C'était un bel après-midi ensoleillé. Bien que nous soignons désormais en automne, il pouvait faire encore chaud comme une parfaite journée d'été. Il fallait dire que l'hiver avait été asse long cette année et un semblant d'été qui décide de rester ça faisait du bien. Même si pendant certaine journée il faisait trop chaud, on ne va pas cracher sur ce merveilleux temps. Aujourd'hui c'était plutôt agréable, le temps était léger: ni trop chaud, ni trop froid c'était l'idéal. Les petits moutons blancs du ciel n'étaient pas au rendez-vous en cette après-midi, laissant le ciel parfaitement bleue. Enfin il y avait quelques nuages, mais ceux-là semblaient parfaitement immobiles pour l'instant. Bizarrement ils partaient du sol, dans une terre bien précise à un emplacement bien précis, formant un immense brouillard opaque et s'élevaient ainsi jusqu'au ciel formant comme un escalier. C'était le fameux regroupement de nuages qui conduisait au Palais lumineux appartenant au clan du feu. Aujourd'hui on pouvait même apercevoir la silhouette de cette immense battisse qui, par miracle, tient parfaitement en suspension dans les airs. Cette étrangeté était bien mystérieuse.

En plein milieu de l'escalier fait de nuage, marchait et bondissait un loup à l'allure de paon. Sa magnifique fourrure brillait au contact des doux rayons du soleil. Ses merveilleuses plumes donnaient l'impression qu'il volait quand il bondissait. En effet, malgré le fait d'être un loup-paon, il ne pouvait pas vraiment voler car son pouvoir ne lui permet pas ce genre de chose. Il n'était pas non plus pourvu d'ailes. Il était simplement agile et avait une facilité déconcertante pour faire des bonds très hauts ou très longs ce qui donnait cette impression de vol quand sa longue traite se mettait à bouger. Au fil de son avancé, le bâtiment lumineux se faisait de plus en plus gros. Son immensité se faisait ressentir, on pouvait à nouveau se demander comment une telle chose pouvait rester dans les airs surtout sur cette plate-forme nuageuse. Certes la plate forme cotonneuse était très épaisse et ne se défaisait jamais, mais c'était quand même bizarre. Notre dieu créateur était évidemment à l'origine de cette fantaisie. Et on pouvait bien lui adresser un grand merci pour que cette chose soit restée tout ce temps dans le ciel et qu'elle y reste encore. D'un côté ça faisait peur, mais de l'autre on pouvait être rassuré: les dieux ne laisseront pas cette lourdeur s'écraser sur les terres, surtout la déesse de la justice qui en a la statue à l'intérieur.
Une fois arrivé tout en haut de ce long escalier blanc on pouvait contempler un magnifique jardin verdâtre remplit de fleurs, de buissons et de statues. Des statues représentant quelques animaux et bien sûr des loups. Il y avait même une grande fontaine ronde d'où jaillissait un jet d'eau. Au centre de cette fontaine était représenté en statue de pierre les deux dieux du clan du feux, côte à côte et regardant chacun dans une direction. C'était encore une bizarrerie de ce lieu: on était sur une plate-forme nuageuse et pourtant il y avait des êtres vivants qui poussaient. Hydromos sourit devant cette magnificence. Il était déjà venu étant petit car sa mère voulait adresser une prière à la déesse des lieux. Il était venu deux ou trois fois mais, c'était la première fois en un peu plus d'un an qu'il n'était pas venu ici. Il était heureux de voir que rien n'avait changé. Il se rappela d'un coup les jeux qu'il faisait dans ce jardin et aussi la correction qu'il s'était pris par les rongeurs. Il avait même nagé une fois dans l'eau claire et fraiche de la fontaine. Le majestueux mâle s'avança vers cette dite fontaine. Il y posa les deux pattes avant sur le rebord et se délecta de cette eau pure et délicieuse. Après avoir lapé plusieurs gorgées, il se remit sur ses quatre fers et observa l'horizon qui s'offrait à lui: une belle vu sur les terres d'EL. On était trop haut pour bien distinguer certaine chose mais l’essentiel pouvait se voir. Si on faisait le tour de ce lieu, on pouvait distinguer la plupart des territoires de chaque clans.

