Trois semaines se sont écoulé depuis mon départ de mes terres natales. Pour retracer un peu ces trois semaine, je suis parti vers le Sud de mon clan en déviant assez souvent légèrement vers l'Est. Je traversais la forêt des rêves bleus, j'en est souvent entendu parler vue que c'est l'une des terres accolée aux nôtres. Cette forêt n'a pas de maître, aucun clan n'a de droits dessus, elles sont laissées aux solitaires. Je sais qu'on les tolères à longer près de nos frontières afin qu'ils puissent rejoindre ces terres, mais je ne suis pas sûr qu'il tolère le fait que je sois ici...

J'avança d'un pas tout de même tranquille malgré que je restais à l'écoute, le moindre bruit étrange m’interpellerais si c'était le cas. Cette forêt est d'une magnifique couleur bleue dominante, c'est tellement beau à voir. Les solitaires ont une belle terre à visiter, je ne regrette pas de passer par ici. J'ai entendu par les sages de mon clan, quand il contait des histoires aux louveteaux que si on s'endort dans cette forêt, on peut se faire attraper par des genres de rêve qui enterraient la forêt la nuit et ils nous emporteraient pour l'éternité avec eux. Je ne sais plus si c'était exactement ça mais je trouve que c'est une mort bien douce quand on veut partir de ce monde, à moins qu'on reste juste prisonnier de ses lieux.. au fond, c'est assez glauque d'y rester trop longtemps. Je ne pense pas que cette légende est vrai, ou plutôt je n'espère pas... ça doit être des contes pour dissuader les louveteaux à partir discrètement à l'aventure sans adulte.

Je passa plusieurs nuits dans ce lieu en ayant la boule au ventre, c'était les premières fois que j'étais entièrement seul, c'était autant excitant qu'effrayant. Il n'y avait que moi pour me tenir compagnie, personne qui me hurle dans les oreilles, personne pour me faire des leçons... mes parents loin de moi, puis après il n'y aura que moi pour me défendre, en cas de problème...
Après une bonne semaine je me suis habitué à cette douce solitude dans ces bois, je n'ai rencontrer aucun animal outre de quoi manger. Pas d’ennemis, pas d'amis, un soulagement au fond.

La troisième semaine je quitta la forêt pour aller vers un territoire de l'air me semble-t-il, je ne suis pas sûr vue que c'est la première fois que je vadrouille ici. Je veilla de ne pas me faire repérer au cas où qu'il y aurai des gardes à la frontière mais rien... il n'y avait personne, de la chance peut être? Je m’avança jusqu’à tomber sur des ruines... non, de somptueuses ruines ! Elles sont magnifiques, je n'ai jamais rencontrer de tels lieux similaires à mes terres natales... Malgré que j'étais excité à l'idée de visiter ces lieux, je gardais une expression neutre, mon sang bouillait au fond de moi pourtant... j’oublie même tout ce qui ce passait autour de moi tandis que je me tenais debout face à ces ruines.

Real heroes never fear the pain or death...

Dans ma tête.
La migraine résonne, je n'ai pas dormi de la nuit. Je grommelle alors que des oiseaux osent chantonner, foutu hiver, je pensais qu'il les avait fait taire ! Seulement non, il a faillit a sa tâche, évidemment. Je soupire profondément, j'écrase ma patte sur mon bandeau. Je suis fatigué, mes muscles engourdis me font défaut. Je m'ébroue, essayant tant bien que mal de faire circuler le sang tant bien que mal. Tout mon corps fourmille, comme si je m'étais endormi sur l'un des orifices d'une colonie de ces petits insectes.

Je marche.
Je bascule d'une patte sur l'autre, titubant plus que me déplaçant, comme si j'étais saoul. Je marche comme si j'étais possédé, articulé par des fils invisibles qui me feraient tanguer contre mon gré. Je fini par abattre mon membre antérieur droit sur le sol spongieux en retroussant les babines, mon poil se dresse, je suis en colère contre moi-même. Je m'ébroue une nouvelle fois et m'élance en avant. M'attendant à ce que mon corps me lâche, je me concentre sur chacun de mes membres, ma course d'abord hasardeuse, redevient peu à peu souple et légère.

Le vent.
Ma propulsion en avant me permet de sentir la douceur du vent s'engouffrant à chaque foulée supplémentaire dans ma fourrure, revigorant, j'accélère de nouveau, après tout, je suis certainement l'un des meilleurs messagers que ce vent ait pu porter. Je cours si vite, cela en devient grisant, je me force néanmoins à maintenir ce rythme et ne pas accélérer encore, j'ai peur que mon don se déclenche et m'épuise, je suis déjà bien trop fatigué.

J'aime courir.
Plus qu'une vocation, être messager me permet de sortir courir sans savoir à me préoccuper de ce qui peut m'arriver, je suis en sécurité partout, intouchable, si jamais je venais à être attaqué, je serais bien trop rapide pour qu'ils puissent poser la patte sur moi ! Confiant, j'esquive les obstacle avec aisance, utilisant le bruit des pattes qui martèlent le sol pour repérer les différents objets sur ma route. C'est un plaisir. Et bien vite je traverse les territoires, sans prendre le temps de m'inquiéter de savoir où je suis.

