Il faisait bon sous mon épais pelage brun et mes grandes ailes. Je n’avais pas froid malgré le temps glacé de l’hiver. Après avoir croisé mon cousin je m’étais décidée à rentrer chez moi. Je n’étais pas encore la louve la plus en forme de l’univers. Mais j’avais besoin de Gaor pour me remettre complètement d’aplomb. Il fallait que je le vois, que je lui dise combien je l’aime, combien il m’a manqué, et que je serais prête à tout pour lui et son bonheur. Mais j’étais toujours terrorisé à l’idée qu’il me rejette, et j’avais encore le fantôme de Lester qui me hantais désespérément. Il fallait que je le chasse, mais je n’y arrivais pas le moins du monde. La nature me soufflais des mots encourageants alors que je ne pouvais presque plus dormir sans voir sa mort immonde m’attaquer l’âme.

Secouant mon pelage pour chasser l’image de mon frère, je sentis finalement la chaleur arriver et compris que j’étais en territoire feu. Mes oreilles se placèrent en arrière et mon cœur fit une pointe alors que le stress montait en moi. Je m’étais déjà fais tuée une fois par Zal, Rhéa ne me ramènerait pas une deuxième fois. Je déglutis alors en avançant, cherchant au solution pour contourner cette endroit qui me donnait la chaire de poule. Mais alors que j’avançais je vis une louve étendue sur le sol sur laquelle j’avais manqué de marché. Un cri m’échappa alors que je la regardais. Elle dormait et mon cri la réveillera sans doute. Moi en attendant je reculais, méfiante et craintive, espérant que cette femelle n’ai pas dans l’idée de m’attaquer à son réveille parce que je l’aurais dérangé pendant une sieste. Sinon j’avais bien peur de ne jamais pouvoir rentrer chez moi…

J’avais été surprise par la louve endormie, d’abord le fait qu’elle dorme là m’avait étonnée. Ensuite j’étais un peu tendue en vue du fait que je foulais le territoire de Zal. Je sentais mes plumes vibrer sous l’inquiétude, mais la femelle en face de moi semblait douce, et presque gentille. Mes oreilles en arrière se mirent à l’horizontale à l’entente de sa voix. Puis finalement mes muscles se détendirent un peu et je regardais la femelle avant de m’asseoir et de ramener ma queue contre mes pattes. Observant la louve je fermais à demi les paupières avant de souffler longuement pour calmer l’angoisse qui m’avait traversé.


Je n’étais pas sur qu’absurde soit le bon qualificatif mais tant pis la femelle allait devoir faire avec. Je ne savais pas non plus si le chemin pour rentrer chez moi était le bon Mais je savais que le territoire du feu me séparait une fois encore du loup qui fait battre mon cœur à la chamade. Je regardais alors la femelle qui semblait un peu triste, et soudain ma propre tristesse se tapissa dans les ombres, se faisant oublier pour que ma douceur et ma bonté ne reprennent le dessus. Je n’aimais pas sa petite tête triste et je comptais bien essayer de savoir ce qui n’allait pas chez elle, preuve que je me portais relativement mieux tout de même.


Puis, remarquant que j’oubliais mes bonnes manières je secouais mon pelage et mon plumage avant d’incliner la tête pour la saluer.



J’aurais dû y penser plus tôt, quelle cruche d’avoir oublié les bonnes manières. Père n’aurait pas apprécié, et moi je n’appréciais pas non plus que de me montré si mal éduqué.

La femelle en face de moi semblait douce et sans mauvaises intentions. Je ne ressentais pas d’hostilités émané d’elle et je ne voyais donc pas de raisons réelles de la craindre. Mon état d’esprit se calmant et ma tranquillité revenant. Je continuais d’observer la femelle, son pelage noir, ses deux queues, ses poiles rougis par la couleur du sang au niveau des oreilles, des pattes et des bouts des queues. Elle avait un physique que j’assimilais automatiquement à un loup du feu, mais elle n’avait pas le caractère agressif et légèrement violent de ces loups. Cela n’était pas pour me déplaire du tout, au contraire ça me mettait en confiance et me faisait oublier l’horreur de ce monde meurtri qui m’avait prit mon ami d’enfance.

Elle me répondit alors très simplement et tout naturellement que cet endroit était parfait pour se défaire du tumulte de la meute du feu. Je songeais alors que quand je rentrerais je ferais bien de me trouver un endroit comme ça lorsque le bruit du clan et son activité me donnera la migraine ou me fatiguera. Mais au lieu de penser à cela la femelle me parla de lapin grillé. Cela me fit pouffer de rire tandis que j’inclinais légèrement la tête ma queue se mouvant lentement dans mon dos.



Ça devait avoir une odeur un peu de fumée, mais la viande de lapin est assez tendre en général, alors j’imaginais sans mal que la chaleur qui détend les muscles devait la rendre encore meilleure. L’idée ne me paraissait pas idiote du tout, encore moins aberrante, au contraire je trouvais son initiative de manger du lapin rôtis original et intelligente car on ne va pas s’empêcher de chasser juste parce que la viande cuit sur un certain territoire, si ?

