Fin décembre 268
Déesse Amiria, jouée par Licorneor

Autour de la déesse de la fécondité, le tapis de petites fleurs roses qui l'entoure dégage subtilement divers parfums. Il est dit que chaque louve native de ce pays est liée à une fleur d'Amiria. La fleur en question porte l'odeur de la louve affiliée et évolue en fonction de son âge. Bourgeon au stade louveteau, la fleur éclot lors de la maturité sexuelle et fane lorsque la louve quitte cette terre. Il arrive que la fleur reste fermée à jamais, présage d'une demoiselle stérile. Certains n'y croient pas et pourtant, comment expliquer que chaque fleur dégage un parfum différent alors qu'elles sont de la même variété ? Comment expliquer que ces odeurs soient celles des louves de la Source et d'inconnues ? Il n'y a pas à douter, les fleurs d'Amiria sont bien réelles.

Alors que les druidesses sont réunies, une bourrasque soudaine balaye les alentours. Quelque chose sur la statue a éclot. Les sortes de branches fossilisées, faisant partie de la déesse, ne le sont plus. Celles-ci sont fraiches et colorées et bougent au rythme du vent qui s'est calmé. Une nouvelle bourrasque de vent souffle, prenant avec elle dans ses tourbillons les pétales de fleurs et les feuilles éparpillées çà et là sur le sol. Le temps à changer, la chaleur du jour s'est faite bien plus douce et l'air est même rafraichissant. Les plantes mouvantes se mettent à bouger avec vigueur, reculant du lieu de prière, donnant plus d'espace que nécessaire. Le vent et les branches des arbres semblent danser tandis que vous ressentez aux creux de vos reins une chaleur.
La pierre de la statue se fissure, laissant s'échapper des fumées de couleur crème et marron. La fumée se dirige vers le sol et prend la forme d'une silhouette canine. Peu à peu, la fumée s'agglutine et les couleurs s'ordonnent, pour faire apparaître une louve éthérée : la déesse Amiria. Des yeux d'un rose perçant se posent sur vous, religieuses. D'une voix douce qui semble lointaine par l'écho qu'elle génère à chaque mot, la louve esprit brise le silence :

Mes druidesses, vous ne rêvez pas, je me tiens bien devant vous !

Elle leur sourit et poursuit :

Une fois encore, vous nous avez montrés que malgré vos différends, vous tous, Élémenloupiens, savent vous unir pour vaincre le mal ! Vous n'êtes pas sans savoir que la disparition d'Akui a mené à l'extinction de votre magie... Mais celle-ci ne s'est pas envolée : elle est puissamment bloquée en vous. Bientôt, mes adorables druidesses, toute votre magie sera débloquée ! Nous y remédions et dans quelques jours, tout commencera à revenir dans l'ordre.

À la suite de ses paroles, le vent se leva une fois de plus, mais ce fut autour d'elles, courant entre toutes, comme si le vent était concentré dans leur zone. Le ciel se couvrit de nuages. Les yeux de la déesse devinrent unicolores et brillèrent, puis ce fut autour de ceux de chacune des druidesses d'en faire de même. Le temps où leurs yeux brillèrent ensemble, les druidesses restèrent figées, sous l'emprise de leur déesse. Lorsque cette emprise cessa, que les yeux de toutes redevinrent normaux, la déesse proclama :

À présent, mon sort se diffusera au membre du clan à vos contacts. Il suffit qu'ils passent proche de vous pour que ma magie les touche de façon imperceptible. Les autres religieux produiront le même effet. Ainsi, petit à petit, la magie réapparaîtra pour chacun.

Très bientôt, les religieux retrouveront leur pouvoir. Puis, au fil des semaines cela s'étendra aux autres habitants. La déesse détourna un instant son regard et parut soucieuse. En plus des dons retrouvés, bientôt, quelque chose liée à elle se réveillera. Elle le sent, il est encore endormi, mais son sommeil risque de voler en éclat. Doit-elle le laisser sortir de son sommeil profond tout seul ? Ou doit-elle le réveiller maintenant ? Elle avait tenté de le soustraite de son état pendant l'incarnation d'Akui, néanmoins, sa voix n'avait pas pu éveiller la bête de ces plantes. Finalement, à quoi bon l'obliger à se lever, maintenant que le danger est en prison et les sbires évincés. Après cet instant de réflexion, elle reporta son attention envers ses druidesses.

Ses filles spirituelles restèrent un moment hébétées par ce qu'il venait de se passer. Amiria leur dit qu'elle ne pourrait rester avec elles que deux heures maximum et qu'il était temps pour elles de poser des questions, si elles en avaient, ou d'exposer des doutes et autres propos. La déesse et les religieuses échangèrent alors pendant le laps de temps imparti. Deux heures plus tard, Amiria leva la tête vers le ciel, le regardant comme si quelque chose s'y passait et annonça son départ. Certaines religieuses essayèrent de la faire rester plus longtemps, lui demandant si elle ne pouvait pas rallonger de quelques instants son temps. Malheureusement, la déesse de la fertilité fut négative. Après un au revoir, le corps de l'entité supérieure devint brume, disparaissant dans l'atmosphère.