M’étirant longuement je mastiquais dans le vide avant de me retourner dans le fond de ma tanière. J’étais rentré au camp il y a une semaine et demi, j’avais retrouvé la forme et je me sentais plus vigoureux. J’avais encore quelques douleurs articulaires, mais rien de grave. Je faisais encore des cauchemars, mais l’odeur des infusions de Lester m’apaisaient, ou me shootaient, à voir, complètement. J’étais d’ailleurs bien content que Gaor est ramené ce loup même si au départ ça n’était franchement pas prévu. Ma queue frappant le sol quand un rayon de soleil vint me déranger, je relevais la tête. J’avais bien cru que j’allais y passer avant de me réveiller dans ce mausolée ou je m’étais retrouvé la mémoire béante. Pauvre Mya, elle a dû se faire du soucis… Et en plus je suis déjà reparti loin d’elle. Je baissais les oreilles avant de sortir de la tanière et de secouer mon poils grisé. Même si c’était encore l’aube je voulais la voir, ma belle et tendre Mya.

Un petit claquement d’ailes pour les réveiller, puis je m’envolais en direction de cette tanière où ma douce était peut être encore en train de dormir. J’avais très envie de la voir, elle m’avait déjà beaucoup trop manqué. Et puis, je voulais lui dire une chose importante, et lui en demandait une autre tout aussi essentielle. Le voyage me paru interminable, mais je ne pouvais pas encore trop forcé sur mes ailes, la barbe… Néanmoins quand j’arrivais au dessus des Tanières je sentis mon cœur battre la chamade sous le stress et le désir de voir ma douce. Je me posais alors tranquillement avant d’aller vers sa tanière et de sauter à l’intérieur. Mon regard se déposa alors sur la louve rousse qui sommeillait encore profondément. M’approchant doucement je me couchais contre elle avant de poser ma tête prêt d’elle. J’appréciais de sentir sa présence, de capter son odeur boisée et caverneuse, d’entendre son souffle tranquille quand elle dort.

Elle est si belle ma Mya… Peut importe ce qu’avait pu lui dire les loups de son clan sur son corps. Moi j’aimais sa queue de félin et j’adorais quand elle se mettait à ronronner. Sa petite taille me faisait fondre sur place, et ses grands yeux bicolores me faisaient craquer. Son caractère changeant me fascinait. Son côté joueur me détendais, sa chaleur m’apaisais. Couché contre elle, je la regardais du coin de mon regard acide, veillant sur son sommeil, et espérant qu’elle se réveillerait vite, mais bien.

« Je t’aime Mya… » murmurais-je à peine pour ne pas la réveiller.

Je t’aime, et je dois te dire que j’ai adopté une petite louve de mon clan. Mais que malgré ça, ô ma douce Mya, j’aimerais avoir des petits avec toi. Rien ne me rendrait plus heureux que d’avoir une famille avec toi mon amour…

Couché près de ma douce, je la laissais se réveiller en appréciant de la voir sortir du pays cotonneux de Morphée. Il me semblait qu’elle avait fait un rêve, et que le rêve s’en était trouvé très agréable. Je la trouvais belle à s’éveiller ainsi. On aurait dit une fleur délicate qui dépliait ses pétales pour accueillir le printemps. Je sentais d’ailleurs mon cœur battre plus vite en la voyant me regarder. .. J’adorais quand elle me regardais, je me sentais vivant et important. Depuis la dernière fois au cimetière nous ne nous étions pas vu, je l’avais laissé en plan, et j’avais honte. J’avais tellement à lui dire. Mais quand elle remarqua qu’elle m’aimait aussi et qu’elle ponctua son affirmation d’une léchouille, je sentis mon cœur s’envoler.

« Oh fait mon amour, pardon pour la dernière fois… Je… Je me suis souvenu de toute ma vie, et ça a été très douloureux… Je suis désolé de ne pas avoir su te reconnaître. Si tu savais comme je me sens honteux »

Mes oreilles s’étaient baissées, au même titre que mon museau. Je m’en voulais sincèrement. Il n’y avait qu’elle dans mon cœur, alors comment avais-je fais pour oublier ma douce et tendre ? Je me sentais pitoyable, complètement nul, et surtout, indigne d’elle. Mais il fallait que je lui explique tout, mais où commencer, et comment ? Je secouais le museau, et reposais ensuite mon regard acide sur elle.

