Secouant ma queue relativement courte pour en faire partir les feuilles d’arbres qui avaient décidé de s’y accrocher, je repris finalement la marche. J’étais arrivée sur un territoire totalement inconnu que j’avais grande hâte à découvrir. Il me tardait de croiser de nouveaux individus avec des idées et des croyances que j’ignorais complètement. J’avais entendu parler des dieux de cette région nommée Elémenloups, mais j’étais très surprise d’entendre qu’un dieu serait revenu parmi les mortels. Pour moi c’était là quelque chose de complètement absurde, et même si je venais à entrer dans l’un de leur clan, je ne pensais pas me mettre à leur croyance pour autant. Mes dieux à moi me convenaient déjà et ils me suffisaient amplement. Néanmoins je me devais de respecter les croyances d’autrui comme je demandais que l’on respecte les miennes. Un échange en tout honneur et toute bonne foi.

En sentant ma partenaire de voyagea s’accrocher à mon pelage je tournais la tête vers elle et lui donnait un coup de langue pour la saluer. Il ne faisait pas encore jour, l'aube était en train de s'installer... Il faisait frai, et le ciel était gris, une bruine fine humidifiait mon pelage, le sol était humide et mes pattes laissaient des traces dans la terre meuble, mais qu’à cela ne tienne je ne me cache pas de toute façon. Si jamais je suis sur le territoire d’un clan et que je dérange j’en partirais sans attendre. Mais je ne suis pas du genre à squatter sans apporter ma contribution à ceux qui me laissent vivre sur leurs terres. A cette pensée je dressais les oreilles et lançais un regard à ma partenaire en souriant


A ma demande ma camarade ouvrit ses ailles et dressa ses oreilles avant de s’envoler. Elle me tourna autour avant de s’éloigner, ce qui me fit lever les yeux. Bien, étant donné que je ne pouvais plus parler avec elle je n’avais qu’à la suivre en espérant qu’elle ai comprit mes paroles. Suivant alors la jeune chauve-souris qui m’attendait quand j’étais trop éloignée, je me mis à traverser une part forestière du paysage. Après un long moment à suivre mon amie je débouchais une magnifique plaine où le vent frais frappa mon pelage et me procura un frisson. Alors que j’avais fermé les yeux pour ne pas avoir de cheveux dans les yeux, j’entendis l’appel de ma compère. Je levais alors la tête et la rattrapais en quelques bonds avant de voir en contre bas d’une espèce de colline un cerf couché dans la haute pelouse. Je m’en léchais les babines, j’avais trouvé la proie parfaire.

M’avançant silencieusement prêt de ma proie en étant dans le sens du vent pour qu’il ne capte pas mon odeur, je me demandais quel goût avait les cerfs d’ici. Mais au fur et à mesure de mon avancé je trouvé la bête bien trop petite pour être un véritable cerf et avec une tête beaucoup moins carré. Je me redressais alors lentement en détaillant l’animal avant de pouffer de rire en levant une patte. Ce n’était pas un cerf mais bel et bien un loup avec une splendide ramure et un pelage siamois. Ma queue s’agita joyeusement sous mon rire, dire que je l’avais pris pour une proie… Secouant la tête puis mon pelage pour arrêter mon rire je m’avançais vers l’individu, un peu méfiante, en espérant qu’il ne me chasse pas, avant de voir qu’au loin j’apercevais un semblant de statue lupine. Je reposais alors mes yeux sur l’individu, m’arrêtant à deux bons mètres, j’agitais les oreilles en sa direction pour le saluer le mieux possible. J’ignorais après tout les coutumes de ce pays.

Le loup cerf m’avait repéré, ce qui était tout à fait normal vue que je ne m’étais pas fais discrète, et que j’avais même osé rire. Le détaillant du regard en restant à quelques pas, je penchais la tête avant de tendre le cou vers lui et de la tourner à la manière d’une chouette qui cherche à tourner la tête à 180°. Bien que cela me soit impossible j’aimais beaucoup faire cela. Agitant alors les oreilles je me redressais avant de m’asseoir.