Hydromos continua de regarder le magnifique horizon qui s'offrait à lui. C'était silencieux, les seules choses que l'on pouvait entendre étaient l'eau coulante de la fontaine ainsi que les petits rongeurs imaginaires bataillants entre eux. Alors qu'il garda son sourire, il s'assit sur l'herbe bien verte et ferma les yeux. Le temps qu'il est les yeux fermés, il entendit des battements d'ailes qui semblaient se reprocher de lui. Il ne chercha pas ce que c'était et s'imagina des battements d'ailes d'oiseau ce que tout le monde aurait conclu. Soudain, il sentit une légère brise venant de derrière lui. Cette douce brise s'engouffra dans ses poils bleus, les faisant bouger légèrement. Les battements d'ailes, quand à eux, s'étaient fortement rapprochés et ils s'étaient même arrêtés à côté de lui. Il releva les paupières révélant ainsi ses yeux magentas. Il tourna doucement la tête vers sa droite et vit Heyla, l'une des sentinelles de son clan. Vu qu'elle n'était pas à l'une des frontières, il supposa alors que c'était son tour de repos.

- Beau panorama, n'est-ce pas ?
- Oui en effet, le temps est parfait pour se rendre compte de l’immensité d'Élémenloups. dit-il de sa voix calme, posée.

Il observa plus en détail la petite Heyla. Elle avait bien grandi durant ses deux ans. Sa robe était magnifique, affichant parfaitement ses trois couleurs principales que ce soit au niveau du pelage ou de ses ailes. Il y avait aussi des petites pointes de bleus claire pour sublimer tout ça et elle possédait également des yeux gris perle brillants. Tout cela donné une sublime louvette qui devait certainement attirer bien des prétendants. Le bêta lui sourit puis il regarda à nouveau le panorama.

- Dis-moi, aurais-tu croisé des membres de la meute sur nos terres ? Hormis l'épisode du château.

Il n'allait pas la blâmer pour ce malheureux accident, à ce moment-là il n'y avait pas de sentinelles sur ce territoire. De plus même s'il y en avait eu un ou plusieurs, il n'aurait pas pu dire qu'ils avaient été incompétents car personne n'aurait pu savoir que c'était une supercherie même pas les chasseurs ou assassins. La question avait été posée simplement pour se renseigner car, il savait bien que certains oubliés de transmettre les rapports même dans une situation pareil. Et surtout cette meute était gênante. Elle avait réussi à piger des gens de différents clans dans le château, ce qui eut pour résultat de faire baisser l'effectif des clans, par conséquent ils allaient surement essayer de conquérir des terres neutres ou de clan, s'ils étaient à tendance suicidaire. Quoi qu'il en soit personne n'allait se laisser faire. Avant qu'elle ne puisse répondre, il ajouta une seconde question.

Ou aurais-tu entendu des choses comme quoi ils serraient sur des territoires du Feu par exemple ?

Il était évident de s'inquiéter aussi pour leur compatriote du clan Feu. Le clan de l'Air et du Feu avaient une solide alliance et il était normal de se renseigner pour les terres voisines. À présent il attendit la réponse patiemment, restant assis et continuant de regarder l'horizon. Un petit rongeur passa soudainement entre ses pattes ce qui eut pour effet de le faire lever. Il regarda la bestiole, en étant légèrement intrigué, et étant penché vers l'arrière. Puis il recula de quelques petits pas histoire de ne pas lui faire de mal. Il s'avança de quelques pas sur le côté, en faisant un demi-cercle, et enfin avec le bout de sa patte avant droite il le poussa par l'arrière. Le rongeur s'avança alors vers Heyla.

