Suite à l'attaque des adeptes, le conseil du clan s'était réuni pour que tous sachent ce qu'il s'était passé et quelles mesures mettre en œuvre. Il apprit que les adeptes avaient fui plutôt rapidement. Le clan les a encerclé pour pouvoir les attaquer de tous les côtés et les empêcher de s'aventurer plus loin. Apparemment, ils n'avaient pas usé de leurs pouvoirs, sauf une. Ware lui apprit qu'une louve du nom de Midéro était parmi eux. Elle était à l'origine du nuage de fumée opaque qui s'était élevé dans la forêt. On ne pouvait pas le louper depuis le campement. Quand il apparut, Hydromos crut à un incendie criminel, comme d'autres. Mais la couleur des flammes ne vint jamais et l'odeur de la cendre non plus. Alors ils s'étaient demandés de quoi il s'agissait. À présent, lui et les autres ont la réponse : c'était cette fameuse fumée qui rendait malade les personnes l’inhalant. Ils savent à présent avec certitude de qui et d'où elle provient.
L'origine et les conséquences de cette fumée crispèrent l'assemblée. Tout le monde là-bas fut touché, ce qui voulait dire que tous ceux partis au front incube à présent une maladie inconnue pour l'instant. Certains ont déjà des symptômes, d'autres les auront plus tard. Quoiqu'il en soit, il faut prendre de grandes mesures ! Dès demain, il lui faudra annoncer au clan tout ceci. Une quarantaine fut établit avec divers points. Le clan allait être immobilisé pendant au moins 40 jours... Ils ont repoussé leurs ennemis, mais ont perdus malgré tout. Le but de cette attaque n'était-elle pas simplement de permettre à la cavalière d'agir de façon conséquente ? Si c'est le cas, alors c'est réussi de leur part. Surtout qu'elle a habilement disparue. Cette réunion post-attaque se termina une fois tous les points abordés pour cette quarantaine.
Le lendemain, il annonça les mesures, Ware n'étant pas présentable avec sa varicelle. Hydromos espérait très fortement qu'il ne l'attrapera pas. Et qu'il n'attrapera aucune maladie d'ailleurs. Mais s'il doit y passer, il espérait que ce ne soit rien de grave... Quand il finit de tout annoncer au clan, chacun se mit en action. C'est alors qu'Adrian apparut devant lui avec l'adepte qu'il avait ramené cette nuit. Ils allèrent tous les trois à l'écart des yeux et des oreilles indiscrètes. Après quelques paroles échangées, le vampire partit, laissant la jeune louve et l'alpha.

Hydromos regarda Lydia en silence. Il ne savait pas quoi penser d'elle... Devait-il se montrer clément ou rude et plutôt fermé comme avec la plupart des étrangers ? Adrian lui avait dit qu'elle était la fille d'une prisonnière, et donc, qu'elle n'était pas une réelle adepte. En conclusion, la petite était prisonnière elle-aussi. Seulement, pourquoi est-ce qu'elle fut amenée à participer à cette attaque ? Fut-elle là parce qu'elle nourrissait tout de même une part d'allégeance à Akui, ou pour servir de chaire à canon ?

Tu sais déjà qui je suis, alors inutile de me présenter. Comment t'appelles-tu ?

Elle savait déjà son nom et son titre, car Adrian l'avait prononcé devant elle lorsqu'il était venu cette nuit l'avertir de leur présence. Il ne servait à rien qu'il se présente de lui-même, surtout à la potentielle adepte. Bien qu'elle soit jeune, il n’hésiterait pas à la faire enfermer dans les cachots, si les réponses ne le satisfont pas. De toute façon, elle allait leur fournir des renseignements de manière douce ou plus brusque.

La petite n'était clairement pas rassurée d'être ici. Elle devait penser à tout ce qui pourrait lui arriver et toutes les potentielles décisions que prendrait cet alpha. Elle a peur. Lorsqu'il lui demande son identité, elle essaye de se faire plus petite et fit disparaître sa queue sous son ventre. La voix employée accentuait sa peur. Hydromos pouvait noter et voir qu'elle se soumettait déjà à lui. C'était un excellent point. Au moins, elle connaissait très bien sa position et elle n'essayait pas de se la jouer. Elle montrait son attention de coopérer : inutile de l'intimider d'avantage.
Elle bégaya avant de prononcer son nom : Lydia.

