Suite au combat, le cerf avait été recousu sur sa blessure la plus importante, celle de l'encolure. Sa peau avait été arrachée et une partie pendait jusqu'à ce qu'on le soigne. les médecins l'avaient regardé, dramatiques, lui annoncant qu'il garderait les marques à vie.

C'était un prix bien peu payé, pour avoir tué son élève, il importait peu à Tanyxoth de garder des cicatrices. Il avait réussi à garder son corps intacte toute sa vie, malgré les deux guerres qu'il a mené. Il se rendait très souvent chez les médecins, ces derniers assurant un suivi acharné des soins du nouvel alpha. Si bien que Tanyxoth, exaspéré, leur avait dis qu'il perdrait moins de temps à dormir chez eux, ce qui n'avait pas dérangé ses soignants le moins du monde.

Ce qui le dérangeait, c'était de laisser ses fils seuls, mais il espérait qu'ils comprendraient. Si Tanyxoth pleurait sa compagne, eux aussi souffraient, ils avaient perdu leur mère, leur figure de proue. Le matin était presque achevé, Tanyxoth venait de se faire changer les bandages. Il avait posé sa tête sur ses pattes, guettant l'extérieur. Il distingua à l'entrée une jeune silhouette, il la reconnu vite, le seul de ses fils à ne pas porter ses bois.

Khan sembla hésiter, mais quand le cerf posa ses yeux sur lui, son fils avança avant de s'asseoir, assez loin pour qu'ils ne se touchent pas. Tanyxoth fit signe à Emmeth de sortir, et ce dernier s'exécuta, jeune médecin caverne et obéissant. Une fois les deux loups seuls, Khan salua son père et ce dernier releva la tête, se posant en sphynx. il ne pouvait pas faire beaucoup mieux sans que ses bois ne touchent le plafond. Il ne se posait pas de questions sur le fond des pensées de son fils, tous les qutres passaient par le même moment.

le cerf cependant ne se douta à aucun moment que son fils venait pour autre chose que pour prendre de ses nouvelles, Khan avait les oreilles dressées à l'écoute. Tanyxoth le regarda un instant, voyant Léone chaque fois qu'il posait les yeux sur lui, il finit par répondre.


Il avait tenté l'ironie pour changer un peu la mine qu'affichait Khan, il ne sut réellement si cela avait marché. Mais Il le voyait surtout tendu, Tanyxoth le détailla un peu avant de poursuivre.

Le cerf pencha la tête, son fils s'en voulait, beaucoup. Il devait trouver un coupable à la mort de Léone, mais il n'y en avait aucun. Tanyxoth l'écouta attentivement, silencieux, le scrutant, l'observant. Son fils allait mal, et il ne savait pas s'il réussirait à guérir un jour. Khan n'avait pas eu la chance de se poser les bonnes questions, mais il n'était pas responsable du choix des autres, Tanyxoth devait essayer de lui enlever cette idée de la tête.

Il rampa vers son fils avant de tendre une patte et de l'attirer contre lui, le faisant glisser au sol. il se mit alors à lui laver la tête avant de lui répondre, faisant en sorte que son fils ne puisse voir ses yeux embués.


Cela ne pardonnait pas que Léone leur avait été arraché trop tôt. même si elle n'en aurait pas eu pour plus longtemps, elle serait encore là aujourd'hui, sans Svalrog. Cela déchirait le cerf de l'admettre, mais il était probable, même fort certain, que Léone avait préféré mourir ainsi, comme Karara avant elle, plutôt qu'amorphe. Tanyxoth poursuivit.


Ses pattes se crispèrent tandis qu'il planta lentement ses griffes dans le sol. même lui n'avait rien pu faire. Personne, et si quelqu'un avait tenté quelque chose, Léone aurait fait en sorte que le combat se termine quand même. Il se remit à lui lécher la tête. C'était le lot des familles d'alpha, voir leur famille mourir ou se tordre. En tuant Svalrog et en prenant sa place, il savait qu'il pouvait être une cible, et que d'autres, à tout moment, pouvaient le défier. Il continua


Finalement, Khan releva le museau vers le cerf, il vit probablement l'air du loup, il faisait ce qu'il pouvait pour consoler son fils, mais cette discussion lui tordait les entrailles, il n'avait personne pour le consoler ou le rassurer, c'était son travail à lui de faire ça.


