-Silver-

Le loup gris, ou plutôt la louve, avait mit beaucoup de temps à se remettre de sa dernière mésaventure. Il avait rencontré ce "Faubaru", comme par hasard encore un de ces satanés Gothic, et étaient tombés sur ... Une abomination. Rien que d'y repenser, Silver en frémissait. Ce truc ne pouvait avoir été créé par les Dieux, il en était certain. Il lui semblait que depuis ce sombre jour ou il avait attenté à la fertilité des Gothic, toutes les m*rdes du monde lui tombait dessus.

Il avait reprit le cours de sa vie normale, enfin, si on pouvait l'appeler normale. Toujours femelle, le loup avait toujours la rage contre les Dieux, de l'avoir punir ainsi. Il ne pouvait pas concevoir qu'il allait rester toute sa vie comme ça, mais pourtant, il n'avait relevé aucun signe de changement. Il s'était néanmoins habitué à son corps plus faible, et aux sensations nouvelles qu'avait apporté son statut de femelle. Il habitait toujours en marge du camp, mais osait un peu plus sortir à présent. Les autres l'avaient un peu lâché d'ailleurs, et il pouvait enfin être tranquille.

Les entrainements avaient reprit bon train pour le mâle changé en femelle, et il avait un unique objectif : devenir fort. Plus fort, devenir si fort qu'il ne perdrait plus jamais. Les jeux lui avait montré qu'il en était capable, dès lors qu'il se concentrait. Mais combattre contre des inconnus était bien plus simple pour lui, plus facile que contre des loups envers qui il avait du ressentiment. Ce jour là, l'entraînement fut rude, et pour cause : Heimdall et Svalrog avaient décidé de combiner leur entraînements. Evidemment, Horik et son binôme, un sorte de loup bleu, étaient là. Silver s'appliqué à l'éviter tout l'entraînement, sachant pertinemment qu'il ne pourrait se contenir face à lui, et essayerait encore de lui enfoncer son museau de bisounours dans le sol boueux. Mais, alors que l'entraînement était terminé et que le gris s'éloignait, le corps fatigué, il entendit sa voix :

"Salut ! Tu sembles aller mieux, ça fait plaisir."

Silver s'immobilisa. Il était partagé. D'un côté, l'attitude de "gentil" du mâle l'exaspérait toujours au plus haut point. Il se sentait collé, harcelé par sa bienveillance toute faite. Horik était de ces idiots qui ne supportaient pas d'être détestés par les autres, et même alors que Silver lui avait fait du mal, il ne pouvait pas lâcher l'affaire. Pour cela, Silver avait bien envie de continuer à le heurter, lui faire mal jusqu'à ce qu'il s'en aille, jusqu'à ce qu'il craque et se mette à le détester. mais il avait déjà tellement essayé, il était fatigué. Ces derniers jours avaient été plutôt calmes, il n'avait pas envie de rentrer blessé une fois de plus chez lui. Il se retourna pour regardé Horik de haut en bas, avant de lui répondre :

"Qu'est-ce que ça peut te faire, l'éclopé ?"

Mais sa voix n'était pas agressive. Pour une fois, il était resté simplement interrogatif. Il n'avait pas tellement envie de se battre aujourd'hui, il était déjà bien assez crevé comme ça. Mais il aurait pu partir sans répondre, ou demander à l'handicapé de se casser tout simplement. Cependant, l'histoire avait montré que ceux dans le genre d'Horik s'accrochaient à lui comme une moule à son rocher. Et puis, Silver se sentait un peu moins seul ainsi.

-Silver-

"Ben ton sort m'intéresse... Et puis y a quelques jours que j'étais absent du camp, en mission, j'aime être informé de ce qu'il s'est passé pendant que je suis en mission... Alors... Comment tu vas ?"

(96) Silver souffla par le museau, excédé par la question. Ça se voyait pourtant non ? Il était changé en femelle faible et émotive, franchement, ça pourrait pas aller mieux ! Heureusement, les blessures que son père lui avait faites avait bien cicatrisée, mais le jeune mâle en gardait des cicatrices, et sur le corps, et sur l'honneur. Le jeune mâle n'atteignait pas encore 4 ans qu'il avait déjà le corps ravagé par les marques de ses combats, mais il s'en foutait. Cela lui donnait un air de loubard qu'il aimait bien, en plus.

Les yeux revenant vers Horik, il croisa son regard bleu, et son sourire niais. Immédiatement, son coeur se mit à battre un peu plus vite, et il découvrit les crocs. Il n'avait qu'une seule envie, celle de le retourner, de lui fourrer son museau de débile dans la terre et de le dominer. Mais il était faible avec ce corps de femelle, il valait mieux ne rien tenter. Il détourna la tête.

C'est pas tes oignons.

Puis, il se mit à marcher, la tête basse, vers sa tanière. Connaissant un peu Horik, le mâle ne le lâcherait pas, mais de toute façon il avait autre chose à penser que d'encore se battre avec lui. Le signe de l'Onyal le préoccupait énormément, au point qu'il n'en dorme plus la nuit de peur de ne jamais se réveiller. Mais Horik ne pouvait pas savoir ce que cela faisait, lui que les Dieux chérissait. Lui qui avait une famille aimante, lui qui était accepté malgré son handicap, lui que les Dieux avait doté d'un corps musclé et grand. Il ne savait pas ce que ça faisait d'être toujours poursuivi par une malédiction.

-Silver-

Comme il pouvait s'y attendre, Silver entendit très vite le pas clopinant d'Horik derrière lui, le suivant. Peut-être pourrait-il courir assez vite pour distancer le grand mâle, c'était même certain. Mais voulait-il vraiment fuir ? Il souffla, excédé. Il n'arrivait pas à se séparer de ce type, qui s'accrochait à lui alors que clairement il n'avait pas envie de lui parler. Sa voix même l'énerva encore plus :

"Tu sais, je ne souhaites pas te faire de mal, au contraire. Pourquoi me rejeter ainsi... ? Tu ne dois pas avoir beaucoup de compagnie amicale en ce moment ? Ou sont les autres qui traînent tout le temps avec toi, qui te suivaient partout comme des chiens, et ricannaient comme des hyènes..."

La queue de Silver fouettait l'air derrière lui, alors qu'il gardait les oreilles en arrière. C'était ça alors, il venait pour enfoncer le clou ? Pourtant, au vu de son visage de benêt, Silver voulait bien croire en sa bienveillance. Il était donc simplement stupide. Peut-être que le mâle pourrait tirer ça à son avantage, qui sait. Si seulement il avait un peu plus de force ... il faudrait qu'il y réfléchisse. Il était vrai que ses anciens comparses s'étaient fait la malle, et il n'était pas habitué à agir seul, bien que cela ne le dérange pas. Enfin, il doutait que Mônsieur Horik, et sa morale siiiii élevée, accepte de réellement devenir son "ami". Il n'avait jamais eu d'amis, il y avait une raison. Continuant à marcher droit devant lui, Silver répondit, d'une voix toujours blasée :

"J'ai pas besoin d'amis. Je suis pas comme toi."