L'alpha de plumes se détendit et la regarda d'un œil un peu plus neutre. Inutile de continuer ce rapport de force dominant/dominé.
Lydia. Ce nom ne lui évoquait rien. Les espions ne lui avaient rien rapporté concernant cette identité. C'était normal après tout. Puisqu'elle est toute jeune et fille de prisonnière, elle ne devait pratiquement jamais sortir du château. Grâce au vampire, il savait quelque peu qui était cette jeune louve, néanmoins, il devait en savoir bien plus. Les maigres informations qu'il a ne sont pas suffisante. Déjà, qui est sa mère. Avec cette information, il saura si elle est la fille d'un membre de leur clan ayant été attrapée.

Très bien Lydia, Adrian m'a rapporté que tu étais la fille d'une prisonnière et il pense que tu n'es pas une adoratrice d'Akui. Qui est ta mère ? Est-elle encore en vie ? Et dans quel but étais-tu inscrite à cette attaque ?

Si sa mère fut bien l'une des leurs, alors savoir si elle est encore en vie ou non est une information précieuse. Ils pourront la divulguer aux proches. Si tant est qu'elle en a.
Il comptait aussi connaître le mystère de sa participation à l'attaque. Elle n'avait rien pu faire, mais si d'autres sont dans le même cas qu'elle, il faudra aviser lors de potentielles futures attaques... Le but était de décimer les adeptes, mais pas non plus de décimer des innocents se trouvant au milieu. Il a plusieurs hypothèses, qui furent semblables à celles du vampire Crépusculaire : pour faire diversion, servir de chair à canon et pour se débarrasser d'elle essentiellement. Mis à part cette intention, il ne voyait pas d'autres fonctions à l'emploi de prisonniers au front...

Non, maman n'est pas prisonnière... Enfin, elle l'est, mais pas comme ceux qui sont enfermés chez le bourreau. Maman croyait qu'Akui pouvait changer les choses, mais elle se trompait...

Alors elle n'était pas une prisonnière au sens propre. Les sourcils de l'alpha se froncèrent. Elle était une adepte de base, se rendant ensuite compte de son erreur. Une solitaire souhaitant survivre ? Non, bien pire que cela :

Maman était du clan du Feu, mais je vous dirai pas son nom, je veux pas que vous lui fassiez du mal.

Une ex-Feu. La seule dont il connaisse vraiment l'identité parmi les déserteurs Feu est Mlle.Midéro. Les autres, il ne se souvient plus trop des noms. Ces individus sont du ressort de Ware. Lui, il se souvient parfaitement des ex-Air.
Même si à présent sa mère sait qui est véritablement Akui ainsi que ses congénères, et qu'elle regrette son choix, elle n'en reste pas moins une déserteuse, une traitresse. Certes, tout le monde peut se tromper, mais entre choisir un clan dirigé par Ware et un dieu avec une mauvaise réputation, la faute est bien trop grave. De plus, elle est partie malgré l'avertissement du reptilien. Il est peu probable qu'il la pardonne si elle revient.

Lydia prit son courage à deux pattes pour se relever. Elle resta dans son attitude de dominée, bien qu'elle prit un peu de courage face à l'alpha. Des larmes commencèrent à voiler ses yeux. Elle allait se mettre à pleurer. Il détestait ça, voir un louveteau pleurer, ça lui fendait le cœur. Sauf bien sûr quant il s'agit d'un comédien. Or, là, ce n'était pas le cas. C'était un véritable chagrin.
Elle poursuivit en lui certifiant qu'elle n'aime pas Akui et que leur mère les a confié au Bourreau. Ce deuxième point l'étonna. Déjà, elle avait des frères et sœurs, ensuite, ils ont vécu proche d'un cavalier pour qu'il leur "enseigne autre chose". Qu'est-ce que le Bourreau pourrait bien leur apprendre d'autre à part justement comment se comporter en adepte ? La torture ? Comment briser mentalement quelqu'un ? Rien de bon en tout cas. Néanmoins, à première vu, l'enseignement du Bourreau n'était pas rentré pas dans sa tête. Elle qualifia les clans de gentils, dans le sens solidaire. Ce qui n'était clairement pas le cas chez les adeptes. A cette phrase, Hydromos pensa alors qu'ils allaient probablement disparaître en s'entretuant. Ce serait pas mal. Elle évoqua deux noms : Shaïlin et Rahawk. En analysant la fin, il assimila Shaïlin a un membre de sa famille et Rahawk soit au Bourreau, soit à son père.
Elle prit une pause dans son explication, mais vu son attitude, il savait qu'elle n'avait pas terminé. Il attendit patiemment la suite, continuant de l'observer. Ses larmes coulaient et ses membres commençaient à trembler. Son récit était emplis d'émotions. Il ne pouvait pas nier la véracité de ses propos.

Il fallait nous sortir des jupes de notre mère, Arkadius a décidé qu'on était prête à se battre au nom d'Akui. Je voulais pas me battre, je voulais faire de mal à personne, je voulais pas mourir. Je voulais pas mourir pour lui.

