Gladys

Guerrier — Source

10 octobre 270 — Statue d'Iria

Un pas de plus ?

Les derniers temps avaient été très mouvementés. Fuurin avait rompu avec Ulfeym, les raisons n'étaient pas vraiment claires, mais le chagrin de la meilleure amie de sa soeur avait été clair. Elle avait quitter les terres de la Source pour retourner à l'ancien camp de l'Eau, dans son ancienne tanière. Mais cette terre ruinée par les flammes avait été abandonnée après la fusion, et était donc devenu une terre libre, à disposition de tous, et surtout des solitaires. Ce que la petite messagère grise croisa. Et il n'était pas un de ses solitaires gentils comme on entend parfois parler... Non, ce fut un solitaire méchant et assoiffé de chair. Il l'a viola puis l’abandonna. Fuurin rentra malgré ses blessures et sa terreur. Elle fut rapidement trouvée par Zephilian qui prit soin d'elle, allant jusqu'à la loger dans sa tanière le temps nécessaire. Shaya avait parlé de tout cela à Gladys, car elle avait été chargée par son père de veiller sur Fuurin, les mâles n'étant pas vraiment les bienvenus auprès de la petite messagère depuis sa mésaventure.

Mais le pire avait été annoncé par son frère, Balder. Fuurin était gestante, et lorsque son frère diagnostiqua la gestation, il était trop tard pour l'avorter. Fuurin devrait aller au bout de cette grossesse et donner la vie à ces petits qu'elle n'avait pas demandé. Lagherta avait été très présente pour son amie, heureusement Horik et Céleste étaient maintenant adultes, bien qu'ils vivent encore avec leurs parents. Au même titre que lui, Urielle et Balder (et Laïda) vivaient encore chez les leurs malgré qu'ils avaient 3 ans passés à présent. Et d'ailleurs, Shaya, encore plus âgée que lui-même vivait également chez son père... Gladys envisageait, depuis quelques temps déjà, de demander à Shaya si elle voudrait bien qu'ils emménagent ensembles, juste les deux...

Mais les événements ne lui en avait pas laisser le loisir. Fuurin mis-bas le 14 septembre. Et la vie de beaucoup de loups changea cette nuit là... Quatre petits naquirent cette nuit-là, mais l'un deux fut rejeté. Ce fut Zephilian qui décida de s'occuper de cette petite "orpheline". C'était malheureux, mais il fallait se dire que sur quatre, Fuurin n'en avait finalement rejeté qu'un seul. Le bilan était plutôt positif au final... Zephilian recueilli donc la petite et réquisitionna Urielle comme mère nourricière. Il y avait don bientôt un mois que Urielle vivait chez Zephilian pour s'occuper de la petite Aeryldis. Shaya était donc grande soeur et Zephilian père... Avec tout cela, Gladys n'avait pas osé demandé à sa compagne de quitter la tanière de son père pour s'installer avec lui. Il comprenait qu'elle veuille rester avec son père et sa petite soeur adoptive.

Néanmoins, les rendez-vous des amoureux étaient toujours ponctuels. Tous les soirs ou presque, Gladys retrouvait Shaya près de la statue d'Iria. Ils passaient un tendre moment ensembles, puis Gladys dormait, pendant que Shaya priait. A cause de ses problèmes respiratoires, Shaya vivait la nuit en été. Gladys s'était adapté. Et tant que le temps le permettait, il dormait toutes les nuits à la belle étoile, auprès de sa compagne qui priait un moment, puis venait ensuite le rejoindre pour la fin de la nuit. Au matin, Gladys se levait et partait pour ses entraînements. Et Shaya retournait chez elle. Mais la fin de l'été approchait, et bientôt, leur nuit à la belle étoile ne seraient plus possible, le froid allait revenir progressivement...

Comme tous les soirs, Gladys rejoignit la statue d'Irina, attendant sa compagne avec joie. Malgré les complications, il avait décidé de lui parler cette fois... Au moins lui exposer son idée, même si elle ne se sentait pas prête à le faire tout de suite au vue de la situation complèxe qui se trouvait là... Lorsque la belle fille de l'alpha arriva, il la rejoignit au trot et se frotta tendrement et affectueusement contre elle. Puis il l'invita à s'allonger à l'ombre, le soleil se couchait, mais il était encore là.



