Akui avait suivi d’un œil la progression d’Ades, le mortel ayant des instincts sanguinaires qu’il avait recruté aux Marais, vers le Château du Crépuscule. Il avait prit la peine de se laver et le temps de chasser avant d’y aller directement. Les mortels avaient tellement de préoccupations, c’était ennuyeux. Le mortel était finalement aux portes du Château du Crépuscule. Il sembla apprécier l’ambiance du lieu, ce qui n’étonnait pas le Dieu blanc, ce mortel semblant apprécier la désolation plus que de raison.
Ades entra finalement dans la salle du trône, découvrant au passage la boule de cristal qui emprisonnait Hadanalith, cette mortelle qui avait osé lui manquer de respect à lui et à sa chère mère, Rhéa. Le mortel chercha le Dieu des éléments du regard. Il était bien là, simplement invisible et indétectable. Après avoir inspecté la salle du regard sans le trouver, il lança.

« Comme vous me l'avez demandé Seigneur, me voilà ! »

Akui appréciait la façon de s’exprimer de ce mortel. Il l’avait cru direct et exempt de réflexion, mais il était en vérité pourvu d’une logique qui lui permettrait de survivre à une rencontre avec sa divine personne. Le Dieu blanc avait envie de faire une petite farce à ce mortel avant de se montrer. Il créa une pique faite d’air, impossible à voir mais qu’un mortel pourrait sentir contre sa peau. Ainsi, le dieu piqua la postérieure droite du mortel, ce afin de le surprendre plus que pour lui faire du mal. Un rire amusé se fit entendre face à la réaction d’Ades, semblant venir de toute part. Le Dieu des éléments se dévoila finalement. Il apparut tel un fantôme sur ce qui était autrefois un trône, assis. Il se leva et avança nonchalamment jusque devant le mortel, son regard noir fixé dans les pupilles vertes de son nouvel acolyte. Il lui adressa.

« Tu avais plutôt intérêt à venir. Le contraire m’aurait fortement déplu. »

La voix d’Akui se fit plus doucereuse quand il continua.

« Dit-moi, Ades, quel genre de pouvoir te conviendrait ? »

Ce n’était pas que le Dieu des éléments avait envie de lui donner ce qu’il demanderait, ayant déjà fixé le pouvoir qu’il recevrait de lui. Mais il se demandait ce que ce mortel pouvait bien vouloir au plus profond de lui. Il aimait tuer, mais quel genre de pouvoir lui permettrait d’en tirer un plus grand plaisir selon lui ? Le Dieu blanc était curieux de le savoir.

Le mortel avait répondu à la première phrase d’Akui, lui signifiant qu’il ne comptait pas le décevoir. Tant mieux, le contraire aurait fortement déplu à sa divine personne.
L’invitation à décrire le pouvoir qu’il souhaitait avoir sembla déconcerté Adès. Il ne s’était visiblement pas attendu à ce que le Dieu des éléments lui proposa de choisir son don. C’était l’illusion qu’il donnait en tout cas. Alors qu’il attendait sa réponse, Akui put voir le mortel baisser les yeux quand il rompit son envoûtement qui l’obligeait à le regarder. Cette magie était naturelle chez lui. Il s’en servait pour hypnotiser son auditoire. Cela devenait difficile à gérer quand un grand nombre d’individus étaient présents, c’est pour cette raison qu’il n’en avait pas fait usage dans les clans.
Après un petit temps de silence, Adès répondit.

« Et bien... Mes séances de chasse deviennent ennuyantes, prévisible. Tout le monde sait qui je suis, et tout le monde a peur en me voyant. Ces derniers temps il manque quelque chose. Quelque chose qui immédiatement les ferai être terrifiés. Non pas une peur de mourir, mais une terreur telle qu'on puisse en mourir. »

Un sourire mauvais apparut sur le visage divin d’Akui. Il voulait faire peur ? Inspirer une terreur telle qu’elle pourrait causer la mort ? Le Dieu blanc savait exactement quoi faire pour satisfaire cette envie, tout en servant ses propres desseins. Il répondit alors d’une voix malsaine.

« Je sais exactement ce dont tu as besoin. »

Sans qu’il ait le temps de réagir, Akui paralysa sur place le mortel et posa son antérieur gauche portant la marque du feu sur la joue de celui-ci. Adès dû ressentir une intense brûlure au niveau de son dos alors qu’un symbole s’y dessinait et que ses marques dorées luisaient. Il s’agissait d’une glyphe, comme pour Rahawk. La glyphe de Mort (ᛦ) était à présent sur le dos du mortel, plus visible que la marque qu’il portait sur le dos, d’une teinte rouge foncé. La glyphe avait la pointe supérieure à la base de l’échine du mortel et ses branches s’étendaient jusqu’à la base de sa queue et sur ses cuisses. Il était devenu le porte-mort d’Akui, il devrait se sentir plus qu’honoré. Le Dieu des éléments lui avait aussi donné un pouvoir, remplaçant celui de métamorphose qu’il aurait pu avoir avant.
Le Dieu blanc retira sa patte de la joue d’Adès, l’éclat de ses marques dorées se camant aussitôt. Il était toujours incapable du moindre mouvement alors qu’Akui plongeait son regard noir comme les ténèbres les plus profonds dans le regard vert luisant du mortel. Il énonça alors.

« Tu es maintenant pourvu d’un don des plus puissants. Il te suffira de croiser le regard d’un autre mortel et, si tu le souhaites, tu prendras la forme de ce qu’il craint par-dessus tout, ou pire encore. Ce pouvoir te permettra d’inspirer la terreur chez les plus faibles et de faire tressaillir les plus braves. Bien sûr, ceci est une illusion, ton corps ne changera pas vraiment d’aspect. Cependant, la peur est bien réelle et peut, dans certains cas, causer une mort instantanée de celui qui te verra alors que tu utiliseras ce pouvoir. »

Akui fit un autre large sourire sadique avant de rendre sa liberté de mouvement au mortel. Il se détourna et alla se poser sur le trône avant de regarder à nouveau Adès. Son air s’était fait plus neutre, impassible.

« Maintenant va, fait ce qui te plaira. Mais rappelle toi une chose : si un mortel, même que tu es en train de malmener, énonce le souhait de rejoindre mes fidèles, alors tu devras me le rapporter entier et vivant. Inutile de préciser que tu ne dois pas attaquer mes autres fidèles je suppose. »

Sa dernière phrase était sur un ton plus sarcastique. Le Dieu blanc savait que ce mortel n’était pas idiot. Mais face à un individu pareillement dérangé et avide de sang, il était préférable de clarifier.