Lagherta

Let's wash this little filthy

Cela faisait à présent quelques jours que j'étais en convalescance dans la tanière de Gaor. Il veillait sur moi, sans relache, ne quittant la tanière que pour aller chercher à manger. Petit à petit, je commençais à comprendre que les règles que j'avais apprise durant ma vie avec mes parents biologiques étaient totalement irrationnelles voir carrément cruelle. Je me rendais compte, doucement, que le calvaire que j'avais vécu était encore pire que ce que je croyais en l'affrontant au quotidien. Alors voilà, petit à petit, je m'attachais gentiment à Gaor. Mais je faisais en sorte de garder une part de mon coeur en sécurité, fermer à tout l'extérieur. Je n'avais rien contre Gaor, mais j'avais durement appris au cours de ma courte vie que mes espoirs finissaient par être déçus, toujours. Je finissais toujours par me prendre une grande baffe dans ma gueule. Alors c'était une manière de me protèger de la très probable catastrophe à venir. Malgré tout, je m'attachais à lui, et j'étais heureuse d'être avec lui. Il s'occupait bien de moi, je ne manquais de rien, je me sentais en sécurité, je savais quel effet cela faisait de pouvoir dormir sur mes deux oreilles, sans avoir peur de me faire réveiller en violence.

Le guérisseurs avait dit que je ne devais absolument pas tenter de marcher ou pire... Que la plaie de mon dos pouvais s'agraver et si c'était le cas, je risquais de finir paralysée des pattes arrières. Alors j'étais immobilisée dans la tanière de Gaor. Bien sur, il veillait à ce que je ne manque de rien, mais la seule chose qui me manquait était de pouvoir bouger. J'avais envie de marcher, de pouvoir découvrir les terres qui étaient désormais les siennes puisque Gaor l'avait bel et bien adoptée. Elle avait aussi envie de se laver. Elle était crasseuse, ses parents ne l'avait jamais lavée et bien que Gaor lui propose parfois, elle refusait en disant que avait probablement un goût horrible vu que ses parents ne lui avait jamais filer un seul coup de langue sur ma fourrure. Alors même si ça me coûtait très cher, malgré le fait que je savais parfaitement qu'il ne dirait pas non, jusqu'à présent, il n'avais jamais dis non, je me lançais :



Même si j'avais bien compris qu'il ne me dirais pas non, mais demander restait quand même une épreuve. Je n'avais pas l'habitude, avant, quand je demandais quelque chose, tout ce que j'obtenais, c'était des coups de crocs. Les vieilles habitudes avaient la vie dure.

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Je l'attendait depuis quelques minutes lorsqu'il entra dans la tanière avec la cuisse d'une biche. Je l'avais entendu partir un peu plus tôt, pendant que je dormais encore. Bien entendu, il m'avait réveillée en partant, même si je dormais bien plus profondément qu'avant, j'avais un sommeil très lèger. Mais pour ne pas le vexer, l'inquiéter ou quelque chose de ce genre, je n'en montrais rien. Ce qui me rassurais, ce que maintenant, je parvenais à me rendormir après son départ, ce qui au début n'était pas le cas. Il déposa la cuisse près de moi et s'installa de l'autre coté. Sans attendre, je me mit à manger avec appétit. Il s'était bien remplumer en quelques jours, mais il ne semblait pas complétement satisfait et je ne comprenais pas vraiment pourquoi. D'ailleurs, cela me fit remarquer qu'en dehors du fait qu'il m'avait sauvé et qu'à ce moment-là, il était encore ronger par le chagrin. Ma convalescance prenait tout notre temps. Soit le guérisseur était là pour mes soins, soit j'étais en train de me plaindre de ma condition, soit je râlais de ma condition et de ma frustration. Néanmoins, je remis mes questions sur lui à plus tard, alors que durant mon repas, mon odeur fétide me parvint aux narines et me dégouta de la suite de mon repas. C'est là que je me décidais à lui demander de m'emmener me laver. Sa réponse me vexa quelques peu, même si je savais que c'était entièrement vrai :



Comme je savais que jamais il ne me gronderait pour oser dire ce que je pensais, ou même pour quoi que ce soit en fait, je me permis donc de prendre un air outré et de répondre du tac-au-tac :



