Imryu, allongée sur le haut de la butte, avait une vue imprenable sur les Tanières et le lever de soleil. Elle devait chasser elle le savait, mais quand elle était sortie en silence pour ne pas réveiller les occupants de sa tanière, un sentiment étrange l'avait dominé et elle avait simplement escaladé le petit rocher pour se tenir en surplombs de tout le reste.

Elle était chez elle, et le territoire qu'elle dominait était le sien. Certes, elle vivait en terres neutres et était une solitaire, comme tout le monde ici, mais elle avait une fille et un compagnon, et protégeait une louve et son fils, à eux cinq ils étaient un, alors c'était tout comme. Un sentiment apaisant de stabilité et de régularité, plus que jamais Imryu était heureuse ici, mais il manquait quelque chose.

Mais le sentiment de creux dans son ventre grandissait de jour en jour, et l'arrivée des chaleurs n'avait pas aidé. Alors quand elles eurent débuté et que cette sensation peu agréable s'était amplifiée en elle, il n'y avait plus de doute à avoir, Imryu avait une envie viscérale d'enfanter à nouveau.

Elle n'en avait pas beaucoup parlé à Chérubin. Elle avait simplement développé son sentiment étrange, avait glissé quelques mots subtils. Cela faisait presque deux mois qu'il avait rejoins sa vie, et si de l'extérieur il pouvait sembler difficile de chasser pour cinq, Chérubin ne se nourrissait pas par la méthode classique,et Lydia devenait progressivement une aussi bonne chasseuse que sa mère, l'aidant parfois à la tâche de ravitailler le groupe. La jeune louve avait été mal à l'aise au départ, après tout elle avait grandi dans un endroit où les mâles étaient des brutes violentes et sexistes, et Chérubin était bien différent de cela. Imryu avait fait tout ce qu'elle pouvait pour que ça se passe bien, mais elle ignorait si la jeune louve allait rester dans leur tanière ou en occuper une autre non loin.

Imryu avait toujours été une louve attirée par les petits. Quand elle était du Feu, les louveteaux étaient un rayon de soleil dans sa vie faite de pluie, et sa courte période en tant que nourrice avait approfondi ce sentiment. Même au chateau où elle perdit trois enfants, elle avait aimé sa portée plus que tout, et aujourd'hui cette envie revenait, une envie de petits, de bobos à soigner, de pelage à nettoyer, d'histoires à raconter.

Ses chaleurs le montraient bien, sans qu'elle ne puisse y faire quoi que ce soit, elle se montrait plus tactile avec l'ange et avait quelques sautes d'humeur, mais elle savait que l'ange n'y comprenait pas grand chose, et au fond Imryu avait un peu peur que son désir ne soit jamais assouvi, alors elle s'était mise en tête d'être distante, de fuir le contact le plus possible pour ne pas mettre Chérubin mal à l'aise. Lui qui venait tout juste de découvrir de nouvelles fonctionnalités de son corps, était il prêt à aller plus loin? Alors, couchée sur la butte, faisant face à l'aurore, Imryu ruminait en silence.

De son perchoir et de sa vue imprenable, elle remarqua du mouvement vers chez elle et vit son Ange sortir de la tanière. Il la remarqua et se dirigea vers elle, Imryu ne fit rien pour s'éloigner, fuir le contact la fatiguait déjà et elle ne voulait pas qu'il se dise qu'il se passait quelque chose de moche. Restant couchée, elle le laissa le rejoindre.

Elle avait conscience du potentiel attirant qu'elle possédait malgré son physique peu engageant, et quand Chérubin se coucha près d'elle, elle dut faire preuve de concentration pour ne pas s'affaler contre lui alors que cette idée l'attirait comme un aimant. Comme s'il sentait ce malaise, Chérubin ne fit rien pour la toucher, ce qui était peut être de bon sens, sinon Imryu aurait perdu tout self contrôle. Il pris un ton doux, Imryu baissa la tête, consciente que ses agissements récents envers lui pouvait lui causer du tord.


Elle tourna peu à peu la tête vers lui, l'observant sous toutes ses coutures sans rien dire, ses yeux bleux la fixant, son oreille tournée manifestant son questionnement, cette courbe si parfaite de sa joue. Imryu soupira et posa la tête au sol vers lui. Le creux dans son ventre était grand, puissant, ravageur, et elle avait envie de le combler, mais ne savait pas s'il le voulait et surtout si cette idée ne l'effrayerait pas. Elle décida de ne pas tourner autour du pot, l'ange se posait des questions, il ne savait pas ce qu'il se passait parce qu'il ne l'avait très probablement jamais vécu auparavant, ce n'était pas sa faute s'il était dans l'ignorance.


