La chaleur du printemps revenu, je me sentais d’humeur à me mettre à l’ombre et à observer le clan avec le plus de calme et de tranquillité possible. Cependant, nouvellement bêta, cela ne m’étais pas forcément possible. Je m’occupais à observer Hydromos et Quoltzec, apprenant de leur savoir pour faire le moins d’erreurs possibles. Je voulais faire au mieux, et honorer la décision de mon Alpha. Je me devais de faire tout mon possible pour le bien de la meute, et j’honorais cela au mieux. Je continuais pourtant malgré moi d’aller aux entrainements des guerriers, et parfois je me permettais de donner un coup de pattes au chef d’armée. Mais celui-ci ne semblait pas déranger par mes initiatives et cela me faisait bien plaisir.

Je n’avais pas revu mon frère depuis un moment, ni même ma nièce. Mais je ne m’inquiétais ni pour l’un ni pour l’autre. Ma petite protégée était accrochée à l’ancienne Bêta depuis des semaines. Et je voyais bien aussi que son moral en prenait un coup. Je ne comprenais pas, mais je ne voulais pas intervenir, ma nièce venait vers moi quand elle en avait besoin. Parfois je la trouvais très opportuniste car c’était quand elle avait envie… Mais je ne disais rien, de toute façon je ne pouvais que l’aimer. Et puis j’avais d’autres loups à surveiller, comme mon petit protégé au pelage rougie.

Le jeune Guerrier était comme un fils pour moi, s’il pouvait aimer ma nièce comme je l’aime, et que cet amour soit réciproque, je serais ravi. Le souci étant alors que mon protéger était une teigne et ne semblait vraiment n’apprécier que moi. Un battement de queue secoua la neige de mon corps alors qu’un long baillement m’échappé. Au diable mes réflexions, elles ne changeront pas le monde. Il fallait des actes plus que des paroles pour changer les choses. Et puis j’avais d’autres choses à faire que de penser à mes deux protéger. D’abord je voulais voir Hydromos et Quoltzec pour connaître leur avis sur la rumeur qui court de la fermeture des frontières du clan de l’Eau. Je voulais aussi avoir leur avis sur la menace d’Akui et savoir quelles décisions ils comptaient prendre à ce sujet.

Sortant des ombres doucereuses qui m’avaient gentiment protégé de l’insupportable chaleur du soleil, je secouais mon pelage clair et m’éloignais de ma planque en relevant la queue. Mon pas léger et doux me mena jusqu’à la vaste prairie qu’abritait notre clan. Esquivant un insecte qui passait par là, je secouais mon pelage et avançais dans les hautes herbes en me demandant comment aborder les sujets épineux avec mon Alpha et mon Bêta. J’avais toujours su comment parler de mes pensées sur le clan, mais je me trouvais toujours un peu mal à l’aise de le faire, pourtant cela ne se voyait jamais. Mes oreilles s’agitant, je m’arrêtais finalement en sentant une odeur connue. Levant le museau je levais une patte avant de m’asseoir et de rabattre ma queue sur mon corps. Ma nièce est bonne messagère c’est un fait, mais pour la discrétion elle pourra repasser.


Elle avait sans doute dû trainer aux alentours des douves du Château, a moins qu’elle ne soit allé se perdre jusqu’au Marais pour des raisons incongrues. A moins qu’elle y soit allée avec l’Ancienne Bêta devenue Guérisseuse. Je savais que des plantes dignes d’un bon guérisseur poussé dans cet endroit puant et mal fréquentés. Cependant je m’y aventurais le moins possibles. Je ne comptais pas demander à ma Nièce où elle avait disparu, je savais que son visage me dirais si elle revenait d’une balade agréable, ou si elle souffrait d’un quelconque mal.

