Après ma rencontre avec Mya ma vie avait reprit son cours normal. Levé tôt, entraînement, éducation de Baelia, et parti de chasse avec Gaor. Ma vie était simple, et hormis quelques missions elle était assez tranquille. Je pensais souvent à Mya, mais je m’étais bien gardé de le dire à qui que ce soit. Personne ne savait, et personne n’avait rien remarqué puisque je continuais d’agir comme à mon habitude. De toute façon j’avais toujours était doué dans l’art de falsifier mes émotions et ce n’était pas aujourd’hui que cela changerait.

Ce matin je m’étais levé à l’aube et j’avais commencé ma journée par une grace matinée car Kaporal n’était pas venu me secoué comme à son habitude. Après quoi j’avais avalé un petit déjeuné copieux amené par l’un de mes camarades à cause du pari que j’avais gagné une semaine plus tôt. J’étais de bonne humeur et je n’avais pas entendu de voix depuis vingt quatre heure ce qui me faisait vraiment un bien fou. J’étais sorti de ma tanière quand le soleil commençait sa course pour rejoindre son zénith. Il ne faisait pas encore trop chaud et cela me convenait bien. J’avais alors fais un tour vers le tas de nourriture avant de remarquer sans mal qu’il avait bien maigri. Je m’étais alors lancé dans une chasse de plusieurs heures, ramenant des proies les unes après les autres pour le refaire grossir un peu. J’avais déjà emmené deux lièvres, un lapin et une fouine avant de prendre une petite pause. Un petit quart d’heure dans le clan durant lequel je pu observer les louveteaux jouer joyeusement avec toute l’insouciance de leur âge. Je les enviais un peu parce que je ne me souvenais pas d’avoir eut une enfance pareille. Mais cela ne me dérangeait pas, hormis les voix j’étais très bien avec moi-même.

J’étais parti chercher une proie un peu plus grosse en me disant que ça nourrirait un petit moment. Je planais alors tranquillement au dessus des grands arbres avant d’entendre la voix de Mya. Je plaquais alors mes oreilles sur mon crâne, au non pitié me dite pas que j’entends la voix de Mya dans ma tête maintenant… C’est bien la dernière chose don j’ai envie. Pourtant la voix de la louve me sembla très proche et cela me troubla. Je lançais alors un regard à la Steppe que je survolais. Je vis alors sa silhouette et haussais un sourcil que faisait donc cette idiote de solitaire ici ? Si elle était tombée sur quelqu’un d’autre elle aurait pu avoir de gros problème cette grosse andouille. Pourtant j’étais heureux de la voir, je me sentais toute émoustillé et j’avais envie de me jeter sur elle, mais je n’étais pas sur que ça soit la meilleure idée. Je descendit alors calmement avant de me poser à quelques pas de la louve. Ma queue s’agita joyeusement avant que je ne trotte vers elle pour aller ensuite fourrer mon museau dans le pelage de son cou dans un signe d’affection profonde.

« Mya ! Mais qu’est ce que tu fais ici ? »

J’étais très intrigué par sa présence ici. Ce n’était pas du tout dans ses habitudes de venir aussi prêt d’un clan. Du moins je le croyais, après je me trompais peu être. En tout cas j’étais incroyablement heureux de la revoir.

J’avais vu la femelle me détailler du regard et j’avais aussitôt mis les oreilles en arrière en observant la femelle. J’espérais qu’elle ne m’en voudrait pas trop, j’avais eus beaucoup de soucis ces dernières semaines et je souhaitais qu’elle ne soit pas en colère contre moi. Ma queue fouettais l’air assez joyeusement, seul signe de mon contentement de sa présence. Je l’écoutais alors avant de détourner la tête en baissant légèrement les oreilles, un peu honteux qu’elle se soit déplacée pour moi alors que je lui avais promis de revenir la voir.

« Je suis désolé, j’ai eus beaucoup de travail, mon père ne m’a pas laché… »

A sa remarque sur les odeurs je levais le museau et reniflais. Effectivement, j’y étais tellement habitué que je ne faisais plus attention. Mais l’endroit était bel et bien écrasé par de nombreuses odeurs toutes différentes. Je reposais alors mon regard vert sur elle et agitait les oreilles.

