Lester avait quitté le clan depuis quelques jours avec sa petite cariole pleine de fioles, d'amphores, d'herbes, de machins et de bidules inconnus. Gaor l'avait regardé avec un certain regret, il était certes un solitaire mais il avait rendu de bons services au clan. Mais l'assassin ne remettait pas en cause le choix de son Alpha et de son chef d'armée, il était vrai que si Lester ne voulait pas rejoindre le clan, il ne pouvait rester sur ses terres et profiter de ses denrées comme si de rien n'était.

Mais le loup des cavernes n'aimait pas quand un travail était entamé par une personne et finit par une autre. Aussi n'acceptait il pas que les médecins du clan ausculte son épaule. La blessure que lui avait fait Opale ne cicatrisait pas correctement, la peau était boursouflée et chaude. Il ne se sentait pas fiévreux mais les doc's s'acharnaient à lui dire que c'était sûrement infecté et qu'il fallait percer pour vider le pus. L'assassin leur grognaient de le laisser tranquille. Il était fort, il était issu du clan de la terre, ce n'était pas une petite coupure qui allait le mettre à terre. Un vieux médecin, celui qui avait recousu la patte de Kaporal, vint le voir un matin : "Gaor, je respecte Lester, c'est un confrère efficace, si tu ne veux pas qu'on t'ausculte, va au moins le voir puisque c'est lui qui t'a recousu. Mais ne reste pas avec l'épaule dans cet état." Puis il était partit comme il était venu.

Il s'était donc mis en route vers les terres de solitaires. Par contre, il ne pouvait pas tout simplement foncer tout droit jusqu'à leur tanière, il ne souhaitait pas qu'ils le prennent comme une agression. Aussi se dit-il qu'il allait tout simplement faire un petit détour par l'oasis pour se dorer au soleil avec un peu de chance Lester serait de toute façon parti faire un tour pour trouver ses ingrédients. Il arriva enfin sur le sable brulant au bord de l'eau de l'oasis. Il but quelques gorgées et se roula dans le sable. Les petits grains ne passaient pas à travers son pelage épais. Il lui suffirait de se secouer un peu pour tous les enlever. Il se senti tellement bien qu'il se mit sur le dos et exposa son ventre aux chauds rayons du soleil. Il était aux limites de la conscience, bienheureux sous le soleil.

J'avais enfin posé mes bagages. Une bonne fois pour toute... J'espère... Parce que c'est lourd ça.
Avant de ranger tout ça, je pars direction l'Oasis. Le bois des arbres environnant est dur et résistant à l'épreuves des coups, sa me fera de magnifiques cages. Les "anciens Proprio" ont du les enlevé, et les autres résidents ne savent pas où elles sont.

Arrivé sur les lieux je remarque une silhouette bien familière, se roulant agréablement dans le sable et prenant le meilleur bain de chaleur de sa vie : ce cher et tendre et apprécié Gaor... Sa blessure semble correcte... Elle est juste en train de faire un jolie bourgeon.

Je me rapproche aussi discrètement que le sable me le permet et surplombe Gaor de ma petite taille, l'ombre ma tête cachant la sienne.


En rigolant, j'enchaine :


Mon rire ne cessa qu'après l'apparition de la magnifique carrure ensablé de Gaor. Sa plaie à mal cicatrisée. Faudrait que j'ouvre tout ça...

GAOR

Gaor entendit de légers pas sur le sol, il se tendit légèrement mais l'odeur qui les accompagnait lui était familière. Un ombre lui dissimula le soleil, il ouvrit un oeil. Le visage souriant de lester lui apparut en contre-jour.

Tiens donc ! Mais c'est Attila qui reviens du champ de bataille ! Comment va le blessé ? Prêt pur un rappel j'suis sûr ?

Il se mit à rire. Gaor s'étira et se redressa. L'expression du médecin changea quand son regard tomba sur sa vilaine cicatrice. Il soupira, si lui aussi se mettait à le regarder avec cet air désapprobateur, c'est que ça devait vraiment être mauvais. C'est néanmoins avec un air joyeux qu'il lui répondit.

Eh! Lester, exactement le loup que je cherchais! Bon je suis d'accord on aurait pas dit que je cherchais très activement... Enfin bref, moi je me sens super bien, bon ça tiraille un peu mais toujours quand ça cicatrise hein. Mais Ayzo, le doc en chef au clan tu sais, il a dit que je devrais venir te voir, que ça s'infectait et que ça allait me couter ma patte tout ça, tout ça... Et puis bon je respecte Kaporal mais l'idée de marcher à 3 pattes pour mes 10 prochaines années de vie, ça m'enthousiasme pas des masses, surtout avec les petites à charge. Chance peut s'autogérer un peu.

