Je regardais le mâle, les oreilles plaquées sur le crâne. Je secouais la tête. Tout mon temps depuis je l'avais gaspillé à chercher quelqu'un qui ne me cherchait pas. Il ne répondait et cela me permis de tenter de chasser les idées noir. Sans succès, elle s'étaient collées à moi comme des sangsues, me pompant mon énergie comme mon envie de vivre.
Souvent j'avais pensé à en finir, mais à chaque fois, un petit quelque chose m'en empêchait. Un sentiment de pas fini, un sentiment de nostalgie, quelque chose qui lui disait que ce n'était pas mon heure. Je sortais de ces moments extrêmement affaiblie moralement.

Puis il se tourna vers moi pour parler, et je baissais le regard.

Si il y avait quelqu'un, il m'a laissé tombé, s'il y avait quelqu'un, il m'a oublié, je n'ai plus rien, pas même un souvenir. Même mon nom, j'ai du le trouver, j'étais d'apparence adulte, mais aussi vide de connaissance qu'un gamin. Je ne sais même pas comment je m'appelais avant...

J'étais à bout, je fini par pleurer. La tête entre les pattes, couchée sur le matelas de plumes souillées par nos sangs, les oreilles plates. Je n'entendis même pas sa remarque basse.

Puis je dressais une oreille, et lui répondis entre deux sanglots.

Je... je crois que les seuls vrai prédateurs, sont les vampires.

Louve se mit à se plaindre de plus en plus, se lamentant sur son sort. Elle pleurait et geignait. Keiss la laissa pleurer, il n'y avait pas grande chose à faire pour elle. A force de pleurer sur son sort, elle n'arrivait même plus à vivre. C'était à se demander si elle n'avait pas une ou deux tentatives de suicides. C'était misérable.

La fatigue et les blessures qu'elle venait de subir jouaient aussi, mais c'était difficilement concevable de se montrer aussi minable. C'était devenir un être faible de se comporter de cette façon. Lorsqu'elle commença à parler de vampire, le loup se releva. Ces monstres existaient toujours. Il détestait ces bêtes monstrueuses. Il se releva à moitié et observa mieux les environs, au vu des traces de sangs, il serait surprenant qu'un vampire ne vienne pas.

-Ils ne viendront pas cette nuit. Et s'il osent, ils le paieront. Tu peux dormir tranquille.

Kiess ne dormirait pas vraiment cette nuit, mais ce n'était pas grave. Il était dans un endroit à l'abris du froid et il avait mangé. Il se sentait bien.

-Je partirai au levé du soleil...

Puis il se retourna vers la louve,

-Tu as dis que tu étais une bonne chasseuse. Tu t'en sortiras.

Je relevais la tête, regardant Keiss devenir anxieux d'un coup. Il ne devait pa aimer les vampires, et c'était peu surprenant. Quand on ne connaissait pas ces êtres, il était difficile de les apprécier.

Je le regardais en penchant la tête, non, les vampires ne viendront pas. J'avais encore un peu d'odeur d'Adalric sur moi, ils le sentiront, et ils ne viendront pas.

Ils ne viendront pas.

Répondis-je d'une voix sûre.
Je regardais le ciel. puis mon regard glissa vers le dominant. Lorsqu'il allait partir, je serais délivrée de son emprise de dominant sur moi. Mais d'un autre côté je serais de nouveau seule. J'avais de la gratitude envers ce loup, il m'avait sauvé, alors que je lui avait cherché la merde. C'était pour moi plus qu'une leçon de vie, et je me jurais de ne jamais l'oublier. Qu'on me tue si je l'oubliais!

Cette conviction une fois prise, je me sentis bien mieux. Un poids sembla s'envoler de mes épaules frêles. Je le regardais, prise d'une assurance soudaine. Je lui sourit en fermant les yeux et penchant la tête, sans prendre en compte la déformation hideuse que mon sourire exerçait sur mon visage scarifié.

