Les temps étaient tendus. La rumeur de l'arrivée d'Akui au clan de la terre avait rapidement traversé le pays. Comme un ras de marrée, comme un parasite. Se déplacer sans entendre parler du dieu des éléments était à présent presque impossible. Un murmure, un cancer social qui prenait les meutes entières.

Il craignait la venue du dieu chez les feux. Zal était mort. Et que ferai Akui? C'était imprévisible, et ça rendait Aslan anxieux. Depuis sa renomination, il n'était plus retourné dans sa tanière à la montagne qu'il occupait en tant que garde.
Le temps couvert ne permettait pas de voir le palais dans le ciel. Une silhouette qu'il reconnu tout de suite le fis sourire. Il s’avança vers elle au petit trot et il échangèrent quelques salutations. Aslan était sans doute à nouveau bêta et au dessus d'Arina dans la hiérarchie, il était d'un naturel poli.


Il n'avait plus aperçu la noble depuis longtemps, une louve qu'il était heureux de compter dans ses amis. Il lui sourit. Elle s'était éclipsée du temps de Zal. Maintenant qu'il était mort, elle avait sans doute considéré le danger comme étant mort avec lui.

Il l'écouta patiemment. Quelques temps, Aslan avait cru qu'il devrait fuir, mais Zal s'était simplement contenté de le déchoir en l'humiliant. A présent qu'il était tombé, Aslan avait pour la première fois depuis qu'il avait pris le pouvoir, dormir en paix. Mais Arina avait du partir. Elle avait du tout quitter pour sauver sa peau, c'était bien pire que quelques insomnies.

Il lui sourit et s'assit puis regarda le ciel nuageux.


D'autres clans pourraient les attaquer en profitant de cette tension qui reignait au clan du feu. Aslan espérait que ça n'arrive pas. Il soupira doucement et reporta son regard vers la noble.

Le temps maussade ne semblait pas lui faire plaisir, et c'était compréhensible. L'hiver battait son plein. Il se mit alors à neiger doucement et les flocons tombèrent lentement sur les roses. Il regarda la petite flamme qu'elle avait former se poser sur son museau. Il loucha alors un instant, puis ris à voix basse. Que la flamme soit sensée bruler où non, Aslan n'en avait cure. Il était parmis les chanceux du feu qui avaient la chance de ne pas craindre la brulure ardente du feu.


Il croyait en son clan. Il savait qu'il allait surmonter ça, il le fallait. C'était indispensable. Et lui allait tout faire pour. Ware lui avait redonné son rôle passé. Aslan était redevenu bêta, certains ne se le mettaient pas en tête. C'était risible pour les plus moqueurs, Aslan avait déjà reçu des menaces. Mais il n'en avait cure, que des paroles, jamais des actes.

Akui... Menace présente, alors que l'hiver était rude. Sa venue au clan du feu provoquerait une débandade. La meute était encore loin des moments de répit promis et envisagés par la mort de zal. Mais à côté d'Akui, Zal était un louveteau à peine incandescent. Aslan craignait sa venue, et savait qu'elle était inévitable. Tôt où tard le dieu se pointera, Aslan le savait. L'unité du clan ne serai sans doute pas au beau fixe.

Il apprécia l'image du phénix. Idéal pour un clan qui se voulait du feu. Il ne doutait pas que le clan retrouvera sa splendeur passée, et sera lavée du passage de Zal. Mais pour l'heure, le temps n'était pas aux estimations. Il fallait agir. Il fallait se réveiller. Mais Aslan était là.

Peu de loups pensent que me redonner le poste de bêta étaient une bonne idée. Pour certains je n'en suis plus digne. Mais ça ne change pas les faits. Je suis bêta maintenant, et je ne laisserai pas ma meute se démembrer toute seule.

Il dressa le poitrail, convaincu. Tant qu'il était là, il ne laisserai pas le clan s'automutiler, il agirait. Il regarda Arina. Si Akui se pointait, Arina n'aura pas le temps d'être satisfaite de son retour.

