Depuis que le beau Tanyxoth m’avait retrouvé j’avais repris un peu de force. Nous étions restés quarante huit heure dans la tanière de fortune qu’il avait trouvé aux marais. Là bas il m’avait nourri pour que je reprenne des forces, mais j’avais surtout passé beaucoup de temps à dormir. Cela faisait trois jours que nous avions repris les routes pour aller au camp de la terre pour que je demande à en faire parti affin de vivre avec lui. J’étais très heureuse de cette perspective même si je restais encore assez faible et maigre surtout. La faim qui me tiraillait le ventre était parfois accompagnée par de la fièvre que j’avais réussi à cacher à Tanyxoth pour le moment.

Cette nuit nous nous étions assoupis dans une tanière de fortune trouvée sur le territoire des plantes mouvantes. Une terrain que je n’affectionnais pas beaucoup parce que la nature avait sa propre conscience et d’après les dire de mon loup elle n’aimait pas beaucoup les étrangers. Mais ce matin je fus réveillé par la soif qui avait asséché ma gorge et une chaleur intense qui me parcourait les veines. Relevant lentement la tête je lançais un regard à mon loup qui dormait paisiblement à mes côtés. Ne voulant alors pas le réveillé je me relevais lentement avant de me hisser hors de la tanière et de m’éloigner sur un chemin que je ne connaissais pas très bien. Je ne m’éloignais néanmoins pas trop de la tanière, j’étais juste à la recherche d’un point d’eau ou d’un peu de neige pour me rafraichir.

Je trouvais finalement l’objet de mes désirs et m’approchais d’un point d’eau formée par une flaque. Me penchant alors pour laper je n’avais pas fais attention aux mouvements dans la nature, ni au fait que je m’étais éloignée plus que prévue. Mais en essayant de retrouver notre tanière de fortune je remarquais que je m’enfonçais dans cette forêt et que je ne retrouvais pas mon amant. J’avais l’impression d’avoir marchée des heures quand je m’arrêtais enfin. J’avais mal à la tête et j’avais faim. Je baissais alors les oreilles en regardant autour du moi, je m’étais perdue et Tanyxoth c’était sans doute réveillé depuis mon départ…

Me relevant alors je me mis à chercher l’odeur de mon compagnon. Mais la forêt était couverte d’odeurs qui m’étaient inconnues. Des embruns que je n’avais jamais humé jusqu’ici, et qui me faisaient mal au museau tant c’était puissant. Je cherchais alors mon loup, désespérément me mettant même à l’appeler. Mais j’avais vu le temps se dégrader, les nuages s’étaient accumulés au dessus de moi et de la forêt, et la neige s’était mise à tomber à gros flocons. J’avais froid, j’avais faim, j’étais seule, et en plus, j’avais peur… Je n’étais pas encore en état de me défendre seule, ma faiblesse était encore grande et je n’avais aucun pouvoir pour m’aider… Si la forêt vouait ma mort elle pouvait la prendre si facilement… M’arrêtant d’appeler Tanyxoth, je me demandais depuis combien d’heures j’étais loin de lui ? ça me paraissait être infinie… Etait-ce ça l’amour ? Avoir l’impression qu’une séparation de notre aimé dur des années alors qu’elle n’a duré que quelques heures ?

Marchant sous la neige la tête basse, l’humidité naissante m’empêchais de bien capter les odeurs, et celle de Tanyxoth était celle d’un loup de la terre, alors à trouvé entre toutes les autres, ça n’était pas facile. Le temps défila lentement et je finis par me dire que chercher dans un lieu qui change seul indépendamment de moi, avec la faim et la fatigue qui m’abrutissaient, c’était comme chercher à narguer la mort. Je m’arrêtais finalement contre un arbre, épuisée, avant de m’allonger sur le flanc. Observant une fougère qui s’approchait, je savais que ses épines étaient pleines de poison, c’était Tanyxoth qui me l’avait dit. Je regardais alors la plante avant d’entendre la forêt se mettre à bouger à nouveau et je levais la tête.