Le vent.
Porte à mes narines une piste, une odeur plus ou moins fraîche si je me fie à mon odorat. Je ralentis avant de finalement m'arrêter. Soulevant mon bandeau bleuté et le coinçant dans ma chevelure imposante. J'observe devant moi, le fameux château de mon clan tiens. J'arque un sourcil, l'odeur de ce loup n'est pourtant pas celle d'un membre de mon clan, aurais-je loupé quelqu'un ? Non, j'en doute, je connais toute les têtes, ou presque, je doute de pouvoir me tromper à ce sujet. Et surtout je sais ce que je sens quand je suis dans le camp, chaque fumet est différent, mais à la foi similaire.

Je dévale.
Descendant la pente avec une vitesse soutenue, une silhouette semble se découper au loin, je ne saurais dire si je vois flou ou si il y a vraiment un autre être lupin, presque arrivé à lui, je l'observe, ralentissant, moi qui d'habitude fuis la présence des autres canidés, qu'est-ce que je fais là ? Je fonce droit sur un autre loup. J'ouvre et referme la bouche. *Non mais il ne m'intéresse pas ce lupin, je veux juste heh... Visiter les ruines.*

Je m'avance.
D'un pas léger, trottant jusqu'au château, j'adresse un regard au loup alors que je passe à côté de lui, avec un léger haussement d'épaules, je me détourne les ruines sont ma foi intéressantes, j'aurais peut-être dû y venir plus tôt, peut-être que je devrais remercier cet intrus. Nullement agressif, je bondis avec souplesse sur l'un des murs délabrés. Je m'allonge sur celui-ci, posant ma tête sur ma patte antérieure gauche, laissant mes membres droits pendre sur le côté ma longue queue à moitié sur la pierre et se dirigeant elle aussi vers le sol à la manière de mes deux pattes.

Je le détaille.
Le scrutant de mon regard, mes iris bleus pâles, presque blanc se mouvant dans ces abysses sombres formés par mes sclères d'un noir d'encre alors que mes yeux glisse le long de son pelage, comme si c'était un bout de viande. Ce n'est pas un guerrier, ou du moins sa carrure n'est pas celle des guerriers, peut-être est-il lui aussi un messager ? Je passe en revue tout son pelage, mais je ne vois pas le fameux badge propre à mes confrères. J'arque un sourcil, incapable de formuler un mot, je n'ai pas envie de parler, le calme est agréable. Seulement je ne peux m'empêcher de penser. *Qu'es-tu ? Qui es-tu ? Tu vas te mettre à jacasser ?* Oh ma parole, s'il se met à parler tel une pie, je vous jure que je lui enfonce la truffe dans son postérieur, je suis bien trop épuisé pour être tendre avec les gens qui parlent trop.

... Every soldier fight until their final breath.

Que pourrai-je bien découvrir de ces lieux? Ils sont tellement beaux, figés dans le temps, la végétation est redevenue maître des lieux. On dirait même qu'ils n'ont toujours fais qu'un, ces ruines ne datent vraiment pas d'hier...

D'un coup un léger bruit, quoi... QUOI, je me retourne soudainement, une odeur non familière, une odeur que je ne connais pas, un animal d'un autre clan, qui, quoi? Il a du me ressentir déjà, fais chier... Qu'est-ce que je fais? J'aurais dû être beaucoup plus attentif. Je le vois, un loup couleur sable avec des teintes bleues rappelant le ciel, il n'a pas l'air costaux mais l'ai bien plus que moi. A force de scruter de tout son long cette animal, je fini par voir un badge très connue, un messager, qu'elle soulagement... il ne va pas m'attaquer et n'a pas la formation d'un guerrier. Je le regarda donc un peu plus calmement, il a une longue chevelure ainsi qu'une longue queue je ne l'ai jamais vu dans mon clan. Il doit sûrement venir du clan de ces terres, son odeur est similaire à ces lieux, sa chevelure bouge gracieusement à chacun de ses pas, je trouve une certaine beauté à ça.

Mon visage resta froid comme à mon habitude en le fixant dans les yeux, il passe à côté de moi, ne me dis rien et ne me fais rien, une bonne nouvelle, je n'ai pas envie de lui adresser la parole. Il hausse les épaules, pff, il ne porte aucun intérêt à moi, ça m'arrange. Je le vis bondir sur un mur, effondré depuis longtemps, faire son petit manège jusqu'à ce qu'il me... juge? Me regarde de haut en bas lui aussi. Je le vis arquer un sourcil, je bougea ma tête d'un geste brusque vers le haut tout en le fixant en plissant les yeux, on pourrait en reconnaître un "pff" derrière mon geste.

Il n'a pas l'air d'être un danger pour moi, je m'approche des ruines en le fixant du coin de l’œil jusqu'à qu'il ne soit plus dans mon champs de vision. J'avance un peu, scrutant à droite et à gauche ces belles découvertes malgré une intrusion à mon petit bonheur... Je regardai les plantes qui étaient reines des lieux en continuant d'avancer dans ce somptueux jardin secret, je vois un point d'eau parmi d'autres et profite pour me désaltérer un coup. Je ne connais rien de ses lieux... j'aurais peut-être dû demander si il y a un quelconque danger? Parler à un ennemi n'est pas forcément une bonne idée mais seul lui devrait connaître les légendes locales de ces terres, mais je n'ai pas tellement envie de lui adresser la parole.
Je me retourne, regardant de là où je viens, m'a-t-il suivi? Je dois sûrement retourner sur mes pas pour lui poser la question, contre mon gré. J'hésite. Je soupire à travers mon museau mon expression limite blasée.