RP effectué à la Statue d'Iria

Ce RP se déroule quelques jours après : Un pas vers l'avenir

Utilisation d'un lot Envoûtement d’Iria

-Silver-

L'odeur de la vache avait mit du temps à partir des poils de Silver, mais pour une fois, il n'était pas le seul à se taper la honte. La mini meuh géante avait été abattue avec l'aide de tout le clan, et Silver s'était prit une belle rouste de la part de son alpha. Son ressentiment envers Zephilian était encore monté d'un cran. Avec Tanyxoth le vieillard, ils faisaient bien la paire ces deux là ! La sensation d'avoir un clan de faiblard et de causeurs était de plus en plus cuisante pour le guerrier, qui en parallèle s'entraînait de plus en plus dur.

Ce jour là, l'entraînement avait été un peu facile au gout du mâle gris. Il progressait à bonne vitesse, maintenant qu'il avait moins l'objectif de blesser son adversaire plutôt que de trouver des moyens de le dominer. Ses pas l'avait guidé jusqu'aux chutes magistrales, ou il comptait nettoyer son pelage strié de boue de l'entraînement, mais tout autre chose l'y attendait : Faubaru.

« Ho… Salut Silver. Je ne pensais pas te voir par ici. »

Silver releva la tête vers les chutes. Le mâle vert se trouvait dans l'écrin d'eau qui entourait la statue de la déesse de la beauté, le regard tourné vers lui. Les chutes projetaient les gouttelettes en myriades autour de lui, et le soleil qui perçait à travers les frondaisons venaient les caresser nonchalamment, les faisant briller comme des joyaux éphémères suspendus dans l'air autour du loup. Silver déglutit. Il était ... Beau. Il avait toujours été aussi beau, ou bien c'était juste aujourd'hui ? Le mâle gris se secoua, chassant l'électricité qui semblait avoir envahi ses poils, avant de se glisser dans l'eau. La fraîcheur lui fit du bien, et il nagea calmement jusqu'au mâle vert avant de se hisser à ses côtés.

Salut Faubaru. Tu fais quoi devant la statue des gonzesses ?

Le guerrier tourna son regard bleu vers le chasseur. Le visage du mâle semblait tourmenté, préoccupée. Silver n'avait jamais réussi à faire quoi que ce soit avec Faubaru, ni à le pousser à le suivre, ni même à l'énerver. Le mâle vert semblait insensible au caractère de Silver, même pire : il n'avait jamais cherché à le faire chanter depuis l'Onyal. De l'eau avait coulé sous les ponts depuis, et Silver avait entendu qu'il s'était rapproché d'Urielle. Il n'aimait pas trop ça, mais c'était surtout parce qu'il ne voyait pas l'utilité de la louve muette. Il avait passé tellement de temps à la harceler qu'il ne pouvait plus la voir autrement à présent, et la relation semblait réciproque.

-Silver-

Le mâle lui répondit, quelque chose d'étrange : il intéressait ... à l'amour. Silver fronça les sourcils, la gorge soudainement plus sèche, et tourna la tête pour ne plus avoir à regarder le visage du mâle à côté de lui. Ses yeux se perdirent dans ceux de la statue, qui semblait le regarder d'un air joueur, comme si Iria se moquait de lui.

« D’ailleurs, j’ai un truc sur la gueule ou dans ma crête ? Tu m’as regardé fixement très longtemps. Ça te ressemble pas trop. »

Silver se retint de sursauter. Merde, il l'avait vu. Qu'est-ce qu'il allait penser ? Il pouvait pas lui dire qu'il l'avait trouvé beau, c'était gay. Ça se faisait pas. Pi qu'est-ce qu'il en savait lui Silver de pourquoi il était plus beau aujourd'hui hein ? Il regarda la statue d'Iria d'un air rageur avant de se tourner vers Faubaru, un air faussement désinvolte sur le visage.

Le chasseur était penché sur l'eau d'un air mélancolique, le regard pensif. Les reflets du soleil déclinant doucement dans le ciel de printemps dansaient dans ses poils sapin comme des feux follets, faisant briller ses yeux comme des étoiles discrètes un soir d'été. Il passa une patte délicate dans ses cheveux, les muscles de son dos bougeant sous sa peau tendue comme si un serpent s'était logé entre ses reins. Silver entr'ouvrit la gueule, presque envouté par la vision de Faubaru devant la statue d'Iria, incapable de répondre.

