Hydromos vit l'air stupéfait de l'inconnue face à sa magnificence. Il ne s'étonnait plus depuis longtemps de produire cet effet aux personnes qu'il voyait et encore moins quand il s'agissait de parfait inconnus. Néanmoins, c'était toujours plaisant de contester que sa superbe le suivait malgré le vieillissement. Peut-être continuera-t-il d'être le plus splendide une fois que l'âge pour la tanière de retraite sera arrivé. Elle reprit bien vite son sérieux, telle la professionnelle qu'elle devait être, pour répondre aux questions.

Mon nom est Sorringen, chevalière de l’aurore du roi Agarès, roi et protecteur des clans de l’aube, du midi et du crépuscule, seigneur des terres du Soleil. Je suis envoyée sur ses terres, fort loin de chez moi, car j’ai eu pour mission, moi et mes frères et sœurs d’armes, de prendre en chasse Hiraeth et ses sbires qui sont accusés de haute trahison envers sa majesté.

Sa présentation fut quelque peu longue, passant de son nom à son statut puis au nom de son dirigeant et les titres de celui-ci, pour ensuite terminer sur le motif de sa présence. Une véritable présentation noble citant d'où elle venait et qui elle représentait. Cette louve était visiblement très bien éduquée et savait comment s'adresser à des personnalités importantes.
Ainsi, son statut est "chevalière de l'aurore". Hydromos se dit qu'il devait s'agir de l'équivalent de guerrier et garde chez eux et avec visiblement la spécialité d'assassin lié puisqu'elle faisait une chasse au loup.
Son dirigeant, Agarès, se faisait appeler roi. Il s'agissait de l'équivalent d'alpha, employé bien plus fréquemment les concernant. Il arrive certaines fois que quelques membres appellent un dirigeant d'ici par le synonyme de roi. L'hybride paon se souvient que du temps de Karara, la majorité de ses membres l'appelaient souvent Reine Karara. Parfois, la mention alpha n'existe pas et est totalement remplacée par le mot roi, comme ce fut le cas avec Najah lorsque des Atheris Viperae habitaient le Feu. Par contre, son roi posséde plusieurs clans sous sa coupe ? Trois de ce qu'elle disait. Ce devait être énormément de travail et de stresse ! Et aussi, pourquoi avoir fait trois clans différents au lieu d'un grand ? Une énigme et une décision fort bizarre. Les clans ont des noms représentant les trois grandes phases du soleil. Hydromos se demanda alors si chez eux, le dieu Solar ne serait pas aussi leur divinité. Après tout, les influences des dieux doivent dépasser les frontières et ils doivent sans doute régir plusieurs peuples sans qu'eux, les Elémenloupiens, le sachent. Sachant que plusieurs loups, au fil des nombreuses années, ont quitté le pays pour s'établir ailleurs, migrer, ils ont probablement emporté la religion avec eux.
Pour terminer, Hiraeth est celui qu'elle poursuit. Mais il n'est pas seul : d'autres sont avec lui et sont tout aussi chassés. L'inconnue n'est pas seule non plus à les traquer : ils sont plusieurs, mais combien exactement ? Elle ne le dit pas. De ces dires, ils sont "accusés de haute trahison envers sa majesté". L'alpha de plumes se demanda alors ce qu'ils avaient bien pu faire pour être traqués morts ou vifs pour plusieurs. Cela accentua leur dangerosité. Sont-ils donc réellement un danger pour le Désert ? (18/100) Convaincue par la dangerosité de ces intrus traqués, Hydromos souhaitait en savoir d'avantage sur eux. Il faut savoir de quoi ils sont capables ! Les sentinelles devront se tenir prêtes pour leur barrer la route.

Ware, qui était jusque là en retrait, vint se poser à côté d'Hydromos. Visiblement, l'étrangère ne l'avait pas remarqué auparavant, car elle afficha un air effrayé en le voyant. Elle se tendit et ses babines se soulevèrent un instant, hésitante. Elle avait sans doute faillit lâcher un grognement. La vue du géant reptilien devait lui rappeler un ennemi. Ware ne s'en préoccupa longtemps et parla à son tour :

Nos sentinelles ne nous ont peut-être pas présenté. Je suis Ware et mon confrère se nomme Hydromos. Nous sommes les Alphas du Clan du Désert. Tu es ici en mission, Sorringen, d’après tes propres dires. J’ignore à quel point les terres d’où tu viens sont éloignées, mais je suppose que les habitudes y sont différentes. Nous tenons particulièrement au respect des limites de nos terres ici, cela vaut pour nous et nos voisins du Clan de la Source. Nous n’apprécions guère que des étrangers y entrent sans permission. Nous pouvons te mener jusque dans les terres neutres, mais j’ai le pressentiment que nous n’avons pas fini d’entendre parler de toi.