Il lui laissa le temps d'acquiescé avant de se lancer, inspirant un grand coup :



Il marqua un petit temps d'arrêt. Il n'avait pas voulu s’étaler plus loin sur le sujet Fuurin, Shaya savait parfaitement de quoi il parlait... Il reprit :

Gladys

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date IG — Lieu

Un pas de plus ?

Les émotions se succédèrent sur le visage de sa belle et Gladys eut un peu peur d'avoir la réponse. Néanmoins, il fut soulagé lorsqu'elle lui avouer que l'envie du mâle était partagée par celle qui avait ravi son coeur. Néanmoins, elle lui expliqua qu'elle ne pouvait pas, pas maintenant. Elle voulait se montrer présente pour son père et sa soeur adoptive, ainsi que la soeur de Gladys, qui était devenue la mère adoptive de la petite Aeryldis. C'était une famille peu ortodoxes qui voyait le jour en ces temps compliqués. Mais quoi qu'il en soit, Gladys serait présent pour celle qui était devenue doublement sa nièce. Les circonstances étaient peu habituelles, mais pour lui, au même titre que Lagherta, qui avait été adoptée par Gaor, Aeryldis faisait parti de sa famille.

Sa compagne se blotti contre lui, un peu plus et il serra sa tête contre sa nuque avant de répondre :



Maintenant qu'il entendait cette phrase à voix haute, cela lui faisait bizarre. Sans connaître le contexte, on pourrait presque croire que Zephilian et Urielle avait eu rééllement un louveteau ensembles... Au final, aucun n'était de même sang, mais le résultat était le même. Sa soeur était la mère de cette petite. Sa compagne était la soeur aînée de cette petite, et Zephilian était son père...



Il était prêt à l'attendre, même s'il appréhendait que cette attente dure trop long. Mais plus que tout, il savait qu'il voulait partager le reste de sa vie avec elle, et le plus vite serait le mieux.

Gladys

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Sa belle sembla soulagée qu'il comprenne, accepte et respecte sa décision. Elle lui avoua également que pour elle aussi le temps serait long. Mais leur emménagement ensemble viendrait un jour et cela réchauffait le coeur du jeune guerrier, même s'il devrait attendre encore un peu. Elle fit un commentaire sur la bizarrerie de leur situation familiale en rapport avec l'arrivée d'Aeryldis et Gladys sourit. Au moins, elle le prenait aussi bien que lui.

Il lui sembla que l'air devint soudain plus lourd entre eux, mais il ne s'en formalisa pas vraiment. Un orage allait peut-être arrivé bientôt, traumatisant encore une fois de plus son neveu Horik... L'événement avait rapidement fait le tour de la famille, puis de la meute certainement... Mais Horik allait bien dans l'ensembles, hormis le fait que toujours personne ne savait ce qu'il s'était réellement passé, ni pourquoi... Horik avait peur des orages à présent, ce qui pouvait être compréhensible après avoir été frappé par la foudre, même sans séquelle... Sa belle le tira des pensées concernant son neveu lorsqu'elle reprit la parole en déclarant qu'elle devait lui dire quelque chose... Le ton et la voix de sa compagne inquiètèrent le guerrier, et d'autant plus lorsqu'elle parla de sa santé :



Au début, il sentit une pointe de jalousie l'envahir, lorsqu'elle mentionna qu'elle avait parlé de sa santé fragile avec son frère plutôt qu'avec lui. Elle pouvait tout lui dire, ne le savait-elle pas ? Puis, il se rappela que son frère était médecin, il était donc normal qu'elle lui parle de sa santé. Il s'apaisa aussitôt sans qu'aucune trace de sa jalousie passagère ne soit visible et se fit d'autant plus inquiet lorsqu'elle parla d'une éventuelle portée qui aurait peu de chance d'être supportée par son corps et sa santé fragile... L'estomac du jeune guerrier se noua. Ils n'en avait jamais parlé, mais il savait qu'il voulait fonder un jour une famille avec celle qu'il aimait... Mais si tôt ?



Si les loup pouvait devenir livide, le teint du jeune mâle serait encore plus blanc que son pelage crème. Heureusement, cela n'était pas possible chez les loups. Mais tout de même, les entrailles du jeunes loups se nouèrent. Certes, il avait envie de devenir père, pas forcément maintenant, mais il avait toujours su qu'un jour il aurait une compagne et des petits mini-eux qui gambaderaient sous le regard amoureux de leurs parents. Mais apparemment, son frère avait été clair, une grossesse avant 4 ans serait déjà risquée pour sa dulcinée, mais ensuite, ça le serait de plus en plus à mesure que le temps passait... S'ils souhaitaient fonder leur famille, c'était maintenant... Mais étaient-ils prêts, autant l'un que l'autre ?

