Nix

La louve au pelage noir et blanc arriva à l'orée de la forêt. Elle jeta un coup d'oeil au dessus de son épaule, embrassant du regard les terres de son clan. Elle poussa un soupir et s'aventura dans la forêt.
Elle avait besoin d'air, besoin de se dégourdir les pattes, besoin de se vider l'esprit.
Elle bondit au dessus d'un tronc déraciné par un orage d'un autre temps, et atterit en souplesse de l'autre côté. Ses sens étaient aux aguets. Elle se savait en territoire exposé, or elle ne voulait pas risquer de se laisser surprendre... Par quoi que ça puisse être.
Elle marcha ainsi de longues minutes, évitant les obstacles sur sa route.
Soudain, elle entendit un bruit. Sa fourrure se hérissa, elle chercha du regard sa provenance, mais rien n'attira son attention.
Elle partit au petit trot, une oreille tournée vers son ancienne position, prête à identifier le moindre bruit suspect.
Ce fut à nouveau de longues minutes plus tard qu'elle entendit à nouveau un bruit
Est-ce que je suis suivie? pensa-t-elle.
Dans le doute, elle décida de se cacher sous un buisson, guettant le moindre mouvement.

-Lillith-

Lillith avait faim. Plus que ça, elle était affamée. Affamée et frustrée. Depuis qu'elle errait en terres solitaires, elle n'avait pas eu une seule piste pouvant la relier à Ades, pas une seule toute petite piste. La Source avait été complètement inutile, et le clan de l'Est, le Désert, elle avait choisi de s'en tenir éloignée. Heureusement, pendant un temps, les solitaires ne manquaient pas, et elle pouvait se nourrir tout en étudiant les plantes de la région.

Mais depuis quelque temps, elle n'avait trouvé personne. Et ce qui au début n'était qu'une petite fringale vite comblée par une proie inférieure, un lapin ou une belette, s'était vite transformée en faim déchirante, intense, impérative. Il fallait qu'elle se nourrisse. Elle était descendue dans le Sud, mais était tombée sur le territoire de la meute du Sud, qui s'était agrandie. Elle avait rebroussé chemin : ceux du Sud étaient trop forts pour Lillith, même si cela lui arrachait la langue de dire ça.

Elle était alors remontée, décidée à retourner dans la savane, quand une odeur lui titilla les narines. Un loup, un clanique, portant l'odeur de la meute de l'est. Il était bien loin de chez lui, bien assuré pour s'aventurer dans les terres solitaires ... Une fois encore, la vampire regretta que sa race ait déserté les lieux. Les mortels se prenaient à présent pour les rois du monde ici. Elle s'approcha en catimini, afin d'observer l'individu : une femelle, d'une étrange couleur noire piquée de blanc. Une chaine en or autour du cou, assez grande. La louve découvre les crocs : elle était prête à chasser, ses griffes enduites de son poison personnel. Mais face à une mortelle comme ça, clanique, il valait mieux jouer la carte de la sécurité.

Soudain, la noireaude s'engouffre dans un buisson. Elle a repéré quelque chose. Lillith sort alors de sa cachette, les oreilles couchées, avant de se confondre en excuses :

hrp: