtoiements des préparatifs pour la bataille des éléments et ne pas montrer qu'elle l'intimidait maintenant qu'ils sont seul à seul.
Les yeux de l'akita se posèrent sur lui et il s'arrêta un instant, patte en l'air. Il observa les alentours, donnant l'impression qu'il avait entendu un bruit suspect, mais en vérité, il inspectait une dernière fois la prairie au cas où il devait fuir. Les plumes de son échine s'étaient dressées, gonflant son apparence pour le rendre plus impressionnant. Il se ressaisit une nouvelle fois. Si seulement Ware était là, il ne réagirait pas comme ça depuis son entrée dans la prairie...

Bien le bonjour Léone.

Comme à son habitude, il fit une magnifique révérence, les plumes de sa traine quelque peu déployées ou étalées sur le sol, donnant l'aspect d'une cape. Par la suite, il se relava et poursuivit.

Je vous prie d'excuser Ware. Il n'a pas pu se soustraire à ses engagements de mentor : cela aurait pénalisé son élève lors d'entraînements d'escadron.

Il se tut un instant, avant de reprendre

Votre messager nous a bien fait part de vos souhaits concernant cette rencontre. Notamment, vous vouliez nous présenter votre binôme. Je vois que vous êtes venue seule, il n'a pas pu vous accompagner ?

L'absence de Ware ne dérangea guère l'akita qui accepta simplement l'information. Par la suite, elle expliqua l'absence de son confrère. Hydromos avait pensé le voir pour les présentations et ce n'était pas le cas. Elle expliqua que le laisser seul durant un court temps lui permettrait de gagner en estime et confiance. Ce fut au tour d'Hydromos de hocher simplement la tête. Il pouvait compter sur ses bêtas au cas où. Elle révéla son nom : Zéphilian.

(100/100 = Échec critique total) Ce nom n'évoqua absolument rien à l'hybride. Cela se vit même à son visage, affichant un air songeur et sa tête ayant pivoté quelque peu sur le côté, démontrant toute son interrogation à l'égard de ce nom. Il s'agissait du successeur de Gaor, ça il le savait par le messager. Il avait beau essayé de chercher, rien au sujet d'un certain Zéphilian ne lui vint. Ni un brin de couleur de pelage, ni une particularité physique qu'il aurait, ni un brin d'apparence. Il se demanda même si le nouvel alpha fut là lors de la grande réunion de préparation de la bataille des éléments. C'était sans doute probable, mais ce jour-là il y avait eu beaucoup de monde entre leurs deux conseils presque au complet et leurs chefs d'armée respectifs. Hydromos n'avait pas retenu tout le monde, en plus du fait qu'il fut sur ses gardes envers Léone et quelque peu anxieux, même s'il avait fais en sorte de ne pas le montrer. Néanmoins, quelqu'un de la Source de haut-placé lui revient à l'esprit instantanément.

(1/100) Il lui revint en tête un magnifique noble blanc aux longs crins propres et bien peignés, coiffé d'un diadème d'argent. Ses airs et sa stature avaient montré directement à la foule du Désert que cet être était un noble de longue lignée et qu'il était dans la sphère haute du jadis clan de l'Eau depuis un moment. Il avait pris part au débat et avait donné moult avis concernant les tactiques à adopter pour les combats finaux. Hydromos l'avait trouvé très professionnel et réfléchit. Il aurait tout à fait pu prétendre être un loup de l'Air intellectuellement parlant, s'il n'était pas un illustre noble du côté des Eaux.

Oh, je crois savoir de qui il s'agit. Est-ce le grand loup blanc prestant portant une couronne ?

Le loup-paon venait de relever les yeux vers elle. En réfléchissant, il avait baissé le museau et avait posé sa patte sous son menton, démontrant toute sa réflexion. C'est donc uniquement à ce moment qu'il remarqua le regard insistant de Léone posé sur lui. Ses yeux brillaient quelque peu tandis qu'elle contemplait sa beauté. Cet air, beaucoup moins prononcé que durant leur première rencontre, lui rappela pourtant comment tout ceci s'était terminé et il se tendit un peu. Depuis le temps, Léone avait mûri, aussi, il espéra qu'elle ne se laisse pas envahir par son impulsivité. Néanmoins, une odeur particulière vint s'immiscer dans ses narines : l'odeur des chaleurs. L'akita commençait à les avoir et maintenant, Hydromos se dit qu'elle pourrait tout à fait succomber à son impulsivité...