La voyant soucieuse, il lui lécha tendrement le museau et appuya son front contre le sien avant de répondre d'une voix étonnamment calme en comparaison au feu intérieur qui bouillait en lui.



Un conflit intérieur naissait doucement dans le coeur et l'esprit du jeune guerrier. Il aimait Shaya, plus que tout au monde. Et il rêverait de fonder une famille avec lui. Mais si les risques étaient vraiment si importants, serait-il prêt à assumer une vie avec leurs petits, sans elle ? Et si c'était vraiment si dangereux, elle pourrait même avoir des soucis de santé avant le terme et il pourrait tout perdre et se retrouver seul... Etait-il vraiment prêt à prendre le risque ? Il l'ignorait. Mais l'avis de Shaya comptait également, et même presque plus que le sien. Voulait-elle porter la vie au point de prendre le risque d'y laisser la sienne au passage ? Elle avait grandit sans sa mère, qui avait perdu la vie lors de sa naissance. Serait-elle prête à risquer un tel avenir pour ses enfants ?

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Lorsqu'il lui demanda comment elle se sentait face à leur dilemme, elle plongea son regard dans le sien. Et il y lu la même profonde envie de fonder une famille. Mais est-ce que ce désir passerait par dessus le risque qu'elle y laisse la vie ? Gladys n'était pas prêt à la laisser s'en aller, ni à élevé leurs éventuels enfants seul. Mais si elle souhaitait porter la vie par dessus tout, qui était-il pour le lui interdire, même si c'était au péril de sa vie ? Oui, il l'aime plus que tout au monde. Mais aimer, c'est également laisser le libre choix et le libre arbitre, alors si elle le souhaitait vraiment, malgré les risques, il ne s'y opposerait pas. Il fut néanmoins soulagé lorsqu'elle lui annonça :



Un soulagement profond l'envahit malgré lui. Elle voulait porter la vie, mais pas s'il risquait de se retrouver seul avec les petits sur les pattes... Mais il avait peur que sa compagne ne soit déçue de ce choix si c'est vraiment le seul qu'ils avaient. Si pour elle, porter la vie, était réellement aussi important, choisir de ne pas le faire pour atteindre violemment son moral. Il ne voulait pas que cette décision la rende malheureuse...

—"Allons voir maman si tu veux bien ? Elle est la meilleure dans son domaine... Allons-y maintenant... On ne pourra pas être serrein et avancer ensembles tant qu'on aura pas les réponses, autant le faire tout de suite..."

Il espérait que sa compagne accepte qu'ils parlent d'un sujet si sensible avec la mère du guerrier. Shaya n'avait pas encore tout à fait pris l'habitude de la famille si nombreuse et ouverte dont il faisait partie, mais Wydis saurait se montrer professionnelle s'ils allaient la voir pour un sujet aussi important...

Il se leva, et la poussa gentiment du museau pour l'inciter à se mettre en route. Ils se rendirent donc à la tanière médicale de sa mère. Le jeune loup avait une boule au ventre, c'était la première fois que leur couple abordait un sujet si sérieux. Shaya ne lui avait jamais caché ses problèmes de santé, tout comme lui-même ne lui avait jamais rien caché non plus. Mais il devait s'avouer qu'il n'avait jamais songé à ce que pourrait poser comme problème lorsqu'ils voudraient fonder une famille. Heureusement, Shaya s'en était inquiétée à temps, ou tout du moins, il l'espérait. Car si ce désir de fonder une famille était aussi profondément ancré en sa compagne, qu'il l'était en lui-même, il doutait qu'elle puisse être vraiment heureuse si c'était vraiment trop tard...

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Shaya accepta qu'ils demandent l'avis d'un second médecin, et il fut soulagé que le fait qu'il propose sa mère ne la refroidisse pas. Ils se mirent donc en route sans attendre. Lorsqu'ils arrivèrent près de la tanière médicale de sa mère, celle-ci semblait être sur le départ... En la voyant ainsi prête à partir, il repensa au fait qu'elle avait mentionné qu'elle souhaitait partir en exploration dans les terres du Désert pour récolter des plantes rares ici, mais répandue au Désert, profitant des frontières ouvertes. Et puis, elle souhaitait également venir encourager son fils guerrier durant l'épreuve des combats...