Il se tourna pour que son épaule soit plus visible pour Lester. Lui-même ne pouvait pas tordre assez son cou pour la voir correctement. Il sentait vaguement une pulsation et des tiraillements mais rien de plus. Il sourit et s'assit sagement en attendant le verdict du docteur.

Une belle blessure et un joli sourire ! Parfait ! On va pouvoir se mettre au boulot !


Meh...


Père de famille... Un métier difficile, si tant est que je puisse un jour avoir des gosses...
Et effectivement si tu commence à te choper LA GANGRENE genre BALEZE mon gars j't'arrache la patte c'est clair et limpide.
Je m'approche de son épaule taillée, et soulève la touffe qui cache la cicatrice : et hormis la petite teinte verdâtre de la lotion que je lui est appliqué, c'est bien bossé. Et dur. Il a peut-être développé un kyste. Ses mouvements on fait des bulles d'air dans la lotion c'est pour ça... C'est une porte ouverte à l'organisme.


Je lui fais une tape sur l'autre épaule.


Lui faisant signe de s'assoir, j'enlève ma sacoche et fouille our trouver un antiseptique, je n'ai pas mon matos et le ramener à la tanière m'enquiquinerais. Surtout que sa peut le faire vraiment souffrir cette histoire.


Je sort un morceau de coton d'une bourse en tissus et une petite lame tout droit sortie d'un bagage d'un ancien feu. C'est dingue ce qu'ils font quand même... La forge se les connait !


Avant de passer à l'acte, je le laisse se mettre à l'aise. Le sable peux être un VRAI problème. Donc s'il remue comme un asticot, on va pas aller loin.
Opération en milieux non-propice. Mon père adorait ça...

Le médecin tordit un peu la gueule pendant qu'il regardait la cicatrice. L'assassin comprit tout de suite qu'il se s'en sortirait pas avec un simple cataplasme nauséabond et un remontrance sur le faible soin qu'il prenait de lui même. Il fronça le museau, il allait devoir encore attendre un peu avant de reprendre du service. Kaporal n'allait pas aimer ça... Cela faisait déjà plusieurs semaines qu'il ne pouvait pas employer son assassin.

Alors... Diagnostic ! Très cher et tendre tu as sans doute développer un kyste !


Gaor rit en entendant le petit sobriquet que lui avait donné Lester. En revanche, le kyste était bien moins engageant. Il se dandina quand il pressa un peu sa plaie pour s'assurer de son diagnostique. Il n'était pas douillet, mais il n'aimait pas qu'on le touche.

T'inquiète, sa se soigne très bien ! On perce, on creuse pour enlevé ce qui va pas et on recoud, enfin on colmate. Et j'te ferais un bandage bien dur, comme ça, sa t'éviteras de rouvrir la plaie avec tes mouvements. Tu f'ras gaffe avec tes gosses quand même hein...

Bon par contre je fais ça rapide, parce que j'ai pas tout mon attirail. Donc si tu sens que y'a 'blèm, tu n'hésite pas tu va aux tanières directo
Donc le truc, c'est que tu vas serrer les dents, et me laisser faire le taff. Si t'en peux vraiment plus, j'pense avoir un narcoleptique dans le sac.

L'assassin s'assit docilement, il n'aurait pas besoin de narcoleptique, il avait une haute tolérance à la douleur, héritage de son clan de naissance. Il pointa cependant les grands palmiers de sa patte.

Lester, si tu comptes faire ça ici, je te suggère d'utiliser une de ces feuilles de palmier comme champ, je ne voudrai pas que du sable pénètre dans la plaie. Ton amour pour moi n'est pas réciproque à ce point. Je préfère ne pas avoir à revenir te voir

Il rit de son rire franc et communicatif. Lester était un loup sympathique, mais il ne pouvait se permettre de trop le fréquenter, Kaporal ne l'aimait pas, et malheureusement, Gaor ne pouvait se permettre de se mettre son chef d'armée à dos. Il cala confortablement son fessier et ancra bien ses pattes au sol.

Tu peux y aller, je suis prêt.