Le Gothic releva soudain un regard brûlant pour le plonger dans celui de Silver, qui immédiatement baissa les yeux. Il déglutit de nouveau. Il avait soif. Il avait chaud aussi. Il se passait quoi putain ? La statue devait avoir un effet étrange sur eux, il n'y avait que ça. Le mâle balbutia une réponse, le regard fuyant de nouveau vers la statue d'Iria :

Je euh ... Non, non, ya rien, c'est juste que je ... te trouvais différent. Un peu ... Bizarre.

-Silver-

Iria le regardait toujours d'un air un peu mesquin. Silver se concentra sur la statue, essayant d'ignorer la sensation étrange dont il n'arrivait pas à se débarrasser, sensation de chaleur et de gène. Mais la voix de Faubaru vint le percuter aussi fort qu'un coup, faisant s'arrêter son coeur dans sa poitrine :

« Quoi ? Tu me trouves… attirant ? Si c’est ça, ça explique ton état actuel. »

Silver bondit sur ses pattes, sentant tout le sang refluer dans son visage. Attirant ?! Mais il était fou ou quoi ? Putain ça allait pas ? Il était pas pédé lui bordel, et même si Iria lui jouait un tour devant cette statue en rendant le mâle bien plus beau, yavait rien de plus putain ! Il gronda, perdant ses moyens face au chasseur vert :

Quoi ? Non c'est pas ça, jsuis pas homo moi !

Il croisa le regard toujours calme de Faubaru, se perdit un instant dans ses iris, refusant de baisser le regard. Par fierté, par peur que son évitement vienne démentir ses propos. Mais ce faisant, il se trouva prit au piège des yeux du mâle, et son cœur rata un battement. (94) Il sentit cette sensation brûlante qu'il essayait désespérément de chasser l'envahir, faire bourdonner son ventre jusqu'au bout de ses pattes, faire trembler ses muscles. Son souffle se fit plus court, comme s'il avait couru. Le temps sembla s'arrêter un instant, et Silver se surprit à vouloir se rapprocher de ces yeux, ces beaux yeux, à vouloir aller les voir de plus près.

Il baissa de nouveau le regard, la gorge en feu et le cœur battant à tout rompre dans sa poitrine. Il s'approcha de l'eau, et vint boire à grande gorgée pour cacher son mal être. Il fallait sortir de cet endroit, il se sentait mal à l'aise sous les yeux de la sorcière qui l'avait frappé d'un de ses sorts étranges. Il se redressa : il ne pouvait pas proposer à Faubaru de partir sinon ça serait louche. Alors, juste prétexter quelque chose pour pouvoir s'éloigner ? Il tourna la tête pour regarder de nouveau le mâle vert. Il n'avait étrangement ... pas tellement envie de partir. Non, il n'avait pas envie de se plier à ces jeux stupides, et de fuir ! Il était pas comme ça, il fuyait pas lui. Il allait au delà du danger.

L'eau l'ayant un peu revigoré, il se sentit un peu mieux, prêt à se défaire de l'enchantement médiocre qui avait habité les lieux. La déesse avait beau le fixer de ses yeux de pierre, il saurait se jouer d'elle et lui prouver que son sort ne fonctionnait pas. Les Dieux avaient vraiment une dent contre lui, d'abord Amiria, maintenant elle ? il faudrait qu'il en reparle à l'Ours, peut-être qu'il avait encore quelque chose à se faire pardonner.

-Silver-

Le silence s'installa entre les deux loups. Silver ne savait pas vraiment comment réagir, car il était bloqué : s'il partait, c'était une preuve de faiblesse. Mais rester voulait dire devoir endurer ce qu'Iria lui faisait et qu'il ne comprenait pas. Pourquoi les Dieux s'acharnaient-ils ainsi sur lui ? Qu'est-ce qu'il avait fait putain ? Le vert se leva, faisant tressaillir Silver. Il vint s'asseoir à côté de lui, et le gris sentit la chaleur revenir brûler son corps, son ventre, jusqu'au bout de ses coussinets. C'en était presque insupportable, mais finalement pas grand chose comparé à ce qui venait après :

« Tu sais… sur le plan purement physique… Je te trouve plutôt mignon… Ça me dérange pas de le dire. »

Silver ouvrit la gueule, s'étouffant avec sa propre salive. Il avait dit quoi ? Hein ? Silver sentit son cœur s'affoler, comme s'il était soudain en grand danger. Et face à un danger, le guerrier ne savait faire qu'une seule chose : attaquer. Il découvrit ses crocs, gronda et sans crier gare, se jeta sur le mâle vert pour le plaquer au sol en lui gueulant :

T'as dit quoi là ? Tu retires putain !

