J’avais approché le territoire du feu une première fois, j’y avais croisé un loup un peu bizarre qui voulait faire de la musique. En voilà une idée farfelue. Mais bon j’avais refusé pour continuer mon voyage, ma course contre mon désir de le revoir et mon envie de m’arrêter était en train de reprendre. J’étais parfois un peu étrange, trop obsédée par mes songes que je n’arrivais à saisir pour regarder devant moi. Pourtant le monde était si beau, si vaste… mais également sauvage et hostile à la vie elle-même. Après tout si la vie mérité d’être vécue c’était parce que la mort planait aussi dans un coin, rôdant comme un fantôme, elle m’attendait peut être à un carrefour.

Il commençait à se faire tard et ma chauve-souris s’éveilla pour s’envoler en quête de nourriture. J’avais commencé à trouvé un rythme de voyage, me reposant à l’aube et au crépuscule pour faire le plus de chemin possible ensuite. Je voulais visiter mais aussi retourner auprès de lui. C’était tellement compliqué… Ma queue fouettant un peu l’air il faisait frais ici et j’apercevais des couches de neiges de temps à autre autour de moi. Cela ne me dérangeait pas, ça me détendais et m’éviter d’être abruti par une chaleur trop violente. Je trouvais néanmoins l’atmosphère très alourdie par une fraicheur poisseuse qui me collait à la peau. Continuant alors mon chemin sur encore quelques heures je sentis finalement une odeur chaude. Je devais sans doute encore me rapprocher de leur territoire.

Mettant les oreilles en arrière et me redressant, je regardais autour de moi un peu méfiante espérant ne pas tomber sur un individu désirant ma mort ou ma fuite. J’arrivais alors finalement dans un endroit qui me tendit rapidement, on aurait dit des prisons. Déglutissant alors j’entrais dans ce terrain bien sombre et lugubre, peut être un peu glauque, avant de fermer les yeux et de prendre une grande inspiration. Je me savais protéger par mes amis du passés car je savais que même mort ils seraient prêt de moi, et parfois j’avais la sensation de sentir leur présence rassurantes. Ma compère était là et m’attendait un peu plus loin, elle voyait au dela des ombres et me préviendrais d’un éventuel ennemi.

Pour me donner un peu de courage je me mis finalement à chanter histoire de ne pas mourir de trouille avant de finalement entendre des rires. Quelqu’un était-il en train de se foutre de moi alors que je chantais et que ma voix troublée ce silence lugubre et inquiétant ?

M’étant arrêter dans ma musique pour savoir quel était cet individu qui était venu me troubler, je dressais les oreilles en observant une petite louve, plus petite que moi mais adulte à mon sens, qui souriait joyeusement. Dressée sur trois pattes car j’avais laissé la quatrième en suspension, j’observais la petite louve en face de moi qui semblait si enfantine dans sa nature qu’elle en était mignonne. Elle me rappela vaguement une amie chère à mon cœur et cela me fit fondre de l’intérieur avant que je n’entende ses mots.

Levant alors les yeux vers le ciel je déposais mon regard sur ma chauve souris. Penchant alors la tête et mettant les oreilles à l’horizontal l’animal fonça vers moi avant de s’accrocher à ma queue et de s’y dissimuler. Je reposais alors mes yeux sur la femelle qui se trouvait devant moi, ma queue faisant un mouvement lent dans mon dos. Dressant finalement lentement les oreilles en sa direction je soufflais longuement



Je lançais un petit regard à ma chauve souris l’air de lui dire qu’elle n’avait pas le droit de faire ce genre d’annerie. Ce n’était pas bien ni décents, elle l’avait déjà fait avec Tanyxoth il fallait absolument qu’elle apprenne à cesser ses pitreries. Je n’étais pas du tout pour et j’espérais que si un jour j’ai des enfants madame ne leur apprenne pas des bêtises. Puis j’entendis la femelle me dire de continuer mon chant et penchait alors la tête pour essayer de la voir à l’envers en souriant


J’étais prête à lui chanter autre chose si elle le voulait, là elle m’avait cassé dans mon rythme et dans ma lancé alors je me sentais mal de repartir comme ça d’un coup. J’étais sur de faire des fautes dans le textes et dans le timbre de ma voix, sans oublier que j’avais chanté en pensant à lui, et que la là petite louve me faisait penser à tout sauf à Tanyxoth qui est si sage et si droit.