En sortant de quoi désinfecter la lame, Gaor pointe un palmier du dos de la patte :


Lui faisant un clin d'œil complice, j'accoure au palmier, saute sur le tronc, et en essayant de m'accrocher, glisse comme une larve sur du verre et atterris au sol, toute pattes dehors.
Deuxième tentative.

HIIIIIS !

J'ai ! J'ai la feuille ! Aller ! Au boulot !!


Posant la feuille j'attend qu'il se pose tranquillement pour commencer.


J'approche la lame trempé d'antiseptique.


La lame frôle quelque poil.


Je pose la lame.


D'un coup sec, je tranche la chair rosée, et presse le kyste pour sortir la poche infectée. Gaor en tremble, sa doit être horrible. Le kyste est presque venu tout seul, le pue qui en sort coule sur un linge que j'ai placé. Et l'antiseptique commence à buller... Sa agit c'est bien. T'inquiète Gaor c'est bientôt fini.
Ce pue blanc-jaune continue de sortir abondamment. C'est un sacrée kyste que t'a là !


Le pue était vidé, la plaie rouverte. Je pose un coton propre pour éponger le sang, et c'est avec un jolie bandage provisoire badigeonné de cicatrisant que l'épaule de ce cher et tendre est maintenant soigné !
Préparant mon réchaud pour brûler cette immondice, je me permet une blague.


Ce bon rire de camaraderie fut stoppé net par... Quelque chose...
Quelque chose qui me fit décroché un petit hoquet de douleur.
Serait-ce elle ? De retour ? Mon retardant serait-il devenu mon efficace ?
Ravalant ma salive, je regarde le bandage de Gaor. Et mine de rien, je repasse de la bande tout autour. Si là sa s'infecte encore, je ne sais pas quoi faire.


Nan là c'est vraiment la dèche, je commence à tousser. Le sang va peut-être arrivé. C'est pas bon ça, surtout que je ne m'approche pas de l'eau.


Pu... Naise... J'ai si mal... Et ma fiole qui est introuvable... Elle est où ?! ... Non... Non... LA ! J'ai !
D'un trait, j'avale le contenu, mais ma joie fut de courte durée quand, après avoir bu la fiole, ma toux reprend de plus bel. Du sang commence à sortir de ma gueule, tachant mes dents et la feuille de palmier d'un rouge écarlate.

GAOR

Lester s'y prit bien à deux fois pour attraper la feuille. A sa première chute, l'assassin eut peur qu'il se soit fait mal, mais il revint avec son trophée tout guilleret. Il posa son trophée sur le sable et le loup des cavernes s'y installa docilement.
Il expira profondément au moment ou la lame trempée d'antiseptiques trancha sa chair. La brûlure du désinfectant lui fit serrer les dents, mais il ne gémit pas, malgré les tremblements incontrôlés qui le secouaient. L'odeur de l'infection était terrible, l'aspect n'était pas mieux... Il sentit la nausée lui monter à la gorge mais encore une fois, il conserva un air quasiment imperturbable.
Puis ce fut l'aiguille qui pénétra sa peau encore et encore jusqu'à refermer totalement la plaie. Gaor était à la limite de ses capacités de concentration, un peu plus et il aurait laisser échapper un gémissement de douleur.
Mais enfin, le doc banda la plaie et lui fit ses recommandations habituelles, du genre de ne pas laisser ses petites lui sauter dessus, de ne pas faire de l'exercice pendant des heures...

Soudain, Lester se met à tousser du sang, le géant bondit pour s'éloigner, il ne prends jamais de risque avec la maladie. Ne pas s'inquièter? Comment pouvait il ne pas s'inquièter?! Le doc n'était pas de son clan, mais le loup de l'eau l'avait toujours considéré comme un bon ami. Et cela lui arrivait souvent!? Personne dans le clan n'avait jamais su que Lester était malade.

Euh si je m'inquiète, tu craches du sang, c'est pas une ptite toux d'irritation ça! J'ai beau pas être doc je suis pas idiot! T'as besoin de quelque chose?! Et puis évidemment il fallait que ça te tombe dessus maintenant que j'ai tellement de sueurs froides à cause de la douleur que je peux pas courir te le chercher...

J'ai toussé pendant encore une minute ou deux. Gaor était quelque peu groggy après cette opération de fortune.


Je m'allonge tranquillement, épuisé par cette crise, et souffle un coup. Ma tête tournai sévère, mon souffle était vachement plus court qu'avant, et j'ai cette désagréable impression de chaleur intense : une bonne grosse fièvre des familles...


