Je crois que me voilà perdue moi. Je ne sais plus bien comment sortir du territoire de la Terre. J’ai réussi à sortir des Plantes Mouvantes, mais du territoire en lui-même, c’est une véritable catastrophe. Soupirant alors je trainais des pattes alors que mes ailes pendaient tristement de chaque côté de mon corps. Je ne savais pas depuis combien de temps je errais, mais je m’étais remise à pleurer le soir quand il n’y a pas d’étoiles et que je pense à Lester, et je pensais souvent à mon cher Gaor. Il devait sans doute m’en vouloir de ne pas être revenue à ses côtés… J’avais de plus en plus peur de le revoir, mais en même temps j’étais de plus en plus pressée de le retrouver.

Soupirant longuement je m’arrêtais finalement avant de lever la tête et de regarder le ciel. Le vent souffla violement dans mon pelage et fit voleter ma chevelure verdit. J’eus un sourire amusé avant de secouer la tête. C’est à ce moment que je vis au moins une silhouette semblable à celle d’un cerf. Un sourire éclairant mon visage je me levais alors pour aller à la rencontre de l’animal, mais plus j’avançais plus je lui reconnaissais la taille et la carrure d’un loup. Ainsi donc il existe des loups qui me ressemblent ? Cela me fit sourire, une joie immense envahissant mon cœur à l’idée que j’ai moi aussi une famille qui me ressemble. Que je ne sois pas la seule à ne pas avoir eus un jour un frère ou une sœur, ou des cousins et des cousines.

Observant le mâle, lui aussi avait des couleurs brunes et baies comme les miennes. Lui aussi se tenait comme un cerf, comme moi je me tenais actuellement comme une biche. J’observais le loup avant que le vent ne lui apporte mon odeur. Il était à environs 10 mètres de moi, mais je le voyais déjà bien, lui là posé sur son rocher comme un cerf qui veille sur sa harde. Je reculais une patte et incliné la tête en avant dans une révérence délicate avant de me redresser et de sourire au grand loup.



J’étais si contente de croiser un loup semblable à moi que je ne pu m’en empêcher. J’espérais alors qu’il ne me trouverait pas impoli et qu’il ne lui viendrait pas l’idée saugrenue et désagréable de me chasser à coup de grondement et de cornes.

Hada...? Il fit un pas en avant, en plissant les yeux. hadanalith? C'est toi?

Ravie qu’il ne me chasse pas j’étais heureuse de le voir me répondre aussi gentiment et humblement. J’agitais les oreilles en souriant. Puis quand il m’appela je pointais les oreilles vers lui. Nous nous connaissons ? Mais il ne me dit rien ce loup. J’étais frustré, lui semblais si heureux de me voir, et moi je ne le reconnaissais même pas. Je reculais en baissant les oreilles, détournant honteusement la tête et pointant le museau vers le bas, ma queue se baissa doucement.


Etait-ce lié à mon enfance que j’avais oublié ? Sans doute, mais j’étais néanmoins désolée pour cet élégant mâle dont j’étais incapable de replacer le visage et l’odeur dans ma mémoire. Mais une chose était sur lui et moi étions de la même famille. Je ne me rappelais pas avoir eus des frères et sœur, mais peut être un cousin. Mais, comment m’a-t-il reconnu ? Par mon odeur ? Après tout, j’ai physiquement changé à cause de ma mort…

Je regardais le loup avant de m’asseoir calmement, repliant mes ailes et ramenant ma queue contre mes pattes. J’entendis la nature me murmurer quelque chose et tourner la tête vers un buisson lointain. Je reposais alors les yeux sur le mâle. Est-il vrai que nous jouions ensembles quand nous étions enfants ? Cela serait un ravissement pour moi. Si j’avais de la famille quelque par, qui ne m’avais pas oublié et m’aimait, alors Lester, mon frère de cœur, pourra reposer en paix, si j’ai de la famille, un autre frère veillera sans doute sur moi si jamais mon tendre aimé me délaisse pour une louve plus forte et plus belle.

Observant le mâle qui semblait me connaître, il m’avoua que nous étions cousins. Je ne me souvenais pas de lui, de son nom, de son apparence, de sa voix, mais je me disais bien, que je n’avais pas été seule. Ma queue s’agita, joyeuse, et mes oreilles se redressèrent. Alors c’était lui, c’était lui qui m’avait supporté étant enfant. Et il semblait tellement heureux de me voir que cela me réchauffa l’âme et me fit oublier encore un peu l’absence de Lester… Peut être que père avait raison, rien arrive par hasard. Après tout, si je n’avais pas perdu mon ami je n’aurais pas retrouvé ce loup… La perte de l’un avait mené au retour de l’autre… Je ne savais pas si je devais en être heureuse ou non, mais j’étais contente sur l’instinct.

Il m’avoua être heureux de me revoir, qu’il m’avait reconnu à ma voix et à mon odeur, et que je lui avais manqué. Je ne pouvais pas dire qu’il m’avait aussi manqué, pourtant j’avais bien ressentis un vide toutes ses années. Un vide qui semblait enfin se remplir un peu. Ma joie trop intense me fit pleurer, et des larmes de joie glissèrent sur mes joues. Ce loup était si gentil avec moi que rester indifférente était chose impossible.

Mais quand il comprit que je me souvenais réellement pas, il sembla soudain inquiet. Sa voix se fit plus triste et je vis dans son regard un peu de peine. Il me demanda si je ne me souvenais vraiment pas, en seule réponse je hochais la tête. En entendant son prénom je secouais la tête mais relevais vers lui des yeux pleins de larmes de joies.


