Ulfeym était de très bonne humeur lorsqu’il sorti de sa tanière alors que le soleil se levait à peine. Il étira lentement ses pattes avant, fit craquer sa hanche sans le vouloir et roula le dos pour étirer sa colonne. Un sourire aux babines, le guerrier avait très bien dormir. Les gouttes que lui avaient donnés Widys étaient très efficaces. Il avait totalement retrouvé le sommeil et ne souffrait donc plus du tout de cauchemar. Il était reposé et en forme, cependant il continuait d’avoir des pertes de mémoires importantes.

Mais comme il venait tout juste de retrouver le sommeil, sans doute sa mémoire reviendrait aussi. Enfin, il l’espérait fortement. La queue battante, il était aussi très heureux car il avait enfin retrouver son amie Fuurin, et ça, c’était suffisant pour faire de lui le loup le plus heureux de l’univers. Alors qui sillonnait le campement sous les premiers rayons du jour, il se décida à aller faire un tour ailleurs, histoire de se dégourdir les pattes. Il opta pour un petit footing et parti dans une direction aléatoire à petites foulées. Le souffle tranquille, ses pattes frôlaient à peine la terre. Il en profitait pour humer les embruns de la nature qui s’éveille et écouter sa mélodie encore timide.

Il s’était décidé en chemin à aller à la forêt des rêves Bleus, quand il y arriva le milieu de la matinée battait son plein. Le but n’était pas de chasser mais juste de se promener un peu et de faire un tour. Il songea à rentrer quand même pour pouvoir rejoindre l’entraînement de cette après midi. Retournant sur ses pas, c’est au détour d’un bosquet qu’il tomba museau à museau avec un membre de sa meute qu’il connaissait très mal, Chihiro.

Le loup métisse arborait encore une fois un pelage long qui devait lui tenir chaud en hiver et sans doute l’épuisé en été. Pourtant Ulfeym lui trouvait toujours fier allure. Dans ses souvenirs le canidé était Oméga, mais le guerrier ne faisait pas de différence entre les rangs, sauf quand il s’agissait des Alphas et des Bêtas.

« Bonjour Chihiro, comment vas-tu ce matin ? »

Demanda-t-il tout naturellement comme s’il parlait à un collègue ou un bon ami. Ulfeym était de nature ouverte et sympathique en général, ainsi que très jovial. Et il retrouvait peu à peu le moral. Alors à ses yeux cette rencontre inattendue était tout simplement agréable.

Ulfeym remuait lentement sa queue, content d’avoir croisé quelqu’un durant sa balade. Ce n’était pas souvent qu’il croisait comme ça une tête encore très méconnue. Mais ce n’était pas désagréable du tout. Chihiro semblait aussi heureux que lui, et cela était doux au cœur du loup qui aimait voir le bonheur des autres. Avec la guerre beaucoup d’individus avaient le cafard, beaucoup d’autres étaient en deuil, et ceux qui n’étaient pas déprimés ou endeuillés étaient inquiets pour les autres. Les congénères de bonne humeur se sentant à peu prêt heureux commençait à se raréfier et Ulfeym espérait intérieurement que cela changerait rapidement.

Le regard du chien loup croisa ses yeux, il semblait satisfait de leur rencontre imprévue. Cela fit plaisir au mâle, avant que son camarade ne lui réponde. Ainsi donc il avait eut la mission de récolter quelques plantes. Effectivement, Ulfeym vit rapidement qu’il en portait déjà quelques unes.

« Je peux t’aider ? Ou t’accompagner au moins ? »

Lui tenir compagnie, apprendre à le connaître et lui filer un petit coup de patte. Après tout cela pouvait être sympathique. Et puis le travail semblait toujours moins ennuyant quand on s’y mettait à plusieurs. Et comme Chihiro lui était encore complètement inconnu il avait très envie de découvrir qui il était. Il lui paraissait avenant et joyeux, des traits de caractères qu’Ulfeym avait toujours aimé, il était donc sûr qu’ils avaient une chance de bien s’entendre.

Il se rappela alors qu’il n’avait pas répondu à sa question première et leva le museau vers le ciel, un instant pensif. Il allait beaucoup par rapport à son état d’il y a quelques jours. Reposant son regard sur Chihiro il étira un sourire.

« Je me porte bien. »

Pas besoin de s’étendre sur ses problèmes. C’était totalement inutile voir même ridicule. En plus ça pourrait donner l’impression qu’il se plaint, et il n’avait pas non plus de recevoir de la pitié, surtout que désormais il allait vraiment bien. Alors il ne voyait aucune raison de lui raconter sa mauvaise passe d’il y a quelques jours.