Un soupire plus tard, j'arrive enfin à me lever. J'étais assis, face à mon patient...
Et avec une grosse tâche rougeâtre, noire sur l'écharpe.


Je n'arrive même plus à me soutenir, je n'ai jamais au autant de vertiges c'est dingue. J'ai déjà eu des symptômes compliqué à vivre mais là... Ouch... Sa tangue...
Je sens le sol se rapprocher, je tombe c'est ça... Ouais c'est ça...
Le sable, me gratte le visage. Enfin... De se que j'arrive à sentir...

J'vais crever... Sa y est... J'arrive p'pa... J'aurais mis du temps...

...

Ouais pis j'met du temps à claquer aussi... C'est ça la mort ? Attendre ? Eh oh ?!
Euh... La faucheuse ? Le... le loup des morts ? Les dieux ? Nan ?


Je me lève, l'air de rien. Gaor a l'air sidéré. Genre c'est quoi j'suis mort mais c'est le monde alternatif ? Genre le temps est mort ? C'genre de truc ?


Le sang qui se trouvait autour de nous deux avait disparu... Ma blessure semble s'être fermé... Ma tête ne bourdonne plus... Genre c'est quoi : j'ai "aspirer" mon sang ?
Genre Yorsenia... M'a sauvé ?


J'arrivais à me voir dans ses yeux tellement il était... Choqué ?
Par contre, j'ai l'air plus violet...
Je pars en ignorant Gaor sur le moment et me regarde dans l'ea... MAIS C'EST QUOI ÇA ?!! C'est quoi ces veines violettes là ?!


Dans la panique je me gamèle sur le sable, au moins par deux fois.


Et c'est avec un rire nerveux que je me rend compte que le pauvre Gaor doit être... Complètement... Perdu...

GAOR

Lester se coucha sur la feuille de palmier ou quelques secondes plus tôt, il opérait l'épaule de Gaor. Son écharpe était tachée de sang noir, comme le sable autour de lui. Sa respiration était difficile, sifflante, comment avait-il pu passer d'un état de santé impeccable à cet état de loque poisseuse de sang? Gaor le regardait, indécis, une patte légèrement levé, les oreilles plaquées sur le crane. Il tenta de se relever mais s'étala violemment sur le sable, haletant.

Les yeux de Gaor manquèrent de lui sortir du crâne. Il regardait sidéré le sang sur le sol ruisseler en sens inverse, vers le corps du médecin. Sur la trajectoire du ruissellement, son kyste se tordait, noirci, il émettait un son de grésillement. L'assassin trembla, il avait été entraîné à tuer, pas à sauver. Il dansait maintenant d'une patte sur l'autre, hésitant sur la conduite à suivre.

Oh merde! Lester qu'est-ce que je dois faire!? t'es en train de mourir ou de me faire une évolution flippante là!

Les veines du médecins ressortaient, violettes et ses poils prenaient des nuances mauves également. Ses yeux s'ouvrirent subitement. L'assassin fit un bond en arrière. Il se redressa, incertain d'abord, puis plus ferme sur ses pattes. Gaor était effaré.

Gaor... Y'a... Y'avais du sang là non ?
Putain Gaor ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ?! C'ton kyste qu'à fait ça tu crois ?
J'suis pas mort ? Pas mort ! HA ! PAS MORT !

Après s'être étalé deux trois fois sur le sol, il finit par réussir à se diriger vers l'eau où il put regarder son reflet. Tout en réalisant qu'il était toujours en vie, il explosa de joie. Gaor se laissa tomber sur le cul. Son kyste avait joué un rôle là dedans, comment? Il aurait été bien incapable de le dire. Il gardait les yeux fixés là où quelques minutes plus tôt se tordait son bout de chair fumant, il n'y avait qu'une trace noire sur le sol.

La tronche que Gaor tirait était mémorable, tout le sang était partie, j'avais tout absorbé, son kyste n'existait plus. Soigné ou absorbé ? Pour le coup je commençais à flipper. Avais-je développer une capacité ? Une faculté clanique ? Le contact avec cette infection "bénigne" aurait créer une mutation ? Aussi rapide non... Impossible... Encore que... Yorsenia... M'a peut-être sauvé finalement ?

Je le regarde : il était figé, fatigué, à deux pattes de s'évanouir. Son bandage était un peu rougis par le sang. Je lui fais signe de s'asseoir.