Il écouta Heyla sans un bruit, sans l'interrompre. C'était une marque de respect d'écouter ce que l'autre a à dire sans lui couper la parole. Alors il prêta attention à sa réponse bien qu'il était aussi occupé et intrigué par le rongeur. Quand elle eut finit son premier discours elle attrapa la petite proie entre ses crocs, poussé par Hydromos il y a de ça quelques instants, et le croqua. Il la regarda et se rassit légèrement honteux. L'idée d'avoir donné l'impression qu'il se fichait de sa réponse lui traversa l'esprit et il se concentra au maximum sur elle. Le bêta espérait tout de même qu'Heyla n'avait pas eu cette impression désagréable. Une fois l'encas finit, la sentinelle repris de plus belle:

Et non, malheureusement, j'étais trop occupée à m'inquiéter pour nos pauvres compatriotes enfermés que je n'ai eu ouïe d'un autre problème causé par les sbires d'Ultimate, et encore moins en rapport avec le Clan du Feu. Vous m'en voyez désolée.

La louvette avait prononcé son discours d'une façon sûr d'elle et réfléchit. Tout portait à croire que c'était la vérité et il était sûr que ça l'était. Il pouvait voir la sincérité dans ses yeux de plus, il voyait mal Heyla lui mentir surtout avec une question relevant de la sécurité. Ça se comprenait. Vu la crise qu'il y avait eut, il était normal que personne ne s'était préoccupé des voisins. Du coup, rien de nouveau ne vient compléter les informations déjà dites. Au moins il aura essayé.

Bien. Il faudra aller surveiller nos terres. Certains sont peut-être encore chez nous, voir même autour du château. fut les mots qu'il prononça en guise de réponse.

Hydromos observa toujours Heyla et s’aperçut que quelques choses la tracassé. Elle avait un regard pétillant, une envie brulante la faisait bouillir. Il se demandait quelle question pouvait l'intriguer ainsi. Elle ouvrit la gueule quelques instants sans prononcer de mots. Avait-elle peur de sa réaction ou de sa réponse ? Cela ne devait pourtant pas être aussi terrible que ça. Au moment où il allait lui demander ce qui n'allait pas, la louve craqua et annonça ses propos.

Puis-je vous posez une question... Bien que je sache que le Clan du Feu fait partie de nos alliés, je me demandais si vous aviez... comment dire, des proches appartenant à ce clan ? Puis gêner elle enchaîna: Vous n'êtes pas obligé de répondre, bien sûr.

Il sourit face à la question simple que lui posa la louve. Il se retient même de faire un léger rire par peur de la vexer. Le loup-paon lui répondu en toute franchise et sans aucun ton particulier, juste normalement.

Et bien j'ai une sœur qui a décidé de partir chez nos alliés. La dernière fois que je l'ai vu, elle était en apprentissage avec un médecin. C'est avant tout une noble mais, elle veut avoir des notions de nourrices pour aider un peu plus le clan. Et puis c'est tout. Mes parents sont toujours au clan, en tans que nobles comme tu le sais sans doute. Je n'ai jamais connut le reste de ma famille alors je ne peux te dire qui ils sont et où ils sont.

Le majestueux mâle lui sourit à nouveau avec sincérité. Il était heureux de pouvoir parler avec quelqu'un de son clan tout naturellement et sans que ce soit pour le travail ou autre chose diplomatique. Une pause ça faisait du bien, surtout ici.

Moi, c'est mon frère qui a disparu. Malheureusement, je ne sais même pas où il est.

Elle avait un frère ? Cela étonna le loup-paon. Il ne savait pas que Plume avait eu deux enfants, ou plutôt il n'en avait pas prêté attention. A vrai dire c'était en plein dans le moment décisif pour le combat final contre le clan de la Mort. Alors à cette époque il ne prêtait pas trop attention aux naissances qu'il y avait dans le clan. Il était trop concentré avec les autres hauts gradés sur l'évènement tend attendu par tous. Il se souvenait juste très vaguement d'un petit mâle qui se baladait avec Plume et Heyla dans le camp ou alors avec Snownight, mais sans plus. D'ailleurs c'est vrai que la disparition de ce petit loup ne l'avait pas percuté, il ne s'en était pas rendu compte à vrai dire. Pour se rattraper sur cette inattention grave, il décida de faire un geste pour l'aider. Oui c'était la moindre des choses de lui proposer ça. Il ouvrit la gueule pour lui exposer sa proposition mais, la louve ailée fut plus rapide. Elle lui parla à nouveau, toute enthousiaste, puis s'en alla en lévitant. La sentinelle ne lui avait pas laissé le choix, il n'avait pas pu prononcer un seul petit mot. Tans pis, il lui parlera de son aide plus tard. Il n'avait pas envie de lui casser le moral pour l'instant en reparlant de son frère.

