-Athanas-

Le soir était déjà bien installé, et en dehors de la tanière des médecins, la neige tombait lentement, en venant épaissir le doux tapis blanc qui recouvrait déjà le camp. Tout était paisible, même le sommeil d'Athanas. Les médecins étaient venu la voir pour l'examiner une fois encore, et l'avait trouvé fatiguée de sa nuit passée à éviter Gork. Ils l'avaient donc guidée vers la tanière des médecins pour qu'elle puisse se réchauffer un peu plus.

Elle y avait dormi quelques heures, sous l’œil attentif des médecins, et lorsque le soleil s'était couché, la petite avait ouvert ses deux yeux ambre. devant elle, un loup veillait, un grand loup beige et rouge. Athanas se leva doucement, faisant attention à ses articulations douloureuses, mais la chaleur avait atténué l'endolorissement de ses os. Assise, elle fixa le loup en face d'elle, d'un air un peu craintif. Il était surement le médecin qui la surveillait, mais Athanas ne se sentait pas très très à l'aise. Ses yeux avaient du mal à s'habituer à la pénombre après être restés clos, et elle avait du mal à discerner les contours du médecin. D'une petite voix, elle dit :

Bomsoir.

Ghallthienn➷

Ghall se remettait avec beaucoup de lenteur de son traumatisme, il avait beau essayer, les images du drame continuaient à le hanter dans ses rêves dés qu'il fermait les yeux. La journée il traînait de si de là totalement épuisé, les séances avec mira lui faisait du bien, mais n'était pas suffisante, il avait besoin de se trouver un objectif, une raison de vivre, quelque chose qui le rende utile aux autres. D'autant que les paroles de Jeff raisonnaient toujours dans sa tête et il avait de plus en plus peur de ne pas être prêt, le jour ou, il reviendrait le chercher. Pour le moment, il essayait de prendre un maximum de distance avec tout ce qui pouvait lui rappeler le drame, notamment la tanière familiale. Même après les nombreux mois qui s'était écoulé depuis l'événement Ghall avait toujours l'impression d'y sentir l'odeur métallique du sang et les échos des voix de sa mère et ses sœurs. Durant la belle saison il passait donc ses nuits dehors pour éviter ce lien malsain, mais avec l'arrivé de l'hiver, c'était devenue totalement impossible le froid aurait forcément eux raison de lui. Il y était très sensible de part sa fourrure pas particulièrement fournit et sa constitution trait faible, par ce que oui, il n'arrivait pas non plus à reprendre du poids. La viande sentait elle aussi cette odeur de rouille qui lui révulsait l'estomac. Il n'en mangeait qu'en petite quantité pour survivre et ça lui demandait toujours beaucoup d'effort.
L'impossibilité de dormir à la belle étoile l'avait donc obligé à chercher une solution et c'est Mira qui l'avait trouvé en lui proposant quand il le souhaitait, d'aller dormir dans les grandes tanières réservées aux patients des médecins du clan. De se fais depuis le début de l'hiver quand il devenait vraiment trop dur de supporter l'ambiance de sa propre tanière et que le manque de sommeil lui vrillait la tête au point qu'il n'était même plus conscient de la réalité, il venait dormir en ce lieu.

Ce jour-là Ghall était tellement à bout de force qu'il n'avait pas attendu la nuit pour se rendre dans la tanière. Aux milieux de l'après-midi, il en avait pris le chemin et s'était écroulé d'épuisement dans un coin sans faire attention aux autres loups présent. Il avait dormi quelques heures d'un sommeil très agité pour se réveiller à la tombée de la nuit. Encore très fatigué, mais beaucoup plus lucide. Il s'était assis regardant, pensif, vers l'extérieur les couleurs chatoyantes du coucher de soleil qui illuminait le camp. Il n'avait pas envie de ressortir, le froid était mordant et il préférait rester là encore quelques heures. Peut-être arriverait-il même à se rendormir.

Un léger bruit dans son dos lui fit tourner la tête, il regarda de ses yeux blanc une toute jeune louve s'asseoir encore un peu ensommeillé. Il l'avait remarqué plus tôt, elle dormait dans une position un peu étrange mais il ne s'était pas attardé dessus.

La petite le regardait et d'une petite voix lui dit.