Je me sentais obliger de m’expliquer. Je ne voulais pas vexer un individu aussi unique et étonnant. Il était d’une beauté et d’une élégance qui m’était étrangère. Chez moi les loups de son genre n’existent pas même dans les légendes les plus farfelues. Mais je devais avouer qu’il était magnifique et qu’il avait une prestance à faire taire le plus aguerrit des soldats. Jeune femelle étrangère que j’étais, je devais bien avouer être mal à l’aise et méfiante en sa présence. Mes oreilles qui se placèrent à l’horizontal en furent d’ailleurs la preuve avant que ma chauve-souris ne vienne se dissimuler dans le poil épais de ma queue.

Le mâle en face de moi ne semblait pas avoir le désir de me chasser. Du moins pas à ce que je pouvais voir, ni à son attitude. Si ma présence l’avait franchement dérangé il m’aurait sans doute montrer une forme quelconque d’hostilité, mais ça n’était pas le cas. En fait j’avais même la sensation qu’il attendait que je fasse quelque chose, que je montre si j’étais ou non une ennemie. Alors que je pensais et que mes idées vagabondaient et que le désir de chanter me revenait, je me souvenais soudain que je ne m’étais guère présenté. Du coup je reculais et m’inclinais avec autant de grâce que de légèreté.


J’en avais oublié les convenances alors que je n’étais même pas sur mon territoire, mais quelle honte. Je devais avoir l’air d’une idiote ou d’une folle, ou bien peut être d’une gamine. Me redressant j’attendis que le mâle fasse sa part du travail, allait-il me rejeter illico et engager le conflit ou entrer dans mon terrain de paix.

Observant l’individu en face de moi, je me savais tout aussi observé. J’étais une étrangère, j’avais une chevelure à la couleur du sang, et le corps parcouru de tatouages qu’un loup d’ici ne pouvait pas déchiffrer. J’étais accompagnée d’une chauve-souris et je n’avais jamais été très claire avec personne, mais je n’étais pas méchante, au loin de là. J’eus un sourire en l’entendant se présenter. Tanyxoth, je me demande comment je l’articulerais si j’essayais de le dire avec mon accent slave. Ça doit sans doute être bizarre. Il faudra que j’essaie !

Je me mis à l’observer en lui tournant autour, voulant découvrir chaque parcelle du corps de cet étrange loup. Il était plus grand que moi, et avec sa ramure il en était aussi beaucoup plus impressionnant. Il était physiquement massif et puissant, moi j’étais toute fine, une vraie brindille à côté. Mais je le considérais mon rapide que moi, en même temps, au clan, j’avais toujours été imbattable à la course, et j’adorais gagner en plus. Mère disais que j’avais l’esprit de compétition. J’avais le sens du jeu et un peu de sympathie aussi, des choses que tout le monde n’avait pas. A défaut d’être bien avec les loups j’étais tout à fait à l’aise dans la nature. Tanyxoth s’inclina à son tour comme je l’avais fais et finalement je vins m’asseoir juste à côté de lui avant de tourner mon regard vers lui.


J’avais remarqué cela sur un ton simple et neutre, mais avec un petit sourire joueur et roublard, quelque chose d’un peu aguicheur alors que dans mes yeux brillaient une lumière de vie et de feu. Je remuais la queue avant de me lever et de l’écouter. Repassant devant lui je haussais les épaules avant de regarder autour de moi.


Je m’étais promis que je suivrais mon éventuel compagnon jusqu’au bout du monde, j’étais fidèle et loyale. J’étais prête à tout les sacrifices pour celui ou celle que j’aime. En observant Tanyxoth j’eus un sourire avant de le contourner à nouveau et de rejoindre une fois encore ses côtés et de pencher la tête en agitant les oreilles.


Je voulais en apprendre plus sur ce clan de la Terre qui m’est inconnu. Je voulais aussi en apprendre plus sur ce territoire, sur ce mode de vie, et sur ces dieux. Je voulais comprendre et apprendre pour savoir comme aborder les prochains loups que je croiserais. Si il refusait de me venir en aide comme cela tant pis, j’apprendrais sur le tas quitte à avoir quelques mauvaises surprises

Contrairement au croyance du mâle la femelle n’avait pas confiance. Elle était sur ses gardes et si elle continuait de se mouvoir c’était pour parer aux éventuels coups en traitre. Le côté sympathique et bavard n’était là que pour brosser dans le sens du poils et éviter toute animosité. Néanmoins elle trouvait vraiment que sa ramure lui allait à merveille et elle eut un sourire en le voyant réagir avec autant de fierté. Elle se demandait s’il était unique en son genre ou si d’autres individus de sa meute portaient le même genre d’édifice sur le crâne. Mais elle ne posa pas la question, se contentant de l’écouter en agitant les oreilles.