Je lui offris ensuite un sourire narquois, absolument fière de moi. Puis je l'écoutais me dire qu'il acceptait, mais qu'il devait d'abord aller chercher une peau de bête pour m'envelopper dedans pour le retour, car il faisait trop froid pour me balader trempée... Il avait raison, mais je n'en pouvais clairement plus de rester seule ici, même si cette tanière était confortable. Alors avec un petit air suppliant, auquel je savais qu'il ne pouvais pas résister, je l'avais très rapidement compris, je lançais d'une petite voix :



D'un coté je savais qu'il ne dirait pas non alors je m'installais un peu mieux, pour que ce soit plus facile pour lui de me prendre dans sa gueule sans me causer de douleurs.

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Alors que je m'apprêtais à lui répondre, je vis un sourire s'afficher sur son visage et même s'il ne l'exprima pas à haute voix, je savais ce qu'il signifiait. Il était fier de ma repartie et surtout, il était heureux que je ne me soumette plus pour un oui ou pour un non. Même s'il n'en avait rien dit, je savais ce qu'il ressentait, car moi-même j'avais constater les changements qui s'étaient opérés dans mon comportements ces derniers jours ; j'étais moins soumise, je n'avais plus peur qu'il ne me fasse du mal, j'avais également compris que je n'avais pas l'obligation de parler avec le langage que Père m'avait enseigner, au contraire, chaque fois que je l'utilisais, il se foutait de moi. Voilà encore un point auquel je devais m'habituer, on rigolait beaucoup. Ensembles souvent, parfois l'un de l'autre. J'avais le droit de lui balancer des piques pour le taquiner. Bref, avec Gaor, j'apprenais, apparemment, à vivre normalement... Suite à ma réflexion, son regard s'illumina, puis jouant la comédie, il bomba le poitrail et me lança d'un ton faussement vexé :



Je savais qu'il était encore en train de jouer, car ses yeux pétillait d'amusement. Cela aussi était nouveau pour moi, je découvrais beaucoup sur le langage corporel positif. Jusqu'à maintenant, je n'avais eu à faire qu'à des comportements corporel négatifs dont je devais me méfier en tout temps lorsque je les voyais. Mais hormis quand je lui parlais de mes parents biologiques, Gaor ne montrait jamais un seul signe d'attitude corporelle négative. Cela faisait encore un gros changement pour moi, mais aussi étonnant que cela puisse paraître, je m'y adaptais assez vite à tous ces changements. Il fini par s'approcher de moi et me prit délicatement dans sa gueule pour m'emmener chercher cette fameuse peau de bête pour m'envelopper dedans. Mais avant de me prendre en gueule, il m'ordonna de lui dire tout de suite si jamais je commençais à ressentir de la douleurs. Que nous nous arrêterions et qu'il laisserait mon dos se reposer le temps qu'il faudrait. Puis il signifia également qu'il faudrait trouver quelque chose qui tiendrait ma plaie fermée. J'en étais que trop bien consciente, mais je savais également que le guérisseur avait fait tout son possible. Il n'y avait pas de solution miracle. Cette plaie était un cauchemar et ce cauchemar était loin d'être terminé.

Nous arrivâmes rapidement à l'entrée d'une tanière qui sentait très fort la viande. Gaor me déposa à l'entrée, près du loup qui semblait monter la garde et parti farfouiller plus au fond. Je l'attendis patiemment, regardant ce qui se trouvait autour de moi. Il y avait de la viande en quantité. Je n'en avais jamais vu autant de toute ma vie réunie. Je me tournais vers le garde, vu que Gaor était occupé et demandait d'une petite voix :



Le garde me jeta un regard quelque peu choqué et finalement, repris contenance avant de répondre d'une voix douce :



Alors voilà ce que Gaor avait tenté de me dire lorsqu'il m'avait aboyer que dans une meute, on prend soin les uns des autres... Je n'avais jamais connu cela, mais au vu de la montagne de nourriture qui se trouvait dans cette grotte, ça avait l'air de plutôt bien fonctionner comme système... Je fus tirée de mes réflexion par une peau qui me tomba sous la truffe et que Gaor étala ensuite devant moi, avant de me lancer :