Avec ce nouveau nom et le contexte, il réévalua rapidement les liens et en conclut que ce Arkadius était le père et ce Rahawk, le Bourreau. Comme depuis le début, elle appuya sur le fait qu'elle ne voulait pas tout ça, ni de sa vie au sein des adeptes. Ainsi, c'était une bonne personne. Ce serait être stupide de ne pas la croire. Il hocha la tête, lui signifiant qu'il avait compris. Elle était dans un état émotionnel lamentable, et avec ce qu'il allait lui dire, ça n'allait pas s'arranger.

Hydromos devait lui expliquer pour ne pas qu'elle se fasse de faux espoirs. Il était peu probable qu'elle revoit un jour sa mère. Pour ce qui est de sa sœur, pour sûr, elle ne la reverra jamais. Suite à l'attaque, le clan a évacué le cadavre d'une jeune louve de son âge. Vu ce qu'elle venait de lui dire, il devait s'agir de cette Shaïlin. Il lui devait la vérité, bien qu'elle soit une jeune personne. Elle entrait tout de même dans l'adolescence et elle avait vécu dans un endroit où règne la peur et les combats de force. Elle pouvait encaisser ces terribles faits. L'alpha prit sa voix neutre, abandonnant complètement son air dur qu'il présentait envers elle au départ.

Ce que je vais t'annoncer ne sera pas joyeux. Même si ta mère s'est trompée, elle a déserté son clan et c'est une faute grave. Si elle survit à la fin d'Akui, elle sera pourchassée. Elle ne pourra plus poser les pattes sur nos territoires, sauf si mon collègue la ré-accepte. Quoiqu'il en soit, pour moi, le pardon ne sera pas toléré. Les adeptes ont bien trop fait de mal. Mais étant donné que c'est une ex-Feu, ce sera à Ware d'en décider si elle se présente chez nous. Pour ce qui est de ta sœur, elle n'est plus là. Elle est à la frontière de ce pays et celui voisin.

Si part miracle pour sa mère, Ware la réintègre, sa vie ne sera probablement que persécution ici. Elle sera probablement oméga pour avoir trahis. Les ex-Feux ne vont pas la laisser tranquille en oubliant sa désertion et son allégeance à Akui. Sa réputation fera le tour du Désert. Pour son bien, elle devra être solitaire, quitter le pays ou à la limite, essayer de tenter sa chance chez la Source qui ne la connait peut-être pas.

Au fil de ses paroles, il s'était avancé vers le bord de la montagne pour observer la vie malade du clan. C'était un bien triste tableau. Le clan est cloué dans ses actions diverses pour l'instant, devant tout mettre en ouvre pour soigner et guérir les malades. Bien que les patients du campement n'ont pas beaucoup de chance de périr, il n'en est pas de même pour la zone des cachots... Les adeptes pourraient de nouveau attaquer durant leur quarantaine pour leur porter le coup de grâce. Sa queue frappa nerveusement le sol.

Ensuite, tu dis que le Bourreau, nommé Rahawk, vous gardait chez lui. Or, c'est un cavalier. En tant que cavalier, il est proche d'Akui, ce qui n'est pas rien. Sa bonté envers vous n'est qu'une façade : il vous bernait. Il vous maintenait simplement au sein du château. Regarde et sent ce que les adeptes, les cavaliers ont fait.

Grâce à Lydia, ils ont à présent le véritable nom du Bourreau. Ils pourront mettre un nom sur l'apparence vague, mais déjà donnée par les prisonniers s'étant libérés en prêtant allégeance au dieu machiavélique. Une poignée seulement a réussi à atteindre des frontières pour parler rapidement aux sentinelles du calvaire qu'ils ont subi, avant de mourir soudainement de façon diverse.

Deux cavaliers les ont attaqués, et à chaque fois, ils sont ressortis avec des séquelles. À cause d'Adès, Quoltzec est mort et les plus faibles mentalement sont traumatisés à vie, psychotiques ou devenus fous au point de se tuer. À cause de Midéro, le clan est cloué en quarantaine, l'air est maladif et la zone des cachots est vouée à l'extinction de ses individus. Heureusement, ils pouvaient compter sur Odine pour essayer d'en sauver. Au clan de l'Eau, ce fut Médée qui les attaqua sauvagement, incendiant leur campement. Seul Rahawk n'avait pas attaqué un clan, mais il n'avait pas besoin de ça. Il torturait les prisonniers, des membres de clans enlevés et parmi eux, des membres issus du clan de l'Air.