Aslan baissa les oreilles et montra les crocs. Ne montrant aucunement d'aggressivité envers Arina, il grogna dans le vide, le regard perdu au loin. Elle avait raison sur un point, pas sur tous. Elle ne faisait que confirmer ce qu'Aslan pensait. Personne ne savait la vérité, et au moins pour ça il avait bien caché son jeu.

s'il n'avait rien fait pour sauver Iren, c'est parce qu'il n'était pas là. Iren l'avait envoyé aux frontières prendre des nouvelles des sentinelles. Quand il était revenu, il était trop tard. Il exposa cette raison à la noble, lui expliquant pourquoi.


Il soupira et ferma les yeux. C'était vrai. Le pouvoir de zal était redoutable et il fallait être fou pour s'y confronter. Il se leva et tourna le dos à la louve, désemparé. Personne ne comprenait ça. A quoi aurait il servi, mort et calciné?! Au moins vivant il pouvait faire de son mieux pour limiter les dégât, et il s'y était acharné durant ces deux longues années. Mais non, personne ne voyait les choses de cet oeil. Pour la meute il aurait du se jeter sur Zal dès sa montée au pouvoir, crever s'il le fallait. Ça aurait été du gâchis que de réaliser cet idéal.

Il soupira, triste, et secoua lentement la tête, laissant aller sa longue chevelure, il pencha ensuite la tête et murmura.


Il tourna la tête vers la louve.


Mais tout ça était passé, à présent Zal était mort, Ware était Alpha, et Aslan lui, devait redorer sa médaille, affronter les regards critiques et les insultes. Unique bêta du clan du feu, il faisait pour l'instant piètre figure, ils n'étaient que des ignorants. Mais Aslan donnerait sa vie pour eux, tant que ce sacrifice pouvait être utile. Hors là avec Zal, il ne l'aurai pas été le moins du monde.

Aslan se calma assez vite. Il ne pouvait se laisser aller de cette manière. Il devait prendre sur lui et se contenir. Il regarda la noble et lui souris. Les paroles d'Arina le réconfortèrent à défaut de le rassurer. Personne n'avait encore clairement signifié sa compréhension. Il avait été dans une position critique. Funambule sur le fil, tout pouvait le faire sombrer, mais il avait tenu bon. Il fera face aux critiques, il le devait s'il voulait rester intransigeant. Ayez une once de doute et c'est une faille, exploitable.

Son regard s'adoucit et hocha la tête. Les paroles de la louve avaient été confuses, passant du tutoyement au vouvoiement, comme un yo-yo. Il pencha la tête.

L'apaisement qu'Aslan avait ressenti semblait contagieux. En effet la louve ne tarda pas à lui sourire. Elle passa alors devant lui, l'invitant à la suivre. Il resta perplexe quelques instants mais fini par la rattraper en quelques longues foulées. Le spectacle qu'il vit alors l’ébahit. Il s'assit et observa le paysage.


Vu de là, l'endroit qui il n'y a pas si longtemps encore avait été au seuil de la guerre civile semblait chaleureux. Un petit coin de vie frétillant. Les naissances arriveront bientôt, cela redonnera vie au clan. Il sourit en pensant à toutes ces petites âmes qui feront partie de la première génération d'après Zal. Ils avaient évités la catastrophe de près. Il sourit, appréciant le spectacle. Sa queue se mit à se balancer lentement, paisiblement, dans son dos. Un léger vent souffla, faisant danser ses longs cheveux ébènes. Vu de là, il semblait fier.


Il n'avait pas bougé, ni tourné le regard vers la louve, il absorbait ce spectacle magnifique, tout semblait aller pour le mieux de là où il était. Mais un point noir venait obscurcir le tableau: Akui. Il garda cependant cette tête de loup heureux, ne souhaitant pas inquiéter la femelle qui ne perçu rien de cet instant d'inquiétude.