Le garde nous regarda avec un air un peu surpris, puis il nous sourit. Apparemment, je découvrais que même si cela nous amusait beaucoup, notre manière de nous parler n'était pas non plus totalement naturelle. Puis, difficilement, je me mis doucement sur mes pattes chancelantes et j'avançais pour me placer sur la peau. La fourrure était douce et bien que froide, je savais qu'elle se réchaufferait vite à mon contact et que bientôt, le froid de l'hiver serait qu'un lointain souvenir durant le trajet qui nous attendait. Ces quelques efforts me fatiguèrent bien plus que de raison et au lieu de me coucher doucement sur le petit lit, je m'y effondrais, mes petites pattes épuisées par l'effort, mon immobilité affaiblissaient mes muscles encore d'avantages qu'ils ne l'étaient déjà. Le fait de ne pas les faire travailler assez les rendaient encore plus faibles. Mais je ne pouvais malheureusement rien y faire pour le moment. Je devais attendre que mes plaies soient toutes dans un état correct avant de pouvoir bouger et remettre en route mes muscles. J'étais reconnaissant à Gaor de me laisser, de m'obliger même parfois, à faire le peu d'effort physique que je pouvais me permettre selon mes muscles et les consignes du guérisseurs. Ce n'était pas grand chose, mais c'était au moins ça... Autant pour mes muscles endormit que pour ma fierté qui ne prenait un coup chaque fois que je devais lui demander de faire quelque chose pour moi, même si je savais qu'il le faisait avec plaisir.

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Il me laissa tout le temps nécessaire pour parvenir à m'installer sur mon petit nid douillet. Et même si je lui fut reconnaissante de ne rien dire et d'attendre patiemment, je n'en fus pas moins frustrée de mettre autant de temps pour si peu d'efforts et finir ensuite si épuisée. Lorsque je me fus installée, il prit chacune des extrémités de la peau et me souleva doucement de terre. Le voyage ne fut pas des plus confortable, mais c'était mieux que d'avancer de deux pas toutes les deux minutes et en douleurs atroces. Passant la tête par une ouverture pour voir ce qu'il se passait autour, je pus apercevoir quelques jeunes louvards qui se mirent à rire en voyant Gaor avec mon ballot dans la gueule, qui marchait donc quelque peu bizarrement pour ne pas me cogner avec ses épaules ou ses pattes avant à chacun de ses pas. J'adressais un regard assassin à chacun d'eux sans aucune gène. Gaor faisait tout ce qu'il pouvait pour prendre soin de moi, quitte à se couvrir de honte ou de ridicule. Si j'avais eu mes totales capacités, je leur aurait sauter dessus sans vergogne pour les mordre et les griffer. Certes, je n'aurais pas fait long feux face à plusieurs jeunes loups qui faisaient le double de ma taille, chacun, mais quoi qu'il en soit, mes petits crocs pointus pouvaient faire très mal, bien placés.

Lorsqu'il me posa sur le sol, je pouvais voir un grand lac qui s'étendait devant nous. Il me demanda si je souhaitais qu'il m'aide pour entrer dans l'eau. Mais j'entendis dans sa voix quelque chose de bizarre, alors je me tournais vers lui et je vis quelque chose que je ne pensais jamais voir sur ce cher grand loup des cavernes. Son corps s'était raidis, ses muscles étaient tendus et dans ses yeux se trouvait une lueur que je ne connaissais que trop bien. La peur... De quoi pouvait-il bien avoir peur, lui, un loup si costaud ? Puis mon regard se posa de l'autre coté et tout ce qu'il y avait à perte de vue, c'était de l'eau. Avait-il donc peur de l'eau ? Prenant une voix douce, je finis par lui demander doucement :



Je n'osais pas en dire plus, je ne voulais pas qu'il voit que je savais qu'il avait peur. Certains loups ne supportaient pas d'avouer leur peur. Je doutais qu'il soit de ce genre là, mais je préférait me montrer prudente. Après tout, je ne le connaissais que depuis quelques semaines. Et même s'il s'était montrer bienveillant et même plus encore à mon égard, je ne pouvais pas encore totalement évincer cette petite part de doute et de prudence. Alors j'attendis patiemment la suite, tentant doucement mais sûrement de me redresser sur mes pattes. J'espérais vraiment que Gaor accepterait de se confier à moi.

