Lagherta

Guerrière — Source

Survivor

Lagherta avait bien reprit du poil de la bête. Son physique était redevenu ce qu'il était avant sa dépression suite à la perte de son petit. Sa fourrure était à nouveau belle et brillante. Ses côtes ne se voyaient plus, tout comme les os de ses hanches. Lorsque Tanyxoth était venu la rappeler à l'ordre, elle ne s'était rendue compte qu'à ce moment-là à quel point son état était absolument catastrophique. Il lui avait fallu plusieurs semaines pour se remplumer et être capable de reprendre le rythme d'entraînement normaux... Plusieurs fois, sous alimentée et trop faible, elle avait dû écourter ses entraînements... Mais même si elle n’oubliait pas la perte de son fils, sa dépression était derrière elle.

Elle s'en voulait encore atrocement du mal qu'elle avait fait à ses enfants en les rejetant de la sorte, alors qu'ils n'étaient en rien fautifs, et surtout, qu'ils étaient incapables de comprendre la réaction de leur mère... Et elle s'en voulait également pour la souffrance que Keiss avait dû enduré de la voir ainsi, en plus de la perte de leur fils. Elle tentait de se rattraper, s'excusait beaucoup et prenait soin de lui comme il avait prit soin d'elle. Lui aussi allait mieux d'ailleurs... Durant la dépression de sa compagne, il avait assuré leur deux rôles parentaux, mais plus par automatisme à cause de son chagrin... En faisant le bilan final de ce drame, Lagherta se rendait compte que ceux qui avaient sans doute le plus souffert devaient bien être Horik et Céleste...

La journée était calme, bien que froide, lorsqu'un violent éclair retentit non loin du camp, probablement dans les plantes mouvantes. Léone avait mis bas et Tanyxoth veillait sur elle, c'est pourquoi il lui avait demandé d'aller voir ce qu'il s'était passé, en prenant un garde avec elle. L'activité du camp s'était presque stoppée suite à cet éclair, ce qui était normal. Le temps était clair, cet éclair était donc impromptu et peut-être éventuel annonciateur d'un danger à venir... Les nourrices avaient regroupés les petits dans les tanières et les gardes et guerriers se tenaient aux aguets dans le cas-où Lagherta et son collègue donneraient l'alerte en arrivant sur place...

Ils se frayèrent un chemin dans les plantes mouvantes. Le lieu ne serait pas très difficile à trouver, l'éclair était tombé pile sur un arbre. Il s'en dégageait donc une odeur de brûlé, qui serait facile à suivre... Le chemin ne fut pas long jusqu'à arriver à proximité du-dit arbre. Les deux collègues se firent discrets afin d'approcher et voir sans être vus... Puisqu'ils ne savaient pas ce qu'ils allaient trouvé et au vu de l'ampleur de l'éclair, mieux valait jouer la prudence plutôt que de foncer dans le tas... De là où ils se trouvaient, ils ne voyaient que l'arbre partagé en deux sur presque toute sa longueur. D'un commun accord, ils décidèrent de se séparé et d'encerclé l'éventuel ennmi.

Alors qu'elle faisait le tour en prenant assez largement pour rester camouflée, elle se retrouva face au vent. Celui-ci lui apporta une odeur [Mémoire olfactive : 14/100] qu'elle reconnu instantanément, jamais elle ne pourrait oublié cette odeur, même si elle le voulait. Mais c'était impossible que cette odeur lui arrive à la truffe. [Méfiance : 50/100] Elle hésitait entre joie et méfiance. Peut-être était-ce le piège d'un ennemi. Restant camouflée, elle s'approcha pour voir ce qui se trouvait au pied de l'arbre. [Patience : 95/100] Mais cette odeur l'appelait. Elle ne pouvait pas l'ignoré, même si elle continuait de se méfier, il fallait qu'elle en ai le coeur net. Elle continua donc de s'approcher, se relevant presque dans les plantes mouvantes. Et lorsque sa tête apparue à l'orée des plantes, elle se stoppa net. Devant elle, à quelques mètres, en un bond elle y serait, se tenait Ragnar. C'était impossible, elle avait pleuré sur son cadavre, la meute entière l'avait pleuré et les plantes mouvantes avaient ensuite emporté son corps, mais elle ne pouvait le nier, il était là. Son odeur était la bonne. [Maitrise de soi : 66/100] Elle bondit des plantes mouvantes et se planta à un mètre de lui, n'osant pas y croire.