Quand il parla la femelle l’écouta avec toute l’attention du monde. Elle observa alors la pleine avant de s’avancer vers un creux de lapin et de se coucher devant. Elle resta là un moment sans haine ni agressivité et finalement elle vie un jeune lapin sortir son museau. Relevant la tête elle eut un sourire doux en l’observant alors qu’il se cachait déjà par crainte de se faire dévorer. Elle se tourna vers le mâle en souriant tout en restant couché dans la pelouse

Quand il expliqua qu’il ne chassait pas à outrance elle reposa ses yeux sur le creux du lapin et se pencha vers lui avant de regarder à l’intérieur. Elle ne vit rien puisqu’elle cachait la lumière mais elle se redressa et approcha su museau noir du trou


Elle respectait trop la nature pour pouvoir avoir le désir vil et ignoble de vouloir tuer plus qu’il ne faut. Elle était juste curieuse de ce monde et de ce qui s’y trouve. Elle voulait apprendre et découvrir tout à la fois. Mais elle ne voulait pas blesser ni détruire. Elle en avait traversé des déserts de vies, et cela avait toujours été très difficile.

Elle avait suivit le mâle pour l’écouter parler du dieu de la chasse et finalement se releva pour faire le tour de la statue. Finalement elle vint se placer au côté du mâle et fit une révérence. Gardant le museau a terre quelques secondes elle ferma les yeux.


A chacun ses croyances, Abby ne se forcera jamais à croire en un dieu mais elle respecte ce que les loups croient. Car elle sait fort bien que les loups ont besoins de dieux pour savoir vers qui se tourner quand tout va de travers. Alors si ici le dieu de la chasse s’appelle Mordor, et qu’il rend une région abondante de nourriture pour nourrir une meute entière, alors elle l’en remercie parce qu’elle aime trop la vie et les loups en général pour désir leur mauvais sort. Puis elle se redressa, s’assit calmement et tourna la tête vers le mâle.



Pour elle c’était spécial de nommé un clan entier sur un élément naturel. Alors elle s’imaginait facilement que si un clan portait un tel nom c’est que plusieurs loups devaient avoir des pouvoirs liés à la terre. Sinon elle se demandera sans doute pourquoi ce nom de meute et non pas quelque chose de plus original ? Elle espéra soudain ne pas déranger le mâle avec toutes ses questions et mis les oreilles à l’horizontal en se relevant et en s’éloignant d’un bon mètre.

Tu ne me dérange pas du tout. Lui dit il en souriant encore. La curiosité n'est pas un défaut, et j'aime apprendre aux autres nos traditions. Tu sais, si tu ne crois pas en lui, il ne t'en voudra pas, nous autres, habitants d'Elemenloups, savons que lui et les autres existent, mais jamais nous ne forcerions quelqu'un a y croire. Enfin, je pense que certains fétichistes le feront quand même... fort heureusement je ne suis pas l'un d'entre eux.

Attentive, j’écoutais ce que me disais le loup cerf que je trouvais de plus en plus fascinant. J’aimais la façon don il me disait qu’ils étaient tolérant et respectueux des avis des autres. Mes oreilles s’agitèrent et je hochais la tête avec douceur pour le remercier. Mon corps s’exprimant tout comme mon regard qui traduisait ma gratitude et mon attention profonde. Je le suivis alors du regard avant de m’approcher de l’eau et de regarder encore la ramure du cerf, j’avais envie de la toucher, mais je n’osais le demander.

Je détournais alors le regard avant de mettre les pattes dans l’eau et de commencer à boire tranquillement aussi. J’aimais sentir la nature contre moi et faire corps avec elle. C’était quelque chose qui m’étais propre et que je chérissais, tout comme mon goût pour le chant et la vie. Mon corps plus expressif que ma voix monocorde et lointaine. J’avais parlé au mâle avec une voix sortie d’un autre monde alors que mon corps et mes yeux se montraient attentif. J’étais contente de passer un moment avec cet individu que je trouvais si agréable. Il avait quelque chose qui me sortait de mon ordinaire et qui me faisait oublier les multiples vies que j’avais déjà croisé sur ma courte route. J’avais envie de lui raconter mais en même temps j’avais peur, j’étais terrifier, il était si gentil avec moi. Et moi je n’avais même pas la certitude de le revoir.