Avant la souffrance

La femelle arriva vers moi l’air dépitée. Rohemween l’avait encore fait souffrir. Retenant un grondement j’écoutais ma nièce me dire qu’elle allait mourir et être grande sœur. J’agitais alors lentement les oreilles, fermant à demi les paupières. Jamais elle ne serait grande sœur, avec ou sans Rohemween ! Sa mère était Asenath, et elle n’aura jamais plus de louveteaux puisqu’elle ne verra jamais plus le soleil, tout ça à cause de ce louveteau trop faible qu’était le frère de Npéhéelée. Je respectais le choix d’Asenath d’avoir portée ces petits jusqu’au bout et d’être morte avec son bébé, mais je haïssais le souvenir de sa mort. Entendre Néphélée me dire qu’elle allait être grande sœur m’horripilait, n’avait-elle aucun amour pour le souvenir de sa mère ? Je plantais mes griffes dans le sol.


Je n’avais pas pu m’empêcher de le lui dire, la blessure de la disparition de sa mère était grande… Jamais ne pourrait être refermée. Seul le bonheur de Néphélée ou celui de Feven pouvait apaiser un peu ma douleur. Mais rien d’autre. La sensation qu’elle reniait ou oubliait sa mère me rendait fou… Je secouais la queue avant de soupirer longuement, calmant mes ardeurs belliqueuses. Mes oreilles se baissèrent légèrement.



Ce n’était pas la première à mourir, et je verrais sans doute d’autres individus perdre la vie. Mais j’étais néanmoins triste pour elle et touchée par sa fin. C’était une louve de mon clan, j’avais grandit en sa compagnie. Je savais qui elle était et même si elle éveillait en moi de la colère à cause de l’obsession qu’elle créait chez Néphélée, je l’appréciais beaucoup et la respectait sincèrement. Restant assit, je sentais sur moi le regard de ma nièce, puis elle me posa une question. Mes oreilles se mirent à l’horizontal. Ma nièce ne connaissait pas mon amour pour sa mère, ma haine pour l’un de ses oncles, et ma désolation pour son père. Elle ignorait mon inquiétude pour le clan, et mes soucis pour l’avenir. De toute façon elle ne s’intéressait à moi que lorsqu’elle ne pouvait pas s’intéresser à Rohemween. Je ne l’en blâmais pas, je l’aimais malgré tout. Elle qui avait le regard de sa mère, avec ses belles ailes et sa joie presque fatigante qui l’avait aujourd’hui quitté.

Mais je doutais qu’elle soit vraiment intéressée par ma réponse, elle semblait juste vouloir se changer les idées, et j’étais un moyen de ne pas trop pensée. Cela me fit soupirer, je tendis mes pattes devant moi pour finir coucher en sphinx. J’étais assez grand pour n’avoir besoin que de lever la tête pour la voir presque de face. Ma queue se mit à caresser le sol dans mon dos avec lenteur. Mon calme habituel régnant.



J’étais terriblement agréable, mais il m’arrivait de ne pas répondre vraiment. De répondre à une question par une autre, pour savoir si il n’y en avait pas une caché, ou un intérêt derrière la question. Je savais que chez ma nièce il n’y avait pas d’intérêt utilitaire, je n’étais pas un objet et ma petite Néphélée n’était pas manipulatrice. Mais je doutais qu’elle s’inquiète vraiment de mon ascension au rang de Bêta, je me demandais même si cela ne la mettait pas mal à l’aise, ou ne l’énervais pas vis-à-vis du fait que j’aurais pu, en quelques sortes, voler la place de Rohemween.