Léone afficha un air amusé lorsqu'il posa sa question. Rapidement, elle répondit et la réponse le déçue. Le mâle blanc n'était pas ce Zéphilian. Il s'agissait d'un certain Hasuo et il avait démissionné de son poste de bêta. C'était fort dommage qu'il n'ait pas continué dans cette voie, secondant Zéphilian et Léone, car l’intellect et les compétences du noble blanc sont des atouts pour le clan de la Source.

La description physique que Léone lui fournit ne l'aida pas plus à voir qui était Zéphilian. Enfin, il eut quelques bribes de souvenirs concernant un individu ressemblant, mais c'était flou. La chose qui lui permit d'avoir le déclic fut la mention du furet accompagnant le nouvel alpha. Effectivement, Hydromos voyait qui il était maintenant. Si la sortie du mustélidé avait fortement surpris le conseil du Désert lors de la réunion, l'alpha de plumes n'en avait pas été choqué. Ce qui ne fut pas le cas de tout le monde, car certains avaient trouvé cela étrange, incompréhensible ou dégoutant.

- Vous voyez un peu mieux ?
- Oui, je vois de qui il s'agit à présent. Il est fort dommage qu'Hasuo ait quitté votre haute direction. J'espère que vous n'aurez pas de doutes qui ne peuvent être dissous sans ses judicieux éclairements.

Soudain, sans qu'il ne voit rien venir, Léone franchit la distance les séparant et plaqua sa tête dans son poitrail. Hydromos se tendit totalement au contact soudain que l'akita lui imposa. Ses mâchoires se serrèrent et son corps bascula vers l'arrière. C'était le prémisse d'une chose qui pourrait aller plus loin, trop loin, et il n'en avait aucune envie. Il ne voulait pas que l'impulsivité de la chienne s’accroisse et qu'elle le mette de nouveau par terre dans sa vie. Alors, il se recula de trois pas, remettant une distance raisonnable entre eux. Les plumes de son encolure se gonflèrent un peu. Il était sur ses gardes : Léone ne l'aura pas une seconde fois. Il recula même de deux autres pas, sachant qu'elle pourrait être plus rapide que lui si elle tente d'attaquer et lui de fuir.

Je vous prie de respecter mon espace vital, s'il vous plaît.

Son ton fut autoritaire, celui d'un alpha, mais ses paroles ne furent pas très tranchante. Il s'agissait d'une simple demande ordonnée. La méfiance qu'il avait envers elle avant le début de leur discussion revint. Il n'était pas tout aussi méfiant que lorsqu'il faisait le trajet, pour l'instant. Léone devait lui montrer qu'elle était apte à se maitriser.

Y a-t-il autre chose que vous souhaitez nous communiquer ?

Hydromos fixait intensément Léone. Il ne la quittait pas une seule fois, prêt à se dérober face à un éventuel assaut de sa part. La tension entre eux était montée. Peut-être que l'akita n'y était pas sensible, mais le loup-paon émettait une forte tension. Sa demande ordonnée n'agit pas comme il l'aurait voulu. L'alpha de la Source se rua sur lui.
Face au mouvement soudain vers l'avant qu'elle entreprit, Hydromos débuta sa fuite. Seulement, elle fut bien plus rapide que lui sur ce coup et comme lors de leur première rencontre, il fut attaqué, plaqué au sol et sur le dos, l'obligeant à se mettre dans une position de soumission. Elle se frotta allègrement à lui comme la première fois. Cette fois, il n'allait pas rester inerte ! (95/100) Le bel hybride découvrit totalement ses dents et grogna, les oreilles pointées vers l'avant. Son poitrail était totalement gonflé, lui donnant un port impressionnant avec ses poils et ses plumes dressés. Avec ses pattes, il força pour repousser l'akita. Quand il put, il lui asséna une grande gifle et l'attaquante se retira.
En suivant, l'alpha du Désert se releva et se plaça de 3/4 à elle. Tout son pelage était gonflé, et sa traine venait de se dresser, lui donnant une allure dont il fallait se méfier, même s'il ne fait qu'1 mètre au garrot. Les oiseaux sont intimidants quand ils se gonflent, les canins aussi, je vous laisse donc imaginer ce que donnent les deux réunis.
L'air penaud, honteux, qu'affichait la chienne blonde n'atteint pas Hydromos. Il était en colère contre elle et rien de ce qu'elle pourrait dire ou faire n'atténuera ce qu'il éprouve en ce moment pour elle. Elle savait que son comportement fut impardonnable, mais pour autant, elle ne dit rien. Est-ce qu'elle regrettait réellement son acte ? Après un grognement rauque, le loup-paon asséna d'un ton dur et autoritaire :