Je regarde encore autour de moi.


Je prend le scalpel tombé à terre, le frotte avec mon écharpe... Etonnement bien lavé par cette absorption, et d'un coup sec, je me fais une large entaille sur la patte.
Je couine de douleur, puis éclate de rire en voyant que non seulement le sang revenait dans ma plaie en passant le long de mon corps après être tombé au sol, mais qu'en plus, ma plaie se refermait doucement.
Je suis... Invincible ?
Ma tête... Tourne d'un coup... J'devrais pas le faire... Tout le temps...
Je m'étale de mon long sur le sable. Le sourire jusqu'aux oreilles.


Je me relève, et me rapproche de Gaor en titubant, je m'appuie sur son épaule valide.


Je tenais à peine debout, j'espère ne pas lui faire trop mal.

GAOR

Alors que Gaor était très perturbé par ce qu'il venait de voir, Lester semblait quand à lui enchanté. Fatigué, certes, il tanguait beaucoup, mais ravi de ce qui lui arrivait. Il prit un scalpel et expérimenta immédiatement ses nouvelles facultés. Encore une fois, le sang jaillit de son coussinet et revint très vite à l'intérieur avant que la plaie ne se referme.

L'assassin commençait à trembler, son épaule s'était rouverte et son sang tâchait son bandage dé-serré. Le médecin s'appuya sur lui en faisant attention à ne pas toucher sa blessure. Il était visiblement vidé, mais Gaor aussi. Il se dégagea un peu sans douceur car il ne contrôlait plus bien son propre corps après le choc qu'il avait eu. Il tangua sur quelques pas avant de se retrouver au bord de l'eau où il se rassit quelques secondes avant de boire avidement de grandes lampées d'eau fraîche. Il se senti déjà un peu mieux même si la douleur sourde irradiait dans toute sa patte. Elle lui avait même semblé plus intense alors que le médecin s'était entaillé le coussinet. Un étau lui enserra le coeur. Et si en absorbant son Kyst, le médecin s'était lié à lui d'une quelconque manière? Il frissona. Si c'était le cas, si Lester ou lui même se blessait, l'autre serait impacté.

Il entendait les phrases de joies du médecin comme s'il avait essayé de lui parler sous l'eau. Il se redressa d'un coup et attrapa son ami par les épaules.

Lester! La ferme! il s'est passé un truc avec mon kyst, tu l'as absorbé...
Il secoua la tête.
ça m'a fait mal quand tu t'es coupé!

Quelques vertiges me fit tanguer d'un bord à l'autre du grand brun, celui-ci venait de se rouvrir l'épaule... Zut, j'étais pourtant sûr d'avoir serré !
Il me repoussa tranquillement comme si je n'étais qu'une brindille, et but quelque lampés d'eau. Sa soif une fois étanchée, il m'interrompit dans mes exaltations.


Quelque secondes de silence ont suffit pour qu'une révélation m'éclaire. J'inspire, choqué par cette déduction. Punaise ! On est lié ? Genre par... Non, par Yorsenia ? Noooon... Oh non pitié...


J'étais pas bien sur le moment. Gaor est donc infecté maintenant. Mais avec une autre souche de Yorsenia : la mienne, que mon retardant a peut-être fait muté d'une façon ou d'une autre.
Voir même une "sous-souche" de Yorsenia, si c'est le cas, et qu'on est vraiment "lié" par cette daube, il est donc infect... Oh merde, oui, son épaule ! J'm'en charge.


Sans attendre son approbation, je coupe le bandage : la plaie était absolument horrible, les tissus était touché par une sorte de nécrose, et une sorte de mu... Que ? Pourqu... La vache ! Cette nécrose est attirée par ma patte ! Elle s'infiltre dans ma peau ! NON ! HA ! TIRE-TOI !


Je m'étais écarté d'un bon mètre dans un sursaut de frayeur et le pire (ou le meilleur), arriva sous nos yeux ébahis : une fine corde noirâtre écoeurante sortant de la plaie de Gaor était solidement ancré dans mes coussinets. Et plus sa passait, plus le fil s'infiltrait en moi... Et plus la plaie de Gaor se refermait.


Le fil et la plaie disparurent, je constate mon état : mes veines était redevenu violette... Pour finalement disparaitre comme si de rien n'était.

