Nox s'était séparé de son habituel groupe d'entraînement bien plus tôt qu'à son habitude ce matin. Désireux de se retrouver seule pour des raisons qui ne concernait que lui, il s'était éloigné sans explications et sans leur laisser le temps d'en demander, ignorant totalement la curiosité naissante qu'il avait provoqué chez ses compagnons.
Depuis qu'il avait quitter le campement plus tôt dans la matinée, il avait la sensation désagréable d'être suivis bien qu'il n'en montrait rien. Il était passer maître dans l'art de la comédie et faire l'ignare vis-à-vis de ce nuisible était une chose des plus aisée pour le jeune héritier. Ainsi, il avait profiter d'un combat amical pour se positionner face à l'endroit où il avait deviner la présence de son suiveur et avait entre-aperçut un visage noir masqué de pourpre entre les feuilles. A ce moment là bien sûr, le loup venimeux n'avait pu retenir un sourire narquois et malicieux: Imryu, n'est-ce pas ?
Comme si de rien n'était, il avait continuer un temps ce petit jeu, feignant l'ignorance totale et avait continuer son activité, se demandant si elle comptait les rejoindre. Noxic n'avait jamais réellement eut d'occasion de dialoguer avec elle et pour une louve si timide en apparence, il est vrai qu'il devait être compliqué de l'approcher, lui, l'Héritier qui était toujours le centre d'attention de ses compagnons d'entraînements.

Voyant qu'elle ne semblait pas disposée à l'approcher et désireux de faire plus amplement connaissance avec elle, il s'était donc éloigner de ses camarades d'un trot souple et aérien.
Sa balade improvisée le mena machinalement à un endroit qu'il avait déjà fréquenter à plusieurs reprises: Les arbres s'espaçaient d'avantages sur quelques mètres de rayon, offrant ainsi un semblant de clairière et l'herbe se montrait légèrement plus épaisse et moelleuse de par le bain de soleil qu'elle prenait chaque jour. De plus, le vent balayait aisément la plupart des feuilles mortes souhaitant embrasser la terre en cet endroit, ne laissant que le doux tapis herbeux.
Calmement, le loup venimeux s'étira avant de s'allonger confortablement dans l'herbe fraîche, laissant échapper un soupire satisfait, se délectant avec plaisir de la douce chaleur que lui offrait l'astre solaire, les yeux clos, totalement détendu.
Quelques instants passèrent avant qu'il ne se redresse, posant son regard d'émeraude sur l'endroit où se trouvait probablement Imryu. Un sourire doux et charmeur se dessina sur son visage tandis qu'il prit la parole d'une voix mielleuse.

« J'osais espérer que tu serais venu me tenir compagnie en m'allongeant ici. » Il attendit qu'elle daigne s'approcher avant d'ajouter malicieusement: « Si tu es intéressée, l'offre tiens toujours. »

Arborant toujours ce petit air condescendant et satisfait qui lui était propre, quelque peu radoucit par son sourire charmeur, Noxic observait la belle espionne s'avancer timidement à la douce lumière du jour, laissant apparaître quelques reflets pourpre sur son pelage, ce qui n'était pas pour déplaire au loup venimeux.
Alors que Imryu le saluait d'une manière bien trop formelle pour la situation, l'Atheris la détailla brièvement de haut en bas. Bien que sa taille soit relativement imposante - ce qui contrastait totalement avec son caractère - il la trouvait jolie et même plutôt mignonne étant donné le gêne et la timidité dont elle faisait preuve, choses que Noxic avait d'ailleurs du mal à comprendre. Il faut dire que monsieur était l'un des loups les plus audacieux qu'il soit et ne pas oser dire ou faire quelque chose ne lui avait jamais effleurer l'esprit, quelle qu'en soit la raison. Ses envies étaient maîtresses de lui-même après tout, pourquoi se priver de ce dont on désir?

