Aslan avait bientôt dix ans. C'était une époque charnière pour nombre de loups, quand l'âge atteignait les deux chiffres bon nombre d'entre eux prenaient leur retraite. Mais Aslan ne voulait pas, il refusait de vieillir et pour cause, malgré les nombreuses lésion de batailles sur son corps, il se sentait terriblement bien, il avait une santé de fer, n'était pas fatigué pour un sous ni souffrait de douleurs chroniques ou quoi que ce soit que les nombreux traumatismes ayant percés sa peau auraient pu causer.

Aslan était loin de sa retraite, et il espérait ne jamais y arriver, et parfois même, il espérait avoir plus que son rôle de bêta, quand il voyait Ware griser et sa patte qui le tirait parfois. Mais il ne disait rien, il n'avait droit de parole à ce sujet.

Les chaleurs avaient repris et à présent que ses enfants étaient à l'aube de l'âge adulte, le bêta était à nouveau saisi de désir charnel. Ho non pas que ça avait disparu avec les petits, mais l'amour pour eux et le profond instinct de paternité l'avait tenu éloigné de tout ça, seulement cela faisait déjà deux ou trois périodes de chaleurs et il sentait que l'envie revenait comme avant. Mais il ignorait les envies de sa femelle bien qu'il était quasi sûr de sa réponse, alors il prenait ses distances, souffrant de la frustration que cela engendrait en lui. Et ça avait très bien fonctionné, en s'enfonçant dans son travail il se détendait suffisamment pour arriver à faire abstraction de l'attirance exponentielle de sa femelle quand il rentrait le soir.


Mais aujourd'hui, il avait tellement bien bossé qu'il n'avait rien à faire, alors il était monté vers les montagnes pour admirer le paysage, grimpant comme la première fois qu'il a montré les paysages du clan du feu à Okazeh. Il l'entendit arriver, assis vers l'horizon, les pattes de la louve s'enfonçaient dans la poudreuse avec des bruits feutrés qui ne manquèrent pas au bêta. Le vent venant de face, il ne sentit pas encore l'odeur enivrante de la bêta, mais la devinant, il sentit déjà son corps chauffer.

Elle vint s'installer, s'allonger près de lui et son exclamation fit rire le mâle. Il s'allongea ensuite en s'appuyant sur elle, remplissant alors enfin ses narines de l'odeur passionnante de sa louve, il devrait se contenter de ça. Mais il sentit le désir croitre.


Il sourit puis releva la tête pour lui lécher le bout de la truffe avant de se rallonger.

Elle ne répondit pas et Aslan n'insista pas, profitant du cadre apaisant de la situation. Le vent souleva les poils de sa belle et dansa dans les cheveux du mâle, il redressa un peu la tête pour en profiter.

Mais les paroles qui suivirent glacèrent le coeur d'Aslan, il se décolla d'elle pour la regarder, un air indéchiffrable dans le regard. Il ne l'interrompit pas, la laissant finir, mais chaque mot prononcé était un pieux de plus dans son coeur. Elle baissa le museau, elle était visiblement touchée elle aussi par cette demande.

Elle en avait besoin, il pouvait le lui accorder, il ne pouvait imposer son désir si cela allait à l'encontre de ses besoins, seulement elle lui proposa de venir avec lui, il se leva, le coeur en miette.


Il ferma un instant les yeux, les cheveux au vent, debout sur la roche, face à okazeh, quand il les rouvrit son visage alors torturé s'était fait plus doux, il se pencha un peu pour lécher l'oreille de la louve.

Okazeh ne l'avait pas quitté des yeux, et il savait que ses paroles lui avaient fait du mal, non pas qu'il l'avait blessé, mais il avait certainement anéanti l'entrain qu'elle avait. Elle se leva pour enfouir son museau dans le cou du mâle et ce dernier gronda d'apaisement.

Non, il ne voulait pas qu'elle parte, pour rien au monde il voulait être éloigné d'elle, en partant elle emporterai son coeur avec elle, et il ne s'en remettrai qu'à son retour, puis passerai tout le temps de son absence à s'inquiéter plus que mesure. Mais il ne pouvait non plus l'en interdire, il la repoussa gentiment pour la regarder dans les yeux.