Léone lui avait parlé de ce que Duncan lui avait dis quand il était petit, il s'était senti seul, délaissé par sa mère, qui donnait son temps à Khan. Tanyxoth avait vu que cette discussion avec son fils avait chamboulé l'akita, et c'était suite à cela qu'il avait décidé de prendre son fils sous son aile. Les choses ne s'étaient jamais vraiment bien passée entre les deux frères, mais Duncan était raisonnable, il faudrait du temps mais sa raison lui dirait quoi faire.

Khan s'excusa, au bord des larmes, et finit par se coucher. Tanyxoth posa sa tête au sol près de lui et le regarda. Il n'avait rien d'autre à dire, pleurer était une bonne thérapie. Khan reniflait beaucoup et de temps en temps Tanyxoth lui lécha la truffe pour la dégager, comme quand ils étaient petits. Les derniers aveux de son fils finirent d'achever le père, qui ferma les yeux un instant, détournant la tête, retenant de peu son profond gémissement.

La tristesse et la peine emplissaient la tanière du médecin qui heureusement n'était pas là. Tanyxoth se sentait mieux de vivre ça dans une intimité familiale.
Mais Khan se défit de l'étreinte de son père, et se redressa contre lui. Curieux, Tanyxoth le laissa faire et son coeur se réchauffa comme un brasier quand son fils vint à son tour consoler le vieux loup blessé. Khan pleurait toujours, mais était attentif à ne pas toucher les blessures encore douloureuses et fragiles du loup cerf. Ce dernier appréciait l'initiative de son fils, même si par moment, cela lui faisait quand même mal, pour rien au monde il ne dirait à l'hybride d'arrêter.

Petit à petit, le fils parvint à se calmer et Tanyxoth ne l'interrompi pas quand il pris la parole. Cela semblait dur pour lui de le dire, et le cerf pencha légèrement la tête avant de soupirer légèrement. Oui, il devait se montrer fort parce que c'était ce qu'on attendait de lui. Savoir que Khan était là, le premier des trois à être venu, lui suffisait, Tanyxoth aimait sa famille et s'il savait qu'il n'avait pas de relation avec son ainé aussi forte que ce que ce dernier avait avec sa mère, il savait également qu'il ne signifiait pas rien en tant que père pour lui. Toutefois, les dernières paroles du chien loup ne plaisèrent guère au nouvel alpha.

Il tendit délicatement son museau pour redresser celui de Khan.


Lentement, il se redressa, encore douloureux et endormi. Avec des pas précautionneux, il se dirigea vers la sortie de la tanière, où le clan entier bougeait ,e n pleine effervescence. Heimdall avait hérité provisoirement de l'escadron de Svalrog, et sans bêta, le clan fourmillait, tout le monde mettait la main à la pâte. Zephilian et le cerf ne devaient pas tarder à annoncer les nouveaux rangs, pour ne pas que cette effervescence tourne à l'anarchie. Il regarda derrière lui pour enjoindre son fils à le rejoindre d'un mouvement de bois.


Il prit le temps de se taire, de laisser la possibilté à Khan de détailler quiconque s'acharnait pour maintenir l'ordre un minimum. Les nourrices qui s'occupaient des petits, le groupe de chasse qui revenait avec une grosse proie qu'ils mettaient sur le tas, un garde qui y récupérait un morceau pour le donner à l'un des anciens un peu plus loin. Chacun prenait soin les un des autres, dans un cycle, et une ronde perpétuelle, qui permettait au clan de vivre, plus que survivre. Il baissa la tête vers son fils.

A la tête misérable que faisait son fils, Tanyxoth comprenait bien qu'il avait du mal à capter la profondeur de ses paroles. Le cerf pencha la tête pour mieux écouter les paroles de son fils. Son point de vue était intéressant ,et logique au vu des récents évènements. Aussi Tanyxoth prit il soin de ne pas plus le contredire, Khan aurait tout le temps de se forger son avis, il était encore jeune.

Mais les mots du jeune hybride furent dur pour lui même. Le regard du cerf se fit compatissant au fur et à mesure que Khan développait sa pensée.

Tanyxoth s'avança et effleura le poitrail de son fils avec le museau, portant un sourire encourageant vers son fils.


Le jeune reporta son attention sur son père, manifestant sa volonté d'aller voir ses frères. Tanyxoth hocha la tête et le regarda sortir de la tanière. Le jeune n'était pas resté longtemps, mais il s'était passé des choses très importantes dans cette tanière.

Le cerf fit demi tour pour retourner se coucher avec un grognement de douleur. il devrait dans un futur proche montrer autant plus d'attention envers ses fils.