Fokyonn ϟ

Le printemps commençait à pointer le bout de son nez, ce matin, le ciel était bleu et l'air un peu plus doux qu'à l'accoutumé. Fokyonn sortait de la tanière familial et s'étira de tout son long écarta ses doigts de pattes et baillant sans aucune retenue. Elle se redressa et s'ébroua doucement. Après avoir respiré une grande bouffée d'air et sorti sa langue de sa gueule, la laissant pendre sur le côté au grès de ses envies, elle se mit à trottiner joyeusement à travers le camp saluant avec entrain les loups qu'elle croisait. Certains la regardaient un peu étrangement, mais elle préférait les ignorer. La vie était belle et elle comptait en profiter pleinement. Elle ne savait pas quoi faire aujourd'hui du coup, elle se dirigea au abord du camp. Peut-être y trouverait-elle les premières fleurs du printemps ?

Elle s'arrêta dans une petite clairière qui semblait prometteuse et se mit à fouiller les buissons du museau le cul en l'air. Reniflant fortement l'air autour d'elle à la recherche de la senteur florale qu'elle cherchait.

-Yara-

Le jeune loup avait entamé sa formation de guerrier avec plus ou moins de succès. L'hiver était passé vite, et Yara avait appris rapidement que ce n'était pas sa saison préférée : trop de neige, trop de froid !Il n'avait pas pu se baigner de tout l'hiver tant l'eau était froide, et même le soleil qu'il aimait tant peinait à le réchauffer. Alors, lorsque ce jour là il sentit un petit air de printemps chatouiller sa truffe, Yara n'y avait pas réfléchi deux fois : il était sorti de la tanière, faussant compagnie au reste de sa famille, pour aller explorer.

De son pas lent, il arpenta le clan. Il savait que l'après-midi serait occupée par un entrainement, et il avait envie de se reposer un peu avant. Le soleil était un peu plus chaud, et une drôle d'odeur flottait dans les air, un mélange fleuri et sensuel. Yara se sentait bien, plein d'énergie et de volonté pour trouver le meilleur endroit ou finir sa nuit.

Ses pas l'amenèrent en bordure du camp, ou les arbres s'étiraient en une bande annonçant la forêt. L'odeur ici était moins forte, et Yara posa sa truffe au sol, cherchant du museau toutes les odeurs de printemps qu'il pouvait sentir. Soudainement, sa truffe heurta une masse poilue : un autre loup ! Il recula d'un pas, levant les oreilles, avant de laisser échapper un petit jappement. Il regarda la louve en face de lui, curieux. Que faisait-elle ? Il posa sur elle un regard ambré interrogatif.

Fokyonn ϟ

La petite louve était totalement absorbée par sa rechercher, elle sursauta violemment en sentant quelque chose toucher sa fourrure par-derrière. Elle se redressa d'un coup sa longue langue toujours en dehors de sa gueule vint retomber sur sa tête. Elle regarda interloquer un jeune loup tigré qui l'observait d'un air interrogatif. Elle redressa sa tête et s'assit ravalant sa langue un cours instant avant de la laisser pendre à nouveau sur le côté. Il faut dire que ce n'était pas très agréable de l'avoir sur la tête.

Elle observa plus longuement le jeune loup, elle ne le connaissait pas, mais l'idée de faire une nouvelle rencontre fit s'agiter frénétiquement la queue dans son dos. et l'accueilli avec entrain zozotant un peu

Bonzour ! Tu m'as zurprises, comment t'appelles-tu ?

-Yara-

La louve en face se redressa d'un coup, et il sursauta. Il lui avait fait peur ! Il porta son poids sur ses pattes arrière, le pelage légèrement hérissé. Mais lorsqu'elle se retourna, il pu constater que ... Elle avait sa langue sur sa tête ; Elle avait, sa langue, sur sa tête ? Yara tira sa propre langue, et pencha la tête, un peu étonné par la longueur inhabituelle de sa ... langue. Les deux loups s'observèrent un instant en chien de faïence, puis la louve en face se mit à agiter la queue dans son dos. Elle voulait jouer ? Elle voulait jouer !

Bonzour ! Tu m'as zurprises, comment t'appelles-tu ?

Yara ouvrit la gueule, et leva le popotin, sa queue s'agitant également dans son dos. Il voulait jouer lui aussi ! Il jappa, la pupille rétractée comme un félin, avant de sauter de droite à gauche, incitant la louve à jouer. D'un bond leste, il se jeta sur elle, enfin plutôt à coté d'elle, l'entraînant avec elle au sol. Il roulèrent, mais Yara se détacha bien vite avant d'éternuer deux fois, toujours joueurs. Une fois que le félin en lui était sorti, il était difficile de le remettre à sa place, et maintenant le jeune loup avait envie de jouer avec n'importe quoi.

Fokyonn ϟ

Le jeune loup en face ne lui répondit pas à la place, il se mit à japper en remuant la queue et sautait dans tous les sens. Avant que Fokyonn ait le temps de réagir, il lui bondit dessus la faisant rouler au sol avec lui. Ah, il voulait jouer ! Voilà qui convenait parfaitement à la louve qui du haut de ses deux ans n'avait absolument pas perdu cette pulsion. Elle se redressa elle aussi jaugeant le jeune loup d'un regard sournois, elle s'apprêtait à lui bondir dessus. À cet instant, un terrible fracas se fit entendre dans le ciel. Fokyonn se recroquevilla sur elle-même en une fraction de seconde le regard paniqué couinant de peur. La pluie se mit à tomber, battante, et en quelques secondes les deux loups furent trempé jusqu'aux os. La petite louve était totalement tétanisée, incapable d'aller se mettre à l'abri, elle tremblait autant de froid que de peur.