Je vous interdis de me revoir à l'avenir ! Nos chemins ne se croiseront plus qu'en cas d'extrême urgence, quand la situation nous l'obligera. Maintenant, je rentre et il vous est conseillé de faire de même avant que l'incident diplomatique n'aille plus loin ! Par ailleurs, je vous interdis de porter à nouveau ma plume et je vous somme de me la rendre !

Cette plume, symbole d'un espoir qu'elle ne recommence plus. Ce cadeau, qu'il lui avait fait pour ne pas s'attirer de potentielle foudre de sa part, lorsqu'il ne la connaissait pas. Maintenant, ce tampon et ce semblant de lien, Hydromos le brisait en reprenant ce qui venait de lui. Si l'akita ne lui rendait pas, la colère de l'hybride ne fera que s'accentuer. Si elle décidait de s'enfuir avec, il pourrait de la rattraper, mais la confrontation sera violente et les coups seront donnés pour faire mal. Il essaiera de lui détacher de force s'il le faut. Toujours sur ses gardes et campé sur ses appuis, toujours dans cette position d'intimidation et d'agressivité, il attendait. Peut-être que quelque chose en elle cassera de nouveau et que comme une folle, elle essaiera de l'attaquer. Il se tenait prêt à cette éventualité. Il n'attendait qu'une chose avant de partir : cette plume.

Il allait tenir cet engagement. Plus jamais il ne verra Léone, sauf s'il n'y a que lui et seulement lui qui peut y aller. Si Ware ne peut pas, il enverra l'un de ses bêtas. En cas de réunion entre les deux clans, il sera bien obligé d'être là, mais cela s'arrêtera à du purement professionnel et jamais il ne se concertera en privé avec elle. Bien qu'elle ait évolué dans un clan jusqu'à se hisser en alpha, elle restait impulsive et dangereuse pour lui. De cette rencontre, le traumatisme fut remplacé par une rancœur envers elle. C'était un affront sur plusieurs points qu'elle venait de lui faire, pour la deuxième fois de sa vie. À son retour, il comptait bien parler de tout ceci avec Ware.

Comme attendu, Léone détacha la plume de sa crinière blonde et la déposa au sol. Elle renonçait à cette plume sans faire plus d'histoire. Elle observa l'objet durant quelques instants, tête baissée avant de prononcer doucement :

Je suis désolée… Je ne suis qu’une idiote impulsive…

Hydromos ne pouvait pas la contredire. Pas cette fois. Il n’essaiera pas d'atténuer son sentiment de malaise, si elle en a, et de honte comme il aurait pu le faire lors de leur première et seconde rencontre. Elle assumait ses actes, ne tentant pas de se couvrir par un dérèglement hormonal lié à ses chaleurs. Il ne répondit rien. Il n'y avait rien à répondre.
Par la suite, elle se détourna de l'hybride et marcha à grandes foulées pour s'éloigner le plus rapidement de lui. L'hybride l'observa partir et se détendit lorsqu'une quinzaine de mètres les sépara. Sa traîne revint au sol, les plumes de son échine ainsi que ses poils se remirent en place. Ce fut à son tour de quitter ces lieux. Il ramassa la plume et partit en direction du désert. Il comptait le longer jusqu'à pourvoir traverser la rivière.
La prairie du puits aux vœux est un endroit qui à présent, lui ait totalement proscrit. Il n'aime plus cet endroit. De base, il ne portait pas grand intérêt à cette terre éloignée du jadis camp de l'Air, coupé par le désert noir et brûlant. Seulement, maintenant, cette terre lui rappelait et lui rappellera jusqu'à la fin ce qu'il s'était produit à deux reprises avec l'akita. Plus jamais, il ne voudra fouler cette terre.