-Aymeric-

Aymeric tenait le coup, pour le moment. Les évènements s'étaient enchaînés depuis quelques semaines : Deenos s'était transformé en dragon, Lyarnn avait été blessé, Kaleea avait été nommée Reine, Irina et Eris étaient au conseil désormais. Puis, il y avait eu la météorite, comme si les Dieux avaient décidés de leur refuser un peu de calme pour se remettre des évènements.

Heureusement, Aymeric n'avait pas été blessé, ni Ers, ni Savdar. Mais sa famille avait été séparée : Jarksobann n'avait pas encore été retrouvé, et ses deux filles étaient coincées de l'autre côté de la faille avec Mirage. Irina, avec ses ailes, effectuait des allers retours, et lui avait donné des nouvelles : elles étaient en vie, mais la situation était instable.

De leur côté aussi les ennuis s'accumulaient. Les blessés se poussaient aux portes des médecins, dirigés par Eris, et le campement allait être déplacé pour subvenir aux besoin en eau. Aymeric, lui, utilisait ses ailes comme il le pouvait pour transporter, chercher, alerter. Ils n'étaient pas beaucoup finalement à pouvoir voler, aussi le mâle ne dormait presque plus, trop pris par son sens du devoir : il fallait aider. Ce jour là, on lui avait demandé d'aller chercher des survivants ou des blessés au sud, ainsi que de recueillir des informations sur la faille. Il s'était mis en binôme avec sa soeur Djama, qui heureusement n'avait rien. Il la salua en arrivant, une mine soucieuse sur le visage :

Hello Djama. On devrait s'y mettre.

-Aymeric-

Sa soeur hocha la tête, et le chasseur pris alors son envol pour commencer le travail. Le décollage et la vitesse du vol lui vide peu à peu la tête au profit de l’efficacité qu'il doit avoir aujourd'hui. le regard acéré, il profite des vents ascendants pour monter haut et avoir une vision d'ensemble. Le territoire est scarifié par la Faille, monstrueuse, qu'il se refuse de trop approcher : près d'elle, l'air chaud remonte vite, et les tumultes pourraient le faire tomber s'il ne fait pas attention. Déjà que l'air lourd et mouvementé ne facilite pas son vol,il ne veut pas prendre plus de risque que nécessaire.

Au sol, sa sœur semble avoir trouver quelque chose. Le loup ailé se met à faire des mouvements circulaires au dessus d'elle, jusqu'à ce que sa sœur lui signifie que c'est une fausse piste. Il repart alors, regarde à l'horizon pour trouver quelque chose qui pourrait être un loup perdu. (49) Il repère alors, non loin, un tas de branchage où pourraient se trouver un corps. Il jappe en direction de sa sœur avant de faire un cercle autour de l'endroit, et de piquer pour atterrir.

Devant lui, un tas de branchage bien plus gros que ce qu'il a pu voir depuis le ciel. Plusieurs arbres sont tombés, et les buissons et autres plantes sont toutes entremêlées. Aymeric s'approche, sent la zone (33) et croit percevoir quelque chose : une odeur lupine, peut-être. Il se met à essayer de dégager un passage, en attendant que Djama le rejoigne.

Le membre 'Licorneor' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

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'Hasard' :

-Aymeric-

Très vite, Djama le rejoignit. Alors que ses pattes déblayaient un passage, le chasseur se souvint soudainement de son enfance, lorsqu'il était jaloux de la rapidité de sa soeur. Une époque qui lui paraissait si loin, presque irréelle à présent. Il était heureux qu'elle soit à ses côtés, et surtout qu'elle soit en bonne santé, et toujours aussi efficace.

Alors qu'il sentait l'odeur se rapprocher, le mâle retrouva sur le sol quelques tâches brunâtres : du sang. Et là, un morceau de tissu. Il y avait bien quelqu'un de piégé ici, restait à voir s'il était vivant ou mort. Étrangement, l'urgence de la situation n'affectait pas tellement Aymeric, vu l'état de fatigue dans lequel il était. D'ailleurs, il broncha à peine lorsque sa soeur se recula pour hurler à la lune, lançant un appel.

Cependant, il tendit l'oreille, mu par l'espoir. Mais il n'entendit rien, peut-être trop fatigué. Il redoubla d'effort pour continuer à creuser, d'blayant peu à peu un passage en ignorant les griffures de ronces sur son pelage déjà terni par la poussière. (Force : 37) Peu à peu, ses efforts portaient leurs fruits, et le tas devenait de plus en plus clairsemé.

-Aymeric-

Le cri de sa soeur retentit : elle a entendu quelqu'un ! Soudain galvanisé, le mâle se sent pousser des ailes (lol) et redouble d'effort pour écarter les branches. Son coeur bat un peu plus fort dans sa poitrine, alors que confusément il se sent de nouveau maître de la situation. Un contrôle qui lui a si longtemps échappé depuis la faille, depuis la mort de Deenos même. Il allait pouvoir sauver quelqu'un. Ils allaient pouvoir le faire, ensemble.

Soudain, une patte : Aymeric, fébrile, dégage les dernières branches sans prêter attention aux pics le blessant, et au sol, coincé sous les débris, git le corps mal en point d'une guerrière : Maara. Ses yeux sont ouverts, mais son corps reste immobile. Sur sa croupe, une blessure mal cicatrisée zèbre son arrière train, le reste de son corps est trop couvert de terre pour vraiment voir l'étendue des dégats.

Il faut la sortir de là.

Mais Aymeric ne sait pas comment faire. Soudain, il est de retour dans son immobilité, son incompétence : il faut la ramener au clan, est-ce qu'ils en auront la force ? Est-ce qu'elle survivrait au voyage ? Depuis le temps qu'elle était là, elle avait du perdre énormément de sang, d'eau et d'énergie. La déplacer était risqué, mais amener quelqu'un ici était impossible : il n'y avait pas de bon choix.

-Aymeric-

Le mâle reste figé un instant devant le presque-cadavre qu'était devenu Maara. Il y a quelques jours encore, il se souvint l'avoir aperçue dans le camp, prête à aller à l'entrainement. Et maintenant ... Maintenant la lumière de ses yeux était presque éteinte. Elle haletait doucement, tellement doucement que le chasseur se demandait comment sa soeur avait pu l'entendre.

Mais soudain, un contact. Il sursaute, tournant vers Djama un regard perdu. Il fallait la sauver. Il hoche la tête et inspire : ils étaient sa seule chance. Alors, il se secoue un peu, met de côté ce qui le travaille, la fatigue qu'il a accumulé pour encaisser, encore, et essayer de sauver. Djama tire la louve des décombre, qui ne réagit même pas, ce qui est mauvais signe. Mais le loup ailé n'y pense pas, il essaye du moins. D'une voix plus recentrée, il dit :

-Aymeric-

Le plan semblait convenir. Avec le plus de précautions possible, Djama et Aymeric déplacèrent la louve blessée sur le dos du mâle ailé, qui vu son poids considérablement augmenter. Souffant sous l'effort, il réussi néanmoins à la soulever : la porter jusqu'au camp serait long, mais faisable. Il sentait dans son cou le souffle fiévreux de la guerrière, synonyme d'une probable infection. Mais ils n'étaient pas médecin : il fallait qu'ils la ramènent. Alors, il se contente de chuchoter :

Tiens bon

Avant de repartir d'un pas lent, épaulé par Djama. Sur le chemin, ils s'arrêtent près d'un point d'eau pour laisser la louve boire, et nettoyer un peu la plaie qui a une sale tête. Puis, repartent jusqu'à arriver au camp, ou d'autres loups prendront en charge la blessée.