Hydromos acquiesça d'un mouvement de tête. La louve ne pouvait pas se balader dans les territoires du Désert, ni de la Source, comme si de rien n'était. Elle est dans un nouveau pays et doit se plier aux règles de ce pays. Si elle souhaite traquer les loups en fuites dans leurs territoires, elle devra s'en remettre aux membres du clan pour l'aider. Les ennemis, s'ils sont trouvés dans leurs montagnes ou ailleurs au sein du territoire, seront chassés jusqu'à leurs frontières et combattus s'il le faut.

Oui, tu ne peux vadrouiller dans nos territoires seule. Si ceux que tu traques sont dangereux comme il nous a été dit, quels dangers potentiels représentent-ils pour nous ? Les étrangers au clan sont chassés des terres jusqu'aux frontières, toi comprise, malgré ta mission. S'ils sont encore chez nous, nous lancerons nos effectifs à leur trousse pour les y déloger, mais nous n'irons pas plus loin. A moins qu'ils représentent une réelle menace qui nous concerne tous ?

Hydromos attendait sa réponse. Ils pourront aviser ensuite suivant l'échelle de danger que les autres intrus représentent au final. Comme dit, ils les traqueront et les délogeront au sein de leur territoire, aidant ainsi par la même occasion Sorrigen, mais ils ne mèneront pas bataille pour qu'elle les ramene chez elle. A moins bien sûr, qu'ils les attaquent : ils répliqueront.

Je crains que vous n’aillez pas compris, messires. C’est mon roi qui m’envoie en mission à travers le monde, m’accordant de se fait sa bénédiction pour traverser les terres et les royaumes comme le vôtre pour trouver la trace du traître noir. Contrairement à vous, qui chassez simplement les intrus en dehors de vos terres, nous, les loups du soleil, prenons à cœur la responsabilité de nos actes et nous refusons qu’un criminel de notre royaume puisse continuer à sévir même loin de notre territoire.

Dès la seconde phrase de l'étrangère, les plumes de la crête d'Hydromos se dressèrent à la façon d'un cacatoès, annonçant l'énervement de l'alpha oiseau. Comment ose-t-elle ? Son roi lui a donné "sa bénédiction pour traverser les terres et les royaumes" comme le leur. Pardon ? Pour qui se prend-il ? Il n'est pas le roi du monde ! Il n'a aucun pouvoir sur les terres et royaumes des autres dirigeants n'étant pas sous son autorité ! Le clan du Désert n'en fait pas parti, donc sa bénédiction n'est pas valide. Par ailleurs, pour qui se prend-elle pour oser dire qu'elle a le doit de faire ce qu'elle veut de ce fait, ne pas remettre en cause cette dite bénédiction ? N'est-elle pas un tant soit peu intelligente pour se dire que cette soit disante bénédiction est caduque ?
L'énervement d'Hydromos monta un peu plus avec la seconde partie de ces dires, son encolure gonflant un peu plus. Vient-elle de les insulter en leur disant qu'ils ne savent pas prendre les responsabilités des actes des membres de leur clan ? Elle ne les connaît pas et elle porte un jugement sur leurs actions ? Finalement, le dialecte noble de cette étrangère n'est pas séduisant.
Hydromos la fixait intensément, tendu, les poils et plumes gonflés. Il ne dit rien pour l'instant, la laissant finir pour voir si elle allait continuer de s'enfoncer dans l'insolence. Les paroles de Sorringen sonnent comme un potentiel appel à la guerre pour Hydromos. Une voix lui disait de répliquer maintenant, peut-être la voix de Zexal flairant le conflit.

Elle expliqua les dangers des traitres qu'elle et d'autres poursuivent. Ils se sont attaqués à la famille royale "il y a plusieurs mois de cela", tentant de les assassiner. Hydromos releva un peu le museau, quelque peu dédaigneux. Plusieurs mois et ils n'ont toujours pas été attrapés ? Ce sont plutôt eux les incompétents. La rouge poursuivit ses explications, disant qu'une affaire de complot planent sur eux. En somme, il n'y a rien de si dangereux. En tout cas les concernant. Les sentinelles ont exagéré les propos. La louve du Soleil allait donc se débrouiller toute seule pour les chercher. Elle le dit d'ailleurs elle-même, terminant :

Je souhaiterais être clair avec vous, Alpha Hydromos, Alpha Ware. Je traque de mon propre chef le traitre noir Hiraeth dont l’intelligence et la force ont manqué d’abattre mon cher souverain. Je ne vous demande pas de l’aide, tout au plus des informations sur son passage si cela est le cas, juste votre légitime accord de me laisser parcours le Désert pour retrouver ce criminel et vous en débarrasser.