Bomsoir.

Ghall la regarda de plus prêt. Elle était vraiment jeune, mais à première vu semblait en bonne santé. Il se demandait ce qu'elle faisait ici toute seule plutôt qu'avec les nourrices et les autres louveteaux. Il lui paraissait évident qu'elle était orpheline si non elle serait chez ses parents ou l'un d'eux serait probablement là pour la surveiller. Il éprouva de la compassion pour elle. Lui-même était orphelin depuis peu, il savait que c'était une épreuve difficile à surmonter encore plus à son jeune âge.

Il se rapprocha un peu et se coucha face à elle pour être à sa hauteur, ça le rendrait moins intimident, il savait que son apparence pouvait faire peur malgré sa condition physique déplorable. Il lui répondit ensuite d'une voix douce.

Bonsoir, comment t'appelles-tu petite ?

-Athanas-

La masse qu'Athanas avait reconnu comme étant un loup se retourna, et elle pu croiser le regard blanc et noir du mâle. Un frisson parcouru son échine : il avait des yeux bizarres ! Et il était couvert de cicatrices ... C'était sûrement un guerrier alors. L'inquiétude de la petite se propagea dans son ventre, qui se noua, puis jusque dans sa gorge, qui se serra. Le mâle s'approcha sans rien dire, et elle recula, glissant son ventre sur le sol ce qui lui arracha une grimace de douleur. Elle ne voulait pas le laisser approcher. Cependant, le mâle s'arrêta et s'allongea devant elle, ce qui la fit également s'arrêter dans ses traces : il n'avait aucune raison de l'attaquer, ni même de la toucher, mais ses yeux ...

Bonsoir, comment t'appelles-tu petite ?

Athanas

La louvette avait répondu, d'une petite voix. Elle ne quittait pas le loup des yeux, continuant d'essayer de jauger s'il était un danger ou non pour elle. Mais sa voix était douce, et il était allongé, comme elle. En plus, elle était chez les médecins. Mais elle ne pouvait s'empêcher de se dire que quelque chose n'allait pas, sans vraiment savoir pourquoi, c'était instinctif. D'un coup, sans vraiment réfléchir, elle renchérit de sa voix toujours innocente :

Pourquoi tes yeux ils sont pas normaux ?

Ghallthienn➷

La petite eux un mouvement de recul à son approche, il la vit même grimacer de douleur. Étrange, pourtant, elle ne semblait pas blessée. Elle répondit à sa question d'une petite voix.

Athanas

Elle le fixait du regard visiblement perturbé par son apparence, elle semblait hésiter à prendre la fuite malgré le fait que Ghall avait adopté un langage corporelle le plus doux possible. Mais son apparence rebutait souvent les autres et il ne pouvait qu'imaginer l'impact qu'elle avait sur une jeune louve.

Ses doutes se confirmèrent quand elle lui demanda.

Pourquoi tes yeux, ils sont pas normaux ?

Ghall sourit doucement, un air triste sur le visage, il ne répondit pas tout de suite, absorbé momentanément par ses horribles souvenirs. Ses yeux, à l'origine, ils étaient normaux, d'un beau jaune au reflets doré mais depuis que sa malédiction c'était réveillé il était devenu noir avec au centre une pupille d'un blanc glacial qui qui donnait un regard terrifiant. Il ferma ces yeux symboles de sa douleur avant de répondre

C'est à cause de ma malédiction, ils ont changé de couleur quand elle s'est déclenchée. Mais avant, j'avais des yeux comme toi, aussi beau qu'un rayon de soleil en été...

Il soupira avant de les rouvrir.

Maintenant ils sont vraiment horribles. Je suis désolé s'ils te mettent mal à l'aise.

Dans un sens, Ghall était bien content de ne pas pouvoir les voir, depuis le drame il évitait soigneusement tout ce qui pouvait lui renvoyer son reflet, chaque parcelle de son corps était marqué par l'horreur de ce jour, il ne supportait plus de se regarder.