Il rigola à l'évocation de leurs enfances. Il n'était qu'un sal gosse quand il était gamin, toujours à fuir les nourrices et à quitter le camp, pour explorer, se fichant parfois dans des situations des plus cocasses. Mais tout ça était passé maintenant. L'heure n'était plus aux rigolades et aux actes enfantins. Il hocha la tête alors et lui rendis son doux sourire. Puis il retourna la tête vers le camp et soupira pour évacuer le stress des derniers jours. Alors il se coucha en sphinx, toujours fixant le campement et quelques minutes s'écoulèrent.

Alors il tourna les yeux vers la louve.


Il ignorait comment la louve occupait ses journées, et ça l'intriguait beaucoup. Il ne voulais cependant pas être indiscret et si la louve ne voulais pas lui répondre, il respectait son silence. Il ne pu se retenir de s'étirer. Les derniers jours avaient été éreintants et il avait plein de courbatures.

La louve se coucha à ses côtés et il souris légèrement. Il n'aimait pas rester seul et avoir e la compagnie lui redonnait le sourire. En d'autres temps il serai resté digne, il n'aurai pas beaucoup parlé, se serai contenté d'écouter. Mais il savait qu'Arina était digne de confiance, et la présence de la noble le détendait. Son retour parmis eux donnait un petit rayon de lumière en ces temps obscurs. Croire que tout allait être tout beau tout rose dès la montée de Ware au pouvoir aurait été utopique. Pas un instant Aslan n'avait cru cela. Il avait envisagé toutes les possibilités, toutes les combines, les déroulements de situations, afin d'être prêt pour chacune d'entre elles. Son esprit stratégique s'était encore montré bien efficace. Quelques cellules pro-zal résistaient toujours. La plupart à défaut d'avoir été jugées était toujours enfermée aux cachots. Aslan avait insisté pour que des gardes nettoient la zone et obstrue les passages vers les profondeurs des galeries. Il ne tenait pas à ce que des arachnides géantes empêche les juges de travailler.

Certains rebelles avaient été exilés, d'autres avaient signifié leurs regrets et devaient à présent faire gage de leur bonne fois. Aslan croyait le moins en ceux là.

Il n'y avait pas encore eu d'exécutions, mais Aslan savait que cela n'allait pas tardé. Toutefois Akui n'avait toujours pas fait son entrée. Il fallait régler le problème des pro-zal au plus vite, sinon les plus résolus se tourneront vers le dieu des éléments. Et ça n'était pas envisageable. Il fallait éviter ça à tout prix. Il soupira, s'il n'arrêtait pas d'y penser il ne ferai pas bien son travail. Alors il reporta son attention à la louve.

J'ai tendance à intimider les petits pour pouvoir jouer avec eux.

Il rit doucement, soit il les intimidait, soit les petits jouaient avec ses cheveux, mais il n'y avait eu guère beaucoup de petits au feu depuis la prise de pouvoir de Zal. Les effectifs s'étaient vu réduits, le nombre de mort supérieur aux naissances, si Zal était resté trop longtemps, le clan aurait fini par disparaitre. Mais maintenant c'était fini, dans quelques mois ou années, le clan retrouverai sa vigueur d’antan.

Il ferma les yeux. Elle n'avait rien compris. Il ne se mettait pas la pression malgré lui. Il le choisissait car ainsi il pouvait mieux agir quelque soit l'urgence. Il avait lui même accepté ce poste, personne ne l'avait forcé, s'il ne s'était pas senti capable d'assumer cela jamais il n'aurai pris une telle responsabilité. Jamais non plus il avait sous entendu qu'elle voyait la vie en rose, cette conclusion qu'elle lui soumettait le surprenait légèrement, pour ne pas dire que cela le décevait. Jamais il ne sous entendait. Sauf en diplomatie, ce qu'il ne faisait pas actuellement. Elle n'avait déduit que ce qu'elle voulait en déduire. Il se leva et se tourna vers le village. Il n'avait pas à expliquer son travail. Il soupira. Il n'était pas venu ici pour parler boulot. Elle lui disait de décompresser et lui parlait boulot, pas tip top pour déstresser. Si elle croyait lui apprendre quoi que ce soit, elle se fourrait le coussinet dans l’œil.