Hydromos soupira légèrement en regardant la jeune louve, la jeunesse alors, toujours pleine d'énergie ! Il n'allait pas s'en plaindre, il était encore jeune lui aussi et puis pour une fois qu'il s'accordait une grande pause autant la passer avec quelqu'un de revigorant. L'hybride sourit face l'engouement de la femelle et se mit en marche. Il trottina gracieusement, les plumes au vent, dans la direction qu'avait prise Heyla. Il observa son trajet et s’aperçut qu'elle alla vers la fontaine. Voilà qu'il allait retourner sur ses pas finalement. Hydro accéléra: ne voyant plus la louve, il se mit à courir. Toujours avec une façon élégante qui lui allait si bien et qu'il faisait naturellement depuis toujours, mais rapidement tout de même. Il ne voulait pas perdre de temps de plus la louve ailée allait s'impatienter. Sa traîne était légèrement levé du sol, produisant ainsi un effet de continuation du dos. Ses belles plumes de paon bougeaient au fil des phases de sa course produisant ainsi, un effet de mouvement de vagues. Il réaperçut Heyla et décéléra le pas, s'arrêtant finalement à côté d'elle. Il lui adressa un sourire avant de poser ses pattes avant sur le rebord de la fontaine et d'y boire quelques gorgées. Par la suite il regarda le jardin et dit d'une façon émerveillé:

C'est vrai que c'est toujours aussi beau.

Et il savait de quoi il parlait, il n'y avait pas de doute à ce sujet. C'était exactement comme dans ses souvenirs de louveteau, avec quelques petites choses en plus tout de même. Il s'approcha d'un arbre et bondit dans les airs vers l'un des fruits. Tel un chat il allongea tout son corps et atteint sans trop de difficulté son objectif qu'il arracha. Une fois atterrit sur le sol terreux qui était autour de l'arbre. Il repartit auprès de Heyla et lui posa devant elle. C'était un fruit rouge, semblable à une poire mais n'en était pas une.

Goute-y. C'est un fruit très sucré et juteux, normalement ils devraient l'être encore en cette période. Tu verras je suis sûr que tu vas aimer.

Puis il partit s'en chercher un autre et revient à nouveau à côté de la fontaine. Normalement c'était le genre de fruit que les loups préfèrent éviter de manger car, son aspect fait penser à quelque chose d'empoisonné. Par conséquent peu de loups connaissent son formidable goût de sucre. Hydromos s'allongea et commença à déguster son fruit. Ça faisait longtemps qu'il n'en avait pas mangé et ça pouvait se voir sur son visage. Il était heureux de retrouver le goût agréable de son enfance que sa mère lui avait fait connaître. Ça lui rappelait plein de souvenirs de moment passé ici.

À peine finit sa phrase, la louve partit à nouveau sans attendre son supérieur. Sa joie de vivre prenait littéralement le contrôle sur son corps et guidait ses pattes là où elle voulait se rendre. L'actuel alpha ne put retenir un autre sourire radieux qui prit place sur son visage. Il se mit en route à son tour peu après elle afin de ne pas laisser un écart se creuser. Déjà qu'elle partait au quart de tour, il ne fallait pas la perdre à nouveau de vue surtout si, elle décidait de rentrer à l'intérieur sans lui. Le palais était très grand alors se retrouver là-dedans n'allait pas être chose aisée. Il se dépêcha un peu, se retrouvant bientôt à ses côtés.