Je ne savais pas comment faire, si la forêt continuer de se déplacer à sa guise elle allait finir par brouiller les pistes pour Tanyxoth et nous retrouver seraient un cauchemar. Et je ne savais pas comment faire de manière à ce que Tanyxoth me trouve. J’avais essayé en l’appelant, mais l’écho de ma voix m’étais revenue comme une déchirure, et elle n’avait guidé personne jusque moi. Puis, fermant les paupières, je me souvins que le mâle aimait m’entendre changer, je cherchais alors une chanson qui me permettrait de me faire entendre et d’apaiser un peu la forêt. Je ne savais pas trop quoi, ni comment interpréter les paroles. C’était un peu floue pour moi, j’étais fatiguée et sans nulle doute fiévreuse. Mais surtout j’étais triste, et j’avais peur… Il avait bien neigé depuis tout à l’heure, et frigorifiée dans la neige je me redressais pour m’asseoir. Marcher à sa recherche était inutile je l’avais compris, et la chanson était mon dernier espoir.

Je rassemblais alors mon courage, chassais ma peur en pensant à lui prêt de moi, et me rappelais de son odeur délicate à mon museau. Je me relevais lentement, comme un fantôme ou une âme errante je me mis en marche tout en chantant il sembla alors que la forêt ne bougeait plus. Peut être qui sait qu’elle m’écoutait, je n’en savais rien mais je pouvais avancer. La neige glacée qui me parcourait le corps et humidifiait mon pelage semblait chaude tant penser à lui me faisait du bien. Mes paroles étaient à lui, c’était un peu comme une déclaration, enfin, s’il m’entendait. J’étais si concentrée sur ma chanson et mon chemin, que quand je rouvris lentement les yeux pour voir le paysage, je tombais sur une trace de pas de loup marqué dans le sol humidifié par la neige. La trace était fraîche, mon mâle pas loin. Heureuse, je dressais les oreilles et le cherchais d’un pas rapide en fredonnant ma chanson avant de le voir au loin.

« Tanyxoth ! »

Epuisée par le froid, brulante de fièvre, et morte de peur d'avoir angoissée à l'idée de ne pas le revoir.
Je sentis mon corps parcouru d'un frisson, comme si mon inquiétude me quittait enfin. Mon coeur battait la chamade dans un rythme fou et effréné tant il était heureux d'avoir retrouvé le mâle et a la fois épuisé d'avoir fait des allés retours dans cette forêt. Sachant que ma condition ne me permettrait pas de courir vers lui,je m'assis dans la neige nouvelle, reprenant mon souffle.

Quand je retrouvais enfin mon loup mon cœur se soulagea d’une inquiétude. Si je ne l’avais pas retrouvé je me serais sans doute laisser mourir dans cette forêt angoissante et inquiétante. Tanyxoth arriva en trombe vers moi et frotta sa tête à la mienne ce qui me fit sourire et agiter la queue. C’était une marque d’affection don je ne me laissais pas. Je sentais que je l’avais inquiété et je m’en voulais un peu. Je n’aurais pas dû sortir comme ça je le savais, mais avec la gorge séche et le besoin de bouger je n’avais pas pu me retenir. Je baissais honteusement les oreilles en regardant mon loup prendre tant soin de moins. Dire que son amour était si vrai et si grand alors que le mien était encore bancale car j’ignorais encore si c’était ça le vrai amour. Néanmoins je lui lançais un petit regard doux et gêner.



La forêt c’était mise à bouger et j’avais perdu mon chemin et sa trace. J’avais tellement honte. Je soufflais longuement. J’avais aussi tellement de chose à lui dire. Je ne voulais pas le brusquer avec mes secrets, mais il y en avait tellement. Je soufflais longuement, me relevais lentement, et lui donnais un coup de museau avant d’aller lentement en direction de notre tanière dans laquelle je me couchais le museau à l’extérieur. Je levais mon regard vers le loup à corne et lui fit un petit sourire.


Abbyssara avait la connotation des Abysses et je n’aimais pas porter un nom aussi sombre alors que je ne l’étais moralement pas. Observant le loup, je devais aussi lui parler de mon long voyage à travers le monde en compagnie d’Arkane, et de ma liaison douteuse avec Inferno dont une partie m’échappait complètement. Je devais aussi lui dire que j’étais heureuse d’être avec lui, et que j’espérais parvenir à le combler dans l’avenir le plus proche qui soit.