Hydromos glissa son regard vers Ware, le regardant du coin de l’œil. Le reptilien ne vit pas son collègue qui avait son regard dirigé vers l'étrangère du Soleil. Il prit la parole le premier et durant le verdict, l'alpha de plumes reporta son attention sur Sorringen.

Et je te le refuse. Pour qui te prends-tu ? Tu arrives ici en parfaite étrangère, nous ne connaissons rien de la région d’où tu viens et tu voudrais qu’on reconnaisse l’autorité d’un chef dont on a jamais entendu parler ? J’aviserai de l’avis de mon confrère, mais je pense qu’il sera d’accord. Cette affaire ne semble pas pouvoir nous affecter à la vue des éléments que tu nous donnes. Je ne vois pas pourquoi nous t’aiderions au-delà d’une simple information sur le passage d’un solitaire correspondant à l’individu que tu poursuis.

Il sentit le regard de Ware sur lui dès qu'il termina son verdict. Hydromos accrocha alors son regard au sien durant quelques instants. L'expression de ses yeux disait clairement ce qu'il en pensait. Cette étrangère n'allait certainement pas parcourir leurs terres après son manque de respect évident et celui de son roi qui croit visiblement tout diriger chez les autres qui ne sont même pas de sa juridiction. Bien heureux qu'ils soient sur la même longueur d'onde une nouvelle fois, l'alpha de plumes asséna :

Je suis du même avis que mon confrère. Vous n'avez aucun droit d'arpenter librement nos terres, même si votre roi vous en a donné la bénédiction ! Ce n'est pas à votre dirigeant d'en décider, car ce ne sont pas ses terres ni son royaume, mais les nôtres ! Sa bénédiction n'a pas de poids ici et elle n'en aura pas sur l'entièreté de ce pays ! De plus, nous ne le connaissons pas le moins du monde et n'avons, de ce fait, aucun fragment d'alliance. J'espère bien que vous comprenez ceci et le compreniez déjà, car ce serait fort étonnant que durant votre traque jusqu'ici, aucun autre clan ou groupe ne vous a rabroué à ce sujet.

La traqueuse avait bien de l'espoir d'arriver à ses fins avec cette attitude.

L'étrangère parut étonnée face aux refus des deux dirigeants. Sans blague, sont-ils les premiers à lui refuser l’accès à leurs territoires ? Impossible. Si c'est le cas, alors ça veut dire qu'elle agit toujours sans se présenter, en parfaite intruse. Remarque, si Djama et Aymeric n'étaient pas tombés sur elle et n'avaient pas averti les sentinelles, elle serait passée en cachette et aurait poursuivit son chemin. Néanmoins, elle aurait été repérée à un moment donné et elle se serait retrouvée devant eux comme maintenant, mais dans une situation encore pire.

N’avez-vous donc pas compris ? Je porte la parole de mon souverain.

Hydromos arqua un sourcil. C'était plutôt elle qui n'avait pas compris.

Avoir sa bénédiction signifie porter sa parole. Si cela vous déplait, il vous suffit de vous adressez à lui et de se fait à moi pour pouvoir en discuter. Libre à vous, cependant, d’envoyer un de vos propres messager.

La définition de bénédiction qu'elle donna était fausse. Voilà donc d'où venait le problème : ils étaient en plein quiproquo. À cette constatation, l'alpha de plumes soupira, évacuant par la même occasion un peu de tension. Elle ne savait pas qu'elle employait le mauvais terme.

Le royaume du soleil se situe à plus d’un an de marche. « Quelques mois », c’est tout au plus une métaphore pour dire que j’ai marché jour et nuit pour retrouver ce fuyard.

Un an ?! Hydromos ne voyait pas pourquoi elle apportait cette précision, mais c'était une information en plus, bonne à connaître. L'étrangère, ainsi que les autres de son rang, sont donc sur les traces des traîtres depuis au moins un an. Combien de jours de marche ont-ils réussi à leur mettre d'avance pour arriver à cette durée de chasse aux loups ?