Ce n'était pas la première fois qu'elle vivait un orage, mais à chaque fois cela créé une peur panique en elle tout ce bruit, toute cette eau et ces géants éclairs qui zébraient le ciel, elle avait le sentiment que la nature s'attaquait à elle de toute sa puissance.

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'Hasard' :

-Yara-

La louve en face répondait à son jeu, l'aguichait comme un louveteau. Elle se faufila entre ses pattes, agiles, et Yara roula pour se remettre d'aplomb. Il avait déjà de l'équilibre, le grand gaillard, malgré son corps qu'il avait du mal à contrôler. Il leva de nouveau les fesses, mais soudain l'atmosphère changea. Alors qu'ils jouaient, l'air était devenu plus lourd, plus menaçant. Yara leva un oeil inquiet vers le ciel qui se teintait de noir, cumulus effrayants si bas qu'il aurait presque ou les toucher.

Et avant qu'ils n'ai pu décider de quoi que ce soit, le tonerre gronda. La pluie le suivi, immédiatement, et Yara grogna : il allait être tout mouillé ! Il jeta un œil à la louve, mais elle puait la peur si fort que même avec l'eau, Yara le sentait. Elle se recroquevilla sous la pluie battante alors que l'orage se rapprochait : il fallait se mettre à l'abri ! Yara ne réfléchi pas et vint la pousser du museau, l'attrapant à la nuque pour l’entrainer avec lui, la déplier. Il jappa, et d'un geste de son corps tout entier l'incita à le suivre, et au galop. Il ne pourrait pas la porter ni la traîner, il n'en aurait pas la force : il fallait qu'elle se lève !

Fokyonn ϟ

La jeune louve était tétanisée par la peur, son cœur battait dans ses tempes presque aussi fort que le tonner. Elle n'entendit même pas l'autre loup gronder ni ne le sentit la pousser avec son museau. Elle ne retrouva ses esprits que quand ce dernier lui saisi l'échine pour la relever et la tirer pour qu'ils prennent la fuite ensemble. Fokyonn ne réfléchit pas se contentant de suivre le mouvement courant machinalement à ses côtés. Il y avait plusieurs tanières inoccupé au abord du camp et ils trouvèrent refuge dans l'une d'elles.

Une fois à l'abri, les pattes de Fokyonn se dérobèrent sous elle et elle se roula en boule, tremblante, autant de froid à cause de son poil trempé que de peur. Elle chouinait, la respiration saccadée par la panique et sa course, les yeux révulsés de terreur. Elle avait une peur phobique des orages et c'était peu dire.

-Yara-

Les deux loups se mirent à courir sous la pluie battante, les gouttes grosses presque comme des œufs mouillant les deux compères jusqu'à l'os. Heureusement, ils atteignirent vite une tanière inoccupée, ou ils s'engouffrèrent sans attendre. Encore groggy, Yara s'ébroua, ne remarquant pas immédiatement le comportement de Fokyonn. Le tonnerre gronda encore, et Yara sursauta. Il était trempé, glacé, et même son poil épais sur ses épaules commençait à être mouillé.

Alors, il se retourna et aperçut Fokyonn, roulé en boule, tremblante. Il gémit : elle puait la peur, la panique même. Yara se rapprocha alors, et se coucha contre elle, fourrure contre fourrure. Il gronda doucement, pour essayer de la calmer, et entreprit de lui lécher le dos pour la sécher. L'orage dehors grondait encore, mais bientôt, le coeur s'éloigna et le tonnerre se fit de plus en plus lointain. Yara, lui, tremblait de froid, mais la chaleur de Fokyonn l'aidait à se réchauffer.

Fokyonn ϟ

Yara se retourna et voyant son état, il vint se coucher tout contre elle. Sa chaleur la rassurerait un peu même si elle était toujours parcourue de tremblement incontrôlable. Il gronda d'une façon qui ressemblait plus à un ronronnement réconfortant puis se mit à lécher précautionneusement la fourrure de la louve. L'orage s'éloignait et elle se calma peu à peu, ses battements de cœur retrouvaient un rythme normal et ses muscles se détendaient.
Elle sentait le corps de l'autre loup trembler à côté du sien. Elle aussi avait froid, elle se sera encore d'avantage contre lui pour qu'ils partagent leur chaleur. L'orage était vraiment parti cette fois-ci, elle poussa, un soupire de soulagement avant de prononcer d'une voix timide.

Merci, j'ai vraiment eux super peur

Elle se blottit d'avantage et commença elle aussi à lécher l'échine tigrée de mâle pour le sécher.

-Yara-

L'orage s'éloigna, peu à peu. Chaque coup de tonnerre était plus faible que le précédent, et Yara pouvait sentir la petite louve s'apaiser petit à petit. Lui aussi avait eu un peu peur des orages, quand il était petit. Mais sa maman était resté près de lui, ses frères et sœurs aussi, et c'était passé. Maintenant, il détestait seulement la pluie qui venait le tremper d'un coup, le glacer jusqu'aux os. Il n'aimait pas avoir froid !

Merci, j'ai vraiment eux super peur

Yara tourna une oreille vers la louve, puis sourit. Elle lui rendit ses léchouilles, et le mâle se contenta de continuer à essayer de la sécher. La chaleur petit à petit l'enveloppait au fur et à mesure que la tanière se réchauffait, et lui se sentait de mieux en mieux.