Couché dans la tanière, le museau à l’extérieur, quand mon loup m’avait amené à boire cela me fit sourire avec douceur. C’était vraiment une perle rare et je ne comptais pas le léguer à qui que ce soit. Il m’affirma alors que si je restais à ses côtés je ne risquais rien, mais je voulais me débrouiller un peu seule. Je n’avais pas envie d’être dépendante de lui. Je l’étais déjà beaucoup trop à mon goût. Ma queue se mouvant lentement dans mon dos je fermais à demi les paupières avant de le sentir glisser son museau dans mon pelage. Cela fit battre ma queue de bonheur et mes oreilles se pointèrent. Un sourire doux et taquin illumina mes babines.



Quoi ? J’ai le droit a un petit surnom mignon non ? Fermant les paupières je soufflais d’aise une seconde avant de me redresser et de regarder le mâle. Je croisais alors mes pattes avant et mis les oreilles à l’horizontal avant de lever le museau vers le ciel.



J’espérais que l’annonce lui ferais plaisir. Mère disait toujours que les bonnes nouvelles alléger les mauvaises. Alors je commençais toujours par les bonnes choses. Et puis s’il m’aimait je ne vois pas pourquoi il serait mécontent de me savoir des siens. Je voulais aussi fonder une famille avec lui. Mais ça je lui dirais plus tard, pour l’instant c’est mon petit secret.

Je regardais le mâle qui semblait heureux. Je ne comprenais pas encore que ma joie lui était communicative. Mais j’étais bien à ses côtés, je ne me lassais pas de sa présence rassurante et douce. Je fermais à demi les paupières et l’écoutais. Un fin sourire se dessina sur mes babines et illumina mon minois baigné par la lumière du soleil. Fermant les paupières, j’attendis sa réaction face à ma deuxième annonce. Quand je me sentis regardé je rouvris les yeux et observais le mâle. Son regard brillait de bonheur et cela me fit du bien dans tout le corps. Je lui donnais un coup de museau affectif.


Puis je soufflais longuement les mauvaises annonces, ou du moins les moins agréables allaient arriver. Après elles je me sentirais sans doute mieux. Et je pourrais aussi lui dire ce que je ressens et ce que je souhaite d’une vie avec lui s’il me veut dans la sienne. Je soufflais longuement pour me détendre avant de lui lancer un regard des plus doux.



Lui comme Inferno je ne pouvais les oublier. Il faisait parti de ma vie, de mon histoire, de ce que j’étais, et de ce que je deviendrais. J’espérais juste que cette annonce ne détruirais pas le bonheur que Tanyxoth ressens à être prêt de moi. Je tiens à lui et le blesser ne me fait pas du tout envie. Il est une personne qui m’est chère, à laquelle je tiens beaucoup trop, et don je ne peux plus me défaire. Je resterais avec lui jusqu’à mon dernier souffle. Et s’il m’en veut alors je déplacerais des montagnes pour qu’il me pardonne et me laisse vivre à ses côtés. Je voulais qu’il continue à me sourire et à m’apprécier, j’avais besoin de lui, il était une source de bonheur et de survie pour moi.

C’était le mâle que j’avais choisi, je devais lui dire. Mais j’avais d’autres révélations qui allaient tomber. Je ne voulais pas le faire fuir, je ne voulais pas le blesser. Je voulais qu’il m’aime encore. Je voulais qu’il continue de me regarder avec tant de joie et de douceur.

J’avais vu mon mâle passé d’un loup doux et heureux à un loup colérique et agressif. Mes oreilles se plaquèrent sur mon crâne. J’étais honteuse de l’avoir mis dans cet état. Quand il affirma qu’il remercierait Arkane cela me fit chaud au cœur et du bien également. Je levais les yeux vers le ciel et fermait les paupières, pensant à mon ami, espérant qu’il aille bien, et le remerciant encore. Puis je soufflais, le laissant dans sa colère car j’avais peur de ce qu’il pourrait me faire, je n’avais pas envie de me prendre un coup.

Quand il fut calmé je levais la tête avant de sortir un peu de ma tanière et de lui donner un coup de langue tendre sur l’oreille. Puis je me frottais à lui avec douceur et tendresse pour l’aider à se détendre d’avantage. Je mis les oreilles à l’horizontal, toujours honteuse.


