[4/100] Balder allait mieux. L'image de la louve d'autre clan disparaissait. Elle disparaissait simplement grâce à une autre louve, Dame Fuurin. Depuis qu'ils s'étaient croisés aux abords du camps, le mâle se sentait un peu prit d'une mission, et donc il ne pensait plus vraiment à grand chose. Sa forme était revenue et il n'était plus autant fatigué qu'avant. Finalement tout était maintenant derrière lui et il reprenait goût à son rang, à soigner et à aider ses semblables.

Il y a peu la grise lui avait donné un petit rendez-vous pour aller marcher ensemble, plus loin que simplement le camp. [99/100] Mais au fond peut être que cette excuse pouvait les mener dans une autre direction ? Le coeur du médecin palpitait doucement dans sa poitrine. C'est vrai que depuis tout ce qu'ils avaient vécus à deux, le caverne se sentait proche de la femelle. C'était surement réciproque après tout, elle était venu se confier à lui et pas un autre. C'est avec le tricolore que la femelle voulait traverser cette épreuve.

Toutes ses petites hypothèses lui donnait au fond un peu le traque, et même s'il avait essayé de se coiffer un peu pour l'occasion, son visage rougit et son air ailleurs ne manquait pas de lui rappeler à quel point il stressait. [1/100] C'est pourquoi il avait pris avec lui quelques baies, ces dernières pourront contrer les effets de stress et puis, au moins il pourra toujours s'en servir avec la louve si jamais elle aussi se sent mal. Dans un premier rendez-vous, mieux vos être prudent. La matinée était déjà commencée et chaque seconde qui passait devenait interminables pour le mâle. Il observait de ses yeux bleus régulièrement l'entrée de la tanière médicale en espérant l'apercevoir. Cependant c'est lors d'un moment d'inattention qu'il entendit une voix douce et timide :

- Docteur Balder ?

[40/100] Il se retourna assez vite, très heureux de la voir enfin. Son stress avait comme disparu en entendant cette douce mélodie venir chatouiller ses oreilles. Il annonça brièvement qu'il partait en soin aux autres loups de la tanière. En soit ce n'était pas tellement un mensonges, même si sa tignasse bleutée brossée en arrière pouvait signifier le contraire ... Il sorti assez vite de là pour se présenter face à la grise, elle était radieuse comme toujours.

- Bonjour Dame Fuurin, ravis de vous voir, j'espère que vous êtes prête ? Vous voulez essayer un lieu en particulier ?

Il parlait un peu vite, à cause du stress, mais cela restait audible. Il était si heureux qu'il aurait aimé faire le tour du territoire avec elle, peut être un jour ? Pour le moment il faudra se contenter d'un petit pas en dehors du camp, sacoche autour du cou il avait préparé ses baies au cas ou.

Il vit la femelle observer ses boucles bleues, [40] cela lui fit plaisir pensant donc que si la femelle avait remarqué, elle devait aimer. Du moins rien sur son visage ne laisser transparaitre un dégout. Au contraire elle avait sourit tout doucement, c'était si mignon à voir, que forcément il était heureux. Balder avait un sentiment étrange en présence de cette louve grise, comme un besoin de protection, leur relation était étrange et complexe. Il est celui à qui la louve aux grelots était venue se confier, c'est lui qui l'a suivit tout du long de sa grossesse et même encore aujourd'hui. Ce n'était pas réellement comme ça que les relations patients/médecins devaient se passer, et pourtant avec eux c'était le cas. Peut être que dans le fond il y avait un peu plus qu'une simple relation amicale ? Après tout, elle était revenue vers lui à nouveau pour se confier sur ses peurs. Puis... les rougissements de la femelle en disaient long eux aussi.

- Oui je suis prête, je pensais aux plantes mouvantes, j'aimerai bien pêcher aux cascades à l'envers.

- Parfait, dans ce cas on peut commencer notre route.