Avant la souffrance

Quand Néphélée fit la moue je considérais encore un caprice de jeune louve. Elle se remettait vite de ses émotions et mes râles n’avaient plus vraiment d’effet sur elle. Cependant je ne voulais pas la blesser d’avantage. Seulement, quand elle haussa la voix, je mis les oreilles en arrière avant de les plaquer complètement contre mon crâne, les faisant presque disparaître dans mon épaisse et soyeuse chevelure bleuâtre. Elle n’avait pas le droit de me dire ça, elle attendait patiemment et passiblement que je lui parle de sa mère, mais elle n’avait jamais posé de question. Soit le sujet m’était douloureux, mais en parler ne me dérangeait pas. Je n’appréciais pas tellement le silencieux reproche qu’elle me faisait, ni même qu’elle parle ainsi de mon bien aimé frère…


Lorsqu’elle hausse les épaules à mon excuse pour l’ancienne bêta ma surprise se lit sur mon visage. Je ne la savais pas si détachée. Il devait y avoir un souci pour qu’elle soit de la sorte. Soit elle cachait une souffrance, soit elle en voulait à la vieille femelle. A mon sens c’était plus la deuxième option, mais elle savait que Rohemween était condamnée, elle devrait passer du temps avec la vieille louve avant de la perdre. Contrairement à la vieille femelle mon frère ne mourrait pas de si tôt. Lié au métal qu’il porte, lorsqu’il mourra son âme ira dans le métal, et sera entendu et vu par son prochain porteur. Etant donné que j’étais plus attaché à l’esprit des gens qu’à leur apparence, à mes yeux, il ne mourait vraiment jamais.

Je vis ensuite ma nièce baissée les oreilles et faire une triste mine. A ses mots je levais les yeux au ciel et battit de la queue, agitant mes oreilles en laissant échappé un profond soupir. Elle me prenait pas les sentiments là… Et elle en avait sans doute parfaitement conscience. Je me relevais et la contournait, pas question non plus de la laisser dans sa croyance ridicule d’être la honte de la famille. Mère en serait complètement hystérique, la grand-mère de Néphélée aurait adoré ma nièce, et mon père l’aimait énormément. Et son père la chérissait, et moi aussi… je me couchais alors prêt d’elle et lui lançais un regard doux.


Puis elle se mit à dire n’importe quoi. Qu’elle avait fait une erreur, que ça serait dur à rattraper et qu’elle s’en voulait. Je savais qu’elle nous aimait mais il fallait qu’elle arrête de faire la dépressive mal aimée. Elle était fatigante à se comporter comme une loupiote. Elle n’avait plus un an, il fallait qu’elle grandisse maintenant. Qu’elle comprenne que son père et moi voulions qu’elle soit indépendante et heureuse. Que je l’aimais et veillais sur elle avec autant de douceur et d’amour que je ne le faisais avec Feven. Mais Néphélée avait la même manie ridicule que Rohemween de se rabaisser toute seule et de croire qu’elle savait ce que les autres pensent d’elle.

Pour ma part j’aimais ma nièce, peut importe ce qu’elle était. Et maintenant il fallait qu’elle se relève, qu’elle arrête de se coucher à plat ventre devant autrui parce qu’elle les « aimes ». Parce que l’affection que l’on porte à un autre n’excuse pas certains comportements. Si elle se met à couiner comme une loupiote devant moi que fera-t-elle si un loup qu’elle apprécie se met à lui faire du mal ? Je secouais la tête et me relevais, mon regard ambré se baladant sur la prairie du monde. Néphélée devait apprendre la force d’esprit, l’indépendance et la sagesse, sinon elle allait finir par couler.


Et avec les temps qui couraient, et les menacent qui planaient sur nos vies fragiles, j’avais intérêt à la relever et à la rendre plus forte, sinon je finirais par la perdre. Je ne voulais pas d’une perte de plus. Et si Rohemween lui avait égoïstement demandé un truc du genre de s’occuper de sa descendance, je devais aussi la rendre plus adulte pour que la descendance de la louve puisse compter sur elle. Il fallait que je réussisse à la sortir de son caractère de loupiote pour dévoiler l’adulte qu’elle est vraiment.

Avant la souffrance

Néphélée semble légèrement touchée comme si elle s’en voulait de m’avoir parlé ainsi. Ma queue s’agita, moi je ne lui en voulais pas. Une louve sage que Néphélée aurait aimé comme une folle, m’avait apprit que la vengeance était plus que ridicule. Et j’étais d’accord avec elle, a dire vrai, j’étais de son avis. Puis j’entendis la petite louve et m’assit, détournant légèrement la tête, les oreilles à l’horizontal.