Hydromos la regarda d'un air dubitatif durant son explication sur l’existence et le fonctionnement de pensée du Bourreau. D'après elle, il est en quelque sorte un prisonnier qui s'est retrouvé à ce poste haut placé juste parce que cela amuse Akui. En y réfléchissant quelques instants et avec les éléments qu'elle venait de lui apporter, ce n'est pas incohérent avec le mode de fonctionnement apparent du dieu. Akui semble fortement aimer se moquer d'eux et faire durer les choses. Ainsi donc, ce Rahawk est obligé de faire ce travail de tortionnaire, car Akui a un moyen de pression sur lui. Étant un dieu, il est aisé de se dire que ce dit moyen de pression peu être tout et n'importe quoi. Bien qu'il y a généralement deux possibilités : sa propre vie mise en jeu ou celle de quelqu'un que l'on affectionne tout particulièrement. Lydia lui parla également de la véhémence du Bourreau envers les adeptes, dont il souhaite la mort intégrale, en particulier sa "collègue" Médée, allias Guerre. Sur ce point-ci, l'alpha de plume et le bourreau prisonnier ont un point commun. Peut-être que si Rahawk survit à la fin et que tout ceci est véridique, alors il pourrait l'engager pour les traquer et les exterminer. Hydromos ne voulait pas qu'un adepte survive. Après tout ce qu'ils ont fait, il est de son devoir d'alpha de faire en sorte que les morts et le clan soient vengés. Lorsqu'elle termina, il continua de l'observer quelques instants encore avant de reposer ses yeux magentas sur le paysage en contre-bas. D'une voix à présent neutre et posée, celle avec laquelle il parlait habituellement, il lui répondit :

Tu n'as pas l'air d'une menteuse et depuis le départ, tu t'efforces de me démontrer ta position dans tout ceci, alors je veux bien prendre ce que tu dis sur son compte, sans dénigrer d'avantage l'image que tu as de lui. Néanmoins, tout ceci restera à prouver par lui si jamais il se présente à notre clan une fois Akui défait. Nos portes ne seront pas totalement fermées au dialogue pour lui.

L'alpha de plumes était moins virulent sur le compte du Bourreau qu'avant l'explication de Lydia, mais il maintenait une part de doute. Pour Lydia, il l'acceptait au sein du clan. Elle avait assez prouvé son innocence. Il n'allait pas la jeter dehors après ses efforts pour se défendre.

Lydia, aurais-tu d'autres renseignements à nous fournir sur ce qu'il se passe au château ?

Puisqu'elle est toute jeune, visiblement la plupart du temps dans l'antre du Bourreau et qu'elle ne partage pas les idéaux des autres, Hydromos s'attendait à une réponse négative. Malgré tout, peut-être que ses petites oreilles ont capté des informations qui pourraient leur être utile. Après ça, il la laissera tranquille. Pour une première rencontre avec une autorité du clan, ce fut assez conséquent pour elle et continuer à la questionner l'épuiserait d'autant plus émotionnellement que physiquement.

Lydia hocha d'abord la tête négativement, montrant qu'elle n'avait rien de plus à lui apporter. Elle ajouta n'être jamais restée bien longtemps avec les autres, leur mère les éloignant des adeptes le plus possible. Elle proposa à Hydromos de lui poser des questions, si jamais des informations auxquelles elle ne pensait pas toute seule lui viendraient.

Je ne vais pas t’assommer de questions. Avec mon collègue et nos bêtas, nous allons regrouper ce que nous savons et je leur parlerai de toi et de ce que tu m'as déjà dis. Ensuite, nous reviendrons probablement vers toi pour des compléments. En attendant, je vais te confier à quelqu'un. Une nourrice va prendre ma suite et elle pourra voir qui veillera sur toi.

Hydromos se tourna vers la montagne et hurla un appel désigné à quelqu'un. Dans le cas où effectivement il acceptait Lydia, il avait au préalable déjà désigné une nourrice. Une femelle expérimentée, pour qu'elle puisse trouver un bon foyer à Lydia. Peut-être qu'elle se chargera d'elle au final, plutôt que de la confier à quelqu'un d'autre. En tout cas, via une nourrice, Lydia aura un foyer et quelqu'un pour lui apprendre la vie du camp, ainsi qu'à l'aider à choisir un futur rang. La dite nourrice âgée d'environ sept ans, apparut quelques secondes après. Les deux adultes échangèrent quelques paroles : il lui présenta Lydia et lui donna sa mission envers elle.

Bienvenue dans le clan du Désert, Lydia.

Par la suite, il laissa les deux femelles seules pour qu'elles fassent connaissance. Il n'avait plus rien à faire ici, car il ne s'occupera pas du tout de la suite. Après tout, ce n'était pas son rôle. Il avait exercé sa fonction, maintenant c'était à la nourrice d’exécuter la sienne.