Mais il n'en dit rien, il appréciait la louve et son retour parmi eux le rendais heureux, il n'avait pas envie de mettre un terme à cette discussion sur une mauvaise note. Alors il choisis de changer de sujet. La louve ne remarqua à aucun moment le changement d'humeur momentané du bêta.


Il se tourna vers elle, ne disant plus rien, la regardant dans le plus profond de l'oeil.

Il vit sa gêne mais ne tourna pas le regard. La scrutant elle du plus profond de son âme. Qu'avait elle fait pendant ces années ? Mais il ne vit rien de douteux, tout était pur et sage. Il sourit alors et pus détourner le regard en parfaite confiance. Il n'avait jamais évoqué l'idée d'avoir des petits. Surtout pas en ces temps perturbé. Aussi il ne se posa aucune question quand il vit la femelle réfléchir. Il se rassit, la laissant divaguer. Mais il remarqua le sourire de la louve et il pencha imperceptiblement la tête. Elle était charmante, elle serait certainement une bonne mère. Mais elle n'était plus toute jeune, il trouvait ça étonnant qu'elle n'aie pas encore trouvé chausse à sa patte. Elle rougit et lui rit doucement. Et bien ,qu'avait elle en tête pour rougir ainsi? Il ne lui posa aucune question, de peur d'être indiscret. Lui non plus ne voulait pas faire de petits avec la première venue. Le nom Genesis ne devait pas être transmit à n'importe qui. Et puis de toute façon il n'était pas près pour être père. Ses frères s'étaient déjà chargés avant lui de transmettre leur nom, il n'avait pas à s'en faire.

Il ne dis rien. Parfois le silence ce faisait plaisant et il n'avait de toute façon plus rien à dire, plus aucune idée de comment étirer la conversation. Il se contenta de fermer les yeux et d'inspirer un grand bol d'air en dressant le poitrail et en souriant. Il était apaisé à présent, ça se ressentait, ça se voyait. En plus d'être face à une vue imprenable, il était en charmante compagnie. En même temps Aslan appréciait la compagnie de quasiment tous les loups du clan, tant qu'ils n'étaient pas collants et que le bêta avait quand même ses moment de solitudes tant reposants.

Aslan avait bien compris que pour rire ainsi la louve devait s'être visualisé la scène. Mais qu'elle l'ai fait en imaginant une descendance entre eux le surpris, surtout qu'elle en soit gênée en fait. Ils ne s'étaient pas vraiment parlé jusqu'à aujourd'hui, pourquoi alors, d'un coup, elle se mettait dans ces états? Qu'elle imagine ce qu'elle veule, Aslan n'avait rien à en dire, mais qu'elle soit gênée que ça aie été avec lui.. Sa présence la dérangeait-elle? Il pencha la tête. Que se passait il dans la tête d'Arina? en voilà une bonne question.

Autant il lui arrivait souvent de lire comme dans un livre ouvert les loups du clans, autant cela pouvait le mener à deviner chaque fait et gestes des loups les plus répétitifs, autant là, il ne voyait rien. Cette louve si calme, d'apparence si inoffensive, ne lui présageait rien. Il n'arrivait pas à savoir ce qu'elle pensait, ce qu'elle voulait ou ce qu'elle comptait faire. C'était frustrant, inquiétant et curieux à la fois. Il replongea ses yeux émeraude dans ceux de la femelle, cherchant des réponses. les yeux sont les portes de l'âme, y'aura surement un moment où Aslan pourra lire quelque chose. Et maintenant?

Rien, toujours rien. Fichtre! il allait finir par croire que c'est lui qui ramollissait. Mais il n'avait pas affaire à n'importe qui, elle était une démonia. Au même titre que lui était un Genesis. Mais les démonia, bien plus réputés et connus que cette petite famille, cachait elle quelque chose? une capacité innée ? C'était sans doute farfelu, mais ne pas savoir pouvait rendre Aslan fou. Certes là il n'en était qu'au stade des questions, qu'il ne posa pas bien évidemment. Les démonia, chassés ou en fuite, étaient partis, il lui faudrait du temps avant de retenter l'excercice sur cette famille prestigieuse.