Elle leva ses yeux d'ambre vers lui sans bouger la tête, s'attendant à toutes les réactions possibles, mais ne sachant pas comment s'y préparer. Qu'allait il faire? Une puissante vague déferla sur elle, elle ferma les yeux, elle le voulait mais ignorait si c'était à ce point réciproque.

Au moins, Chérubin fut très spontané. Imryu ne put s'empêcher de sourire, il acceptait l'info comme une nouvelle, il ne cessait d'apprendre. Elle cru revoir le petit louveteau de l'époque quand il afficha sa positivité, après tout Chérubin était le même, et c'était pour ça qu'elle l'aimait comme une folle. Elle avait bien sûr remarqué sa gêne et n'avait rien dis pouvant le gêner plus. Son coeur avait bondi à la fin, mais elle savait que cette attirance supplémentaire était due à ses chaleurs, il l'avait lui même dis.

Chérubin poursuivit et Imryu l'écouta attentivement, hochant la tête pour confirmer ses paroles. Puis il s'approcha et Imryu cessa de respirer sous la tension qui la possédait. Leurs fourrures se frôlèrent et un large frissons la parcouru, s'amplifiant quand il frotta sa tête dans son cou. La respiration de la louve se débloqua puis s'accélera alors qu'il la regarda dans les yeux.

Il le voulait, il le voulait aussi. Un sourire embellit le visage de la balafrée, après tout il avait reçu sa vie de mortelle pour la vivre. Il continua avec une voix suave et sensuelle, elle sourit et se leva avant de frotter sa tête contre la sienne.

Chérubin se leva et Imryu accompagna le mouvement pour garder leur tête en contact. Le contact se fit en douceur, avec amour et patience. Elle sentait Chérubin se laisser guider par son instinct, mais Imryu était une louve douce et tactile, elle resta longtemps contre lui à savourer leurs échanges de câlins.

Ils batifolèrent un temps puis une nouvelle vague puissante parcouru Imryu, et elle sut qu'il était temps. D'un signe doux de la tête, elle prévint Chérubin qui sembla comprendre de suite. Déjà derrière elle, il l'atteind et elle se laissa posséder.

Plus tard, leur amour pleinement consumé, leurs corps se séparèrent et Imryu roula sur le dos pour se détendre les pattes. Il s'allongea à côté d'elle et Imryu roula sur le côté pour se plaquer contre lui, flanc contre flanc. Apaisée, elle était à présent fatiguée et espérait au fond d'elle que le creux lui brulant les entrailles serait bientôt comblé. Une pensée fugace lui fit espérer que Lydia accepterai cette nouvelle portée, mais les deux louves étaient liées de manière forte et puissante, Imryu doutait que cela puisse les séparer. Chérubin se mit à lui lécher la joue, elle ferma les yeux pour savourer le contact. Elle eut un petit rire.


Il posa sa tête contre elle et elle ouvrit les yeux pour le regarder, elle eut un sourire timide et sentit le feu envahir son visage. Un loup pouvait-il rougir? Heureusement que sa fourrure noire comme la nuit couvrait le tout. Il souriait comme un idiot heureux, elle le sentait être bien ici, et elle fut rassurée, lui qui avait vécu toute une vie d'immmortel en tant que clanique était bien ici. Elle sourit comme lui, laissant pendre sa langue. Elle s'appuya plus contre lui, oubliant totalement qu'elle devait chasser.


Plus que tout, plus que tout le reste, lui qui était avec elle et avait répondu à ses désirs les plus charnels, lui qui l'apaisait par sa simple présence, lui qui écoutait, réparait et aimait à son tour, lui qui était là, lui qui était lui. Elle l'aimait.

Tout était paisible et le soleil était à présent plus haut dans le ciel. Les tanières prenaient vie, et Imryu attendrai qu'elle soit sûre avant de parler de sa grossesse à Kuma et à Lydia. Elle sentait que Chérubin réfléchissait alors elle ne dit rien pour ne pas interrompre son fil de pensée. Le ton sérieux qu'il utilisa resta néanmoins doux, et Imryu rit.



Servir le groupe serait un moyen de prouver qu'il en fait partie, pour Imryu cela sonnait bien, tout le monde participait. Même Kuma autant qu'elle le pouvait, contribuait à leur protection. Elle le devina regarder ses griffes et elle sourit en lui montrant ses pattes, où il ne restait qu'une fine cicatrice sur chacune des dernières phalanges, preuve de la boucherie dont elle avait fait preuve pour se dégriffer.


Elle lui sourit et lui lécha le museau, puis se redressa vivement pour se dresser debout sur ses pattes.


Elle lui donna un petit coup de tête encourageant. La première chasse était toujours la plus importante