QUOLTZEC

Quoltzec était survolté. Aujourd'hui allait être un jour très spécial pour lui. Il avait emménagé dans la tanières d'Angelis à peine quelques jours plus tôt, il lui aurait bien proposé la sienne, plus spacieuse mais il savait qu'elle n'était pas encore prête pour s'installer en plein milieu du clan. Ses filles adoptives étaient parties au clan du feu. Akui était passé par le clan, ils ne déploraient aucune perte mais la présence du dieu leur avait à tous rappelés que dans une guerre de puissance, l'Air était bien fragile. En effet, ses éléments les plus forts, Platalya et Milenko, étaient aussi très instables et vivaient donc en marge. Mais si les temps s’avéreraient difficiles, le Bêta était néanmoins heureux. Il était avec elle chaque matin quand elle s'éveillait et qu'elle n'avait pas arrangé ses cheveux pour cacher ses yeux presque blancs. Il aimait voir ses yeux, ils étaient doux. Il aimait que la première odeur qu'il perçoive soit la sienne.

Et la veille, la douce fragrance des chaleurs était venue se mêler à celle de la noble. Ils savaient tout deux que c'était probablement ses dernières, mais ils avaient une envie profonde de fonder une famille. Tout deux s'étaient dévoués aux autres une grande partie de leur vie, il l'avait aimée pendant les deux ans où elle avait gardé les filles d'Irène, sans jamais s'imposer, respectant son choix de les protéger elle-même loin du clan. Mais quand elle avait été "libérée" de ce choix, ils avaient tout deux vieilli et maintenant, il leur fallait rattraper le retard d'une vie. Mais comme cette fois serait leur première mais aussi leur unique chance, Quoltzec avait voulu en faire un moment magique pour la louve blanche.

Le matin même, il lui avait chuchoté à l'oreille, avant qu'elle ne soit complètement réveillée, de le retrouver vers midi aux abords du fleuve Hibiscus. Il était ensuite allé voir Hydromos, lui annonçant qu'il prenait exceptionnellement une journée de repos. Le loup paon avait souris en acquiesçant, il n'était pas dupe sur la raison de cette demande. Après tout, l'odeur des chaleur mettait toujours le clan en effervescence. Il s'était ensuite rendu au garde manger où il avait prélevé un gros lièvre. Il s'était ensuite rendu au fleuve, avait prélevé des fleurs qu'il avait éparpillé partout sur le petit espace qu'il avait dégagé sur la berge. Puis il se coucha, attendant de pouvoir voir l'éclair de surprise sur le visage de sa belle.

Angélis rêvait. Elle volait proche du soleil, accompagnée de Quoltzec, à ses côtés. le petit mâle était entrée de manière fulgurante dans sa vie, mais à présent, , elle avait l'impression qu'il avait toujours été là, à ses côtés, comme en cet instant où ils volaient de concert, juste sous le soleil. Angélis allait dire qu'elle commençait à avoir trop chaud, qu'il leur faudrait descendre, mais son petit ange d'or fut plus rapide qu'elle.

" Retrouves-moi vers midi aux abords du fleuve Hibiscus."

Elle leva la tête vers le soleil, se demandant s'il n'était pas déjà midi, mais le soleil s'éloigna légèrement, et elle continua de tournoyer autour avec son amour, avant qu'un souffle d'air frais ne la réveille. Elle ouvrit légèrement les yeux, la bouche pâteuse, la soif la tiraillant. Elle se dressa sur ses pattes avant, regarda autour d'elle. Où était Quoltzec ?
Une montée d'angoisse lui vient, avant qu'elle ne se souvienne des paroles de son rêve. Elle tourna la tête vers la sortie de leur tanière, et eut tout juste le temps de voire une plume noir et or disparaître. Un petit sourire lui vient, et elle se rallongea pesamment. Il lui restait encore quelques heures, avant de le rejoindre. Devait-elle se rendormir, ou bien se lever pour se préparer à leur rendez-vous amoureux ?
Elle choisit la deuxième option, et s'étira en baillant bruyamment, sortant sans le vouloir ses crocs blancs. Elle fit quelques mouvements, pour étirer son corps et laisser la fatigue de côté, puis commença à se laver méticuleusement, lissant chacun de ses poils jusqu'à ce qu'ils brillent comme du diamant ou du quartz fumé selon leur couleur. Elle prit soin d'entrelacé les fleurs qu'il lui avait offertes hier dans sa mèche, le long de ses épaules, et quelques unes dans sa queue. Même ses griffes rouge écarlate furent lustrées et nettoyées avec soin.
Ce travail fait, elle se sentait épuisée, mais revigorée à la fois. Sa queue battait toute seule tant sa hâte étant grande !
Elle se regarda une dernière fois dans sa flaque d'eau, sous tous ses angles. Elle était parfaite !
Elle finit en parfumant son pelage avec de l'essence de lilas et de primevères, deux fragrances qui rendaient Quoltzec fous d'elle, et qu'elle avait donc mis de côté pour les grandes occasions comme celle-ci.