Je ne lui ai pas menti au sens propre du terme. Il y a simplement certaines choses que j’ai omis de lui dire. Mais mon frère n’est pas idiot, loin de là, et il doit sans doute savoir que Néphélée n’est pas le nom qu’à choisi Asenath. Il doit aussi savoir que j’aimais la louve autant que lui et que j’ai cherché à en être aussi proche que lui. Mais je ne peux pas le dire à ma nièce. Je ne peux pas lui avouer mon amour pour la louve.

La louve ne semblait pas touchée par la fin précoce de l’ex Bêta. Je ne pouvais pas la gronder pour cela. Mais elle risquait de beaucoup souffrir à sa mort si elle n’apprenait pas à lui pardonner. Le sens du pardon était important, même essentielle pour la survie de la bonne conscience et de l’amour. Mais l’enseigner à une louve déjà adulte était fort complexe. Surtout quand l’adulte en question avait un caractère insupportablement difficile à gérer.

Je l’entendis alors me demander si je lui en voulais. Un soupir m’échappa et ma queue fit un mouvement lent dans mon dos. Mes yeux levés au ciel. Est-ce qu’elle avait besoin que je lui réponde ? Franchement, j’avais l’air de lui en vouloir ? Me connaissait-elle donc si peu qu’elle n’avait pas encore saisit que je n’en voulais jamais à personne ? Je regardais alors la femelle et approchais mon museau de ses oreilles avant de claquer mes crocs prêt de ses oreilles.


Je pouffais de rire avant de l’embêter en la poussant pour la chatouiller en soufflant dans son pelage. Je l’entendis rapidement rire. J’aimais la taquiner, lui faire des chatouilles, lui remonter un peu le moral. Elle était ma précieuse nièce. La preuve qu’Asenath avait un jour vécue sur ses terres et qu’elle avait été aimé par mon frère et moi. J’aimais donc énormément ma nièce, et c’était bien peu de le dire.

Puis elle échappa à mes chatouilles et me lança un regard que je compris tout de suite. Elle avait quelque chose de désagréable à me demander. Puis j’entendis sa question et mit les oreilles à l’horizontal avant de me relever et de me rassoir. Ramenant ma queue contre mes pattes je fermais les yeux et laissais le vent jouer dans mon pelage blanc et noir. Je réfléchissais à comment répondre à ma nièce. Je ne pouvais pas seulement lui dire qu’elle lui ressemblait, la jeune risquait de me hurler dessus. Je cherchais alors quelque chose en rapport avec ce que vivait ma nièce, et me remémorait une scène toute particulière que j’avais un jour vu entre ma chère Asenath et sa mère adoptive. Un sourire étira mes babines et je rouvrais les yeux en posant mon regard sur la jeune louve.


Oui Asenath avait rétorqué à la vieille femelle qu’elle préférait garder de bons souvenirs que de s’encombrer de mauvais. C’était une louve au caractère puissant qui ne se laissait jamais abattre et gardait le sourire même dans les pires moments. Je l’aimais pour ça. Parce qu’elle relativisait et prenait toujours la vie du bon côté. J’agitais la queue, un souvenir heureux me remontant à la surface.


Oh oui, Asenath m’aurait fais une sacrée misère si je n’avais pas été aussi présent. A sa mort elle a d’ailleurs vociféré contre son amant. Elle l’aurait surement égorgée s’il était arrivé en retard, mais il n’était jamais arrivé. Et quand il arriva enfin, Asenath était morte, étendu contre une boule de poils dorée et ailé d’argent. Leur fils… Sa fille était entre mes pattes et je la lavais, elle était frigorifiée et très faible, ce qui expliquait aujourd’hui la petite taille de ma nièce malgré ces ascendants titanesques… Il était arrivé trop tard, avait demandé le nom de sa fille, et était parti. Sans doute s’en voulait-il… Sans doute se sentait-il responsable… Sans doute savait-il … peut être Asenath avait-elle parlé, raison pour laquelle il n’était pas venu ? Je n’en savais rien, je ne voulais pas savoir… Je ne voulais tout simplement pas oublier, et aimer cette petite autant que j’avais aimé sa mère.

