D’abord le rebelle !

Le petit mâle couché sur des roches tièdes était dans un état seconde, complètement absent, ses yeux mis clos. Il appréciait la chaleur doucereuse du soleil tant qu’il n’était pas trop haut dans le ciel et ne blessé pas ses pupilles. Son corps détendu de tout son long et sa queue plus allongée que la moyenne en ajoutait à son côté élancé. Sa crinière de cheveux désormais grise presque blanche trempée en parti dans l’eau du courant pourtant bien violent. Ça ne le dérangeait pas, il était habitué à cela, il aimait même à mettre ses pattes dans l’eau. Le calme et la quiétude présente l’ennuyaient. Akui parti, la meute s’agitait dans tout les sens pour des raisons sordides. Ce ne sont que des mortels, que comptent-ils faire contre un dieu exactement ? Il soupira avant de relever lentement la tête en entendant des pas. Qui venait là ? Ce n’était pas son père, il aurait reconnu l’odeur de dragon tout de suite. Ça n’était pas sa sœur non plus, le pas aurait été plus fluide et rapide puisque sa sœur courait souvent pour lui sauter dessus. Et Lagherta étant avec son paternel, ça ne pouvait pas être un loup connu. Il pointa lentement les oreilles, si ce loup pouvait le divertir l’espace d’un instant, alors pourquoi pas.

Les recherches de Zelvect pour tuer l’ennuie étaient vastes, d’abord il y avait faire tourner son père en bourrique, le blessé psychologiquement et le voir se débattre avec sa bonne conscience, ou encore le regarder se faire du mal pour une famille qui de toute façon n’a que faire de lui. Mijaw est un mur émotionnel, Saladem fait sa belle, et Nephtys est la seule à montrer de l’intérêt à leur père. Il aurait mieux fait de ne pas avoir de petits, il en aurait moins souffert, c’était la pensée de Zelvect. Il aimait et n’aimait pas son père à la fois. Il serait malheureux sans lui parce que sa source principal de divertissement partirait, et que son père restait … son père. Mais il était pire qu’un démon avec lui, et prouvait ainsi régulièrement qu’il ne tenait pas à lui. Il accordait même plus d’importance à l’existence de Kaporal et Gaor qu’à celle de son père. Observés les deux mâles étaient aussi divertissant qu’enrichissant. Frappant le sol de sa queue à deux reprises, il songea à son autre moyen de se divertir… la torture sur les proies, c’était divertissant et ça rappelait à quel point les loups étaient forts, donc c’était en plus particulièrement jouissif. Ensuite, il y avait Ades, lui c’était une source inépuisable de divertissements !

Son regard blasé et ennuyé se posa alors sur une louve blanche et noire, relativement plus petite que son père mais néanmoins largement plus grande que lui. Zelvect n’aura jamais la carrure massive de son paternel, mais il atteindra très facilement sa hauteur. Se redressant lentement pour finalement s’asseoir en signe de respect, Zelvect savait qu’il fallait se montrer respectueux avec les autres loups du clan. En plus il se souvient avoir vu cette louve donner des ordres, donc si jamais elle est Chef d’Armée ou Bêta il a plutôt intérêt à ne pas faire trop de conneries face à elle. Il haussa cependant un sourcil.



Au campement de l’Eau tout le monde savait qu’il était le fils de l’Ancien Chef d’Armée. Encore une chose risible, son père avait un bon statu et il a réussi à le perdre. Son père était vraiment désespérant, ça il n’y avait pas à tergiverser. Mais bon il faisait avec, après tout, c’était son père.

D’abord le rebelle !

Assit, droit et respectueux comme les ordres de père le supposaient, le jeune mâle appliquait les demandes du paternel en son absence, et uniquement durant celle-ci. Sa queue rabattue contre son corps fin et élégant, il observait la femelle blanche. La bêta semblait très soucieuse et pleine d’inquiétude. Le petit avait apprit à déceler ces émotions, il avait apprit en observant un seul et même loup si sombre que ça en été divertissant. Il entendit alors la première réponse de la femelle et hocha calmement la tête à ses mots, soit, si elle ne cherchait pas son père alors elle n’avait plus rien à faire ici. Sauf qu’elle continua de parler.