Elle sortit enfin de leur tanière, clignant des yeux à la leur du soleil. Elle entendit un loup hoqueter à côté d'elle, et vit un jeune mâle rougir en déclarant :
"Excusez-moi, Dame Angélis, mais... Vous êtes ravissante !"
Puis il détalla de toute la vitesse de ses pattes, les joues rouges. La belle louve aux dégradés de noir et blanc se mit à rire doucement. Elle faisait donc l'effet qu'elle souhaitait.

D'un pas joyeux, et un peu plus léger que quelques jours auparavant, elle se dirigea vers le fleuve. Le vent qui soufflait lui faisait un bien fou. Depuis hier soir, elle avait trop chaud, et ce vent la rafraîchissait, faisant baisser le rouge de ses joues. Elle ne tarda pas à trouver celui qu'elle cherchait. Comme elle le prévoyait, il était allongées au milieu de fleurs franchement cueillies, rehaussant l'éclat de son pelage tricolore. Une place spéciale avait été dégagée pour elle, et un gros lièvre trônait, bien en vue. Quel romantique !

Ses yeux s'arrondirent de surprise et de joie en voyant tous ces détails, rien que pour elle. Elle s'approcha de lui avec un grand sourire, et se colla à lui pour lui susurrer à l'oreille :

"Bonjour, mon petit ange d'or !Tout est si magnifique, si parfait avec toi ! Tu as pensé à tout !"

La grande louve plumée se frotta à lui et commença à lui mordiller légèrement l'oreille, juste comme il aimait, pour le remercier de toutes ces élégantes attentions.

QUOLTEC

Le vent frais était agréable mais ne parvenait pas à calmer le bouillonnement d'émotion qui couvait en lui. Dans un petit moment, la dame de son coeur découvrirait le parterre de pétales qu'il avait étalé partout, lui faisant un tapis la menant droit à lui. Il savait que son coeur se gonflerait d'affection, qu'elle serait surprise et heureuse de le retrouver ici, en plein milieux des pétales dans l'espace qu'il avait dégagé. Enfin elle arriva, découvrant toute les petites attentions qu'il avait eu pour elle. Ses yeux s'agrandirent et sa queue s'agita doucement. Elle portait la fleur qu'il était allé cueillir au sommet de la montagne, son coeur s'emballa.

Bonjour, mon petit ange d'or !Tout est si magnifique, si parfait avec toi ! Tu as pensé à tout !

Il sourit, d'ordinaire il n'aimait pas trop qu'elle utilise l'adjectif petit dans ses surnoms, ça lui rappelait qu'elle était bien plus grande que lui, mais aujourd'hui peu lui importait, tant qu'elle était heureuse. Son odeur était entêtante, les chaleurs couplées au lilas et à la primevère étaient un cocktail qui le rendait fou. Elle se frotta contre lui, lui mordilla l'oreille, recouvrant sa peau de frissons d'extase. Il se redressa et passa son museau dans son plumage, respirant l'odeur de chaque fleur qu'elle y avait glissé.

Ma dame de coeur... murmura-t-il en se frottant contre elle

Il avait envie d'elle sur l'instant, mais ne voulait pas gâcher le romantisme du moment. Il poussa du museau le lapin vers elle.

Quoltzec sembla très réceptifs à ses attentions, se frottant à elle dès qu'elle s'allongea à ses côtés. Du museau, il lui passa le lapin. Elle mordit un bout et ferma les yeux, frémissante de plaisir. Elle déglutit, puis reprit une autre bouchée, consciente du regard enflammé de Quoltzec sur elle. Elle lui passa ensuite le lapin, déclarant avec un clin d'oeil :
"Je pense que j'aurais encore plus faim après, je préfère le garder pour la suite. "

Elle le laissa en prendre quelques bouchées, puis s'allongea au sol, prête à concevoir.

" Je le sais, cela se sent dans le moindre de tes gestes et de tes regards, tu as envie de moi, autant que j'ai envie de toi. Commençons par ça, et nous pourrons prendre plus de temps pour tous les deux par la suite, mon ange d'or. " dit-elle avec un sourire fondant d'amour pour lui.
Elle avait toujours aussi chaud, et cela risquait de ne pas s'arranger durant les quinze prochains jours.

QUOLTZEC

La noble était de plus en plus pressante, elle aussi avait envie de lui. Ses gestes, son regard, tout le rendait fou d'elle, aussi, incapable d'attendre plus longtemps, il couvrit la louve de ses ailes d'or avant de s'accoupler avec elle au milieu des pétales de fleur. L'instant était parfait, c'était la consécration des années de sacrifices pour le clan. Il avait enfin le droit d'être pleinement avec la louve qui avait toujours occupé son coeur, dans la beauté des sous bois, baignés par la douce lumière du soleil reflêté sur le fleuve rouge sang.

FIN.