Le caverne médecin était complètement démotivé. Gaor de retour, cela ne changeait pas l’emprise de Yogrenn sur les siens. Il se sentait chaque jour écrasé par son roi et avait de plus en plus le désir violent et dévorant de le tuer à coup de crocs ou de griffe. La rage qu’il contenait souvent menaçait d’exploser et de faire plus de dégats qu’il ne le voudrait. Il errait sans but précis, n’ayant pour le moment pas de patients. Sa réflexion était portée sur des choses qui lui paraissaient aussi lointaines que futiles.

En ce moment il avait envie de s’occuper de jeunes loups, de les chouchouter et de les aimer. Mais il n’avait pas de petits et doutait fortement d’en avoir un jour. Il était cependant ravi pour son amie Widys qui avait retrouvé Gaor et vivait une belle histoire d’amour. Il trouvait cela tout à fait merveilleux pour elle et devait même avouer, à contre cœur, qu’il l’enviait un peu… Il entra finalement dans la caverne, ne sachant pas vraiment pourquoi il était venu s’échouer ici. Il observa les cristaux et sa silhouette reflété dans celle-ci. Sa queue de cheval cascadait de chaque côté de son encolure et lui donnait une allure légèrement féminine. Mais sa masse musculaire et sa taille rappelait son clan et son sexe sans le moindre mal. Secouant son pelage il s’arrêta devant un cristal qui le reflêtait entièrement et gonfla son pelage en roulant des épaules avant de soupirer et de rire face à son propre comportement.

Orceus avait toujours était très mauvais pour charmer et ça ne risquait pas de changer un jour. Il remua sa longue queue et continua de s’enfoncer dans les galeries de cristal, marchant sur les plus petits qui craquaient sous ses pattes. Le monde était recouvert de blanc désormais, mais la luminosité d’ici était encore plus merveilleuse que les reflets chatoyants du soleil sur la neige blanche. Il aimait la saison, même si son pelage avait doublé de volume et lui donnait la désagréable impression d’avoir grossi entre temps. Il agita les oreilles en percevant un bruit dans la caverne. Levant le museau, à la manière d’un ours il se mit à humer l’air en ronflant presque. Il ne pouvait pas nier sa nature de grizzly intérieur de toute façon… On ne reniait pas sa propre nature.

Les effluves lui apportèrent la présence d’un étranger. Alors il décida de faire demi tour, espérant que ça ne serait pas un visiteur d’Akui, quoi que se battre ne dérangeait pas, au contraire, ça lui permettrait de passer ses nerfs sur quelqu’un… Ce n’était peut être pas plus mal en fait. Mais en retournant dans la pièce principale de la caverne il reconnu Kuma et fut presque déçue que ça ne soit pas un ennemi, pourtant il lui fit un petit sourire.

« Salut Kuma »

Elle était une connaissance d’enfance, ils avaient eut les mêmes entraînements. Mais il ne la connaissait pas plus que ça. Elle était cependant aujourd’hui éclairée par toutes ses lueurs, ce qui la rendait étincelante et réellement magnifique. Ce qui l’étonna car il ne s’était jamais attardé sur elle en lui trouvant une quelconque beauté autre que la beauté brute et violence des Cavernes.

La femelle respirait la véhémence et la violence d’une colère qu’elle n’arrivait pas à réprouver. Ça se sentait tellement fort que j’avais la sensation que l’air était remplit de lourdeur et de moiteur. Je n’appréciais pas forcément cela, mais j’étais habitué à m’occuper de loups agacés et énervés qui m’hurlaient dessus à cause de leurs blessures qui les rendaient irascibles. J’avais donc pris l’habitude de m’occuper de ce genre d’individus même si parfois je le faisais plus à contre cœur. Elle me salua, et je remuais lentement la queue en étirant un pale sourire fatigué.

« ça va mieux que toi il me semble. Qu’est ce qui t’agace à ce point Kuma ? »

Je m’étais assit à ses côtés, l’observant avec calme et une certain sympathie. Je n’avais de toute façon jamais eus aucune espèce d’animosité à son égard. Elle m’était même plutôt agréable. Et puis je n’avais rien d’autre à faire, et lui parlé pouvait avoir le bénéfice de me faire penser à autre chose que mes petits soucis ridicules. J’étais médecin m’occuper des autres était chez moi une vocation, et ça me paraissait tout à fait naturel de se soucier d’une bonne connaissance, voir d’une amie.

Je ne comptais désormais plus partir en la laissant comme ça aussi énervé. Quitte à ce qu’on se fasse un combat amical pour qu’elle puisse déverser son agacement et sa frustration. Ça ne me dérangeait pas. Je n’avais pas choisi la voie de médecin par faiblesse et manque de pouvoir. C’était bien un désir de ma part, car mon pouvoir était assez violent. La plus part des individus n’aimait d’ailleurs pas se retrouver devant un grizzly… Je les comprenais.

J’avais eus un entraînement de combattant comme tout le monde chez les Cavernes. Yogrenn n’aurait de toute façon pas autorisé qu’un petit échappe à l’entraînement. Cela serait retomber sur mes parents et j’aurais fini malmener par une bande de tas de muscles. Attendant donc la réponse de Kuma, je me remis à observer les cristaux qui désormais nous reflétaient tout les deux