Afin de pouvoir dialoguer plus confortablement - étant donnée qu'elle ne semblait pas disposée à venir contre lui -, il se redressa d'avantages et croisa machinalement ses antérieurs devant lui.
Une brise un peu plus fraîche et cinglante vint soulever avec délicatesse la fourrure soyeuse de l'héritier, lui arrachant sans mal un frisson. Ce détail n'affectant nullement son attitude enjôleuse, il prit la parole sur cette même voix douce et rassurante qu'il avait utilisé auparavant.

« Tu n'as pas besoin de te montrer si distance lorsque nous sommes seuls. » Commença-t'il en référence à son titre et ses origines. Avec une intonation plus légère, il reprit: « Je ne mord pas, ne t'en fais pas. Du moins, pas souvent.. »

Le jeune mâle ne la quittait pas du regard, gardant son regard malicieux ancrer dans celui de la jolie femelle, semblant l’hypnotiser. Elle semblait s'être détendue après qu'il ai prit la parole, ses muscles semblaient moins noueux et elle ne donnait plus cette étrange sensation volatile, comme si elle avait été prête à s'évaporer au moindre coup de vent.
Elle commença d'abord à s'asseoir près de lui et il ferma de nouveau les yeux, imperturbablement calme.

« c'est vrai maintenant que j'y pense, nous n'avons jamais fait connaissance »

Son oreille tiqua lorsque Imryu bougea à côté de lui. Il rouvrit les yeux et posa son regard d'émeraude sur elle. Son sourire satisfait s'amplifia lorsqu'il vit qu'elle s'était allongée près de lui, sagement. Il était rare pour Nox de fréquenter des femelles aussi dociles et obéissantes qu'elle ne l'était mais ce n'était pas pour lui déplaire, au contraire. Monsieur était autoritaire et indiscutablement dominant, il appréciait qu'on suive ses directives sans discuter. Mais, la jeune espionne n'était pas qu'un pion qu'il manipulerait à sa guise - du moins, il ne la voyait pas comme ça. Tout être était bien sûr remplaçable, mais Nox se plaisait à garder une certaine part d'humanité qui le différenciait indiscutablement de son père. De plus, il voyait en elle la définition même de la douceur: Le peu de fois que le loup venimeux avait croiser sa route, elle s'était toujours montrer agréable et gentille, quelque peu maladroite. Naïve aussi, c'était indéniable, mais cela jouait en la faveur de l'Atheris.
Se rapprochant quelque peu de Imryu - juste assez pour que sa soyeuse fourrure d'ébène frôle légèrement celle de la femelle - Noxic passa avec délicatesse le bout de son museau le long de son cou, effleurant à peine le pelage qui le recouvrait.

« On peut prendre le temps d'apprendre à se connaître.. » Susurra-t'il à son oreille d'un murmure aguicheur.

Noxic eut juste le temps de reculer la tête d'un mouvement vif avant que la femelle se lève d'un bond. Le geste le surpris l'espace de quelques secondes, mais l'attitude qu'elle adopta était malgré tout prévisible.

« Tu penses que je suis facilement dominable, je le sens. Méprend toi tout de suite, ça t'éviteras bien des peines, je ne suis pas arrivée là où j'en suis en me laissant dominée par les avances des mâles. »

Ce qui réussit à surprendre Noxic, en revanche, c'est le fait qu'elle décide de son plein gré de se rallonger auprès de lui, plus proche encore qu'ils ne l'étaient auparavant. Son attitude imprévisible le dérouta quelque peu. Il était habitué à ce qu'on lui fasse des reproches et parte OU qu'on lui tombe dans les bras et non pas à cet.. Étrange mélange quelque peu lunatique auquel il avait pu assister.
Bien que dérouté par un tel comportement, il reprit rapidement ses esprits et considéra ce qui venait de se passer comme étant la deuxième option citée plus haut. Elle était toujours là, elle n'était donc pas indifférente à son charme. Et puis, après tout, c'est elle qui l'avait suivit, elle devait sûrement désirer plus qu'un simple bonjour, bien qu'il était déjà relativement impressionnant que l'héritier ait remarquer quelqu'un possédant une personnalité aussi peu prononcée.