-Athanas-

Le loup aux cicatrices sourit doucement, un peu tristement. Athanas ne le quittait pas des yeux, restant immobiles. Elle aimait ça, rester immobile. Cela ne lui faisait pas mal, lorsqu'elle avait trouvé une position correcte. Et puis, elle aimait bien regarder les autres jouer, marcher, parler. Tout comme elle aimait bien détailler les autres lorsqu'elle était cachée, cherchant à reconnaître sur leur corps l'histoire qu'ils avaient vécus. Lorsque Ghall ferma les yeux, elle pencha la tête. Son corps, à lui, racontait une histoire étrangement violente. Elle n'aimait pas ça.

C'est à cause de ma malédiction, ils ont changé de couleur quand elle s'est déclenchée. Mais avant, j'avais des yeux comme toi, aussi beau qu'un rayon de soleil en été...

Sa malédiction ? Elle dressa légèrement les oreilles. Peut-être avait-il une malédiction un peu comme elle, qui lui faisait très mal ? Peut-être qu'il avait mal aux yeux, ou à la tête à force de regarder à travers ses vitres blanches ? Pour la première fois, Athanas était intriguée d'avoir trouvé quelqu'un un peu comme elle, et un flot de question lui vint aux babines.

Maintenant ils sont vraiment horribles. Je suis désolé s'ils te mettent mal à l'aise.

C'est vrai qu'ils faisaient très peur, ces yeux blancs, au milieu d'un océan noir. Mais étrangement, Athanas n'avait plus trop peur : elle était intriguée à présent. Le loup rougeâtre n'était pas méchant, enfin, il lui semblait. Elle ne répondit pas, continuant ses questions d'une voix un peu plus assurée à présent :

Ils te font mal, tes yeux ? Et tes cicatrices ? C'est pour ça que tu es chez les médecins ?

La candeur de l'enfance lui permettait de simplement poser les questions qui lui passaient par la tête, sans se soucier de si elles étaient blessantes ou non. Athanas n'avait jamais vraiment côtoyé d'adulte autres que les nourrices, et restait bien immature. Ses frères et sœurs, eux, avaient grandis bien plus vite, mais elle restait enfermées dans son enfance comme dans un refuge.

Ghallthienn➷

La petite continuait à la fixer, elle semblait intriguée maintenant et sans répondre elle enchaîna sur une flopée de questions.

Ils te font mal, tes yeux ? Et tes cicatrices ? C'est pour ça que tu es chez les médecins ?

Sa curiosité était touchante et Gall, qui en temps normal aurait, fuit tous loups qui lui posait ce genre de questions fit l'effort de lui répondre. Il savait bien qu'il ne s'agissait pas de curiosité malsaine ou de moquerie. Il s'agissait juste d'une petite curieuse et visiblement assez seule. Elle lui rappelait un peu ses sœurs quand elles étaient plus jeunes.
Son cœur se serra à l'évocation de ce souvenir. Il croisa à nouveau le regard de la petite qui attendait toujours une réponse, il s'était encore perdu dans ses pensées... Il se racla la gorge un peu mal à l'aise en cherchant un moyen de lui expliquer sans la choquer.

Je... non ça ne me fait pas mal la plupart du temps, les cicatrices tirent un peu mais c'est plus une gène qu'une réelle douleur...

Il s'interrompit, Ghall savait pertinemment ce qu'était la douleur entre les coups répétés qui avaient bercé son enfance et l'état de son corps après le drame, il en avait fait l'expérience. Les longues nuits à se retourner sans trouver la moindre position qui puisse soulager un temps soit peut la souffrance, la lutte continuelle pour respirer sachant que chaque mouvement arrache un gémissement, le goût du sang dans la bouche qui ne s'en va jamais tout ça été marqué au plus profond de lui.
Il grimaça rien que d'y penser, il ne voudrait revivre ça pour rien au monde.

Il se concentra à nouveau sur la petite chassant ses horribles souvenirs

Pour ce qui est de ma présence ici... Et bien disons... que je ne peux plus rentrer chez moi...

Il espérait que ça suffirait à contenter sa curiosité, il ne voulait pas lui raconter son histoire en détail de peur qu'elle ne le prenne pour un monstre.

-Athanas-

Le mâle rouge n'avait pas l'air très à l'aise face aux questions de la petite. Pourtant, elle n'en démordait pas. D'ailleurs, elle en avait à peine conscience, trop focalisée sur son propre monde intérieur, et sur ses questions. Ghall se racla la gorge, comme s'il était un peu enrhumé, mais finit par répondre :

Je... non ça ne me fait pas mal la plupart du temps, les cicatrices tirent un peu mais c'est plus une gène qu'une réelle douleur...