Avant la souffrance

Et voilà, la question que je redoutais tant me tomba sur le coin du museau. Quel rapport avec elle et son père hein ? Que devait-elle savoir… Rien justement, elle vivait très bien sans savoir. Je détournais la tête et le regard. Fermant les yeux avant de me lever, mon corps se levant lentement, ma queue caressant le sol, je contournais la femelle sans dire un mot, les yeux toujours clos. Mon esprit fut renvoyé loin dans ce passé que je voulais parfois oublier. Je m’arrêtais à quelques mètres derrière la femelle et baissais la tête, la secouant douloureusement avant de rouvrir les yeux. Tournant à peine la tête vers elle, le museau vers le bas les oreilles aussi, je la détaillais du regard, devait-elle vraiment savoir ?


Non, elle n’avait rien à savoir. Ou du moins je n’avais rien à lui apprendre. C’était à Heroes de lui dire ce genre de chose à et non à moi. Ce n’est pas moi qui avait été trahit par mon amour mais lui… Parce que non, il n’avait pas été le seul pour elle. Enfin si, mais pas comme il l’aurait souhaité, le besoin de liberté d’Asenath avait été plus fort que son amour. Il avait prit le dessus, il avait gagné la bataille, et l’avait parfois poussé dans les vices du plaisir. Je ne me souviens pas y avoir répondu, mais peut être y avais-je succombé un jour sans m’en rendre compte. Je m’assis lourdement sur le sol en poussant un soupir.

Oui, Heroes devait sans doute croire, se douter, penser, savoir, que sa louve avait eus une relation avec quelqu’un d’autre après lui, et que les petits étaient les descendants des deux mâles. Mais à ma connaissance, la femelle n’avait fais que faire la cours, elle n’était jamais allé plus loin. Du moins c’est ce dont je me souvenais, mais peut être me trompais-je, les souvenirs étaient très flous en moi… Parfois, ils me semblaient faux, ils me semblaient être un rêve…

Je savais qu’Asenath aurait aimé ses enfants de tout son être peut importe qui était le père. Mais Heroes devait sans doute croire que Néphélée n’était pas entièrement sa fille, et il avait sans doute dû comprendre que j’avais aimé la louve autant que lui. Mais je ne pouvais dire à l’un et à l’autre que le seul autre mâle qui aurait pu n’était autre que moi. Et que la blancheur du petit mâle décédé était sans doute de ma cause.

J’avais accepté d’être un jouer pour Asenath et de laisser Heroes avoir une famille avec elle. J’avais accepté de n’être que l’oncle de Néphélée. Je ne pouvais pas tout remettre en cause maintenant. Néphélée c’était construite ainsi, et j’aurais eus besoin de l’histoire d’Heroes pour savoir. Mais mon frère ne me parlais jamais de la louve, ni même de sa propre fille, comme si cela était tabou. Quand il venait la voir et qu’il se mettait prêt de moi, il se contentait de regarder la jeune louve, et de dire qu’elle était de plus en plus belle, ou qu’elle était forte, ou qu’il était fier. Mon frère était mort avec Asenath, et le temps que je m’en remette moi-même, il était déjà trop tard…

Puis ma nièce qui semblait fière de sa mère mais aussi touchée par mes mots me demanda si j’étais là quand elle était née, et si j’avais été là quand Asenath c’était éteinte. Je fermais les yeux et glissais mon museau dans son pelage sombre après être retourné vers elle. Ma queue s’agitant tristement dans mon dos.