Noxic attendit sagement que la belle louve se réinstalle confortablement et constata - une fois de plus - l'absence de griffes chez sa compagne, ce qu'il trouvait des plus étrange, bien que cela renforce l'impression peluche douce et innocente qu'elle donnait. Il n'avait jamais entendu les détails de cette histoire mais il avait eut plusieurs échos à ce sujet.
Elle posa ensuite sa tête sur ses antérieurs, inclinant légèrement celle-ci de manière à garder son regard plongé dans celui de Noxic. Monsieur avait certes était dérouté quelques instants, mais son expression prétendait que cela n'était jamais arriver: Doté d'une confiance en lui à toute épreuve, il se remettait aisément de ce genre de dérangement et arborait déjà cette même expression qu'il possédait avant que la louve ne se lève pour le.. Mettre en garde? Quelque chose comme ça sûrement, sans la moindre importance. Du moins, pas dans le cœur glacial de l'Atheris.

« Pardonnes-moi, je ne voulais pas me montrer impoli. » Commença-t'il d'une voix douce et calme.

Imryu détourna le regard et celui-ci sembla se perdre dans le paysage qui s'offrait à eux tandis qu'un léger sourire naquit au coin de ses lèvres. Nox posa délicatement sa tête sur l'encolure de la louve et reprit la parole de cette même voix suave avec un soupçon de mélancolie désolée, juste pour l'art du spectacle et donner un profond air de sincérité à ses mielleuses paroles.

« Si ma compagnie t'importunes, il ne suffira que d'un seul mot de ta part pour que je m'en ailles. J'ai été maladroit dans mes propos, je ne souhaites pas t'être indésirable. »

Les douces paroles du mâle d'ébène semblèrent satisfaire la damoiselle qui vint se blottir d'avantages contre lui. Un sourire pleinement satisfait s'afficha sur le visage de l'Atheris, Imryu lui appartenait désormais.
Tandis que le temps passait, Noxic regardait distraitement le paysage, fermant les yeux par moment, somnolant presque. Il était loin d'être sur le point de s'endormir: Pour un être aussi méfiant que Nox, s'endormir en compagnie d'un autre loup était improbable, aussi plaisante soit cette compagnie. Il était simplement détendu et perdu dans ses pensées. Il songeait qu'elle se lasserait sûrement de son manque d'attention et d'affection au bout d'un certain temps et cela lui importait peu, il comptait en profiter tant qu'elle resterait sous son charme.

En sentant que la belle s'agitait quelque peu, il redressa la tête afin de la laisser se mouvoir librement, la délivrant de son étreinte. Après s'être étirée, la louve sombre bondit soudainement devant lui en position de jeu, son regard ambré pétillant de cette même joie enfantine que possédaient les louveteaux lorsqu'ils désiraient jouer.

« C'est toi le chat! »

Nox haussa un sourcil interrogateur et afficha un sourire en coin tandis qu'il se levait pour s'étirer à son tour. Un léger craquement fit alors tiquer son oreille. Puis un autre, plus fort, plus près. Le bruit provenant de derrière lui, il tourna machinalement la tête et leva les yeux au ciel d'un air agacé en voyant le sol se fissurer tandis qu'il sentait la terre trembler de plus en plus fort sous ses pattes. Machinalement et ce dans un calme glacial défiant la mort elle-même, il s'apprêtait à s'éloigner de quelques bonds lorsqu'il sentait Imryu le pousser brusquement hors du danger.