Le gris sentit sa tête lui tourner, quelque chose n'allait pas. Le contact avec le vert, la violence, tout ça ne l'apaisait pas, pas comme d'habitude. Il grogna, son corps pesant un court instant contre celui de l'autre mâle, avant de se dégager en soufflant. Qu'est-ce qu'il faisait ? C'était un chasseur, pas un guerrier, il pouvait pas régler ses différents. Il cracha, le cœur battant, faisant un mouvement de patte vague vers la statue d'Iria qui le narguait toujours de ses yeux espiègles :

Non mais c'est Iria là ! Cet endroit est naze.

-Silver-

Le chasseur se redressa, ne semblant pas vraiment perturbé par l'intervention de Silver. Il se contenta de secouer la tête, l'air curieux, ce qui donna un peu de temps à Silver pour se calmer. Le gris souffla : il ne devait pas paniquer à cause de ce qui se passait. Il devait probablement faire une sorte de crise, à part qu'il n'avait mal nulle part. La queue fouettant l'air derrière lui, la réponse de Faubaru le fit bondir de nouveau :

« Peut-être bien que c’est un effet d’Iria. Mais en quoi c’est un problème pour toi de m’entendre dire que tu es beau ? C’est parce que je suis un mâle ? Moi je vois pas le problème. Puis d’ailleurs, j’ai jamais parlé d’être attiré sexuellement. Pourquoi avoir pensé à ça d’office ?»

Mais il était sérieux ? Il était con ou il faisait exprès ? C'était la même putain de chose, trouver beau, attirant ! Silver découvrit les crocs de nouveau, perplexe, perdu, et la tête brumeuse. Il releva le regard, mais ne perçut aucune malice chez Faubaru, seulement ... des questions ? Pourtant c'était pas compliqué. Il ouvrit la gueule et cracha, presque pas automatisme :

C'est la même chose. Deux mâles doivent pas se trouver attirants, c'est tout. C'est contre nature, ça devrait pas être autorisé.

Il tiqua. Ces paroles, c'était comme si son père parlait à travers lui. Son daron qui l'avait rejeté, mais qui continuait à peser sur lui comme une chape de brouillard. Finalement, c'était peut-être ça qui empêtrait les pensées de Silver plus qu'autre chose. Durant l'année passée, il ne s'était jamais senti aussi libre, libre de son père et de ses contraintes. Il avait guéri de ses blessures physiques, mais sentait que son paternel le tenait encore sous sa coupe.

Il releva le regard. Il avait envie de partir. Cette discussion le mettait mal à l'aise. Il se sentait attaqué dans sa masculinité, et il aimait pas ça. Le mâle n'avait même pas réagit lorsqu'il avait essayé de le plaque au sol, et juste pour s'affirmer, Silver avait envie de le refaire. Il finit par cracher, un peu moins convaincu :

Pi si tu vois pas le problème c'est que t'es avec eux, t'es la raison pourquoi la Source devient faible.

-Silver-

Le malaise du loup gris allait croissant alors qu'aucune de ses paroles ne semblait faire mouche auprès du chasseur. Pire encore, il pencha la tête pour continuer à le regarder de ses yeux brillants, ses poils dansant autour de son visage comme illuminés par une lumière irréelle. Silver sentait qu'il avait de nouveau chaud, très chaud, probablement à cause de la colère et de la frustration : pourquoi il ne comprenait pas ?

« Qui t’as dit ce genre de choses ? J’ai jamais entendu personne dire que le clan s’affaiblissait car des mâles en trouvent d’autres beaux. Certains disent que les loups de l’Eau affaiblissent l’ensemble, mais ton truc là je connais pas. D’où ça sort ? Puis, pourquoi « eux » ? Je connais pas de mâle qui soit attiré par un autre. »

Le gris leva la tête en grognant : il comprenait vraiment rien c'était pas possible ! Puis, il se reconcentra pour expliquer au chasseur :

Bah les mecs qui aiment d'autres mecs, c'est un peu comme des femelles. Ils sont faibles. C'est surement un effet d'Iria mais j'aime pas ça c'est tout, parce que je suis pas comme ça moi.