Sortant de l’eau après avoir pris un petit moment dedans, je regardais le beau mâle avant de détourner timidement le regard. J’étais encore une misérable solitaire, je savais que je pouvais être chasser à tout instant et alors ne jamais le revoir, mais je n’en avais pas envie. Le regardant d’un regard aussi doux que timide je me mis à gratter nerveusement le sol avant de souffler une fois encore.


Je voulais savoir s’il le voulait lui aussi. Peut être qu’en fait il ne voudrait pas me revoir, que j’étais juste une âme de passage dans sa vie de loup de clan. Moi qui ne suit pas une clanique et qui veut seulement découvrir ce monde et cette vie. Je devais trouver une parade pour passer plus de temps avec lui et continuer d’apprendre par la même occasion parce que c’est cela que je souhaitais et rien d’autre. Parce que j’avais trouvé quelqu’un don ma méfiance pour l’être était médiocre parce que j’avais sentis en lui quelque chose d’aussi noble que ce que je peux trouver dans un proie qui protège sa vie du modeste chasseur que je peux être.

Puis il me parla de leur pouvoir et je trouvais cela très curieux, cela se vis sur mon visage et au mouvement d’une de mes patte qui s’était relevée sans m’en avoir demandé l’autorisation. Ainsi il est pure loup de la terre mais ne possède pas un pouvoir en rapport avec cet élément, quelle étrangeté que voilà. C’est bien étonnant chez eux dis donc, mais cela me donna d’avantage envie de le connaître et de découvrir ce monde, ce monde qui m’était encore inconnu et hostile et que je m’apprêtais à découvrir avec autant de passion que d’appréhension parce que je ne le connaissais pas. J’avais autant peur de la nouveauté qu’elle ne m’attirait comme un aimant. Ma soif de découverte et ma curiosité profonde était à double tranchante, elle était stressante et tout aussi fascinante.

L’observant alors a nouveau je me remis à regarder son territoire qu’il semblait tant aimer. Mais ce territoire devait être vaste, et je n’imaginais pas non plus l’étendu des territoires des autres clans. Sans parler des territoires solitaires, car il ne pouvait pas ne pas en avoir. Me couchant humblement élégamment sur le sol à ses côtés je posais ma tête sur mes pattes les oreilles pointaient vers lui et le regard pétillant d’une curiosité semblable à celui d’un louveteau qui découvre le premier territoire où il a le droit de sortir. Ma queue se mit à faire de lent mouvement pendulaire dans mon dos pour retenir mon envie de mouvement.



Même si c’était en plusieurs fois, qu’il m’expliquait une partie maintenant, me laissais en découvrir une autre, et revenait me voir ailleurs plus tard pour m’en expliquer d’avantage. Je voulais tout apprendre, tout connaitre, tout découvrir. Je voulais connaître cet horizon inconnu, savoir pourquoi des bois et pas des cornes et des ailes de dragons. Je voulais connaître les autres espèces d’ici. Ont-ils des vampires ? Et des Darach peut être ? Ou bien même des Nécromanciens ? Ont-ils des liens avec mon monde ou moi avec le leur ? Est-ce que mon clan d’origine peu avoir des membres don l’origine lointaine serait d’ici ? Il y avait tellement de question sans réponses, tellement de choses à apprendre, à découvrir à savoir. Tellement d’espèces inconnues et de territoires à parcourir. Tellement de sentiments que je voulais croiser et partager aussi.

Est-ce que lui aussi était curieux ? Peut être voudrait-il connaitre des choses sur mes origines, sur les terres rouges que j’ai foulé. Sur cette forêt blanche et grise avec une lune éternelle qui a défaut de briller c’est mise à jaunir. L’a-t-il déjà vu ? La lune de chez lui est-elle la même que celle de chez moi ?