GAOR

La "révélation" de Gaor semblait avoir ramené le médecin à la raison, du moins pour quelques minutes. Il commença de retirer le bandage pour le recoudre, encore une fois. L'assassin grimaça, ça ne sentait pas bon, comment était-ce possible? La plaie était propre quelques minutes plus tôt... Il jeta un oeil dessus par dessus la patte de Lester. C'était tout nécrosé et plein de pus. La nausée lui remonta dans la gorge.

Quand l'infection et la nécrose créèrent un fil se dirigeant vers le coussinet de Lester, le dégoût de l'assassin atteint son paroxisme. Il fut pris d'une crise de tremblements jusqu'à ce que sa plaie se soit entièrement refermée en une cicatrice boursouflée et que la nécrose ait entièrement pénétré le corps du loup gris. Il s'éloigna de quelques pas pour vomir sur le sable. Les larmes aux yeux, le gout de bile sur la langue et le corps douloureux à cause des tremblements, il s'écroula d'épuisement.

Le médecin revint vers lui, de nouveau excité par son pouvoir.

Je crois que j'ai compris Gaor... Quand tu te blesse, tes cellules infectées mutent... Afin de me permettre de les absorber... Comme deux aimants tu vois ?
C'est énorme... Tu pense que je peux soigner d'autre personne comme ça ?

L'assassin se releva d'un coup, plein de l'énergie de la colère. Il renversa le médecin sur le sol, sa gueule aux crocs découvert à quelques centimètres de son oeil. Il parla en détachant calment chaque mot mais en y insufflant toute sa colère

Oui Lester... Je comprends. Je comprends que si tu te blesses, tu me blesses,
je comprends que si je me blesses et que tu n'es pas là, je crève parce que cette saloperie de mutation que tu m'as refilé nécrose mes plaies. Je comprends que tu vas devoir me suivre au clan et partout où j'irai au cas où ça arrive! Je comprends que je viens de m'attacher un boulet à vie.
Et pour répondre à ta question : NON PERSONNE NE VOUDRA JAMAIS QUE TU LE SOIGNES DE CETTE FAÇON! C'EST CLAIR?!!!

Il le libéra et retourna vomir un peu plus loin.

Bon... Outre ce lien chimique : tout est bien qui finit bien ! HE ! J'suis invincible ! Je peux soigner en assimilant les organismes pathogènes, et tout le bocson ! Oh punaise ! Yorsenia sait faire ça ?! Mais c'est génial ! Me serais-je trompé depuis tout ce temps ? Oh papa si tu me voyait !

Sauf... Que dans mon exalte, Gaor ne l'entendit pas de la même oreilles, il se jeta violemment sur moi, me défonçant le dos sur le sable, me fusillant du regard... Et des crocs, et c'est plein de rancoeur qu'il me fait le plus grand sermon de toute ma vie...


J'étais en état de choc à ce moment là. Un déchainement de haine, j'ai eu vachement mal. Pas qu'au corps... Mais j'ai été blessé... Ouch ! Plus profondément que ça... Je n'ai pas imaginé les conséquence sur Gaor. J'ai été égoïste une fois de plus. Gaor avait une vie de famille, une occupation guerroyante, et plein d'autres trucs surement...
Il me lacha, parti vomir plus loin. J'avais mal pour lui aussi. Je venais de ruiner une vie... Autrement que par mes séance de torture, ou d'expérimentation par ailleurs. Ruiner une vie... Punaise... Sa y est... La conscience revient, l'empathie, la pitié : tout ces ressentit que j'ai refoulé pour mon travail... Sa fait si mal que ça ? Oh merde...
Les larmes ne tardèrent pas à arrivé. Sa y est ! On y est ! Comme avec Hazeler, je pleure comme une fillette ! Parfait !
Et plus je réfléchi à ça, plus je creuse cette tombe du désespoir ! Putain j'suis vraiment un CON !


Je pleurnichais comme un gosse, j'étais incapable de me relevé, écrasé par le poids de la culpabilité, et j'avais presque honte de croisé Gaor du regard. J'm'en voulais tellement ! Punaise mais quel abruti ! Je dois maintenant travailler à fond pour trouver un remède... Plus vraiment pour moi maintenant... Pour Gaor.

GAOR

Alors que son estomac était encore secoué de spasme, l'assassin entendit comme des sanglots derrière lui. Il se senti mal d'avoir hurlé sur le médecin et de lui avoir montré les crocs.