Je te dois beaucoup, sans doute fallait il que je te vole ce lapin...

La louve semblait être bien affirmative. Les vampires étaient des êtres fourbes et mauvais. On ne pouvait pas être certain, mais il pouvait lui laisser prendre le risque. Cela ne concernait pas sa survie.

La louve, qui était auparavant geignarde, finit par se lever. Elle allait super bien sa mourante. Avait-elle des pouvoirs particulier au niveau de la répercussions physique ou n'était-ce que ses capacités naturelles ? Keiss avait peut-être mal jugé des blessures, c'était possible.

Elle finit même par s'assoir à côté de lui. Elle avait reprit de l'assurance. La louve commença même à sourire. Elle était défiguré, en particulier avec son oeil invalide et encore blessé. C'était moche, mais pas insoutenable.

Keiss ne bougea. A vraie dire, il ne comprenait pas la louve. Il ne comprenait plus. Mais qu'elle puisse se rapprocher de cette façon, cela le rassurait. Et puis, même si la conversation était sommaire, cela lui faisait du bien de parler. Il ne parlait plus à lui même, il y avait enfin quelqu'un.

-Je te dois beaucoup, sans doute fallait il que je te vole ce lapin...

La loup faillit rire. Il eut un sourire mauvais :

-On ne remercie pas son bourreau... Tu n'as donc aucune haine envers moi ? Je t'ai fait beaucoup de mal et tu ne dis rien ? Comment peux-tu faire ?

Il finit par se lever pour appuyer ses dires. C'était donc un esprit aussi faible ? il hésitait. Mais d'un autre côté, sa présence lui faisait du bien. Keiss savait que tout cela n'était pas sain. Il y avait un problème.

-Et pourquoi mettre un masque ? Les cicatrices n'ont pas besoin d'être dissimulées.

Je m'attendais à ces questions. Lorsqu'il se leva je restais calme, et attendis qu'il pose toutes ses questions pour y répondre une par une.

J'ai mérité les blessures que tu m'a faites. Voler de la nourriture est un risque comme un jeu, je m'en suis prise à plus fort que moi et j'en ai été punie. Mais malgré ça, toi tu m'a aidé, tu aurai pu m'abandonner là, me laisser crever, mais tu m'a soigné et gardé.

je fis une pause pour que mes paroles aient le plus d'impact possible. Puis, après quelques minutes. Je repris.

Je n'ai aucune haine envers toi. Il n'y a pas de raisons d'en avoir, si j'en avais, crois moi bien que je n'aurai pas arrêté de me battre.

Je faisais allusion à cette Rage qui me prenait parfois, mais je me doutais qu'il ne comprendrai pas le clin d'oeil.

Je tournais la tête vers le masque.

Au départ il cachait un aspect de moi que je détestait. Il m'aidait à faire comme un mur face aux autres, mais maintenant je le garde simplement parce que je le trouve joli, il me donne un style.

Je fis cette dernière remarque avec humour, je ris doucement.

Elle répondait aux questions calmement. Elle finit même par rire. Le loup ne comprenait pas. Keiss avait connu la faim, le froid et l’agressivité constante des autres loups. Il ne comprenait pas la louve, même avec toutes ses explications.

-Alors si c'est pour le style, pourquoi le garder ? Il est cassé et l'alourdit le crane. Cette chose ne sert à rien.

Keiss prit le temps de regarder les louve et d’observer ces blessures. Le loup n'était pas du tout joviale contrairement à elle. En fait, le fait qu'elle soit gentille était réellement inquiétant.

-Si tu as assez d’énergie pour plaisanter, c'est que je n'ai plus besoin d'être là.

Il jeta un regard dans les environs. La nuit était belle, il n'aurait pas de difficulté pour trouver un endroit ou dormir.

-Bonne nuit.

Il la salua poliment puis s'éloigna. Il devait encore trouver un endroit où dormir.