Plantes mouvantes - Statue D'amiria

Verd n'allait pas bien. Les événements l'avaient brisés et elle n'arrivait pas à se relever. Elle avait perdu plus qu'elle ne pourrait jamais retrouvé. Ragnar était mort. Cette sensation de manque, de profonds désespoir ne la quittait pas. Elle avait essayé pourtant. Elle savait que si Ragnar était mort, c'était aussi pour que les autres puissent vivre. La louve avait vu Tanyxoth, puis Lagherta fonder une famille. Ils avaient réussi à dépasser le deuil... Et de la voir ainsi la mettait en colère. Mais rationnellement, Verd savait que c'était eux qui avaient raison. Il fallait aller de l'avant... Mais en elle n'était pas capable.

Depuis la mort de Ragnar, Verd ne vivait plus vraiment, se contentant simplement de vivoter. S'attachant à jouer seulement son rôle de pretresse, observant les vivants sans réellement faire partie de leur monde. Elle ne souriait plus. Mais ce n'était pas les cicatrices qui lui déchiraient le visage qui l'empéchaient de le faire, c'était la profonde tristesse qui la plombait. Verd avait perdu de sa superbe, prenant moins soin d'elle, et sa beauté avait été remplacé par la tristesse. Même les pierres qui la caractérisaient avaient perdus de leur clarté.

Elle se releva, ayant terminé sa prière. La louve savait que les Dieux existaient, mais elle ne croyait plus en eux comme elle aurait dû. Ils étaient cruels. Et les habitants n'étaient peut-être que des jouets pour eux. Mais Verd jouait toujours son rôle de pretresse correctement, étant une oreille attentive pour tout ceux qui avaient besoin. Beaucoup plus silencieuse qu'auparavant, Verd était une tombe pour les secrets.

Le louve leva les yeux, se demandant si elle avait bien entendu quelque chose. Que se passait-il ?

Verd se retourna. Ses oreilles se dressairent. Avait-elle bien entendu ? C'était impossible... Pendant un instant, elle resta figé, son coeur ratant un battement. Est-ce que c'était réel ? Elle se leva brutalement. La louve entendit de nouveau son nom. C'était bien cette voix. Verd ne se trompait. D'une voix hésitante, elle répondit "Ragnar... ?" Elle fit un pas dans sa direction, puis hurla "Ragnar ? Ragnar !" Elle se mit à courir, à perdre halène "Ragnar ! Ragnaaaaaaaaaaaaaaaaar!". Malgré elle, des larmes commencèrent à couler. Qui pouvait se moquer d'elle de la sorte ?

Verd finit par le voir, elle resta interdite, ne bougeant plus. Ses yeux verts étaient posés sur celui qu'elle aimait plus que tout. Il était vivant. Ici. La louve eut l'impression que son coeur s'était remis à battre. Sans réfléchir, les gestes étaient uniquement guidés par son euphorie, Verd lui sauta dessus. Elle noyait son museau dans son pelage. Elle répéta "Ragnar... Tu es vivant... Tu es vivant !". Des larmes coulaient sans qu'elle ne puisse les maitriser. Son coeur dégoulinait d'amour. Elle l'aimait, elle l'aimait ! Il était ici, contre elle, vivant. Verd senti son corps céder sous son propre poids, sous ses émotions. L'air lui montait à la tête. La louve risquait de s'évanouir à tout moment.

La louve pouvait sentir la chaleur de son compagnon. Il était vivant, ici, avec elle, contre elle. La louve avait l'impression qu'un éclair l'avait traversé. Elle ne s'était jamais sentie aussi vivante depuis longtemps. Elle souriait. Verd avait acquis aura de joie brute. Il était là. Son euphorie de ne s'arrêtait pas. Les dieux l'avaient entendu. Elle ne quittait pas les yeux de Ragnar. Elle ne le quitterai plus.

Plus rien n'avait d'importance dans l'esprit de Verd. Tout ce qui comptait, c'était Ragnar. C'était qu'il était là. Bien vivant. Ce n'était pas un fantôme ou une illusion. C'était un miracle. Il était au-dessus d'elle, son museau contre le sien. Elle voulait que cet instant dure pour toujours. C'était ça, le bonheur. Elle ne bougeait plus. Son regard étant perdu dans le sien. Elle murmura "Je t'aime... Je t'aime tellement.". A cet instant, la louve se fichait bien de savoir comment Ragnar était revenu à la vie. Tout ce qui comptait, c'était qu'il était là. Son cerveau ne fonctionnait plus. Son coeur avait entièrement prit possession de son corps. Elle l'aimait, le désirait. Et Ragnar était là, il était revenu. La louve l'aimait passionnément.

Verd était euphorique. Son coeur s'excellera encore quand elle entendit enfin sa voix. Des larmes de joie roulaient sous ses yeux. Elle l'aimait, plus que de raison. Ragnar finit par se relever, et parcouru le corps de la louve avec sa truffe. Des frissons parcourraient Verd. Il lui avait manqué. Elle se sentait revive à son contact. Le loup lui léchait les oreilles, geste tendre qu'elle avait oublié.

Verd était incapable de se relever. Elle le regardait avec beaucoup d'amour. Elle lui demanda "Viens contre moi, je veux pouvoir sentir ta chaleur... C'est tellement irréelle. " Et pourtant ses sentiments étaient très forts et sincères. Elle murmura "C'est un miracle...". La louve laissa ses yeux parcourir le corps du loup, il y avait des traces d'horribles blessures. D'un seul coup, son rythme cardiaque s'emballa. Elle se mit à parler trop vite, submergée par la panique "Est-ce que ça va ?Tu as mal ? Comment tu te sens ? Il faut que tu vois un médecin !" Sa tête lui tournait.

Verd se calma rapidement, bercé par les paroles de son compagnon. Sa présence le rassurait. Il était là, vivant, contre elle. Elle l'aimait plus que de raison et se sentait réellement vivante avec lui. Les dieux n'étaient peut-être pas si cruels... Le visage illuminé par un sourire, Verd était réellement heureuse. La tête posée contre son Ragnar, elle n'arrivait pas à fermer les yeux, à cesser de le voir. Elle avait peur que tout s'arrête... Mais il était là, bien présent, vivant et en bonne santé.

La louve le redécouvrait, laissant ses yeux parcourir le corps du loup. Il était beau, puissant, vivant. Il était là et elle l'aimait. Verd ne pensait plus au passé, ni à l'avenir, étant seulement concentrée sur le temps présent. Très égoïstement, la louve voulait garder Ragnar pour lui. Les autres attendraient.