Puis je m’assis prêt de lui et fermais les paupières avant de glisser mon museau sous le sien. Ma queue se mit à battre un petit peu. Je rouvris lentement les paupières avant de mettre mes oreilles en arrière et de ramener ma queue contre mon corps.


J’avais honte de lui dire ça alors que je savais qu’il m’aimait. Comment je pouvais lui dire une chose pareille ? Je n’avais donc pas de remord, pas de honte ? Si bien sur, mais je me devais de tout lui dire pour avoir une relation stable et bien fondée avec lui. Je ne voulais pas de mensonge entre nous. Ou le moins possible en tout cas.

Il resta assis là. Souris un peu alors qu’Abby vint s'asseoir contre lui. Il accepta ses excuses d'un hochement de tête. Cependant il la sentait tendue et cela ne le calma pas. Elle glissa son museau sous le sien, il ferma les yeux. Savourant le contact.
Ses paroles le crispèrent alors. Il ne rouvrit pas les yeux et respira profondément pour ne plus se mettre en colère. Cependant il sentit son cœur se serrer. Qu'il ne soit pas le premier, il s'en fichait éperdument, ce qui l'intéressait, c'était le présent. Le nom d'Inferno raisonna dans sa tête encore et encore. Il ferma les yeux et serra les paupières.
Enfin, sans bouger et les yeux toujours fermés, il posa sa question avec une voix calme à s'en glacer le sang.


Il devait savoir. Il devait savoir car il ne dormirait plus en sachant que sa belle était toujours conquise par un autre. Cela le déchira d'avance, ses pattes se mirent à trembler. Il ne pouvait imaginer de la perdre. Il la voulait pour lui, Abby était à lui et personne ne la lui prendrait, il ne le permettrait pas. Mais imaginer ne serait-ce qu'un instant que sa belle le quitte, le mettait dans un tel état émotionnel. Il priait pour que cela n'arrive pas. Toutefois il se contrôlait comme il pouvait. Le temps n'était pas à lâcher prise. Il pris une respiration profonde et attendis sa réponse, comme si l'épée de Damoclès pendait au dessus de sa tête.

Calé contre mon amant, je sentais sa tension et son stress. Je n’aimais pas le sentir comme cela et je voulais vite le rassurer. Je cherchais alors comment faire quand il me tendis la perche. Il venait de poser la question de ce qu’il en était. Soit je pensais souvent à ce mâle, et je savais que lorsque je m’éteindrais je l’apercevrais en songe. Mais pour le moment j’étais auprès de Tanyxoth et je me préoccupais du présent et non du passé. Ma relation avec Inferno avait été ambigüe, mais je préférais Tanyxoth car avec lui je savais ce que je voulais et ce que je ne voulais pas. Je lui donnais un petit coup de langue sur la joue.


J’eus un sourire doux. Si mon ami avait entendu ça il aurait été hautement vexé. Mais il n’était pas là, et je ne mentais pas sur mes sentiments. Je regardais alors le beau mâle. Me décalant pour passer devant lui. Comment faire pour lui dire ce que je ressentais et ce que je voulais ? Comment lui dire que je désirais être sa compagne et qu’aucune femelle n’aura plus jamais le droit de lui faire la cours ? Comment m’y prendre pour le combler dans l’avenir et être sur que ce ne soit pas qu’une amourette mais bien un amour sincère et durable ? J’agitais les oreilles, nerveuse, avant de détourner la tête, mes beaux yeux se déposant sur lui avant une certaine appréhension. J’étais aussi belle que délicate et élégante, mais ça ne faisait pas tout.

Pour un loup du rang de Tanyxoth il fallait une femelle forte, intelligente, sensible, courageuse et prête à lui donner une descendance digne de lui. Moi je n’avais que la méfiance et la sagesse. J’avais aussi la douceur, mais ça s’arrêtais là. Je grattais nerveusement le sol en observant la terre meuble que je grattais.


Je dû me coupé tant j’étais mal à l’aise. Les mots allaient et venaient dans ma tête sans que je ne puisses les mettre les uns à la suite des autres. J’étais totalement démunie face à ce que je devais lui dire et lui demander. Comment faire pour qu’il comprenne que je veux être sa compagne pour la vie et que je serais prête à lui offrir une famille s’il me le demandait ?