Spyder

Louveteau — Solitaire

Charognarde rime avec chiarde

Voilà 2 mois que la louvette vivait seule. Qu'elle devait se débrouiller par ses propres moyens pour survivre. Heureusement, sa mère avait mis un point d'honneur à lui apprendre très tôt les bases de sa survie. Malgré tout, la petite survivait plus qu'elle ne vivait réellement. Elle savait chasser, mais n'aimait pas tuer. Elle sait cependant que c'est nécessaire à sa survie. Alors lorsque la faim la tenaille vraiment trop, elle chasse et mange tout, choisissant de ne rien gâcher de cette vie qu'elle avait enlevée. Si elle trouvait une proie morte, elle n'avait absolument rien contre le fait d'en manger. Préférant même presque être une charognarde plutôt qu'une tueuse...

Depuis 2 mois, elle vivait cachée et recluse la plupart du temps. Elle avait entendu parlé des Tanières, qui était, apparemment, un lieu un peu plus surs pour les solitaires, certains avaient même formés des groupes là-bas... Elle s'était dit que si elle parvenait à rejoindre les Tanières, elle aurait plus de facilité à vivre et que le danger de se faire tuer par un autre solitaire serait un peu moindre. Alors elle tentait, petit à petit, de rejoindre les Tanières. Lorsqu'elle ne savait plus dans quelle direction aller, elle se cachait et tentait de glâner des informations dans des conversations, ou des marmonnements de solitaires, à leur insu. Depuis la disparition de sa mère, par chance, personne ne l'avait repérée, retrouvée ou prise en chasse... Elle savait qu'elle finirait par rencontrer quelqu'un. Elle espérait juste que ce jour-là, elle ne tomberait pas sur un genre de psychopathe qui ne pensait qu'à tuer tout ce qu'ils croisent...

Alors qu'elle marchait en direction des Tanières, du moins c'est ce qu'elle espérait, une odeur chatouilla sa truffe. Une odeur de viande fraîche. Un repas facile en perspective, elle décida de suivre l'odeur tout en restant cachée. Plus elle approchait, plus elle ralentissait et rampait au sol, afin de faire le moins de bruit possible. Elle se déplaçait, si possible, sous les buissons et autre végétaux, afin de ne pas se faire voir. Bientôt, elle aperçut enfin l'origine de l'odeur. Mais la perspective de trouver un repas facile au bout de cette piste s'évanouit quelque peu en elle lorsqu'elle aperçu un loup sombre pencher au dessus de la carcasse, en train de manger... Cela dit, elle décida d'attendre. Souvent, les loups mangeait ce qu'ils souhaitaient, ou pouvaient, puis laissait le reste. Peut-être que si elle attendait, bien cachée, le loup s'en irait en laissant les restes et qu'elle pourrait alors manger... Mais il y avait plusieurs jours que la jeune louvette n'avait pas manger et à la perspective de ce repas odorant, son estomac se manifesta bruyamment. La louvette s’aplatit totalement au sol, sous son buisson, enfonçant son ventre dans la neige afin d'atténuer les bruits qu'il pourrait encore émettre.

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Louveteau — Solitaire

Charognarde rime avec chiarde

La fourrure de l'inconnu se gonfla dès qu'il perçut le son émit par l'estomac en famine de la jeune orpheline. Celle-ci eut beau s'applatir au sol, cela ne servait pas à grand chose dès le moment où il l'avait entendue... Elle resta malgré tout terrée sous son buisson et observa le loup penché sur la carcasse. Il était assez grand, mais bien épais. Lui aussi était amaigri par la fin, comme à la petite louve, on lui voyait les côtes sans peine. Majoritairement gris anthracite, sa fourrure possède tout de même des traces noires et grises plus claires qui semblent jouer ensembles sans se mélanger vraiment. Il possédait un gros collier noir autour du cou et quelque chose semblait y être attaché, mais d'aussi loin, elle ne distinguait pas ce que c'était. La voix de l'inconnu s'éleva soudain :



La peur saisit la jeune louvette qui décida de suivre ce que disait le loup, afin d'éviter qu'il ne décide de venir lui-même. Elle se leva et sorti de sa cachette, décidant de fuir aussi rapidement que possible, afin de rester en vie. Mais elle ne pouvait pas retourner en arrière, elle devait rejoindre les tanières. C'était probablement sa seule chance de survie. Même débrouillarde, elle ne se faisait pas d'illusion... Une jeune louvette de son âge, totalement seule, dans un hiver si rude, n'avait pas grande chances de s'en sortir vivante... Plus elle mettrait de temps à rejoindre les tanières, plus sa survie serait menacée.

Alors elle fonça dans la clairière, tout en prenant néanmoins grand soin de ne rester hors de portée du loup. Elle traversait la pleine le plus rapidement possible. Soudain, un courant d'air froid passa et souleva ses ailes sur son dos. Le souffle ne suffirait pas à lui à la faire décoller du sol, mais il l'a déséquilibra et elle termina sa course la truffe dans la neige de manière la plus inélégante qui soit. Un couinement s'échappa de sa gueule alors qu'elle roulait dans la poudre immaculée.

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Louveteau — Solitaire

Charognarde rime avec chiarde

La louvette se sentit décoller du sol et su à cet instant que sa vie se jouerait au cours des minutes suivantes. Elle attérit la truffe dans la neige et culbuta une fois à cause de sa vitesse, puis ne bougea plus. Elle entendit les pas dans la neige qui se rapprochait. L'inconnu approchait... L'estomac de la petite louvette se noua... Allait-il la tuer ? La manger même ? Elle pria les Dieux de l'épargner. Elle hésitait entre se relever ou rester à terre, dans la neige... Finalement, elle sentit que la terreur l'empêcherait de se relever, même si elle essayait. Alors elle resta à terre et attendit que le solitaire soit près d'elle. Alors qu'il arrivait, elle fit la seule chose dont elle était capable, elle roula sur le dos, et alors qu'il était assez près et la regardait, elle lança d'une petite voix pitoyable :



Il se pencha vers elle, et sans s'en rendre compte, elle cessa de respirer, s'attendant à sentir la douleur, puis plus rien... Mais rien ne vint... Elle se rendit compte à ce moment qu'elle avait fermé les yeux d'anticipation, et les rouvrit donc pour croisé le regard du loup qui s'était baissé pour être à la hauteur. Elle gémit de peur. Était-il un de ces malades qui aiment jouer avec leur proie avant de les achever ? Finalement, le solitaire lança :



Le loup gris avait à peine fini de parler qu'il tournait déjà les talons pour s'en retourner vers la charogne, probablement. La petite se releva, soulagée qu'il ne veuille apparemment pas lui faire de mal et répondit d'une voix faible :



Comme pour appuyer ses propos, son estomac gargouilla bruyamment une nouvelle fois... La petite se ratatina sur elle-même, mais elle ne parti pas pour autant. Peut-être que ce loup se laisserait attendrir par une louvette affamée et accepterait finalement de partager ce maigre repas... S'il renouvelait sa demande de s'en aller, elle le ferait, mais elle avait trop faim pour ne pas tenter encore une fois...