Je...*snif* J'suis désolé Gaor... J'suis désolé...*snif* J'ai pensé qu'à ma gueule... Et j'viens de tout foutre en l'air...*snif* J'ai pensé qu'à ma gueule... Et j'viens de tout foutre en l'air... *snif* J'suis désolé... J'suis désolé !

Le coeur du géant se serra, le médecin pleurait comme un louveteau pris en faute. Il s'approcha de lui. Il n'avait pas bougé depuis qu'il l'avait jeté à terre. Il le poussa doucement du museau, puis un peu plus fort dans l'espoir qu'il se calme. Mais une vanne avait été ouverte et Lester évacuait tout ce qu'il avait. Gaor se coucha contre lui et attendit qu'il se calme.

Allons, allons, calme toi Lester. Pardonne-moi je n'aurai pas dû m'emporter. Tu n'as pas fait ça volontairement, on va trouver une solution d'accord? Mais pour ça il faut que je te ramène au clan,
toi et ton bric à brac. Tu pourras faire toutes les expériences dont tu as besoin sur moi. Mais il faut qu'on trouve une solution.

Il lui remit un coup de museau dans la joue et s'assit à coté de lui le temps qu'il se calme.

Un petit point noir me pousse gentiment de temps à autre. Le souffle de museau de Gaor n'est pas vraiment pour me rassurer, mais en voyant que sa belle masse musculeuse se pose à côté de moi, prit de sympathie, maintenant il me prend en pitié. Punaise j'suis vraiment qu'un tocard.


Rah punaise c'est vrais que j'ai déménager en plus... Mais j'suis vraiment qu'une sac de merde sur patte !
Je... Arrête de me taper avec ta truffe Gaor...


Je me relève. La tristesse a laissé place à la haine, et si j'en crois les théories, après y'a soi l'acceptation, soi le désespoir... Puis l'acceptation... Ou le bon vieux suicide... Mais je ne peux même pas me permettre ce plaisir, parce que Gaor mourra aussi... Putain fait chier !
Je fuis vers ma sacoche, les quelque fioles qui luit me refait penser aux quelque horreurs que j'ai pus commettre au nom de la science, pas que sa me gêne de les avoir commis... Mais les répercussions, je n'ai pas réfléchi à ça quoi... Ces loups avait peut-être, ou surement, une famille des amis...


Une lueur me parvient, on est lié biologiquement, certes, mais attend voir. Si je me tue, Gaor n'aura comme réaction que de perdre son problème de nécrose, et la maladie s'évacuera comme le corps le fait normalement ! Je... Je suis le problème ! Je suis le grain de sable dans toute cette machinerie !


Je prend une fiole de corrosif, que j'avais embarqué pour me défendre au cas où.


Je lève ma fiole prêt à l'éclater sur ma tête. L'acide s'infiltrera dans les plaies causées par le verre et me tuera, Gaor sera libre... Tout est bien qui fini bien... Tout...

GAOR

Lester ne l'écoutait pas, il s'était volontairement écarté de lui et continuait de pleurer. L'assassin se sentait mal pour lui, il savait que le médecin pourrait trouver une solution avec un peu de temps et un patient conciliant. Mais il n'avait pas l'habitude de voir un loup dans cet état. Chance pleurait parfois dans son sommeil, mais il restait discret le reste du temps. Snowflake ne pleurait jamais, même après s'être fait mal. Toka restait la plupart du temps avec les nourrices, aussi n'était-il pas celui qui gérait les petits bobos.

La dernière phrase du docteur le fit tiquer. Comment ça il ne souffrirait plus longtemps? Lester se jeta sur son sac dont il sorti une fiole. Alors qu'il allait se la briser sur la tête, l'assassin sentit qu'il y avait quelque chose d'anormal. Il se jeta sur son ami, le projetant violemment sur le sol, attrapant la fiole dans sa gueule. Celle-ci explosa sous la pression de ses crocs. Il tomba un peu plus loin, se tordant de douleur alors que l'acide attaquait sa chair ouverte par les morceaux de verre. Son palais, sa langue, ses babines et ses gencives étaient couvertes de multiple blessures mousseuses couvertes d'acide. Il avait beau se frotter le museau avec ses deux antérieurs, la douleur et la sensation de brûlure intense ne le lâchait pas. Il gémit et courut plonger sa tête dans l'eau pour apaiser sa peau. La douleur se fit moins intense, mais il voyait la nécrose commencer d'envahir son museau. Il était déjà en colère contre Lester, maintenant il était fou de rage.