Athanas resta immobile. Elle avait trouvé une position confortable, et n'avait pas envie d'en bouger ! Pourtant, elle aurait presque eu envie d'aller toucher du museau ces cicatrices si longues qui parsemaient le corps du grand mâle en face d'elle. Mais elle avait bien trop peur que d'un mouvement il cherche à la repousser, ce qui lui ferait encore mal. Tant pis ! Ghall, après un silence, reprit :

Pour ce qui est de ma présence ici... Et bien disons... que je ne peux plus rentrer chez moi...

Athanas dressa légèrement les oreilles. Il était comme elle alors ! La louvette se dandina très légèrement, passant son poids d'une patte à l'autre, avant de s'arrêter, sentant ses articulations grogner. De sa voix fluette, elle répondit, sans vraiment réfléchir :

Bah moi c'est pareil ! C'est mon frère qui m'empêche de dormir quand je suis dans ma tanière. Il est vraiment méchant avec moi, il arrête pas de me bousculer et de me mordre.

Elle afficha une mine renfrognée, mais son regard pétillait toujours de pouvoir parler à un adulte de son frère. Il était vraiment horrible avec elle, elle le détestait, mais ne pouvait rien faire contre lui. Les nourrices les séparaient lorsqu'elles le pouvaient, mais quand elles n'étaient pas tout le temps là. Avec tout ça, elle n'avait même pas demandé pourquoi Ghall ne pouvait pas rentrer chez lui. Mais il était un adulte, lui ! Il pouvait décider d'aller habiter quelque part d'autre s'il le voulait. Athanas était encore trop petite, mais dès qu'elle apprendrait un rang, elle le ferait ! Peut-être que Kat voudrait bien venir avec elle, elle espérait ...

Pourquoi tu ne cherches pas une autre tanière ? Moi, quand je serai grande, j'habiterai plus avec mon frère ! Il est vraiment trop méchant.

Ghallthienn➷

La petite toujours attentive se dandina un peu avant de répondre.

Bah moi c'est pareil ! C'est mon frère qui m'empêche de dormir quand je suis dans ma tanière. Il est vraiment méchant avec moi, il arrête pas de me bousculer et de me mordre.

Son frère ? Ghall avait toujours été très protecteur avec ses sœurs malgré le favoritisme certain qu'il existait au sein de leurs familles, leur père n'avait jamais levé la patte sur aucune d'entre elle, mais Ghall ne leur en tenait pas rigueur elle n'y était pour rien et de toute façon, il était persuadé que si son père la frappait, c'est par ce qu'il devait faire des choses mal, c'était forcément de sa faute. Il avait toujours aimé profondément ses sœurs et avait donc du mal à concevoir qu'il puisse y avoir autant d'animosité dans une même portée, il y avait forcément une raison.

La louve poursuivit.

Pourquoi tu ne cherches pas une autre tanière ? Moi, quand je serai grande, j'habiterai plus avec mon frère ! Il est vraiment trop méchant.

Ghall y avait déjà pensé, partir, tourner la page et abandonner ce lieu maudit, mais il n'avait jamais pu s'y résoudre... Peut-être un semblant de nostalgie, après tout, c'est là qu'il avait grandi avec sa mère et ses sœurs, et même si ça vie n'avait pas été facile, il y avait aussi de bon souvenir et il n'arrivait pas à se résoudre à tout abandonner. C'est d'ailleurs probablement l'une des raisons qui l'empêchait d'avancer dans la vie...
Il ne s'attarda pas sur la question préférant détourner la conversation de son histoire personnelle.

Je ne peux pas... Et toi pourquoi tu ne parles pas à ton frère pour lui demander d'arrêter ? Il ne se rend peut-être pas compte du mal qu'il te fait, il essaye peut-être juste de jouer, les frères peuvent être un peu turbulents parfois

Ghall se remémora des fois où il avait mis un peu trop d'entrain dans le jeu et ou il avait involontairement fait mal à l'une de ses sœurs. Ça pouvait arriver, l'essentiel était de s'expliquer et de s'excuser.