« Je me présente, je m’appelle Thanatos, je suis un fils du feu. J’ai une sœur, elle se prénomme Idryss et elle est juge. Ma mère je ne sais plus qui elle est, mais je crois que c’est quelqu’un de bien. Mon père est un dragon complètement fou allier qui a tenté de me tuer parce que j’avais un pouvoir sois disant trop dangereux. Ensuite, j’ai été trouvé par Kaporal dans cette tanière où nous nous trouvons. Amnésique de toute mon enfance je ne savais même plus parler. Les loups de l’eau m’ont élevé et nommé Nansaa, ce qui signifie « L’Oublie ». Puis je t’ai rencontré, et j’en suis ravi. Voilà ma chère Mya prêt de qui vous êtes couché »

J’avais terminé avec un sourire, parce que j’étais heureux d’être là à ses côtés. Je glissais alors mon museau sous son pelage soyeux tout en battant le sol de mon épaisse queue. Ma joie était infinie d’être blottie contre elle. J’en mourrais de plaisir. Jeff pourrais bien venir me chercher, j’étais déjà au paradis. Appréciant sa chaleur, et son odeur, je finis tout de même par reculer le museau pour croiser son beau regard vairon.

« Mya, j’ai une chose à te dire, et une autre à te demander… Et c’est très important »

Je devais lui dire pour l’adoption de Baelia. La petite m’avait fait penser à moi-même plus jeune. Je n’avais pas pu la laisser sans famille. J’espère que ma dulcinée, à défaut d’accepter Baelia, ne m’en voudra pas de l’avoir adopté. Ensuite, je devais lui faire ma demande. Lui demander d’être ma louve, celle qui me comblerait jusqu’à l’au-delà, et avec qui je veux une famille, une descendance avec elle.

Mya se détendit et je la laissais faire. Mais quand elle m’écouta elle sembla rieuse, son regard me paraissait moqueur, et lorsque je l’entendis rire je baissais les oreilles. Si elle préférait que je me taise, que j’oublie et que je ne parle plus je pouvais aussi très bien le faire. Si pour elle ça n’était qu’une passade moi c’était bien mon passé qui m’était revenu et toute ma vie qui avait basculée avec. Alors qu’elle rit de mes excuses et de ma nouvelle présentation me fit un peu de peine… Elle n’aimait pas qu’on se moque d’elle, et je n’aimais pas que l’on se moque de moi non plus. Je lachais alors un petit grognement, pas méchant mais suffisant pour lui faire comprendre que sa réaction me déplaisait fortement. Elle savait tout… Non pas grand-chose, elle ne connaissait pas ses rêves, elle ne savait pas sa haine, elle ignorait sa douleur, elle oubliait son désarrois, elle était dans l’inconscience de son errance. Je remanais ma queue contre moi et soufflais longuement…

Elle soupira à ma demande je détournais la tête, grattais le sol, et baissait d’avantage les oreilles. Si je l’emmerder elle pouvait aussi me le dire clairement plutôt que de me le faire comprendre. Je me reculais, m’éloignant d’elle. Finalement non, je me relevais, me tournais vers la sorti, et me recouchais, mon cul vers son museau, je lui fou un coup de queue de la machoire. Pas violent pas méchant, juste de quoi montrer que là, c’était pas sympa.

« Ce que je voulais dire et demander est important pour moi, mais si ça t’énerve ou te désespère je vais attendre que tu sois d’humeur à m’écouter… »

Si c’était pour qu’elle s’énerve et me prendre un refus catégorique, je préférais encore attendre qu’elle soit prompt à m’écouter. Si je pouvais limiter les risques de me prendre un mur, je préférais largement prendre mes précautions. Soufflant longuement je posais alors mon museau sur mes pattes, observant les devants de la tanière. Ici, en vu de la hauteur et du territoire peu fréquenté, des petits seraient en sécurité pour grandir. Surement bien plus qu’entre les pattes de l’Eau ou Baelia et Gaor pourraient venir les titiller tout le temps.

J’étais très vexé qu’elle ai réagit comme ça. J’avais souffert d’être incapable de la reconnaître, c’était important pour moi de m’excuser. Mais elle c’était ouvertement mise à rire, comme si pour elle ça n’avait aucune importance. L’espace d’une seconde j’ai même pensé qu’elle ne m’aimait pas comme je l’aimais et qu’elle avait des vus sur un autre mâle. Mais j’étais trop orgueilleux et arrogant pour poser la question. En plus j’étais bien trop amoureux d’elle pour accepter de lui poser la question et de me prendre une réponse qui ne me plairait pas. Soupirant, mes oreilles se baissèrent avant que je ne sente Mya sur mon dos. Attend, qu’est ce qu’elle fait là ?

Je la sentis bientôt me caresser le dos et me lécher les oreilles tout en se mettant à ronronner. D’abord un peu boudeur je me retenais de réagir de manière positive à ses avances. Mais finalement ma queue se mit à battre contre moi, et des jappements de plaisir m’échappèrent. Il n’y avait bien que Mya pour me détendre en quatre secondes et me faire oublier ma mauvaise humeur dans le même temps. Je glissais alors mon regard acide vers elle tandis qu’elle parlait. Un soupir m’échappa alors avant que je ne pose ma tête sur mes pattes.