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TTITRE DU RP

Je voyais clairement la peur envahir Gaor, mais je ne savais pas si je pouvais clairement le lui annoncer ou s'il était préférable de le laisser venir sur le sujet. Il resta longtemps en silence, a contempler l'eau, le regard vide et effrayer. Je pense que pour qu'un loup de sa trempe ait peur de l'eau, quelque chose d'horrible, en rapport avec l'eau. J'hésitais longuement entre lui demander ce qui lui était arrivé, ou le laisser tranquille et attendre qu'il se reprenne. Après tout, ce n'est pas comme si je pouvais aller où bon me semble... Je n'avais de toutes façons pas le choix d'attendre. La question était de savoir si j'allais même provoquer une réaction de la part de Gaor, le sortir de ce qui semblait être des pensées très tumultueuse, ou si j'attendrais patiemmenent qu'il le fasse de lui-même. Et finalement, j'attendis, sagement, allongée sur ma peau de bête sur le sol. Le fond de l'air était frais, mais il ne faisait pas encore si froid que cela. Alors finalement, par respect pour Gaor, sa douleurs et ses souvenirs, je choisi de me taire et d'attendre tranquillement. En attendant, je regardais ce qui nous entourait. Nous nous trouvions dans une grande clairère avec le lac en son milieu. Tout autour de la clairière se trouvait des arbres. Il me semblait que la forêt entourait totalement cette clairière. L'herbe était encore verte, mais on voyait que le froid l'affaiblissait. Les brins avaient tendance à virer au jaune et à se courber. De plus, elle était courte et peu fournie. Les herbivores qui constituent notre nourriture devait probablement peiner à trouver assez à manger. Alors que je me demandais quoi faire d'autre en attendant que Gaor se reprenne, il lança d'une voix mal assurée :



Et il dis cela en me regardant, exactement au moment ou, prise d'une envie de savoir quel goût avait la naourriture de nos proie, je venais de tenter de bouffer une touffe d'herbe. Sauf que malheureusement, les bruns n'étaient pas venus seuls, ils emmenèrent leurs racines et la terre qui se trouvait prise dedans. Alors ce n'est pas juste quelques brins d'herbes que je me retrouvais à mâchouiller mais toute une touffe racine et terre comprise. Et il me fallait l'avouer, cela avait un goût absolument immonde. Je recrachais le tout bruyamment et de nombreuses fois. Puis je rampais difficilement en direction de l'eau pour aller boire et m'enlever ce goût immonde de la gueule. J'arrivais péniblement enfin à l'eau et en lapait quelques gorgées, le plus dignement possible, malgré la position délicate dans laquelle Gaor m'avait prise en falgrant déli.

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Bien entendu, lorsque Gaor se retourne vers moi et me retrouve avec ma motte de terre dans la bouche, il ne peut faire autre chose qu'éclater d'un rire tonitruant, un rire sincère et même si c'est pour se foutre de moi, je m'en fiche pas mal, il rigole ! Il a oublié sa peur un instant, le temps de rire à mes clowneries et cela me réchauffe le coeur. Je recrache ma motte de terre et l'herbe que je voulais goûter de façon absolument pas élégante du tout et je rampe vers l'eau pour me rincer la bouche. Une fois ceci fait, je tournais ma tête vers lui, pour voir sa réaction et contrairement aux moqueries que je m'attendais, il posa sur moi un regard d'amour sincère, puis il lança quand même une petite vanne :



Je lui fais une grimace bien sentie pour lui montrer que je me fou tout autant de lui et fini ensuite par lui répondre :



Sans attendre d'avantage, il s'approcha de l'eau, puis m'attrapa par la peau du cou et entra dans l'eau. L'eau est froide, malgré tout, cela fait du bien de sentir mon pelage se débarrasser de toute cette crasse qui colore l'eau d'un brun pas vraiment ragoutant. Je tente instinctivement des mouvements avec les pattes pour nager, même rapidememt, une douleur dans mon dos, au niveau de la cicatrice, se réveille et me paralyse presque. Heureusement, Gaor me tient bien et je sais qu'il ne me lâchera pas. Alors je laisse pendre mollement mes pattes arrières et je barbotte avec mes antérieurs. Après un moment, je crois que la crasse a totalement quitté mon pelage et je commence à avoir froid, presque immobile dans cette eau glacée. Alors je fais signe, gentiment, à Gaor, pour qu'il me sorte de là.