Ma voix enrouée par cette éruption soudaine de joie et de nostalgie était pourtant douce et chaleureuse. J’étais contente mais vraiment troublée, et perdue aussi, il allait sans doute me falloir un petit moment pour que tout cela se remette en ordre dans ma tête. Mais l’idée de revenir le voir de temps en temps était déjà installée dans mon esprit.

Puis il me demanda ce que je devenais, ce que j’étais devenue, et mes oreilles se baissèrent, je pensais à Lester. Grattant légèrement le sol je chassais cette vilaine pensée et relevais les yeux vers mon cousin. Un cousin disparu que j’étais heureuse de revoir. Mais si c’était moi qui avait fuit le clan, c’était plutôt moi la disparu.


Je soufflais un peu avant de me relevais et de me baisser, honteuse et soumise, je me devais de m’excuser. Si j’avais eus vent de son existence avant… Si j’avais su que j’avais de la famille… Jamais je n’aurais quitté la meute si j’avais su que j’avais des camarades, des loups qui m’étaient semblables. Je fermais les yeux.


J’étais tellement minable et j’avais tellement honte. J’avais tout oublié, comment avais-je oublié ma famille ça je ne le savais pas. Mais je m’en voulais tellement. Si j’avais su j’aurais peut être eus une vie différente, je n’aurais pas rencontré les solitaires et je ne serais pas malheureuse à l’heure actuelle.

J’écoutais le mâle dont les paroles étaient si douce à mes oreilles. Tanyxoth était si bon que j’eus envie de lui sauter dessus pour lui faire des papouilles. Mais je me retins et me contentait d’agiter ma queue brunie. J’étais heureuse de l’entendre et il avait raison en plus, si ma mémoire me faisait défaut sur le passé ça n’était pas grave. Je n’avais cas la remplir de bons souvenirs. Mais mes souvenirs les plus doux étaient tous floutés par la mort tragique de Lester don j’avais encore beaucoup de mal à me remettre. Il fallait absolument que je m’en défasse et que j’arrive à retrouver le bonheur.


Face a mes révélations j’attendais sa réaction qui ne tarda pas à arriver. Il m’avoua alors qu’il était lui-même désolé de ne pas être venu. Mais il me souhaita de vivre heureuse auprès de Gaor. Je pensais alors au loup des cavernes qui faisait faire des loopings à mon cœur. Je voulais tant le revoir, et cela me faisait si peur tout à la fois. Je ne savais plus trop quoi faire, mais ne pas revenir était lui ajouter un point sur la conscience. Mes oreilles se mirent à l’horizontal.


Je n’avais pas pu m’empêcher d’avouer ma crainte. Je n’avais personne pour m’aider à me relever. J’étais seule, je n’avais que lui, alors que lui avait un père et un frère, moi je n’avais rien. Je sentis la peine, la douleur, et la frustration me traverser tout le corps. Je voulais vivre heureuse et joyeuse, mais j’avais l’impression que ma seule source de joie réelle était en train de me filer entre les pattes.

Puis il m’annonça être chef d’armée. Je lui fis un sourire, m’inclinant avec respect mais dans un mouvement taquin. Puis je me couchais en sphinx et penchait la tête en dressant les oreilles en sa direction. Seulement chef d’armée ? Mais il est adulte maintenant… Et avec le charisme qu’il dégage et la beauté don il fait preuve cela est bien étrange qu’aucune louve ne lui soit tombé aux pattes.



L’intérêt de ma question était réel, je tenais réellement à avoir une réponse, à savoir ce qu’il lui était arrivé. Puis quand je m’excusais il me releva la tête et me fit une remarque qui ne me plus pas du tout. Pointant les oreilles en arrière quand il commença à jouer je me relevais et lui sautais dessus. Avec la force que j’avais mise dans mon corps et mes ailes je réussis à le foutre par terre et n souriant fièrement quand je me redressais.


C’est vrai quoi, il suffit de me regarder pour voir que je pête le feu. Je suis encore belle et élégante malgré que j’ai un corps différent. Je suis dans la fleur de l’âge. J’ai encore toute la force et la beauté qui sied à une louve de ma race !

J’avais effectivement les idées sombres et la peur au ventre à l’idée de rentrer chez moi et d’être rejeter. C’était une peur qui m’empêchait de dormir la nuit et qui me faisait mal au ventre après avoir mangé. Quand mon cousin me donna son coup de museau je secouais la queue un peu plus joyeuse et hochais la tête en souriant


Je ne pensais pas un seul mot de ma réponse, mais je voulais croire aux paroles de Tanyxoth et en l’amour que j’avais eus pour Gaor et qu’il avait eus pour moi. J’espérais qu’il m’aimait encore, car mon amour grandissait avec la distance qu’il y avait entre nous et cela en était très douloureux. Je sentais mon cœur se serrer quand je pensais à lui. Je fermais à demi les paupières avant de l’entendre et de dresser les oreilles. Il était tout gêner et ça en était mignon.


L’idée de rencontrer cette femelle me traversa l’esprit. Je voulais savoir à quoi ressembler la dulcinée de mon cousin. Je voulais être sur qu’elle prendrait soin de lui, parce que maintenant que je l’avais retrouvé je comptais bien revenir le voir souvent. Puis il me parla d’un fils adoptif et je hochais la tête avant de sourire bêtement.



Puis je regardais le mâle et fit les yeux doux en baissant légèrement la tête alors que ma longue chevelure caressais le sol et que mes beaux yeux verts se posaient sur le mâle en face de moi. J’étais délicate et douce, et j’avais peur de sa réaction face à mes paroles à venir.


Je ne savais pas comment faire. Je ne savais pas si notre amour était assez fort pour qu’il y ai des louveteaux entre nous. Je ne savais pas s’il voulait des louveteaux de moi. J’ignorais s’il avait envie de voir des louveteaux nous ressemblant et s’il voulait les élever avec moi… Et ça me faisait terriblement peur.