« Je n’y avais jamais fais attention mais tu as raison. »

Puis quand elle vis mon serpent je me crispais, la plus part des autres loups ne l’appréciaient pas et s’en méfiaient. Je mis alors mes oreilles en arrière mais en entendant sa remarque un sourire doux effleura mes babines. Je lançais un regard à mon camarade de toujours qui s’enroula à mon oreille droite et descendit sa tête vers Mya pour siffler prêt d’elle en signe de salut.

« Mya je te présente mon camarade de toujours. Khephren ! »

Le prénom lui était venu quand il avait trouvé son compagnon dans un coin perdu prêt de sa tanière. Il ferma les yeux et souffla longuement tendit que son compère écaillais se réenroulait convenablement à son oreille et fermais lentement les yeux.

Resté droit sur mes quatre pattes, je l’entendis grogner à ma première excuse. Je couchais alors les oreilles sur mon crâne. Selon moi et ma cervelle de mâle qui ne connait rien à l’amour et à l’inquiétude pour autrui, elle grognait parce qu’elle voulait plus d’explication. Je secouais alors la queue, observant la femelle face à moi. Hum, je n’avais pas du tout envie de partir dans les détails de la problématique de ma santé bancale. Mais je ne pourrais de toute façon pas réellement le cacher. De toute façon la louve m’avait déjà vue épuisé et mal en point. Je soupirais alors longuement en fermant les yeux.

« Mon père ne m’a pas laché, j’avais des migraines, impossibles de sortir sans avoir deux soldats sur les talons… »

Pas que mon père me tyrannisait, mais j’avais toujours été prompt à me sauver et mon aïeul le savait très bien. Alors quand j’étais dans une période migraineuse et que les malaises me fracassaient, il faisait de manière à ce que je ne puisse pas quitter le camp. Puis quand j’avais été remis j’avais dû prendre les choses en patte sur une parti des soldats avant de reprendre mon poste de sentinelle et d’apercevoir ma belle Mya qui venait sur le territoire que je devais surveiller.

Puis je vis rapidement des marques de tensions sur le corps de la belle louve. Je compris alors qu’elle stressait, peut être s’imaginait-elle que les sentinelles ou les gardes allaient la pourchasser pendant des semaines. Mais ça n’était pas le cas. On était pas comme ça nous chez les Eaux. On acceptait que quelques solitaires viennent ici. L’un d’eux à même posé son gros derche dans une tanière pendant des mois avant de se faire grogner après par mon père car se n’était qu’un profiteur et qu’il ne participait pas à la vie du clan. Je secouais alors la tête, j’allais la rassurer, mais je n’en eus pas le temps, elle venait de s’enfuir à toutes pattes, me laissant là seul sans explication. Un grondement m’échappa avant que je ne m’envole. Je disparaissais derrière la couche de nuage, et alors qu’elle me cherchait dans son dos je me posais devant elle. Dressé sur mes quatre pattes le regard plus fier que précédemment.

« Non mais c’est quoi cette manière de s’enfuir comme une nouille ? »

Je fouettais l’air de ma queue, le cœur battant la chamade entre mes côtes, mes belles ailes même pas repliées. Je sentais mon compère qui râlait doucement contre mes sauts d’humeurs. Il avait dû flipper le pauvre, d’habitude je ne m’envolais pas avec lui sur la tête sans prévenir. Je fixais Mya avant de commencer à me détendre et de pousser un long et profond soupir.

« Aucun sentinelle et aucun gardes ne te poursuivra pour t’interroger et te blesser Mya. Du moins pas du clan de l’Eau. Je le sais avec certitude parce que je gère les sentinelles depuis quelques semaines, et également parce qu’un solitaire vie à côté de notre campement et que personne ne lui a jamais fais de mal. On le laisse vivre tranquillement tant qu’il ne montre pas de signe d’agressivité envers nous. Et il en est de même pour toi, personne ne te chasseras ou ne te feras de mal si tu n’attaques pas la première. »

J’espérais être clair et compréhensible pour qu’elle se calme, se détende et arrête de flipper comme un idiote. On est pas les loups de la terre, nous sommes les loups de l’eau, nous ne lui feront pas de mal. Elle n’a pas à nous craindre. Et si un jour elle est chassée par nos ennemis les Feux elle pourra venir se réfugier ici, personne ne la chassera à coup de crocs ou de griffes.