Il posa son front contre le sien, il s'était montré le plus persuasif possible (20/100 en persuasion), il était prêt à souffrir des mois si ce périple pouvait apaiser la louve.

Le ton mielleux de sa femelle fit papillonner le ventre d'Aslan, il observa Okazeh, ses yeux pétillants, son odeur alléchante. Il hocha la tête puis se pressa contre elle sans plus résister à l'appel que son corps lui faisait, il gronda encore un peu. Elle pourrait regretter aussi de ne pas être partie, alors qu'en partant elle pourrait toujours revenir si cela n'allait pas. Il voulait passer sa vie auprès d'elle mais il voulait qu'elle soit heureuse. Et encore plus aujourd'hui alors que les chaleurs guidaient la façon d'agir du grand mâle.



Puis il ferma les yeux à son tour, son grondement tournant plus au roucoulement, il fit parcourir sa truffe dans le poil de sa belle, elle titillait, volontairement ou pas, alors il la titillait en retour.

(contrôle de soi: 99) Aslan gémit, vouloir... portée... il n'entendit rien, le désir le brûlait de haut en bas, sans qu'il n'aie besoin d'utiliser son pouvoir. Il mordilla la peau du cou de sa louve du bout de ses incisives, grognant encore un peu, puis il passa aux oreilles , aux babines, papouillant Okazeh comme un jeune tourtereau. Elle ne faisait rien pour reculer, elle semblait même si accueillante... Le feu brula bien plus fort dans le corps du loup.

(Réflexion : 2) Puis alors qu'il continuait ses papouilles, la phrase devint claire, et il la compris, il redressa la tête immédiatement, il n'avait même pas pensé à cette éventualité.


(contrôle: 89) Il se mit à bafouer, ne sachant plus rassembler ses idées, il avait terriblement envie d'elle, plus que tout, et cela se sentait dans ses gestes, la chaleur émanant de son corps, et il aimait ses enfants, et l'idée d'être à nouveau père le comblait tellement, le faisait s'envoler..

(contrôle: 40) Lentement il recula.



(culpabilité: 100) Il recula, baissant d'autant plus la tête tant la culpabilité d'avoir pu imaginer ça un instant, d'avoir pu imaginer priver sa compagne de sa liberté, le serrait aux tripes. Toute ardeur disparu instantanément en lui, il secoua la tête comme un louveteau.


Il ne pensais pas du tout à ce que penserai Okazeh de lui en cet instant, lui en voudrait-elle d'avoir voulu ça? Penserait elle qu'il n'est plus digne d'elle? Ou prendrait-elle sa réaction comme une tristesse de laisser passer l'occasion de devenir parent à nouveau? Il n'en porta nulle attention, trop aterré par ce qu'il avait fait.

Elle s'approcha alors que lui avait reculé et planta fortement ses griffes dans le sol pour garder le contrôle. Il s'en fallait de peu pour qu'il lui saute dessus malgré les paroles prononcées plus tôt. Il se concentra sur les paroles de sa belle et il hocha la tête. Oui, il attendrait son retour. Il sourit avec son clin d'oeil, ricanant légèrement et il le lui rendit. Mais elle dut sentir le contrôle énorme qu'il exercait sur lui, ou alors son propre corps qui revenait à la charge, car Okazeh recula finalement, et Aslan pu se détendre un peu.

Elle léchouilla le museau du loup et ce dernier tendis la tête pour la suivre alors qu'elle reculait toujours, mais il ne fit que se lever, la laissant partir.


Il la regarda descendre, ses entrailles douloureuses se vengeant du désir non accompli en foudroyant son ventre de crampes. Il la suivit du regard alors qu'elle serpentait sur la facade, souple, élégante, belle et..

Non, il brisa son regard en détournant la tête, reportant son attention sur le camp en contre bas, il aurait hurlé pour se détendre, si tout le monde ne risquait pas de l'entendre. Au lieu de quoi, il se rallongea lourdement sur sa roche, laissant s'envoler quelques poussières, et ne retenant pas cette fois un grondement de frustration. Ce soir aussi il aurait énormément de mal, alors Aslan dormirait ici cette nuit.