Comme je l’avais fais quelques instants plus tôt la louve s’inclina et se présenta aussi humblement que moi. Imryu, voilà un petit prénom facile à retenir qui fait doux et sensible. Ça lui va à ravir, il n’y a pas a dire ses parents ont eut fort bons goût en la nommant de la sorte. Moi j’ai un prénom à rallonge don la fin ne me plait pas. Mais pour le moment je pensais peu à ça. Mes pensées fuyaient souvent en direction de Gaor et quand elles ne le faisaient pas elles allaient en direction d’un territoire inconnu et angoissant ou Lester avait été envoyé contre son grèt et le mien. La mort…

Je vis la femelle se coucher en face de moi, preuve qu’elle ne me craignait pas et qu’elle ne voyait pas en moi une ennemi. Je l’avais vu détourner le regard et baisser les oreilles et l’idée de l’avoir blessée avec ma question me traversa l’esprit. Mais je ne voulais pas lui faire du mal, je ne voulais pas la souffrance d’autrui. Mes oreilles se baissèrent alors, honteuse de lui avoir rappelé de mauvaises choses. Puis elle me répondit, m’avouant qu’il s’agissait d’un problème de cœur. Sans doute une dispute avec son compagnon, songeais-je. Ah moins qu’elle soit amoureuse et qu’elle ne connaisse pas les sentiments de son amour ? Je connaissais cette crainte et je devais avouer que j’étais en train de la revivre à cause de ma déjà trop longue absence. Je posais alors mes beaux yeux verts sur elle avant de m’asseoir le plus calmement du monde.


Ma voix douce et chaleureuse c’était élevée vers elle avec douceur, tendresse, et sympathie. Ma queue caressa lentement le sol. Puisque nous parlions de problèmes de cœur, je songeais que parler du mien soulagerais peut être ma conscience. Et comme la louve ne semblait pas méchante du tout, je songeais qu’elle serait sans doute une oreille attentive vu qu’elle vivait elle-même quelque chose de difficile à ce sujet.


J’étais vraiment terrorisée à cette pensée. Si Gaor ne m’aimait plus je risquais de m’effondrer de chagrin et de ne pas sortir de ma tanière pendant quelques jours, le temps de me remettre. Je regrettais déjà d’être partie sans prévenir et d’avoir tant changer pendant quelques temps. J’avais été sans vie et sans joie ce qui n’avait pas aidé mon amour et ne m’avait pas aidé non plus. Mais je m’étais reprise en moi, j’avais voyagé, rencontré une loupiote adorable qui m’avait aidé à me remettre, puis j’avais croisé mon cousin qui avait empli mon cœur de joie. Et maintenant je croisais une jeune louve don j’étais sur que la rencontre m’aiderait à me sentir mieux, et j’espérais pouvoir l’aider moi aussi.

La femelle en face de moi semblait ouverte à l’échange et à la discussion, elle ne me paraissait pas désagréable pour un sous. Presque gentille en fait. Je l’écoutais et mis les oreilles à l’horizontal. Oui, mais j’avais eus la sensation que ce lien c’était brisé longtemps avant mon départ, peut être même avant que Lester ne s’éteigne… J’avais la sensation que Gaor m’aimait moins, qu’il ne me trouvait ni jolie ni désirable. Je secouais lentement la tête en observant la jeune femelle



Alors que la femelle avait retrouvé le silence je levais la tête vers les horizons sauvages en direction de sa demeure. Celle de mon loup qui me manquait tant. Je voulais le retrouver, lui dire combien je l’aimais et combien il comptait pour moi. Lorsque je pensais à lui Lester s’effacer comme un fantôme inconnu. La douleur s’envolait, et la peine était ténue. Mais sans lui ma vie était un précipice sans fond dans la noirceur me happait complètement.

Soufflant longuement je vis la louve reprendre la parole et tournait la tête vers elle. Les oreilles pointées en sa direction je lui donnais un simple coup de museau. Quelque chose pour lui redonnait autant de force que de courage. Je voulais l’aider mais je ne pouvais rester. J’étais tellement méchante de laisser cette louve en détresse, c’était là ce que je pensais vraiment. J’agitais alors les oreilles



Je ne voulais pas la briser d’avantage, mais un jour il faudra qu’elle s’en rende compte seule. Si un loup ne lui rend pas ses sentiments elle doit s’en détacher pour survivre. Si elle veut faire comprendre à ce loup qu’il s’était peut être trompé elle doit relever la tête, pointé les oreilles, bomber le poitrail et avancer vers un avenir lumineux sans lui et loin de lui. Elle doit lui montrer de l’indifférence. Parce que ce n’est pas d’être ignoré qui est dur c’est qu’un être nous soit totalement indifférent…

J’écoutais la femelle, attentive et douce, mon regard déposé sur elle avait tendresse et affection. Bien que je ne la connaisse pas, je la trouvais charmante, agréable et particulièrement sensible. Ma queue fit un lent mouvement dans mon dos. Mon regard posé sur elle. Je l’écoutais attentivement avant de sourire et de hocher la tête. Je lançais un regard en direction du campement. Puis reposais mes yeux sur la femelle et lui donnais un petit coup de museau amical sur la joue.


Je savais que son sourire était morne et vide de sens. Mais je ne voulais pas la blesser. Me retournant je hochais calmement la tête avant de m’éloignais d’elle, sautant agilement un peu plus bas, descendant la montagne. J’allais droit vers le territoire de l’eau ! J’avais peur, et j’avais hâte à la fois. Je l’adorais, je l’aimais à la folie, je ne pouvais pas le cacher, il fallait que je le revois, que je sache où nous en étions, que je m’excuse aussi, et que je le récupère ! Lui et personne d’autre ! Oui, juste lui !