Les traits de l'étrangère commençaient à montrer de l’énervement et de la fatigue de cette discussion. Elle se montrait aussi plus menaçante et désinvolte. Définitivement, cette entrevue ne pourrait pas se terminer sur une bonne relation.
Elle reparla du traitre Hiraeth, essayant d'appuyer sur l'importance de sa dangerosité. D'après elle, sa présence devrait les toucher, car en somme, il est capable de corrompre n'importe qui. Fruit d'un pouvoir, d'une incroyable faculté à la manipulation ou les deux ? (6/100) Quoi qu'il en soit cet Hiraeth n'est véritablement pas à prendre à la légère avec les facultés qu'ils connaissent de lui : chef d'un complot visant à tuer le roi et sa famille, presque réussite de cette entreprise, en cavale depuis un an et faculté de manipulation et corruption élevée. Ils devront se méfier de lui.

Sachez cependant que si vous persistez à refuser et à exercer sur moi les lois de votre peuple, le royaume du Soleil en sera informer et mon roi réclamera réparation pour l’affront que vous lui aurez fait.

Des menaces, une fois de plus ! Si elle poursuivait sur la voie des insultes et des menaces, elle ne quittera définitivement pas le campement, sauf pour aller tout droit dans les cachots. La patience d'Hydromos arrivait à terme. Que croyait-elle en les menaçant via son roi ? En se basant sur ce qu'elle leur a dit et en partant du principe qu'il y a pile un an de marche pour y aller, l'aller-retour prendra deux ans minimum. D'ici là, l'étrangère, son roi ainsi que des membres de son armée auront le temps de mourir de multiples façons chez eux et en traversant toutes les terres et les dangers qui y habitent pour venir jusqu'à eux. Peut-être même qu'elle ne rentrera jamais, trouvant la mort lors de son retour. D'ailleurs, peut-être que cet Agarès est mort depuis son départ. Une menace bien dérisoire...

Dans ce cas, nous avons un quiproquo. Bénédiction ne signifie pas porter la parole de quelqu'un. Ainsi, de la façon dont vous le disiez, cela signifiait que votre roi se pensait être suzerain de tous, même des terres et royaumes lui étant inconnus. De ce fait, qu'il vous donnait l'aval et un laissez-passer d'outrepasser les lois des autres, et que nous n'avions qu'à baisser l'échine et abdiquer. Créant ainsi un jugement fort mal-placé en son encontre et un énervement chez nous deux. Par contre, je vous serai gré de respecter nos décisions... Vous avez une mission qui vous tient à cœur et je le comprends. Vous êtes loyal et poursuivez votre mission même après tout ce temps : c'est admirable. Seulement, vous parlez bien à des rois souverains, pour employer vos termes. Vos menaces ne nous atteignent guère et nous énerver d'avantage ne sera clairement pas en votre faveur.

(82/100 pour son énervement) Bien que l'attitude d'Hydromos se soit atténuée sur l'apparent énervement qui l'habitait, son regard et ses quelques crispations ne trompaient pas. Il était toujours aussi irrité.

Dès qu'il finit de parler, Ware prit la suite, se levant pour redémontrer sa stature importante qui semblait faire frémir Sorringen. Le reptilien arrivait au bout de sa patience également, cela s'entendait à sa voix devenu plus rude, bien qu'en apparence il avait semblé assez peu énervé jusque là. Il venait de reprendre ses traits de chef d'armée.
Ce fut au tour de l'étrangère rouge d'être menacée. Le géant lui dit clairement que dans leur région, ils ont de multiples méthodes pour tuer quelqu'un, le faire disparaître totalement. Et il a raison. Il lui reprocha ensuite son comportement, mettant en parallèle le leurs qui fut poli et cordial tout en écoutant cette intruse qui s'était immiscée sur leurs terres. Il la renseigna clairement sur le fait que tous deux arrivent à leurs limites et que la moindre parole intolérante de plus, elle ne ressortira pas d'ici sans remontrance physique, voir la mort si elle y va à l'extrême.

Penses-tu que ton roi laisserait repartir un étranger venu le menacer au sein même de sa salle d’audience suite à un refus de coopération de la part de ton dirigeant ? J’en doute fort. Considère l’égard que nous te faisons en te laissant repartir. Mais un mot de plus d’impertinent… Et on se débarrassera de toi en faisant en sorte de ne plus entendre parler de ton peuple. Faire disparaître tes traces serait un jeu d’enfant pour nous.