Lui qui semble aimer la nature autant que moi et que je vois si doux avec les oiseaux, est ce qu’il aime les choses douces. Est-ce qu’il veut entendre le chant de mon passé ? Est-ce qu’il veut que les oiseaux chantent tout les jours ? N’a-t-il jamais hais le soleil de se lever égoistement sans l’autorisation du monde ? Je voulais entendre les choses, connaitre ses désirs et ses peurs, son monde et son univers, savoir où j’avais mis les pattes et si je pourrais y rester aussi, parce qu’il m’en donnait l’envie. Je lui avais vu une noblesse d’âme que je n’avais jamais croisé ailleurs, et une douceur que je n’avais connu que chez une femelle, et don j’avais trouvé les mâles dénués. Il était étonnant, et je voulais savoir pourquoi…

Mais je voulais pouvoir partager, parce que je voulais redevenir sociable. Je me savais recluse et distante et je gardais d’ailleurs un espace de sécurité entre nous Mais je voulais le réduire, et un jour entrer dans une meute. Je ne voulais plus avoir peur de la foule, je voulais vivre et construire, quelque chose de beau, dans un monde le plus calme possible, Un monde que j’aime et que je respecte et que je défendrais contre tout. Mais comme je voulais partager je voulais aussi qu’il se sente libre de me poser des questions et j’essayais de le lui monter, de lui faire comprendre que s’il voulait savoir une chose il pouvait la demander. Je n’étais pas sur d’y répondre parce que je craignais le savoir. Qui sait peu détruire… Qui ne sait pas ne blesse pas… Mais je, j’avais le sentiment, que je pouvais me confier un peu à lui… Et j’ignorais pourquoi.

Le regard posé sur le mâle, j’étais amusée de le voir ainsi gonfler le poitrail. Il était déjà imposant et particulièrement élégant, en plus il avait une présence qu’on ne pouvait pas manquer. Alors il n’avait pas besoin de gonfler le poitrail pour se faire croire plus important qu’il ne l’était déjà, néanmoins je trouvais son comportement aussi amusant que mignon. Ma queue caressant lentement le sol je l’entendis alors et agitais les oreilles avant de me relever lentement et de regarder autour de moi. Il y avait encore tant de choses à voir, de territoires où je n’étais pas allés et de loups que je n’avais pas croisé. Je voulais faire toutes ces choses et savoir quelle surprises m’attendraient demain. Mais j’ignorais si cela voulait dire que je pouvais m’attarder avec lui ou non. Je grattais alors nerveusement le sol avant de baisser légèrement la tête en détournant le regard.


Je ne savais pas si je comptais déjà partir ou non. J’étais toujours prête à m’enfuir et toujours un peu tendu en sa présence. Qui sait peut être que si un autre loup arrivait il prendrait plaisir à me chasser à coup de bois ? Je n’en avais pas envie mais c’était un risque vu que j’étais sur un territoire clanique et que je n’étais qu’une misérable solitaire sans demeure ni famille. Une famille qui commençait à me manquer mais qui n’était plus la mienne à mes yeux. Je voulais une famille que j’aurais choisi et que j’aurais créer moi-même avec l’amour et la joie que je peux donner. Mais j’étais trop étrange pour que l’on apprécie et surtout, je n’avais rien d’habituel à ne jamais vouloir entendre la mal.

En le voyant sauter au dessus de la rivière je mis les pattes dedans et la traversais à pieds. Puis une fois au pied de son promontoire je me dressais sur mes pattes arrières et posais mes deux pattes avant sur le sommet de la roche juste devant ses pattes. L’observais le loup un petit sourire doux aux babines. Il était intrigant et fascinant, il me semblait à la fois dur et gentil. A la fois fier et doux. Et j’aimais cela. Ma queue fouettant l’air dans mon dos alors que je restais debout les pattes avant posées sur son rocher, je l’écoutais attentivement ne hochant la tête.



Je tenais à cette liberté arrogante qui faisait partie de moi et me poussais toujours plus loin. J’étais poussée par un vent de liberté et de vivacité qui me demandait de savoir ce qu’il y avait que je ne connaissais pas encore. J’aimais cette vie un peu sauvage et vagabonde, mais je voulais me poser aussi. Alors si il m’accompagner, qu’il m’apprenait à quoi ressemblait son monde avec autant de douceur qu’il en montre à l’instant, alors je ne pourrais plus le lâcher. J’en étais sur, s’il m’accompagne je voudrais aussi voir ou il vie, découvrir son monde intérieur, ses amis et ses ennemis et savoir ce qu’il a de précieux ou de détesté. Et puis je risquais d’avoir une dette envers lui, et je savais aussi que s’il m’accompagnait je m’attacherais à lui, et que si je ne faisais pas parti de sa meute je viendrais le voir régulièrement. J’étais comme ça, méfiante à long terme je m’attachais néanmoins facilement. Et puis c’est moi-même qui voulais rejoindre une meute plus tard alors autant que ça soit en suivant une personne à laquelle je me serais attaché. Du moins si je m’attache vraiment à lui.