Shaya entra rapidement dans le vif du sujet, et lorsqu'il vit sa mère s'assoir, il sut qu'elle les écouterais et les conseillerais, retardant son départ... Mais les nouvelles qu'elle leur donna firent l'effet d'une bombe au sein du couple. Au fur et à mesure des paroles de sa mère, il comprit que c'était beaucoup dangereux pour Shaya pour qu'ils ne fassent qu'envisager de le faire... Shaya serait sûrement effrondrée de ne pouvoir enfanté sans y laisser sa vie... Car selon les paroles de Wydis, Balder avait, apparemment, été trop clément avec ses pronostics... Le jeune loup crème se serra un peu plus contre sa compagne, en signe de soutient, puis lui lécha tendrement le front. Sa mère continua avec les autres solutations qui s'offraient éventuellement à eux... Mais serait-ce suffisant pour Shaya ? Pour son besoin d'être mère ? Il l'espérait, car pour lui, adopter ou faire usage d'une mère porteuse ne le dérangerait pas, si cela lui permettait de garder sa merveilleuse Shaya auprès de lui. Puis sa mère lui demanda son avis à lui :



Gladys plongea son regard dans celui de sa mère, puis dans celui de celle qu'il aimait avant de soulager son coeur :



Dans le regard du loup crème brillait tout l'amour qu'il éprouvait pour la fille de l'alpha. Il espérait sincèrement que l'instinct maternel de Shaya pourrait se contenter d'une adoption, ou d'une mère porteuse. Mais il savait également qu'il serait capable de tout pour son bonheur... Il y avait une certaine appréhension dans son regard, en plus de l'amour sincère et sans limite qu'il vouait à la lumière de sa vie.

Gladys

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La douleur, le déchirement et la décéption profonde se lisaient dans le regard de sa belle. Gladys aussi souffrait de cette nouvelle, mais très certainement moins qu'elle. Il avait bien compris le désir irrépressible qui avait saisi Shaya, de devenir mère. Mais ce désir ne serait jamais assouvi au sens où elle l'entendit. Les espoirs étouffés dans l’œuf. Pour sa part, l'adoption serait une solution envisageable, peut-être plus facilement que du point de vue de sa compagne. Car sa propre soeur aînée avait été adoptée, et il avait été élevé dans les valeurs familiales, indépendamment du sang. Lagherta était sa soeur, au même titre que Laïda, Urielle, et Balder étaient ses soeurs et son frère. Il n'y avait aucune différence liée au fait qu'elle ne portait pas le même sang qu'eux.

Mais pour Shaya, il craignait que cette solution pourrait ne pas la combler totalement. Mais pour l'heure, il n'était pas tant de parler de cela. Elle devait d'abord digéré la nouvelle qu'elle venait de prendre en pleine face. Gladys serait, bien évidemment, plus que présent pour la soutenir dans cette épreuve.

Soudain, la fille de l'alpha se redressa et afficha un de ses sourires dont elle avait le secret avant de déclarer que tout irait bien. Gladys n'était pas dupe, il savait parfaitement que Shaya prenait son rôle de "rayon de soleil" très à cœur. Mais elle avait le droit de ressentir la peine qu'elle ressentait, c'était normal. Ses espoirs de donner la vie venaient d'être réduits à néant en l'espace de quelques minutes, et quelques paroles... La mère du guerrier ne fut pas dupe non plus, elle proposa une oreille attentive aux éventuelles souffrances de sa compagne, ainsi que d'autres. Le jeune guerrier se rapprocha encore d'elle et la prit entre ses pattes. Il se mit à lui lécher doucement l'oreille comme il avait pris l'habitude de le faire pour la réconforter, ou juste pour lui montrer de la tendresse puis d'une voix douce, chuchotante et remplie d'amour, il lui murmura :



Il la serra un peu plus fort contre lui, puis la libéra lorsqu'il sentit qu'elle le souhaitait. Il adressa un dernier regard de remerciement à sa mère. Même si les nouvelles qu'elle leur avait données n'étaient pas bonnes, elle avait pris le temps de le faire, et avait été franche avec eux. Puis il accompagna Shaya tout au long de la journée, restant avec elle, lui apportant tout le réconfort qu'il pouvait, même si c'était probablement une bien maigre consolation en comparaison à la peine qu'elle devait ressentir. Il sécha les entraînements, il expliquerait la situation à son chef d'armée lorsqu'il retournerait aux entraînements. Pour l'heure, sa compagne avait besoin de lui, plus que jamais, et il ne se défilerait pas de cette tâche.