-Athanas-

Je ne peux pas... Et toi pourquoi tu ne parles pas à ton frère pour lui demander d'arrêter ? Il ne se rend peut-être pas compte du mal qu'il te fait, il essaye peut-être juste de jouer, les frères peuvent être un peu turbulents parfois

La petite louve ne s'attarda pas trop sur le refus du mâle à parler de sa propre situation. Comme beaucoup d'enfants, elle ne comprenait pas exactement les insinuations, et prit simplement ce qu'il lui disait : il ne pouvait pas. Cependant le reste de sa phrase l'interpella. Elle secoua la tête, avec précautions, sentant ses vertèbres la lancer. Elle n'avait jamais vraiment parlé sérieusement à son frère, mais était sure qu'il ne l'écouterait pas. Il n'écoutait déjà pas les nourrices, et lorsqu'elle lui répétait encore et encore qu'il lui faisait mal, il ne s'arrêtait pas. Une ombre passa sur son visage, et elle répondit, un peu triste :

Il ne m'écoute pas, pourtant je lui dit qu'il me fait mal mais il écoute rien, même pas les adultes.

Mais la tristesse d'Athanas s'échappa bien vite de son visage, comme si le vent avait poussé les nuages qui cachaient son soleil. L'insouciance qui l'habitait était d'autant plus étonnante que son petit corps était torturé par le mal inconnu qui la rongeait, et faisait pousser ses os comme des lames dans ses chaires. Elle releva ses deux billes brillantes vers Ghallathienn, avant de lui demander, excitée :

Dis, tu viens souvent ici ? Parce que moi oui, et on pourrait se revoir !

Dans son dos, sa queue s'agita doucement, comme si elle avait peur de vraiment montrer sa joie. Athanas n'avait personne avec qui jouer, et les autres louveteaux ne l'aimaient pas. Alors trouver quelqu'un qui accepte de lui parler était pour elle exceptionnel, et sans qu'elle s'en rende vraiment compte, elle avait peur de perdre cela.

Ghallthienn➷

La petite louve afficha une mine triste en répondant.

Il ne m'écoute pas, pourtant, je lui dis qu'il me fait mal, mais il écoute rien, même pas les adultes.

Cette affirmation eux deux effets sur le jeune loup d'un côté, il était énervé contre ce frère qui ne prenait pas soin de sa petite sœur et lui faisait du mal. Dans sa conception un frère se devait de protéger sa soeur quoi qu'il arrive et non la martyriser comme ce semblait être le cas ici. Si un jour, il croisait ce louveteau, il ne manquerait pas de lui remettre les idées en place ! Le second effet fut une soudaine envie de protéger la petite louve, de l'aider à voir que le monde n'était pas si cruel et qu'il existait aussi de belles choses à voir et à vivre. Il s'apprêtait à lui dire quand l'expression d'Athanas changea totalement et qu'elle lui demanda.

Dis, tu viens souvent ici ? Parce que moi oui, et on pourrait se revoir !

Ghall sourit doucement. Visiblement, la petite n'avait plus peur de lui, il en était ravi. Il se leva avec calme et vint se coucher à côté d'elle sans la toucher pour autant lui laissant le choix de se rapprocher si elle le souhaitait puis il lui répondit.

Oui, je viens souvent et je serais ravie de te revoir, ça fait plaisir d'avoir quelqu'un avec qui discuter.

Cette conversation avait détendu le jeune loup, chassant toutes ses idées noires, pour la première fois depuis longtemps, il était serein. Le sommeil commença à le gagner et il posa sa tête sur ses pattes les yeux à demi-ouvert.

-Athanas-

Le mâle lui sourit, avant de se lever. Athanas sursauta, ouvrant de grands yeux un peu apeurés. Elle laissa Ghall se rapprocher doucement, avant de le sentir s'allonger plus près d'elle. Inconfortable, la louve se poussa légèrement pour augmenter la distance entre eux. Elle n'aimait pas le contact lupin, ni la proximité, mais le mâle ne a touchait pas. Et puis, il avait été gentil, alors ele avait un peu plus confiance. Il posa sa tête sur ses pattes, et elle fit de même en baillant. Avec lui à ses côtés, elle était sûre que son frère ne viendrait pas la déranger dans son sommeil ... Elle s'endormit alors d'un sommeil lourd.