Ware venait de remettre une couche dans ses menaces, devenant plus explicite sur ce qui se passerait pour Sorringen tout en étant lui-même bien plus menaçant pour appuyer tout ça. Jadis, Hydromos aurait pu être en désaccord avec le reptilien, du temps où Takeru Kaze était en vie. Depuis, il sait que la vie est parfois injuste, douloureuse et qu'il faut être capable de faire des choix assez violents des fois. Lui-même a prononcé des sentences de mort lorsque les adeptes et Akui étaient là. Rappelons-le, la destruction du château et la disparition totale des adeptes furent des souhaits qu'il avait émis. Souhaits qui furent partagés et approuvés. De ce fait, bien qu'il soit dommage d'en venir à ce stade avec la chasseuse, il n'aurait peut-être pas tant de scrupule à ce qu'elle disparaisse de la façon dont Ware l'avait évoqué. Après tout, il n'aime pas les étrangers et Sorringen ne fait clairement pas partit des exceptions.

Tel que l'alpha de plumes l'avait songé, l'étrangère rouge braqua son regard sur le reptilien. Dès l'instant où il se mit à parler, elle ne décrocha plus son regard de lui. Elle s'était tendue face à ces paroles venimeuses et emprunt d'une promesse de mort. Elle le regardait comme on regarde quelqu'un que l'on déteste, un ennemi. Cette louve doit avoir un passé bien belliqueux et conflictuel avec un loup reptilien ou une espèce type pour que Ware lui attise ce sentiment. Peut-être que son peuple est ennemi avec les Atheris Viperae ? Hydromos ne sait guère à combien de jours de marche cette espèce de loup venimeux vit d'ici, mais c'était peut-être les voisins de l'étrangère rouge après tout.
Hydromos fut, une fois de plus, satisfait d'avoir Ware en tant que binôme. Une fois de plus, ils se complètent bien et furent sur la même longueur d'onde. Ware a les muscles et la carrure imposante que lui n'a pas, ce qui permet de rendre les menaces bien plus efficaces. Sans nul doute que Sorringen aurait insisté auprès d'Hydromos et aurait continué d'être désobligeante s'il avait été seul avec elle. L’allure et la carrure du loup-paon lui font, dans ce genre de situation, défaut, car on ne prend pas forcément ses énervements et ses avertissements au sérieux. Néanmoins, il compense bien souvent par les mises en œuvre de ses actions et la personne se rend compte à ce moment-là de son erreur. Qu'elle aurait dû prendre plus au sérieux ce petit alpha qui au delà d'être magnifique et possède un dialecte noble, ne paie pas de mine quand il s'énerve et menace.

Sorringen resta silencieuse lorsque Ware finit de parler. Les deux alphas restèrent également silencieux. La tension entre eux et la louve était palpable et on sentait l'électricité dans l'air due aux tensions. Finalement, elle cassa le lourd silence, mais ce ne fut pas pour rétorquer : ce fut pour disposer. On voyait sa retenue lorsqu'elle adressa ses salutations et heureusement pour elle qu'elle en faisait preuve. Il avait tout de même fallut en venir à de grandes menaces pour qu'elle arrête de les titiller... La louve du Soleil recula, toujours en fixant Ware, puis tourna le dos tout en continuant de le regarder sur quelques pas de plus, ajoutant une phrase pour lui seul.
Hydromos descendit de son rocher et s'ébroua dès lors que Sorringen leur tourna complètement le dos, que son regard était dirigé vers l'avant. Il précisa :

Des gardes vont vous accompagner à notre plus proche frontière.

Il n'était pas question de la laisser partir seule de leur campement, qu'elle le veuille ou non. Ils devaient être sûrs et certains qu'elle quitterait bien leurs terres. Autrement, elle pourrait simplement disparaître dans la forêt et continuer d'insister en vadrouillant dans leur clan. C'était peut-être même l'idée qu'elle avait en tête. Seulement, ce n'était pas acceptable. Hydromos ne lui faisait pas confiance.

L'alpha de plumes sortit et appela des gardes expérimentés en un hurlement. Les deux personnes qu'il venait d'appeler, arrivèrent quelques temps après. Il leur expliqua qu'ils devaient accompagner cette demoiselle à leur plus proche frontière intérieure, car elle devait atteindre les terres neutres du pays. Les deux gardes ne furent pas choisit au hasard. Il les avait sélectionné parmi les meilleurs pour qu'elle ne puisse pas leur échapper et qu'ils puissent mener à bien leur mission. Le trio partit donc du campement, sous les yeux des deux alphas, une fois que Ware précisa que Sorringen n'était plus la bienvenue sur leurs terres.