« Attention!!! »

L'héritier du faire appel à tout le bon sens qu'il possédait pour ne pas se retourner immédiatement et la mordre violemment afin de lui faire comprendre qu'il ne supportait pas ce genre de comportement inutile.
Reprenant avec peine un équilibre précaire, il se retourna d'un mouvement souple et agile en direction de la louve, son regard émeraude ayant reprit cette teinte indifférente et impénétrable qu'il prenait régulièrement en présence d'indésirables ou de potentiels nuisibles - ou bien en présence de son père et de ses sbires.
L'espace d'une seconde, il plongea son regard de marbre dans celui - apeuré et affolé - de Imryu. L'espace d'une seconde, il jaugea les risques potentiels. Mais la seconde qui suivit, alors que le sol s'effondrait sous la louve terrifiée, criant de détresse, le loup venimeux sauta habilement sur un espace rocheux qu'il avait juger assez solide pour soutenir son poids et planter pleinement ses crocs dans l'encolure de la femelle, faisant immédiatement basculer son propre poids en arrière pour ne pas se faire entraîner et - par le même mouvement - la tirant vers lui afin qu'elle reprenne rapidement appuie sur le sol; il était incapable de supporter pleinement son poids seul et n'hésiterais pas même une seconde à la lâcher si il se sentait tomber avec elle.
Lorsqu'elle commença à réussir à remonter, il la projeta violemment en arrière d'un mouvement vif et puissant afin de l'éloigner du rebord, puis s'éloigna à son tour, la fourrure quelque peu hérissée sous le coup de la colère, bien que ses yeux gardèrent toujours cette même teinte glaciale, empreinte d'indifférence.

« Ne t'avises plus de prendre ce genre de risque inutile. » Déclara-t'il froidement d'un ton qui se faisait presque menaçant.

Malgré tout, son attitude pouvait facilement se méprendre avec une inquiétude prononcée dût au fait qu'elle ait faillit mourir et la femelle tomberait sûrement dans le piège à la fois invisible et indésiré.
Par ailleurs, les longs crocs de Noxic avait laisser une solide entaille sur sa nuque et la plaie devait s'avérer particulièrement douloureuse, surtout qu'il avait prit soin de ne pas lui injecter son venin afin qu'elle soit capable de remonter avec son aide. Enfin, elle devait sûrement s'estimer heureuse de s'en sortir avec une simple morsure plutôt que de s'exploser en bas d'une falaise. La chute n'aurait peut-être pas été mortelle, mais il était hors de question que l'Atheris aille ramasser les morceaux.

Ainsi, laissant quelques minutes passée afin de reprendre son calme et de laisser à Imryu le temps de reprendre son souffle et de se remettre de ses émotions, Nox s'approcha d'elle et observa plus en détail l'allure qu'avait prit la dite morsure. Il laissa échapper un soupire désolée et ancra son regard - s'étant radoucit - dans celui de la demoiselle.

« Tu peux marcher ? Je devrais t'amener voir Nietzsche. » Il sourit quelque peu en pensant à l'ironie des paroles qu'il avait dites plus tôt. « Je t'avais dit que je ne mordais pas souvent, je suis navré que ça ait été le cas. » Ajouta-t'il d'une voix bien plus légère et détendue qu'auparavant, laissant ses paroles se rapprocher de la plaisanterie.

Noxic l'observa se rouler en boule et masquée sa tête sous ses pattes, tremblante, à la fois terrifiée et apeurée. Lorsque tout son corps fut prit de léger soubresauts en plus des tremblements de peur dont elle était victime, l'Atheris compris au bruit de ses plaintes que la femelle s'était mise à pleurer. De son point de vue, elle était en état de choc et côtoyer ainsi la mort l'avait anéantie.

Ça ne lui faisait ni chaud, ni froid.