Il retourna sur la berge, menaçant. Lester se redressait laborieusement après avoir été percuté par Gaor un peu plus tôt. L'assassin ne lui laissa pas le temps de se relever. Il pris la patte du médecin et mordit méchamment dans le coussinet. Le sang de Lester coula pour la troisième fois de la journée. Le loup des cavernes sentit un frisson le parcourir quand la nécrose quitta son museau pour s'infiltrer dans la patte de son ami. Quand l'opération fut finie, son museau était couvert de cicatrices roses luisantes, et la patte de Lester de nouveau intacte.

Trop en colère pour lui parler, Gaor attrapa Lester par la peau du cou et le remit sur ses pattes. Il alla prendre sa sacoche pour s'assurer qu'il ne referait pas de bétise. Puis il prit la route du camp.

Maintenant t'arrêtes les conneries, tu ramène ton cul de docteur au clan et tu nous trouve une solution. Et si tu recommences une seule fois l'expérience de te buter, peu importe que je me fasse mal par la même occasion, je t'explose sur un ring d'entrainement...

J'avais réalisé en un éclair toute l'erreur qu'allait être ma mort. Tout allait crescendo dans ma tête. Comme les pièce d'un puzzle pour enfant.
Et au moment ou le verre allait me transpercé le crâne, Gaor se jette sur moi, comme un prédateur sur sa proie. S'était si rapide. Je n'ai même pas eu les réflexes de me sortir de cette situation, j'étais tétaniser et par la peur, et par cette éclair de lucidité. Gaor venait de briser la fiole à la seule force de ses crocs, l'acide commençait à lui brûler le visage, je ressentais à ce même moment une sorte de picotement sur ma joue. Il se plongea la tête dans l'eau, et reviens à la charge, pile quand je reprenais connaissance. Il me prit la patte à pleine dents pour la percée... Et donc se soigné. La douleur me fit arraché un léger couinement de douleur, puis Gaor me prit par la peau du cou pour me redresser. Je voyais flou, j'avais la tête qui tournait et j'entendis Gaor me sermonné une dernière fois avant de prendre ma sacoche.


J'hoche la tête en signe d'approbation, complètement coi...
J'étais enfin lucide, frais... Et fatigué...

Je regarde Gaor, neutre, la bouche entrouverte, haletant, puis lui explose doucement les faits, il doit savoir.


Je me relève, et m'assoie. Affichant un large sourire.


Je tourne la page. Assez, il suffit ! On est en crise là ! Une crise biologique ! Je dois faire quelque chose, les Dieux seuls savent quand j'aurais fini, mais je ferais ce remède ! D'une manière ou d'une autre !

GAOR

Il avançait déterminé. Il entendait Lester le suivre, la démarche un peu branlante, mais il suivait. L'assassin était tellement en colère que son blabla sur le fait qu'il était malade depuis des années et qu'il cherchait un remède lui importait peu. Il ne prit d'ailleurs même pas la peine de répondre. Il accéléra le pas, rien que pour entendre le médecin s'essouffler pour le suivre. C'était mesquin, il en avait conscience, mais pour l'instant, il voulait juste évacuer la colère qui bouillonnait en lui.

Ce lien là... Il me donne une idée. Tu pense que si modifie la composition du retardant pour y placer une souche de cette maladie, sa te permettrais de te soigner de la nécrose qui se développe à chacune de tes blessure ? Sa te permettrais de rester plus ou moins en sécurité pendant que je taff sur le remède. Qu'est-ce tu en pense ?

Enfin, il avait au moins repris ses esprits. Le loup des cavernes soupira. Plus que jamais il avait envie de rentrer et de passer du temps avec ses enfants. Il réfléchissait déjà à la façon d'annoncer la nouvelle à son chef. Kaporal aurait envie d'étriper le médecin. L'idée ne lui déplaisait pas trop pour le moment, mais il savait au fond de lui qu'il aurait bientôt pardonné au solitaire. Il soupira.

Je t'ai déjà dit que tu pourrais faire toutes les expériences sur moi qu'il te faudrait pour me débarrasser de cette saloperie. Si t'as un truc qui peut m'éviter de me décomposer vivant à la moindre coupure en attendant mieux, je prends. Maintenant tais-toi, ça coupe le souffle et j'ai le mal du pays, je voudrais arriver sur nos terres avant la nuit.

Encore une fois, il accéléra le pas, il courrait presque maintenant.

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