« Calme toi s’il te plais »

Face à la femelle qui se montrait aussi agressive qu’haineuse je ne comptais pas me démonter. J’avais une fierté profonde qu’il ne fallait pas blesser. Si elle venait me voir pour ensuite m’abandonner et m’attaquer je n’allais pas rester sans réagir. Sans vraiment m’en rendre compte j’écartais légèrement les quatre pattes, tendant mon cou vers elle dans une positon plus dragonique que lupine. Mes ailes s’ouvrirent sans mon autorisation et mon pelage hérissé dressé dans mon dos faisait une ligne comme une ligne de pointe d’écaille que je n’avais pas. La colère me fit sécreter de l’acide qui me brûla rapidement et qui coula rapidement le long de mes mâchoires.

Quand elle eut terminé de m’agresser verbalement j’ouvris la bouche, lui dévoilant mes longs crocs blancs et le liquide vert dans ma bouche. Ma queue fouetta l’air dans un mouvement vif et agacé. Mes yeux verts ayant des tentes plus agressives qu’avant.

« Ne viens pas me voir si c’est pour m’agresser après Mya ! Maintenant calme toi bon sang ! »

J’étais dur dans mes paroles et ma voix ne souffrait aucune objection de sa part. Les loups de l’eau étaient connus pour leurs douceurs et leur non envie de se battre. Mais à l’origine je n’étais pas d’ici, et je doutais que mes origines soient des origines de loup soumis. En vu de mon caractère et de mon envie irrépressible de me faire entendre alors que l’autre est prêt à attaquer… Je n’avais pas peur de Mya, mais si elle me blessait je pense que je serais capable de lui répondre tout aussi violemment. Alors que Mya grognait contre moi je vis une image violente mais l’ignorait, espérant que ça serait la seule.

La louve face à moi qui précédemment était agressive se mua en une louve fragile et apeuré qui voulait fuir un danger aussi imminent qu’inexistant. Troublé par ce changement nouveau d’émotion j’eus un moment d’immobilité et de non réaction. Mon regard perturbé observant la femelle avant que je ne me redresse correctement pour m’asseoir calmement. Je repliais mes ailes et ramenais ma queue contre moi. Je tendis la patte vers elle pour lui essuyer ses larmes, mais avant de l’avoir touché je ramener ma patte vers moi et la reposais au sol. Mon regard se fit un peu triste et je baissais les oreilles avant de détourner la tête. Moi je n’avais pas envie qu’elle parte. Je voulais rester à ses côtés le plus longtemps possible. Ah contre cœur je soupirais avant de hocher la tête.

« Dépêche toi, avant que je change d’avis… »

Pourquoi est ce que je la laissais partir ? Et si elle ne revenait jamais, et que je ne pouvais pas aller la voir ? Ou qu’elle me repoussait la prochaine fois que je m’approchais ? Je n’avais pas envie d’y penser, mais je n’avais pas envie de la perdre pour autant. Alors quand elle m’eut dépassé je tournais la tête de trois quart vers elle.

« Mya, je viendrais te voir ! Je te le promets ! Et je ne t’oublierais pas ! Jamais ! »

Je m’étais dressé sur mes pattes arrière pour le lui crier. Comme ça j’étais sur qu’elle entendrait. J’étais prêt à le crier dans le monde entier si il le fallait. Mais même si elle me haissait ou était énervée contre moi pour une raison qui m’échappais, je reviendrais la voir, et e ne l’oublierais pas. C’est hors de question.

« Pourtant tu as oublié tous ceux que tu aimais… »

La voix… Elle avait été violente, vive, agressive, poignante, assassine. Je reposais assez violemment mes pattes au sol tandis que je voyais le sol flou. Une remonté d’acide et de sang me brûlant l’œsophage avant que je n’ouvre la bouche pour libérer le liquide. Mes oreilles se plaquèrent sur mon crâne et je serrais les dents. Pourquoi il venait m’emmerder maintenant.

« Tu l’oublieras, dès que ce sera trop violent »

Tais toi s’il te plais… Pitié … Je secouais la tête en serrant les dents. Donnant un coup d’aile dans le ville. Mais il ne voulait pas me lâcher. Ces deux phrases se répétant inlassablement. Je donnais un coup de pattes arrières dans le ville avant de pousser un grognement sonore et agressif qui résonna dans la totalité du lieu. Mais la résonnance de mon grognement fut rapidement suivit par un couinement. Il était en train de me tuer psychologiquement… Heureusement que Mya était partie, je n’avais pas envie qu’elle me vois ainsi.