La louve ailée ouvrit la porte elle-même. Cette grande porte s'ouvrit en un grincement qu'il connaissait bien, Heyla en eut d'ailleurs un frisson. Étant petit la porte d'entrée faisait déjà ce bruit à faire peur mais, maintenant il n'avait plus la frousse. Néanmoins, il ne l'aimait toujours pas ce bruit atroce. Ils entrèrent tous les deux dans le palais lumineux. Une petite tornade de poussière se déclencha soudain. Il regarda Heyla agiter ses ailes pour faire partir le plus gros de la poussière. Après quelques secondes il pris les devants sachant parfaitement où il allait. Il connaissait le chemin vers la statue par cœur. Le reste, il s'y était baladé un peu avec sa mère. Il connaissait quelques pièces mais très peu. Autrefois leurs visites étaient surtout pour la déesse Éléonore par conséquent, sa mère le baladé rarement dans le palais. Vu qu'il était dans le palais lumineux, autant faire comme avant et s'y rendre à cette fameuse pièce. Hydromos tourna la tête vers l'arrière et s'arrêta le temps de prononcer cette phrase à la sentinelle:

Si tu veux aller dans le tribunal pour voir la statue d’Éléonore alors suis moi.

Puis il replaça sa tête vers l'avant et se remit en marche sur le sol poussiéreux du loin couloir. Malgré le sol sale, on pouvait très bien se rendre compte que les dalles, constituant ce plancher, étaient d'un blanc immaculé. Longeant les murs et espaçaient de plusieurs mètres de magnifiques colonnes grecques, en marbre gris au fil d'or, fièrement droites étaient disposées. Aucunes n'étaient étalées au sol, aucunes n'étaient cassées ou fissurées, elles étaient comme neuves bien qu'elles soient très vieilles. Dans son avançait il ne put s'empêcher de regarder le couloir certes banal il faut le dire. Il leva davantage la tête pour admirer le plafond. C'était au plafond qu'il y avait plus de chose. En effet, le plafond était recouvert de peinture représentant diverses scènes. Scènes aussi bien quotidiennes pour la déesse mais également des peintures représentant plusieurs dieux ensemble s'amusant, chassant, discutants ou autres. On retrouvait même des scènes qui représentaient des loups en compagnie d'un ou plusieurs dieux. Bref vous voyez le genre de chose: du plus banal au plus spectaculaire, il y avait de tout représenté. Le bêta avait complètement oublié Heyla et continuait toujours sa marche vers le tribunal.

Après quelques mètres parcourut dans ce long couloir dont en rejoigniez d'autres, l'hybride s'arrêta devant une grande porte en bois de chêne. Il la contempla. Derrière cette porte se trouvait ladite pièce: le tribunal, pièce la plus importante du palais et pièce qui abrite la statue de la déesse justice Éléonore. Le bêta mit ses pattes avant sur la porte et poussa fortement dessus. La porte s'ouvrit à peine, laissant l'espace d'une patte. Il n'avait cas ensuite pousser avec son corps pour l'ouvrir davantage ce qu'il fit. Hydro regarda le chemin pour voir s'il y avait toujours Heyla. Il ne voulait pas ouvrir la porte tans qu'elle n'était pas à côté de lui.

Les voilà enfin dans la salle du tribunal. L'endroit était affreusement sombre, Hydromos plissa les yeux. Grâce à la porte ouverte, des rayons de lumière éclairaient faiblement la pièce lugubre et au combien poussiéreuse par rapport au couloir. La poussière lui chatouilla les narines, il remua la truffe et éternua finalement. Il avança prudemment dans la pièce guidait par la faible lumière. Il entendit Heyla qui visiblement c'était fait mal et soudain, les torches s'allumèrent: elles venaient de détecter leur présence. Ce système était vraiment ingénieux. On y voyait à présent beaucoup mieux.

Hydromos admira l'imposante statue de pierre de la déesse Éléonore. Apparemment le fait qu'Heyla se soit cognée à elle ne lui a pas plus. Il soupira légèrement en voyant l'air de la déesse aveugle. Il partit vers la fenêtre la plus au fond de la pièce et attrapa le rideau rouge aux fils couleurs d'or dans sa gueule. Il recula alors afin de tirer le rideau vers lui. Le rideau une fois ouvert, la pièce retrouva un jet de lumière naturelle. Il fit la même chose pour tous les rideaux présents le long du mur. Plus la lumière de l'extérieur rentrait et moins les lanternes flamboyaient jusqu'à s'éteindre complètement. L'hybride sourit, il était toujours mieux d'avoir une pièce éclairait par le soleil. Le beau mâle partit rejoindre Heyla une fois cette tâche accomplit. Il s'assit et tout en regardant la statue, il eut un petit rire.

