Voilà la seconde période de chaleur qu'elle a depuis qu'elle est en couple avec Gaor. Cette fois, elle n'avait pas fuit le campement comme elle le faisait d'habitude. Elle ne s'était pas non plus plongée dans une étude ou sur son travail. Non, cette fois, elle assumait pleinement ses chaleurs et pour cause : c'était le moment. Depuis qu'ils se sont retrouvés et se sont mis ensemble, elle veut des petits avec son mâle. La première fois, elle n'avait pas cédé à cette pulsion parce que ce n'était pas le bon moment : Gaor avait beaucoup de travail, elle aussi et puis, ça ne faisait que quelques jours qu'ils étaient ensemble. Maintenant, ça fait presque 5 mois, 69 jours plus exactement qu'ils sont ensembles et il est temps.

En se réveillant en fin de matinée, il n'y avait personne à part elle. Le corps de Gaor n'était plus collé à elle et sa place était froide. Rien de plus normal, vu où en est le soleil. Il avait dû partir tôt ce matin. Widys s'était couchée tard et s'était donc réveillée tard. Piquée par un regain d'énergie, elle sortit de la tanière vivement. Elle trottina dans le campement jusqu'à l'endroit où la haute direction du clan se rejoint souvent. Elle ne s'avança pas trop, n'ayant rien à faire ici. Elle observa simplement, en quête de Gaor, mais elle ne le vit pas. Ses oreilles se baissèrent, déçue. Elle repartit, décidant de suivre la piste de son amour. Elle fit un rapide tour du campement avant d'entrer dans les plantes mouvantes où elle commença son pistage. Elle ne savait pas du tout où il était. Elle n'était pas une experte, n'entraînant pas son flaire à sentir un individu comme un membre d'escadron ou un chasseur. Son flaire est entraîné à sentir les odeurs des plantes. Néanmoins, cela ne signifie pas qu'elle est incompétente, sur ce point-là, elle a juste un flaire moyen. Elle réussit à trouver plutôt facilement la piste de son loup. Elle connaissait son odeur par cœur, ce qui facilitait grandement la chose. Truffe collée au sol et trottinant, elle remonta peu à peu sa piste dans les plantes mouvantes. Après une heure à cavaler et faire des détours à cause de plantes ayant coupées la piste, elle se retrouva à la plage. Elle prit un temps pour se poser et observa l'étendue sableuse et l'eau aux petites vagues. Elle repéra Gaor dans l'eau et elle galopa vers lui joyeusement.

Gaor ne se retourna pas vers elle. Il ne l'entendait pas arriver au grand galop. S'il n'était pas handicapé, elle lui aurait bondit dessus ! Néanmoins, elle ne pouvait pas et elle se retiendrait. C'était dommage... Toutes les fois gâchées où elle pourrait lui bondir dessus... Elle pilla en bordure de l'eau. Ses pattes s'enfoncèrent un peu dans le sable mouillé.

Gaoooor ! Dit-elle d'un ton mélodieux en remuant frénétiquement la queue.

Ensuite, elle fit un bon en saut de mouton dans l'eau, faisant un peu éclabousser celle-ci. Puis, elle s'avança vers lui, ses membres disparaissant au fur et à mesure. Gaor s'était immergé jusqu'en dessous de la tête. Elle ne put pas aller aussi loin que lui, étant donné qu'elle est plus petite. Grâce à l'eau claire de la mer, elle remarqua que Gaor n'était pas une tête flottante comme elle se l'était imaginée. Son corps était visible, ce qui lui prouvait qu'il était là depuis un bon moment.

Qu'est-ce que tu fais ?

Elle huma l'air marin autour d'elle avant d'observer son corps. Elle était invisible et ça la faisait rire. Elle bougea ses pattes qu'elle ne put voir. Peut-être qu'elle aurait pu entrer furtivement dans l'eau et jaillir devant Gaor. Ça aurait pu être drôle.

Je soulageais mon épaule et mon dos.

C'était bien ça. Bonne initiative. Il recommençait à prendre soin de lui. C'était un très bon signe. Malgré le trajet plus loin pour lui à parcourir, il n'hésitait pas à venir là pour profiter des effets des vagues et l'eau saline. Elle secoua un peu la tête, chassant son côté médecin. Elle n'était pas là en tant que telle, mais comme une louve pleine d'hormones voulant... passer à l'acte.

Elle remua sa queue à la surface de l'eau, envoyant quelque peu celle-ci de part et d'autre. Il s'était rapproché, elle combla les quelques centimètres en passant momentanément sa tête sous le sienne puis lui léchant les babines quand elle se retira. Elle lâcha un petit rire avant de lui dire, au creux de l'oreille :

Gaor, je veux des petits avec toi, je suis prête.

Elle le regarda d'une lueur taquine, songeant que ça l'émoustillerait certainement. En tant que louve, elle connaît les réactions des mâles et en tant que médecin, elle les connaît d'autant plus.
Elle se retourna et repartit sur la plage, avant de se rouler dans le sable pour que son corps soit au moins un peu visible. Le sable en se collant, dessina sa silhouette.

L'annonce ne laissa guère Gaor de marbre. Il posa sur elle un regard encore plus lubrique. Elle devinait sans mal ses pensées. Elle aurait probablement pu en rougir s'il avait énoncé ce qu'il avait en tête. Si seulement il pouvait courir, elle se serait amusée à détaler comme un lapin et à faire des changements de directement pour le plaisir de se faire chasser. Seulement, le petit jeu d'amour ne pouvait avoir lieu. Ce n'est pas grave, elle trouvera une autre façon de s'amuser. Les chaleurs ne se termineront pas en un accouplement. Elle a le temps de le taquiner à chaque vague d'hormones.

À peine eut-elle le temps de finir de se rouler dans le sable et de se redresser, qu'il était déjà à côté d'elle. Tendrement, il lui lécha les oreilles et les babines, ce qui la fit doucement rire. Ils mêlèrent leurs poils en des câlins avant de s'unir. Le sable sur son dos n'était pas agréable, mais cela n'entacha pas ce merveilleux moment. Enfin, ils s'unirent et enfin, ils seront parents ensembles.