Elle était là, plantée devant lui, sans rien pouvoir dire, ni pouvoir bouger... Elle n'osait pas croire qu'il était vraiment là, debout devant elle... [Doute : 11/100]C'est également la raison qui faisait qu'elle ne s'était pas approchée plus. C'était impossible. Ils avaient déjà eu droit à un miracle lorsqu'ils s'étaient retrouvés à la fusion des clans, se croyant jusqu'alors mutuellement morts. Déjà la première fois, c'était tellement improbable, alors une seconde fois... Elle restait plantée là, interdite, les yeux remplit de larmes, qui se mirent à couler sur ses joues. Les nerfs de la jeune louve étaient en train de lâcher, elle n'était plus capable de rien, plus capable de réfléchir, de déterminé si c'était réel ou si c'était une blague de mauvais goût. Si tel était le cas, autant dire que le farceur allait rapidement comprendre que jouer avec les sentiments de la guerrière était une très mauvaise idée... Plus rien n'existait autour de la louve et de son frère devant elle... Elle ne remarqua même pas son collègue qui la rejoignit, et qui poussa un hurlement à courte portée pour appelé Tanyxoth, spécifiquement.

Lagherta

Guerrière — Source

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La louve ne bougeait pas, elle resta là, immobile, interdite. Était-ce vraiment réel. Serait-ce seulement possible que son frère soit revenu d'entre les morts. Plus rien ne comptait hormis le loup qui se trouvait devant elle. Elle n'entendit pas son collègue appeler Tanyxoth. C'est tout juste si elle vit bondir Tany de façon à la défendre, puis se stopper net, et ensuite enlacer son fils une fois qu'il se fut assuré que ce fut bien lui.

Elle ne remarqua pas non plus réellement la présence du loup immense qui débarqua et elle n'entendit que d'une oreille très distraite les explications qu'il donna. La louve avait totalement buguer, incapable de réaliser, incapable de se reprendre et de se réjouir de ce cadeau béni des Dieux. Avaient-ils finit par entendre la rage qu'elle avait déverser à leur égard pour lui avoir enlever son frère si tôt alors qu'il s'était conduit en héro ? D'un seul coup, elle s'en voulu de les avoir tant détester pour cela alors qu'ils l'avaient justement renvoyer parmi les vivants...

Puis la voix de son frère retentit. Il y avait si longtemps qu'elle avait entendu cette voix depuis la dernière fois. Elle croyait ne plus jamais pouvoir l'entendre de son vivant. Cette voix pourtant légèrement rauque, mais si douce à ses oreilles... Un des plus beau son qui lui ait été donné d'entendre de toute sa vie...

Puis soudain, comme un électrochoc se produisit en elle lorsqu'il lui toucha la truffe de la sienne. Son regard bougea enfin pour se poser sur la tête imposante qui se trouvait juste devant sa truffe. Une langue chaude lui lécha la truffe et elle parut comme reprendre vie. Soudain, elle bondit et sauta sur son frère. Elle le serra entre ses pattes avant, comme si sa vie en dépendait, et lui lécha partout le visage. Sa queue battait furieusement le sol derrière son arrière-train. Les larmes continuaient de couler sur ses joues, mais c'était à présent des larmes de joie. Elle réalisait enfin. Elle plongea sa truffe dans son cou et inspira plusieurs fois de grande bouffées afin de se remplir de l'odeur de son frère qui lui avait tant manqué.

Elle aurait voulu lui dire tant que choses, qu'elle l'aimait, qu'elle ne savait pas comment ni pourquoi, mais qu'elle était ravie de son retour ! Que plus jamais elle ne le quitterait. Et qu'il était à présent oncle ! Mais sa gorge était trop nouée par l'émotion. Elle parvint cependant à chuchoter dans sa fourrure :



Après quelques minutes à le lécher partout, elle se recula enfin, même si elle du se faire violence pour le lâcher. Elle avait peur que tout cela ne soit qu'un rêve et que si elle lâchait son frère, il s'évaporerait tel un fantôme. Précautionneusement, doucement, elle le quitta peu à peu. D'abord la tête, puis une patte, puis l'autre. Et tout doucement, elle recula, la peur au ventre qu'il ne disparaisse encore une fois... Mais il ne disparaissait pas... Il était bien là, et apparemment pour de bon... Le nœud dans sa gorge s'estompa quelques peu, mais pas complètement. Elle se passa une patte sur le visage pour sécher les larmes qui y avait couler. Enfin elle parvenait à reprendre à peu près le contrôle d'elle-même, même si sa queue battait toujours aussi joyeusement dans son dos.