Elle n'a pas changé, elle est toujours aussi capricieuse !

L'air de la déesse se durcit alors un petit peu, mécontente de sa remarque qui était pourtant vrai. Hydromos lâcha un autre rire. Néanmoins la statue reprit un air neutre bien vite.

Qu'est-ce que je t'avais dit. Il sourit puis ferma les yeux.

Pendant quelques instants il resta ainsi: assis, la tête légèrement basse, les yeux fermés. Il semblait prier ou alors lui adresser quelques mots comme pour discuter. Il rouvrit finalement les yeux et observa la devise inscrite sur le socle: "Je ne jugerai que sur ton âme, et non sur ton rang, que tu sois alpha ou oméga." Il resta les yeux fixés sur cette phrase et pensa alors: Si vous étiez là, plusieurs serraient ici entre vos pattes judiciaires.
Il tourna ensuite la tête vers la louve ailée et brisa enfin le silence:

C'est la première fois que tu viens ici ?

Il avait remarqué la réaction de la louve face à la statue ce qui l'avait conduit sur cette piste. Après tout, cela devait faire longtemps que personne n'était venue vu les rideaux fermés. La statue avait d'ailleurs relevé la tête comme pour prendre la lumière. Tous les mouvements de la statue était silencieux, ses changements n'étaient presque pas visible d'ailleurs. On n'y prêtait pas spécialement attention à vrai dire.

L'hybride eut un sourire face à la réponse donnée par la louve ailée. Il tourna ensuite à nouveau la tête vers la statue de la déesse aveugle. Il la regarda sans rien dire, sans rien penser. Le silence s'installa entre la louve de pierre et le loup de chaire. Un silence serein avec comme une impression qu'ils se parlaient quand même.

Soudain la sentinelle s'exclama. L'actuel alpha se tourna une fois encore vers elle. Elle regardait les scènes peintes sur le long mur sans fenêtre. Hydromos se leva et marcha vers Heyla. Il s'arrêta à ses côtés et regarda la légende qu'elle avait choisi de raconter. Cette légende était magnifique mais, également très triste. Faire un tel choix est toujours pénible voir déchirant car il se peut que certaines personnes ne comprennent pas le choix final. Créant ainsi une certaine culpabilité chez l'être qui a pris la décision.
La façon dont la jeune louve racontait cette triste histoire transportée littéralement le mâle dans l'intrigue. Pourtant il était habitué aux histoires de la déesse mais, ce fut peut-être bien la première fois qu'il se fit autant aspirer en plein cœur de l'histoire. L'émotion que Heyla y mettait se transmettait facilement à Hydromos qui finit par s'assoir et à l'écouter de toute son intention comme s'il était un petit louveteau fasciné. Il ferma un instant les yeux, visualisant ainsi encore mieux la scène comme si ceci se déroulait devant lui. Quand sa mère lui racontait parfois, il finissait par verser quelques larmes, toujours. Et sa mère était une excellente conteuse qui adorait également cette merveilleuse mais, triste légende. C'est donc sans parvenir à retenir ses larmes que quelques-unes dévalèrent ses joues pour pendre à sa mâchoire et ainsi chuter dans le vide et s’aplatir sur le sol poussiéreux. Il passa une patte devant ses yeux après deux ou trois petites larmes versées, essuyant ainsi celles qui n'allaient pas tarder à faire le même chemin que les précédents. Il ouvrit ensuite les yeux, dévoilant à nouveau ses perles magenta, et regarda à nouveau la peinture résumant cette déchirante histoire. Il la regardait avec la même émotion qu'Heyla. L'histoire finit, il eut un sourire aux lèvres et tourna légèrement la tête vers la conteuse.

Je l'aime car la déesse à dû choisir entre deux choix dés plus compliqués ; je ne sais ce que j'aurais choisi, moi. Qu'est-ce qui serait le plus important ? Mon clan ou celui que j'aime ?