Il sourit, marchant à ses côtés comme un preux chevalier. Au départ peu à l'aise, ne sachant pas s'il devait être un peu en avant ou en retrait par rapport à elle, [23] le mâle finit par décider de marcher un poil en avant. Cela pourrait permettre à la femelle de prendre confiance en elle et en lui, il lui ouvre la marche doucement à son rythme, très à l'écoute. Balder regardait souvent du coin de l'oeil que la femelle soit toujours là.

Au delà des sentiments naissant, le caverne savait que sa mission n'était pas de la conquérir mais bien de l'aider à surmonter ses peurs, alors il voulait simplement la mettre en marche, comme un bouclier il voulait prendre le risque d'être devant. Laisser la louve en avant aurait été un choix possible aussi, mais il ne voulait pas la contraindre à avancer ou qu'elle se sente pressée par lui en arrière.

- N'hésitez pas à me faire ralentir Dame Fuurin, il fait beau aujourd'hui nous avons le temps devant nous pour profiter.

Il tourna sa tête pleine de joie, de vie avant de lui parler. Il fallait vraiment que sa Dame sache qu'il ne voulait pas brusquer, surtout que la frontière commença d'approcher.

La femelle semblait aller bien pour le moment, elle était souriante et puis, Balder se montrait à ses soins. Le jeune caverne ne voulait pas la décevoir, aider la femelle pour la soigner et lui redonner sa place au sein du clan était très important pour lui. Déjà, sans s'en rendre compte Fuurin avait fait énormément d'efforts, elle avait accepté les petits, et les avaient élevés. C'était peut être une des choses les plus dur pour elle ? Voir tous les jours le fruits de son agression...

Cette louve était vraiment une battante et c'est ça que le médecin aimait bien. DE plus le trajet se déroulait sans trop d'encombres, le mâle se tournait régulièrement pour vérifier son allure, il ne fallait pas y aller trop fort ni trop vite. Ils n'avaient pas encore atteint leurs objectifs que le jeune tricolore observa un ralentissement. Peut être que le parcours commençait à devenir sinistre pour la grise. Il essaya de ralentir à son tour sans trop annoncer un ralentissement, continuant tout de même d'avancer un peu en direction du lieu dit.

- Je veux bien qu'on ralentisse ...

Heureusement qu'il avait un peu vue le coup venir, Balder s'arrêta sans problème et s'approcha de la louve. Il souriait toujours comme pour lui signaler "ce n'est pas grave on a le temps", il ne voulait surtout pas la brusquer ou qu'elle se sente nulle. Fuurin était une louve très courageuse, d'autres ne pourraient pas faire autant qu'elle.

- Je sais que vous n'aimez pas trop mais ... Au cas ou j'ai des baies si jamais dans la sacoche ?

Il ne voulait pas l'obliger à en prendre. Parce que après tout, peut être que simplement faire une pause pouvait lui faire du bien. S'il fallait s'arrêter régulièrement ils pouvaient. Puis, au pire ils pouvaient aussi très bien rentrer et reprendre la route la prochaine fois simplement. Balder s'assit à ses côtés, comme pour prendre une pause lui aussi. Accompagner un patient ne veut pas toujours dire, juste le suivre ou lui donner des "ordres", le mâle savait très bien, qu'il est préférable de faire de même que le patient. Cela le rassure en générale et permet de se mettre au même niveau, personne n'est supérieur. Alors autant s'assoir un instant pour initier la pause et montrer que rien ne presse dans la situation actuelle.

- Si vous voulez Dame Fuurin, on peut aussi discuter, parler de vos maux, et vos sensations ?

Il dit cela avec une voix douce et fluette. Il n'était pas comme cette louve du désert, psy, mais si ce confier pouvait soulager la grise à avancer dans son combat, autant essayer aussi.