Observant la louve rouge et noir en face de moi je mis les oreilles en arrière, méfiante. Je n’avais pas envie d’être piégé à cause d’elle. Quand elle affirma ne pas en vouloir à mon amie cela me détendit légèrement. Je n’avais pas envie que ma camarade finisse blesser. Ni moi d’ailleurs, et je savais que les bêtises de ma compère pouvait m’attirer des problèmes. Néanmoins la femelle en face de moi semblait un peu cruche et pas très réfléchit. Mais j’étais sur que si elle poussait la réflexion je pourrais finir attaquer. Surtout que l’endroit était propice au meurtre et au combat. Ici il faisait sombre et il n’y avait pas encore grand monde…

En entendant sa demande je reculais d’un pas pour m’asseoir à bonne distance. Continuant de la regarder ou plutôt de la surveiller, je me mis à réfléchir à un sujet à chanter. Mais je ne voulais pas penser à mon cher Ami Tanyxoth qu’il me tardait de revoir. Il fallait que je trouve autre chose. Je pourrais parler d’Inferno mais le sujet était sensible pour moi. Puis l’image d’Arkane traversa mon esprit. Lui qui m’avait épargné et avec qui j’avais fais une longue par de mon voyage. Je l’avais tant aimé, il était mon meilleur ami. Mon confident en un sens. Encore aujourd’hui je l’imaginais parfois prêt de moi et lui parlait. Je ne voulais pas retourner à ses côtés, mais il me manquait, et si je le recroisais je m’excuserais d’être parti comme une voleuse. Je ne me souviens pu vraiment pourquoi je suis partie, c’est flou dans mon âme, mais j’ai toujours la sensation de sa présence à ses côtés. Fermant les yeux je laissais la musique et les paroles affluer en moi avant d’ouvrir la gueule et de me mettre à chanter

Cette musique là était pour lui, mais aussi un peu pour ceux que j’avais apprécié dans le passée. Mais elle était aussi pour Tanyxoth car je pensais à lui souvent et que son absence commençait à me peser. Je rouvris les yeux durant ma chanson, surveillant que la louve ne soit pas prête à attaquer et que me faire chanter ne sois pas pour elle un moyen de faire diversion.

Chanter m’avait libéré d’un poids et m’avait fait du bien également. Je ne savais pourquoi mais j’étais sur au fond de moi qu’il ne m’en voulait pas et aussi qu’il m’entendait. Puis je reposais mon regard sur la louve, celle-ci semblait toute retournée et particulièrement émue. Cela me fit doucement sourire. Je ne pensais pas la toucher autant. Bien que toujours un peu sur mes gardes, je ne pouvais pas non plus la fuir. L’observant un instant j’hésitais une seconde avant de m’asseoir à quelques pas d’elle. J’avais envie de lui chanter une chanson rien que pour elle. Elle était joyeuse et semblait très gentille. Mais malheureusement rien ne me vint si ce n’était l’envie de la recroiser car elle me semblait plus joyeuse que personne avant elle. Ma queue s’agitant doucement dans mon dos, je fis une révérence humble et délicate pour la remercier avant de reculer et de lui sourire un peu géner. Je voulais continuer mon voyage, mais en même temps je voulais lui chanter autre chose.



Un jour je te chanterais une chanson, je trouverais, c’est promis. Pour le moment rien ne me vient peut importe la langue. Mais je finirais par trouver. Regardant la femelle et le soleil grimper dans ce ciel bleu qui me fera bientôt mal aux yeux. Je lançais un regard à la femelle et lui souris doucement. Je ne savais plus trop ou me mettre pour être honnête.



Au moins c’était claire. Elle ne pouvait pas douter de ce désir vu que je venais de le lui dévoiler. Mais en même temps je voulais revoir Tanyxoth le plus tôt possible car sa présence douce et rassurante manquait à mon cœur et à mon esprit. Sans lui j’étais un peu perdu, un peu comme une loupiote face au monde noir qui l’attend la gueule ouverte pour ne faire d’elle qu’une bouchée.