A vrai dire, ça l'emmerdait plus qu'autre chose qu'elle couine ainsi. Il n'avait pas que ça à foutre de s'occuper d'elle, les nourrices étaient là pour ça. Mais.. Il devait s'avouer qu'il aimerait bien ne pas passer sa soirée seul et, d'un point de vue extérieur, la laisser là serait monstrueux. Monsieur avait une solide réputation à tenir auprès des dames, aussi fragiles soient-elles..
Il songea un moment à appeler les toutous de son paternel d'un hurlement - ceux-ci n'étant jamais trop loin de l'héritier - mais la frêle petite femelle à ses côtés serait bien trop facilement manipulable par Najah et il était hors de question que l'héritier lui donne un quelconque jouet capable de l'affecter d'une manière ou d'une autre.
Malgré son agacement évident - bien que parfaitement invisible aux yeux de la dame - le loup venimeux s'avança vers elle et lui donna doucement un petit coup de museau au niveau du cou pour qu'elle redresse la tête.

« Tu es en état de choc, calmes-toi. » Murmura-t'il d'une voix douce qui ne trahissait aucunement ses véritables pensées.

Certains mâles attentionnés aurait sûrement nettoyer sa blessure ou l'aurait rassurer d'un délicat coup de langue sur le front.. Nox n'était clairement pas de ceux-là. Sa patience pour ce genre de situation avait malencontreusement une limite qu'il connaissait pertinemment et qu'il valait mieux éviter de franchir, ainsi il espérait que la demoiselle cesserait rapidement ses pleurs et le suivrait sans discuter chez Nietzsche. Ce serait préférable pour lui tout comme pour elle, qui pourrait continuer de vivre sur le petit nuage qu'il lui avait délicatement préparé.

Fort heureusement pour lui, la louve se calma rapidement une fois qu'il lui eut rappelé sa présence. Ses pleurs se turent tandis qu'elle s'efforçait de prendre de grande inspirations afin de s'apaiser totalement.
Une fois redevenue sereine, Imryu se rassit face à l'Atheris, séchant de son antérieur droit les quelques larmes qui perlaient encore son visage. Suivant son mouvement, Nox s'était lui aussi redressé et ses yeux trahissait légèrement ce sentiment de satisfaction qu'il avait quant au fait qu'elle ait cessé de pleurer.
Dans un apparent élan d'affection, la femelle s'approcha de lui pour poser sa tête sur l'épaule du mâle d'ébène ce qui - évidemment - n'était pas pour lui déplaire. Bien.

« On parle de la grandeur d'une personne car on parle de lui avec la mesure de son piédestal. Quand je te vois, à travers l'armure que tu te donnes pour parler à tes compagnons, pour t'adresser à tes subalternes, je vois quelqu'un de tendre, je te vois toi tel que tu es. » Lui dit-elle d'une voix douce et sincère.

Si le jeune Atheris s'était soudainement retrouver seul, nul doute qu'il n'aurait pu s'empêcher d'être la victime d'un long fou-rire. Malheureusement, la situation exigeait qu'il garde une certaine impassibilité vis-à-vis des pensées innocentes de la jeune louve ainsi il continuait d'arborer ce masque de douceur et de compassion.
Néanmoins, il ne pouvait s'empêcher de pensé à quel point les circonstances étaient hilarantes. Même son père avait un mal fou à le cerner alors il doutait très sincèrement qu'une quelconque demoiselle puisse discerner où se situait le voile de la réalité sous le tissus d'illusions qu'il portait. Après tout, le masque que portait Nox en permanence était invisible et imperceptible et la réaction de sa nouvelle conquête le prouvait bien.
A vrai dire, en grandissant il avait même apprit à le porter envers Pleione lors de certaines occasions. Son attachement pour celui qu'il considérait comme son seul et unique ami était bien réel mais il y a des choses qu'il préférait garder pour lui seul. Une part de lui qu'il ne préférait pas dévoiler à son ami car il préférerait la savoir inexistante..

« Merci »

Les paroles de sa compagne le ramenèrent soudainement le jeune héritier à la réalité. Jamais il ne laisserait quelqu'un s'approcher suffisamment de lui pour le blesser, mieux valait ne pas s'attacher et profiter de ce que la vie peut bien offrir.