Le médecin observa vite l'hésitation de sa patiente pour piocher une baie. C'est vrai qu'elles ne sont pas les plus agréables en bouche et puis Fuurin avait déjà du en machouiller bon nombre de fois. Mais finalement elle hocha la tête, se laissant alors tenter par l'une d'elle. Balder était content de ne pas avoir transporté le sac pour rien jusqu'ici, il lui donna donc une baie, espérant pouvoir la détendre. C'était important que la femelle se relax pour ne pas faire une crise de panique devant lui. Cela pourrait gâcher le rendez vous.

La grise n'était pas bien, malgré la baie, son état présenté clairement une grande anxiété. Sa tête bascula en arrière pour regarder, observer. La mâle essayer d'être le plus détendu possible et essayer aussi d'analyser son comportement pour en tirer toute éventuelle crise d'angoisse. Mais pour le moment hormis des tremblements et une tête crispée, il ne voyait pas grand chose de plus. Peut être qu'en se confiant elle pourra essayer de lâcher prise et faire sortir la boule qui la ronge.

- Je ... j'ai les pattes qui tremblent, et j'ai chaud. J'ai l'impression que tout tourne autour de moi, et ...

Sa voix n'était pas nette, la peur pouvait se faire sentir, mais le caverne était là, là pour elle. Il resta sur ses gardes, voyant qu'elle avait du mal à s'exprimer il préférait l'écouter, ne pas trop bouger ou faire de gestes brusques. [11] Fuurin avait vécu un traumatisme fort, un viol contre lequel elle se bat chaque jour, alors s'approcher d'elle ou la toucher ne ferait qu'accentuer son malaise voir précipiter sa fuite tout simplement. Il fallait donc être distant mais attentif, près à lui apporter un soutient autre que physique. De toute façon Balder était bien trop intimidé pour se rapprocher physiquement de la jeune mère.

Ses billes, fixaient au sol ne voulaient plus remonter. Dame fuurin était paralysée. Alors pour essayer de débloquer tout ça, le jeune mâle pencha la tête vers le sol, doucement. Se plaçant devant son regard il sourit, avec ses petites joues rougit et sa boucle bleue tombant devant son museau.

- Dame Fuurin, n'ayez crainte, je suis là et je vous promet que rien ne tourne autour de nous. Il prit un temps de pause et reprit, en redressant la tête, observant les arbres autour d'eux. Le monde et calme, écoutez les petits oiseaux qui commencent à sortir de leur routine hivernale, préparant le printemps. Vous savez, quand je stress, ou que ça ne va pas, j'écoute la nature, les plantes. C'est si relaxant et apaisant. Il faudrait arriver à trouver ce qui vous relaxe vous. Après ça, tout comme le perce neige, vous arriverez vous aussi à briser cette coquille qui vous empêche de vous épanouir à nouveau.

L'état de la grise commença à se stabiliser. La femelle écouta les conseil du médecin, fermant les yeux, cherchant sa respiration. Bien entendu, le mâle fit de même toujours pour l'accompagner. Et puis après tout, il aimait bien faire ça lui aussi. Balder avait un lien particulier avec les plantes, le rattachant un peu plus chaque saison à elles. C'était important pour lui de ressentir la végétation, tous les êtres vivants. Chaque fleurs, chaque arbres, chaque buissons, tous ont une personnalité bien distincte et parfois le mâle se demande s'il n'est pas le seul à les comprendre ...

- J'aimerai rentrer

Il n'avait pas vue que la louve avait fait un pas de plus, trop absorbé par ses propres pensées il avait oublié la femelle. C'est sa petite voix qui lui fit rouvrir les yeux et revenir à la réalité. Le frisson qui parcourait son corps diminua doucement. Il se releva et s'ébroua, près à repartir vers le camp. Au final ils n'avaient pas atteint l'objectif donné, mais Fuurin c'était surpassée aujourd'hui, alors peut importe, ils auront tous le temps qu'ils veulent pour y retourner calmement. Balder se tourna vers la femelle et lui fit un clin d'oeil.

- C'est parti !