Le voyant alors descendre je reculais et le laisser faire. Effectivement le monde était terriblement vaste et j’en avais déjà parcouru une grande partie. Mais mes pattes et mon âme commençaient à être fatiguées et je voulais leurs donner un peu de repos. Ecoutant le loup je me demandais s’il voudrais un jour savoir d’où je viens, mais je ne fis pas de remarque à ce sujet et agitais simplement les oreilles avant de le rejoindre. Me plaçant à ses côtés alors qu’une bourrasque de vent secouait nos pelages ainsi que ma chevelure. Je tournais la tête vers lui en souriant.


J’espérais que ça ne soit pas son campement. Mais j’en doutais, il semblait assez proche de la nature pour affectionner une partie du territoire plus que les autres. Et comme j’avais envie de tout découvrir je comptais bien le faire sortir de son territoire pour voir encore plus loin Je voulais voir ces terres solitaires dont j’avais entendu parler. Je voulais sentir l’air sec du clan du feu et celui humide du clan de l’eau. Je voulais juste parcourir encore ce territoire avant de me poser et d’apprécier une vie plus tranquille.

Oh j’étais bien loin d’être perdu. Je savais où j’allais, je savais ce que je voulais voir. Je n’étais pas perdue puisque je n’avais pas de maison, pas d’endroit ou m’arrêter ni de lieu ou me reposer. J’étais libre et sauvage et je voulais que sa dur, mais je voulais que mes pattes épuisées s’arrête et que mon âme en croise une autre pour se détendre. Je regardais le mâle qui m’observais et qui baissa la tête à mon niveau. Sa douceur m’enchanta et ma queue se mit à battre joyeusement dans mon dos alors que je hochais calmement la tête mon regard brillant de tendresse et de douceur alors que mes oreilles étaient délicatement pointées vers lui.


Je me devais d’être sincère face à autant de gentillesse. Je n’y étais plus habituée. Surtout après avoir croisé les loups du désert qui avaient des coutumes aussi rudes que spéciales mais qui n’étaient néanmoins pas méchants. Ils étaient juste sauvages et cannibales. Plongée dans des songes n’appartenant qu’à moi je me sentis néanmoins observé et sans que je ne le désir vraiment mes oreilles se mirent à l’horizontal. Que pensait-il de moi ? Moi, plus je passais du temps en sa présence et plus elle me semblait délicieuse et agréable. Mais je ne voulais pas d’une relation qui me ferait souffrir de manière inutile.

Je le vis alors partir dans ses propres réflexions avant qu’il ne me réponde enfin. Le fait qu’il m’annonce ouvertement qu’il serait heureux de me compter dans les membres de sa meute me gonfla le cœur et me fit particulièrement plaisir. J’avais envie d’être avec lui pour apprendre à le connaître, je voulais découvrir son monde et y apporter un peu du mien. Mais d’abord je voulais continuer mon petit bout de voyage. Je lui fis alors un petit sourire, avec le désir inexplicable de lui donner un petit coup de museau amical en prime, ce que je ne fis néanmoins pas. Me contentant de lui sourire joyeusement.



A sa question sur ma chauve souris je secouais violemment ma queue pour que ses oreilles dépasse puis je tournais mon postérieur vers le mâle et lui montrée ma charmante amie. Je tournais alors la tête vers lui, les oreilles bien dressées


J’étais déçue de se fait et cela me fit baisser les oreilles alors que je me remettais face à lui. J’avais perdu beaucoup de choses depuis mon départ en voyage. Mais je ne pouvais pas revenir en arrière, c’était trop tard maintenant. Je soupirais avant de secouer lentement la tête et de lever mon regard vers le mâle, lui souriant à nouveau.



Je lui avais demandé cela sur un ton aussi doux que taquin. Je ne voulais pas paraître méchante, et je ne l’étais pas. Je désirais simplement qu'il me guide dans un lieu qui lui tient à coeur.