« Allez viens, rentrons. »

Sa voix était calme et douce, totalement détendue. Pour accompagner ses paroles, il fit demi-tour et entama une marche lente en direction du camp afin que Imryu puisse le suivre tranquillement. Après quelques pas, il s'arrêta et tourna la tête pour vérifier qu'elle le suivait, l'observant d'un regard qui se voulait hésitant entre la douceur d'une comédie ou l'impassibilité habituelle.

La demoiselle se leva et après quelques pas seulement elle s'arrêta en contemplant le ciel d'un air distrait malgré la douleur de ses blessures. Après quelques instants, la louve se décida enfin à rejoindre le bel Atheris et tout deux se mirent en marche pour le camp.

« oui, il commence à se faire tard. »

Alors qu'il observait le paysage qui s'offrait à eux tout en étant quelque peu perdu dans ses pensées, le jeune mâle sentit le doux regard amoureux de sa nouvelle conquête réchauffer son pelage et esquissa un sourire satisfait.
Alors que le soleil entamait lentement son habituelle descente signifiant la fin de sa course journalière,
les deux loups rentrèrent au camp sans dire un mot. Le silence n'était pourtant pas pesant, il se faisait calme et agréable.
Lorsqu'ils furent arrivés, Noxic s'avança de quelques bonds vers Nietzsche, laissant derrière lui sa compagne, afin de lui raconter à voix basses quelques détails qui ne concernaient qu'eux et que la demoiselle ne put saisir à cause de la distance et de la faiblesse sonore de leur échange.
Comme si de rien était, l'Atheris salua sa récente conquête d'un petit clin d'œil implicite puis s'éloigna avec cette légèreté habituelle, laissant Imryu aux soins de Nietzsche. Habituellement, la plupart des membres du clan préférait aller voir d'autres guérisseurs que la vieille philosophe car celle-ci dégageait une aura effrayante et quelque peu impressionnante de par la force et la complexité de son caractère et l'incompréhension totale de la plupart de ses actes et de ses paroles. Malgré tout, elle était réputée pour être très douée dans ce qu'elle faisait et avait pour habitude de traiter les blessures graves ainsi que le privilège de s'occuper personnellement de la plupart des Atheris - Et certains nobles sous recommandation personnelle de Najah.

Ainsi, Nox se dirigea d'un trot aérien vers ses camarades en quête d'un repas - il n'avait pas manger de la journée - et il fut accueillit par d'inlassables tirades visant à le charrier quant à son retour aux côtés d'Imryu. La plupart de ses compagnons s'était habitué à le voir en charmante compagnie de temps à autres, leurs moqueries amicales visait plus précisément la morsure sur le cou d'Imryu et les idées fusèrent joyeusement au sein du petit groupe. Bien sûr, leurs théories farfelues - bien que réalisables - furent rapidement démantelées par le jeune Atheris qui leur rappela qu'il n'avait jamais eut à se servir de son venin pour faire plier une dame à sa volonté.
Tandis que ses camarades poursuivirent leur conversation sans prêter plus d'attention à l'Atheris qui s'occupait de dévorer un lièvre fraîchement rapporté au camp, ce dernier se décrocha des dires de ses compagnons et se laissa emporter par ses pensées. Lorsqu'il eut fini son repas, le jeune héritier resta quelques instants avec eux avant de se décider à rejoindre sa tanière.
Juste avant de pénétrer dans son antre, un pressentiment l'envahit et il devint nerveux. Le loup venimeux se retourna tandis qu'il sentit sa fourrure s'hérissée quelque peu et son regard émeraude fut divinement guider dans celui de son père. Le doux visage de son paternel trahissait subtilement un sentiment de satisfaction malsaine et Nox sentit son pelage s'hérisser d'avantages sur sa nuque. Son père esquissa un sourire d'autant plus marqué en remarquant que son fils laissait paraître une telle colère en dépit de ses enseignements et ce malgré la distance qui séparait les deux nobles.

L'incident de cet après-midi ne devait rien au hasard.