Elle eut un sourire bienveillant qui lui donna envie de grogner. Si elle comptait copier le regard doux et le sourire sincèrement chaleureux de mère elle pouvait elle se faire foutre ! Il n’y avait que mère qui soit autorisé à se montrer si douce et chaleureuse avec lui. Il ne pouvait cependant pas envoyer la bêta sur les roses et devait donc refoulé ce sentiment désagréable qu’elle faisait grandir en lui. Il agita les oreilles à sa phrase.


Il ne savait pas comment l’appeler autrement. Si elle le prenait mal elle aurait tout le loisir de le punir, de le gronder, ou de lui faire remarquer violemment d’une manière ou d’une autre. Puis il agita ses oreilles en entendant son explication et ferma à demi les paupières.


La réponse était importante, même essentiel pour lui. Peut importe de l’endroit où vivrait ses sœurs, il les protégera toujours dans l’ombre. Mais s’il ne pouvait plus voir mère alors il ne pouvait pas devenir clanique. Malheureusement pour elle, Lagherta n’entrait pas encore en compte dans la balance de ses choix…

D’abord le rebelle !

La femelle en face de lui était placide, du moins autant que lui à cet instant. Sa queue contre son corps, il sentait qu’elle n’avait pas apprécier son impolitesse, mais en même temps il ignorait les règles de conduite, et également le prénom de la femelle. Ses oreilles bien droites, attentives aux paroles de la femelle, ce qu’elle lui dit ne passa pas dans l’oreille d’un sourd. Au contraire même, il se redressa calmement et finit même par se lever pour se montrer plus digne et respectueux comme elle le méritait selon lui. Tout le monde savait qu’il avait un sale caractère, les loups du clan de l’Eau avait bien entendu parler de lui. Le petit dernier des fils de Nansaa, le teigneux, celui qui n’est pas sympathique. Les louveteaux ne l’appréciaient d’ailleurs pas et ne l’approchaient pas non plus, ce pourquoi il les remerciait sincèrement. Mais il s’était faite sa propre réputation, il avait fait parler la rumeur pour être tranquille, cachant d’avantage la gentillesse et la douceur qui trônent en lui comme des reines lorsqu’il est avec celles qu’il aime, chérie, et protège.

Pyrrha n’en fera soit jamais partie, elle restait tout de même digne de son respect et de sa sincérité. Le jeune mâle n’avait pas envie de lui faire subir ce qu’il faisait ouvertement subir à Nansaa. Il avait toujours été ainsi, il choisissait comment il était avec les autres. Le seul qui savait vraiment, qui avait vraiment croisé toute les vertus et tous les vices de Zelvect n’était autre que son frère. Il souffla alors longuement.


Oui, Zelvect se détachait complètement de Nansaa, c’est ce qu’il souhaitait, il ne méprisait pas son père, et il aimait sa mère. Mais il ne pouvait pas être comme lui, ne pourra pas faire des allés retours comme son père, il l’avait comprit dès l’instant où il était arrivé dans le clan. S’il l’intégrer il ne ferait pas autant de voyages que son paternel. S’il l’intégrer cela voudrait dire qu’il prendrait son envol, qu’il deviendrait autonome, qu’il accepterait de ne plus se reposer sur maman pour tout, et de faire les choses par lui-même, pour les autres…

Ses paroles pouvaient sembler méchantes et vexantes et surtout agressives envers son père. Mais elles n’en étaient rien, c’était un point de vue réaliste. Il ne pouvait pas faire pareille, il ne pourrait jamais être une moitié de loup de l’Eau et une moitié de loup Solitaire. Il devrait être l’un ou l’autre. Il agita les oreilles en observant la bêta, espérant qu’elle n’aurait pas prise ses paroles comme une insulte à l’ancien chef d’Armée récemment devenu Sentinelle.


Il recula une patte, inclina la tête, dissimulant ses yeux sous sa chevelure grisée, sa queue se passant sous ses pattes, signe de soumission. Mère aura sans doute du mal à accepter que son petit la quitte définitivement sans lui en avoir soufflé un mot avant. Mais ça n’était pas la première fois que Zelvect lui cachait des choses, la preuve avec Ades. Il pointa les oreilles vers la femelle blanche et noire.


Il était changeant, il évoluait vite, mais surtout réfléchissait beaucoup, et savait que c’était la meilleure décision à prendre pour lui. En oubliant tout le reste, en pensant égoïstement, alors il devait devenir clanique, et non rester solitaire, sinon ce qu’il voulait n’arriverait jamais.