D'un ton calme et sincère il lui dit alors:

Dans ces moments-là, il faut savoir écouter son cœur car lui seul le sait. Il ne faut pas chercher à écouter sa tête car ce sont tes pensées qui sont partagées en deux. Le cœur est le seul à être entier. Ceux qui disent que leur cœur est partagé en deux, c'est tout simplement parce que leurs pensées influent trop sur les sentiments ce qui donne cette impression de cœur partagé. C'est dur Heyla, même très dur parfois, mais, dans de telles circonstances il faut essayer de balayer toutes pensées quelles qu'elles soient pour se concentrer. Si tu veux réellement faire ton choix alors tu arriveras à les chasser et tu réussiras. Néanmoins ce n'est pas obligatoirement toi qui dois choisir. Si ton compagnon décide de faire ce choix douloureux alors tu peux toujours l'aider. Mais rappel toi que peut importe ce que tu choisis, quelques pars tu auras les deux. Par exemple si tu choisis un jour de quitter ton clan pour ton amour, ça ne veut pas dire que tes amis ou que le clan te tournera le dos au contraire: tu auras toujours tes amis et ton clan pour t'aider.

Il lui sourit puis ajouta.

Tu as été une excellente conteuse. Je te félicite, c'était très émouvant. On voit bien que tu apprécies tout particulièrement cette histoire.

Heyla écouta les paroles emplies de sagesse de Hydromos, bouche bée. Tout ce qu'il disait était vrai, certes, mais c'est dit avec tant de simplicité, alors que c'est d'un complexe... ! Elle admira donc son bêta aux dires si sensés. Lorsqu’il termina de parler, une petite larme coula de la joue de Heyla. Elle se reprit cependant vite et lui répondit :
- Merci de ses compliments, vous êtes vous aussi un très beau parleur ! On ne s'étonne plus de votre rôle de bêta... dit-elle en lui faisant un clin d'oeil malicieux.
Elle finit le tour des histoires, sans toutefois en relever une de nouveau. Chaque récit gravé dans la pierre était illustré d'une tapisserie où apparaissait sans cesse la déesse, quelque fois accompagné d'un autre dieu, et souvent de loups mortels. Comme les rideaux étaient fermés, les couleurs étaient restaient toutes aussi vives qu'au début, grâce à l'humidité. Sa préférée fut, bien sûr, celle représentant Éléonore en train d'embrasser le beau mortel dont elle était folle mais elle ne dit rien.
Dés que le tour des tapisseries fut fait, Heyla regarda Hydromos et lui demanda :
- Dites, vous semblez être venu bien souvent ici ; pourriez-vous m'en faire la visite, s'il vous plait ?

Tandis qu'Heyla remercia Hydromos, celui-ci se leva et marcha dans la pièce. Il sourit à sa remarque sur ses belles paroles. Alors que la femelle se remit à regarder les scènes peintes lui, alla vers les fenêtres et se posta devant l'une d'elles. Il regarda dehors, la vue était parfaitement dégagée. Aucun nuage ne venait voiler le panorama. Il pouvait alors contempler le camp de l'Air avec d'autres montagnes du néant ainsi que la forêt, abritant la moitié de la rivière de la roche, qui était aux pieds des montagnes. On pouvait même apercevoir quelques morceaux de cette rivière par endroits. Un regroupement d'oiseaux voler d'ailleurs au-dessus de cette forêt créant un drap noir. Le bêta continua de regarder cette vue imprenable jusqu'à ce que la sentinelle lui adresse à nouveau la parole. À ce moment, il tourna la tête vers son interlocutrice.

Et bien le palais est très grand, il serra difficile de tout visiter aujourd'hui surtout que certaines pièces se ressemble. Mais allons-y, je vais vous montrer les plus belles.