Je parlais de sa naissance avec fierté, joie, et amour. Néphélée était née dans l’horreur… Mais elle s’était accrochée, elle c’était battue de toutes ces petites forces, et elle était restée en vie malgré les guérisseurs qui se demandaient quand est ce qu’elle s’éteindrait… Mais elle ne s’est pas éteinte, et elle continue d’être une lumière aveuglante qui me réchauffe.

Puis j’écoutais ma nièce retrouver un peu d’énergie et de joie, également peut être un peu de courage. Je l’écoutais, lui lançais un regard et penchais lentement la tête en l’entendant. Sa mère les aurait adoptés, elle les aurait grondés quand ils auraient cherchés à aller en dehors du camp. Elle se serait inquiété de les voir tristes… Moi aussi, si je n’étais pas devenu bêta, je m’en serais occupé. Je n’étais pas une nourrice, mais les petits de Rohemween méritaient mieux que les nourrices… Un soupir m’échappa avant que je ne passe une patte au dessus des épaules de ma nièce et que je la ramène contre moi avant de la décoiffer en frottant pas patte sur sa tête.



Oui non parce qu’il fallait l’admettre Heroes est grognon… Arrow est un psychotique… et je crois que je suis le seul à être à peut prêt équilibré dans cette fratrie anormalement spéciale… Avec une famille aussi disloquée je comprends que Néphélée est eut besoin d’une figure maternelle à peut prêt normale. D'ailleurs je me demandais bien comment ma nièce avait fais pour ne pas devenir folle entre nous... Elle tenait sans doute cela de ça mère. Néanmoins sa figure maternelle vivante était à peut prêt
normale parce que Rohemween à toujours été un peu étrange à mes yeux et je la soupçonne de ne pas être seul dans sa tête. J’espérais d’ailleurs que ces petits ne seraient pas aussi vif qu’elle et Néphélée, sinon ma nièce allait vite s’arracher les cheveux. Moi par contre sa me ferait sans doute sourire. Ah voilà que j’ai hâte que ces petits monstres naissent pour savoir ce qu’il en est…

Avant la souffrance

Face à ma nièce mon regard devient lentement neutre, impassible, presque vide, voir fantomatique. Ma queue caresse lentement et silencieusement l’air, mes oreilles s’agitent et mes yeux se ferment de moitié. J’écoute la femelle me gronder et soupir, franchement, elle croit que ça va changer quelque chose de hausser la voix ? Moi qui suit calme et paisible, je ne vais pas changer d’avis sous prétexte qu’elle gueule un coup ? Elle espère quoi ma naine de nièce ? Soufflant, je l’écoute toujours avant de l’entendre me remercier de lui avoir permis de vivre.

Je n’avais pas fais grand-chose, je m’étais contenté de prendre soin d’elle et de l’éduquer le mieux possibles. Je voulais qu’elle soit digne du clan de l’air, et d’être la fille d’Asenath, et j’avais parfaitement réussi cela. Alors que je réfléchissais je l’entendis me demander si je pensais que ça serait des minis Rohem, je haussais alors vaguement les épaules en me relevant.



Je commençais à m’éloigner en pensant à cette femelle, c’est vrai qu’elle m’énervait énormément. Elle était toujours enthousiaste, presque idiote et inconsciente du danger ou de certains problèmes. Elle était risiblement gentille et bien trop naïve. M’éloignant alors que ma queue se mouvait lentement dans mon dos, je m’arrêtais et tournais la tête de trois quart vers ma descendante en agitant ses oreilles.



Maintenant c’était à elle de réfléchir, de comprendre ce qu’elle souhaitait comprendre. Je la laissais faire. Je sautais agilement au dessus d’un rocher et m’éloignais d’elle, encore et encore, en direction du cimetière que je voulais rejoindre avant de rentrer au campement. J’avais dis à Hydromos que j’irais au cimetière aujourd’hui, j’avais seulement croiser ma nièce par hasard. Et je comptais bien aller rejoindre mon but avant de rentrer chez moi et de reprendre mon nouveau poste de Bêta.