Il releva la tête vers la statue : ouais c'était sûrement à cause de cette fichue statue que tout allait mal. Mais alors, ça devait être dans les deux sens, oui ! Si Faubaru le trouvait inhabituellement beau lui aussi, c'était juste qu'il fallait s'éloigner et tout irait bien ! Après tout, la déesse était réputée si belle qu'elle pouvait changer l'orientation des loups qu'elle croisait. Et même si Silver avait du mal à y croire, il vénérait les Dieux plus que tout, alors ça devait être possible. Il se retourna vivement, un sourire découvrant ses crocs :

Mais c'est ça ! Si ça se trouve, on est juste plus beaux près de la statue, et ça m'a perturbé ! Tu me trouves beau, toi ?

-Silver-

Le loup vert haussa les épaules : il ne le trouvait pas plus beau que d'habitude, ce qui invalidait toute la théorie du gris. Il gémit, excédé. Pourquoi que sur lui alors, c'était quoi son problème à Iria ? Cependant, Faubaru semblait avoir une idée. Mais cette idée ne plut pas du tout, DU TOUT à Silver. Apparemment, Iria révélait les choses cachées, ce qu'on ne s'admettait pas à soi-même. Et en effet, le guerrier en avait entendu parler au début de sa vie, lorsque son père l'avait éduqué. Mais ce dernier lui avait plutôt présenté la chose comme un moyen sûr de dévoiler les homosexuels au sein d'un clan, de détecter la dégénerescence.

C'est pourquoi, lorsque le chasseur vert conclut que Silver en était un, le mâle resta un instant abasourdi. Il releva son regard bleu vers Faubaru, ayant du mal à comprendre. Le mâle était loin d'essayer de le draguer, il n'était de toute évidence pas un de ces animaux contre nature. Mais alors pourquoi ? Juste parce qu'il n'avait jamais eu de femelle ? Silver découvrit les crocs, sentant la colère le prendre. Une colère protectrice, pour l'empêcher de se poser les questions. Défendre son honneur pour ne pas avoir à remettre en cause ses valeurs. Pourtant, il ne pouvait plus s'en empêcher à présent. Son père n'avait plus d'emprise sur lui, il n'était plus obligé de se battre pour lui faire plaisir. Mais il n'empêche qu'il n'était pas gay, putain ! Il grogna, gonflant son échine :


C'en était trop, d'abord Iria se moquait de lui alors qu'il en avait bien assez chié en femelle, puis maintenant Faubaru qui tirait ses conclusions n'importe comment ? Juste parce qu'il avait pas eu de copines c'était ça ? Il aurait pu, quand il voulait ! Le loup gris contracta ses muscles, et en une fraction de secondes, sauta à la gorge du vert, le poil gonflé. Il le renversa sur le dos pour lui hurler à la figure :


Mais soudain, sa patte avant glissa. Le sol avait été rendu mouillé par la cascade qui coulait tout autour de la statue, et dans sa rage, Silver n'avait pas fait attention à ou il mettait les pattes. Il perdit l'équilibre, s'écroulant sur le corps de Faubaru avant de glisser dans l'eau, entraînant le chasseur avec lui. Une seconde plus tard, il était sous l'eau, peinant pour regagner la surface. Il creva l'eau nettement plus énervé encore, du liquide coulant de ses narines et de sa gueule, et il se mit à tousser pour expulser l'eau de sa gorge. Il hurla :

-Silver-

Le mâle enragé patinait dans l'eau, cherchant des yeux le loup vert. Mais il ne le vit pas. Dans un florilège de juron, il chercha au dessous de lui : il était encore sous l'eau. Il allait clamser ou quoi ? Il savait pas nager ? Le gris commençait légèrement à paniquer à l'idée d'avoir tué un autre loup, mais soudain, la tête du chasseur creva la surface de l'eau, toussant et crachant de l'eau.

Le gris, complètement trempé et la rage au ventre, regagna la berge en surveillant le vert. Mais il était soulagé : l'autre semblait savoir nager correctement, et même s'il avait eu un peu peur de l'avoir noyé par inadvertance, c'était passé maintenant. Silver regagna la berge en toussant, s'y hissa avant de s'ébrouer, à la fois pour chasser l'eau de son poil que sa colère et sa gène. Mais alors qu'il releva la truffe, il aperçut Faubaru, au sol. Inanimé.