« Rassure toi je ne vais pas devenir Alpha. En plus si on me le proposait je refuserais sans même réfléchir »

Un soupir m’échappa avant que je ne tourne mon museau gris et vert en direction de son visage. Comme elle était belle… Je sentais mon cœur battre la chamade et l’objet entre mes pattes se mettre à gonfler de plaisir. Ce n’est pourtant pas la saison des chaleurs…. Enfin, Mya est ma compagne, c’est peut être normal qu’elle m’excite, et ça serait bizarre et embêtant que ça ne soit pas le cas. Si j’avais eus le pelage plus clair Mya m’aurais sans doute vue en train de rougir. Mais je secouais la tête avant de lui faire une léche sur le museau.

« Je suis sincèrement désolé de ne pas t’avoir reconnu au mausolée… Je n’arrive pas encore à me le pardonner. Tu es pourtant tellement importante pour moi… »

Puis, je reposais mon regard sur l’extérieur, prit une grande inspiration pour me détendre. Je la repoussais ensuite pour pouvoir me redresser et me tourner vers elle. Je cherchais son regard bicolore dans sa chevelure un peu en bataille. Mais j’avais du mal à la regarder en face. Stressant rapidement je me mis à dessiner des cercles avec ma patte avant, signe que j’étais tendu.

« Hum… Mya, j’ai rencontré une loupiote au clan… Elle m’a fait pensé à moi étant plus jeune, elle est orpheline, alors j’ai décidé de l’adopter. J’espère que tu ne m’en voudras pas… Ensuite, m’en occuper m’a fait réaliser que j’aimais beaucoup être avec les louveteaux alors… J’ai réfléchis et … »

Je pris une grande inspiration, reposant ma patte sur le sol pour avoir un semblant d’immobilité. Je plantais alors mon regard dans le sien tandis que mon cœur faisait un pique et que j’avais l’impression de brûler de l’intérieur.

« Est-ce que tu me ferais l’honneur et le plaisir d’avoir des enfants avec moi ? »

Je ne pouvais pas rougir, mais j’avais le cœur qui battait tellement vite que je sentais la vibration dans mes tempes. J’en étais brûlant de stress et ma queue frappait le sol dans un mouvement vif d’anxiété. Pourvu qu’elle dise oui !

Mya ne me répondait pas, elle semblait même irrité d’une quelconque manière. Je lui avais fais de la peine ou l’avait blessé d’une quelconque manière ? Oh non pas encore, si je la blesse à tout bout de chant je ne suis pas digne d’être son compagnon… Je baissais les oreilles et m’approchais d’elle, la rejoignant sur son rocher et attendant sa réponse. J’étais à quelques pas d’elle, je m’étais assis le museau vers le bas. Elle va sans doute refuser … En vue de son attitude je serais très agréablement surpris qu’elle accepte ma demande. Je savais que ça devait être dur pour elle, déjà j’avais adopté sans lui en parler, et ensuite je lui demandais une descendance. Au je ne la voulais pas tout de suite bien sur, mais pour Mya cela devait être dur vue qu’elle avait toujours été rejeté à cause de sa différence.

Mais enfin elle me répondit, quand elle parla de Baelia je secouais la tête avec un fin sourire, je ne te demande pas de la voir mon amour, encore moins de t’en occuper. Ce n’est pas à toi de le faire, c’est moi qui l’est adopté, c’est à moi de gérer ça. Je fermais alors les yeux avant d’entendre sa réponse suivante. Aussitôt je me relevais et m’approchais d’elle avait de fourrer mon museau dans mon pelage tout en battant joyeusement de la queue. Je lui donnais alors un petit coup de langue au coin du museau avant de lui couler un regard doux.

« Je ne demandais pas d’avoir des enfants maintenant mon amour. Je voulais juste savoir si tu accepterais d’en avoir avec moi un jour. »

Je glissais mon museau sous son cou malgré ma taille avant de fermer les yeux en humant son odeur. A Mya, si seulement tu savais comme je t’aime. J’agitais encore la queue, avant de rouvrir les yeux et de me retirer pour poser mon regard sur ma douce et chère Mya. Je lui fis un sourire malicieux avant de lui donner un coup de langue.

« Une partie de chasse ça te tente ? »

Maintenant qu’elle avait dis oui pour l’avenir j’étais encore de meilleure humeur qu’à mon arrivée. Sans oublier qu’en plus je me sentais bien mieux. Pas de migraine et pas de maux de tête depuis que j’étais parti, c’était parfait. Je voulais en profiter avec elle. La rendre heureuse à mon petit niveau, parce qu’elle me rend heureux simplement en acceptant ma présence.