À ces mots il se remit en marche vers la porte. Quand il fût en face de la statue, il s'arrêta un moment pour faire une révérence tout en disant au revoir à la déesse de la justice. Ensuite il tourna le dos, continuant son chemin vers la porte et quitta la pièce. Il laissa la porte ouverte même une fois qu'Heyla sortit. Il n'avait pas non plus tiré les rideaux jugeant que c'était mieux pour la pièce d'être éclairée suivant la lumière naturelle. L'hybride s'était mis en marche, s'enfonçant avec la louve ailée dans le palais. Tout en marchant en compagnie de la charmante louve, il lui dit:

Tu sais, Eléonore étant capricieuse, elle a fait faire construire des dizaines de pièces dont certaines ne servent à rien ou qui sont trop grande. Tout ça parce qu'elle voulait un immense toit bien plus grand que le château. Alors certaines pièces sont assez originale comme....la salle des bains. Il y a aussi un jardin intérieure qui doit bien faire la moitie du palais et qui est un vrai lieu paradisiaque, je vais te le montrer. Certains animaux que tu vas y voir ne sont pour la plupart pas sur nos terres. Elle voulait des animaux exotiques d'autres contrées...

Ce qui montre à quel point la déesse pouvait être une louve capricieuse, embêtante ou entêtée.
Hydromos s'arrêta à une porte et la poussa avec sa patte. Derrière celle-ci se trouvait un grand salon aussi bien en longueur qu'en largeur. Il y avait deux coins bien distincts: le côté où certainement les loups mangeaient et l'autre coin où on s'amusait. Au plafond était accroché trois grands lustres de cristaux et au sol, il y avait des tapis. Le mâle continua son chemin et entra dans une autre pièce. Ils continuèrent de marcher, le bêta faisant toujours le rôle du guide. Puis plus ils avancèrent et plus il faisait chaud. Tout en continuant la visite, ils finirent par arriver devant une grande grille de château et derrière se trouvait le fameux jardin tropical intérieur. Il poussa la grille qui ne fit pas beaucoup de bruit. Les voilà arrivée dans ce merveilleux jardin où il y avait véritablement un écosystème qui fonctionnait tout seul. Certains oiseaux chantaient et si on tendait bien l'oreille, on pouvait entendre comme une cascade couler. Le paradis du palais était protégé par un gigantesque dôme de verre. Hydromos marcha sur l'herbe bien verte, regardant autour de lui, s'introduisant dans ce véritable territoire.

La jeune sentinelle ne mit pas longtemps à déployer ses ailes pour explorer ce lieu hors du commun. Elle laissa ainsi son bêta pour parcourir le jardin de son côté. Celui-ci la regarda partir et ne s'en plaignit pas. Après tout, elle avait le droit de faire ce qu'elle voulait. Une fois que celle-ci disparut entre les feuilles d'arbres, l’hybride se remit en marche restant de son côté.

Il avança majestueusement comme à son habitude, contemplant cette merveille qui n'avait pas beaucoup changé depuis sa dernière visite. Il s'engouffra dans ce qui faisait office de forêt ici, disparaissant parfois parmi les buissons ou les ombres des végétaux. Il respira l'air chaud et humide des lieux: on dirait presque les plantes mouvantes mais, en beaucoup moins dangereux. Les cris et chants des différents oiseaux produisaient la seule mélodie de ce jardin tropical. Alors qu'Hydromos se promenait, il entendit comme un sifflement et s'arrêta interloqué. Quand il regarda au sol, un serpent rampait entre ses pattes traversant ainsi le chemin de terre. Le loup-paon attendit sagement et bougea prudemment et calmement pour ne pas que le reptile l'attaque. Ensuite il reprit sa route. Le soleil arrivait à pénétrer de plus en plus la mini forêt: il arriva au bout. Il se retrouva bien vite face à la chute d'eau.
En avançant vers le bord et sentant quelques fines gouttes lui atterrir dessus, il sourit en fermant les yeux et enfin pénétra dans l'eau. Il y nagea pendant quelques minutes, allant sous l'eau parfois. Après cela, quand il en eut marre, il ressortit. Le magnifique mâle s'ébroua et se secoua avant de s'allonger sur la berge; le bout de sa queue à quelques millimètres de la surface de l'eau. Il finit par bailler avant de croiser ses antérieurs et de poser sa tête dessus. Il ne tarda pas à fermer les yeux pour s'octroyer une petite sieste au soleil.