Il dévora les quelques pas qui le séparait de Faubaru pour approcher sa truffe du mâle, vérifiant son souffle, ses yeux. Il avait le regard flou, le souffle erratique, haletant. Silver n'était pas médecin, mais il pouvait voir quand quelqu'un était sur le point de claquer, et ça y ressemblait fort. Il gémit, enragé, avant de passer sa tête sous le corps de Faubaru.


Il souffla pour tenter de hisser le loup sur son dos, mais le poids du vert plus de l'eau était difficile à tenir. Il poussa sur ses pattes arrière pour hisser le Gothic sur son dos, mais il se rendit vite compte du problème : ils étaient entourés d'eau. Par ou est-ce qu'on passait pour rejoindre la terre ferme ? Silver jura, et jura encore, avant que Faubaru ne glisse de nouveau au sol. Il posa frénétiquement son museau sur sa joue, son épaule, vérifiant qu'il était toujours en vie et jurant, presque pour lui même :


Il déglutit, une boule désagréable dans la gorge. Il fallait toujours que dès qu'il avait quelque chose, il le détruise, c'était systématique avec lui. Et cette fois-ci, il avait eu l'impression que pour la première fois, il avait trouvé une sorte ... d'ami. Et il l'avait buté, enfin, non, mais presque. Il découvrit les crocs, sentant une colère sourde contre lui-même se mêler à son désespoir. Il était vraiment un énorme connard.

-Silver-

Finalement, alors que le gris reniflait toujours le Faubaru trempé qui gisait à ses pattes, ce dernier toussa encore, expulsant de l'eau et finissant par se redresser en clignant des yeux. Mais le premier regard qu'il lança à Silver serra le coeur de l'argenté : il lui en voulait. Et au vu des paroles qui suivirent, il lui en voulait beaucoup. Le gris serra les crocs, le regard fuyant. Il n'aimait pas la sensation de culpabilité qui l'envahissait. D'habitude, il s'était toujours débrouillé pour ne jamais la ressentir lorsqu'il faisait du mal à quelqu'un.

Mais Faubaru était différent. Il se sentait ... son égal. Le loup vert n'avait pas peur de lui, il ne le mettait pas sur un piédestal ni ne le dénigrait. Il ne l'insultait pas, ne se battait pas avec lui, lui pardonnant même ses erreurs. Enfin, jusqu'ici. Et comme tout ce qu'on a, on ne réalise vraiment sa valeur que lorsqu'on le perd. Alors, lorsque le vert commença à s'éloigner, il fit un pas en avant. Baissa le museau, puis regarda ailleurs. Il ne voulait pas que Faubaru parte, pas comme ça. Mais il ne savait pas comment le retenir. Il était habitué à casser, à détruire, par à réparer. Alors, il essaya :

Il serra les crocs. Chercha ses mots. Croisa le regard du mâle, sentit son coeur battre fort dans sa poitrine. Il avait peur. Mais il continua :


Il sentit ses muscles se contracter. Il était à nu, et détestait ça. Mais Faubaru était celui en lequel il pouvait avoir le plus confiance. Il ne s'était pas moqué de lui lorsqu'il s'était changé en femelle, ni lorsqu'il avait paniqué, ne s'en était pas servi contre lui.Alors, pour une fois, il pouvait bien s'exprimer, et s'excuser. Pour la première fois depuis longtemps.

-Silver-

Le chasseur arrêta sa marche, en un silence qui sembla durer des heures pour Silver. Immédiatement, il regretta, de s'être excusé, de s'être laissé entrevoir vulnérable. Mais le vert sourit. Et immédiatement, le guerrier sentit la pression retomber légèrement. Au fil des paroles de Faubaru, il se détendit, calmant un peu son coeur qui battait à tout rompre dans sa poitrine. Comme la dernière fois, il avait pu se montrer un peu plus au chasseur, sans que cela ne se passe mal. Il baissa le museau. Un ami. Quelqu'un avec qui il pouvait se permettre d'être un peu moins ... fort. Ça lui allait.

Finalement, le vert lui proposa de rentrer. Silver releva la tête, sentant la fatigue soudain peser sur lui comme s'il venait de finir en entraînement particulièrement intensif avec Heimdall. Aujourd'hui, il n'avait pas tout gâché, et cela lui suffisait. Bien sur, il n'oublierait pas ce qui venait de se passer. Il n'oublierait pas le tour qu'Iria lui avait joué, mais il y réfléchirait demain. A présent, il voulait se reposer. Il hocha la tête, souriant d'un air fatigué mais soulagé, avant d'emboiter le pas de Faubaru pour retourner au camp.