Lagherta

Guerrière — Source

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Le grand loup se laissa tombé lorsque sa soeur lui sauta dessus, et se mit à rire. Ce rire si rocailleux, caverneux lui avait tant manqué. La voix de son frère était sombre et et grave, mais à ses yeux, elle était magnifique. Son frère était là. Il ne répondit pas à ses paroles d'affection, mais elle avait compris depuis longtemps que même s'il ne le disait pas, il l'aimait et l'avait toujours aimée. Le seul fait qu'il se laisse renverser de la sorte et couvrir de câlins et de léchouilles par elle en était la preuve.

Une fois qu'ils se furent séparé et que la guerrière eut reprit à peu près contenance, l'Ours reprit la parole pour annoncer que la vie de Ragnar sera plus courte que d'ordinaire et qu'il devait donc en profiter. Le coeur de la louve se serra à cette nouvelle. Combien de temps serait-il auprès d'eux avant de devoir à nouveau s'en aller ? Elle espérait qu'il avait tout de même quelques années devant lui... Il le méritait, et elle ne supporterait pas de le perdre à nouveau trop rapidement... L'Ours s'en alla ensuite sans rien ajouter. Et Ragnar prit la parole enfin :



Verd, bien sur. La louve repensa à la louve de cristal. Si elle-même avait souffert de la perte de son frère, elle était tout de même parvenue à la surmonter. Verd, elle, n'était plus que l'ombre d'elle-même depuis la perde de son amour, et même si Lagherta aurait voulu faire quelque chose pour elle, elle ignorait quoi faire. Elle n'avait jamais été proche de Verd, elles n'avaient pas vraiment eu le temps d'apprendre à se connaître et se cotoyer avant leur départ pour la quête de l'Artefact, puis il y avait eu la bataille des Elements. Et même si Lagherta avait montré son soutien à la louve de cristal lors de la cérémonie, qui ne l'avait pas rejetée, elle n'avait pas vraiment osé faire plus pour elle. D'autres loups étaient plus à même de faire ce genre de choses pour elle. La guerrière soupçonnait également, que voir trop souvent la soeur de son amour lui ferait plus de mal que de bien...



Elle ne lui dit pas à quel point Verd était atteinte encore aujourd'hui. C'était à elle de lui dire, si elle le souhaitait. Et elle ne souhaitait pas ternir leur retrouvailles avec des sombres paroles. Elle lui lécha une dernière fois le museau affectueusement. Puis Tany poussa un hurlement, Ragnar le rejoignit et Lagherta se joignit à eux avec plaisir. Elle fit passer toutes ses émotions dans son hurlement. Ses enfants ne comprendraient probablement pas, mais Keiss oui. Ce n'était pas la première fois qu'elle retrouvait son frère. Grâce aux Dieux, une nouvelle fois il lui avait été rendu. Keiss savait combien Ragnar comptait pour sa compagne. Elle laissa son frère partir tandit qu'elle suivait Tanyxoth sur le chemin du camp. En rentrant, elle irait immédiatement voir son compagnon, s'il ne l'attendait pas déjà à leur tanière en ayant entendu la nouvelle. La louve se sentait à nouveau vivre totalement et complètement. Bien sur, Héraku lui manquerait toujours, elle avait perdu une partie d'elle-même lorsque son fils était mort, mais elle venait de récupéré une autre partie d'elle-même. Elle réalisa que même si elle avait reprit le cours de sa vie depuis que Tanyxoth était venu la rappeler à l'ordre, elle n'avait pas vraiment vécu. Elle devait corriger ça. Passer du temps avec ses enfants, partager des moments exeptionnels, inoubliables et marquant avec toute sa famille. Son père lui manquait. Elle espérait qu'il rentrerait bientôt de son voyage auprès des Dieux...